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Le Royaume Draconique de KingCarcha



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Informations

» Auteur : KingCarcha - Voir le profil
» Créé le 31/01/2017 à 16:38
» Dernière mise à jour le 31/01/2017 à 16:38

» Mots-clés :   Absence d'humains   Absence de poké balls   Aventure   Médiéval   Région inventée

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Innocence
Paul



Le noir... le noir partout... Paul flottait dans les ténèbres les plus absolues, perdu dans les méandres de cette infinité. Le noir...si noir... tout ce qu'il ressentait, c’était de l’indifférence... Quelle importance tout cela avait il après tout ? C'était le noir, le noir seul comptait... il n'existait rien d'autre au monde...
Paul se réveilla au contact froid d'un linge humide sur son front. Reprenant peu à peu ses esprit, tournant la tête, il examina l'endroit où il était couché : apparemment toujours au sous sol. Les murs étaient en pierres, la pièce, humide. Ce qui lui servait de lit n’était autre qu'une paillasse rudimentaire posée à même le sol pierreux.
Il se tourna vers le pokemon qui l'avait soigné. Le Teddiursa n'en crut pas ses yeux.
- Mam... ?! s'exclama-t-il
Mais non...ce n’était pas Elle... Il s'agissait bien d'une Gardevoir, mais la robe de celle ci était d'un noir de jais, ses cheveux étaient bleus d'azur, et le cœur saillant de sa poitrine, orange comme les flammes.
La Gardevoir le regarda d'un air navré :
- Repose toi mon petit. Tu as subi un grand choc. dit-elle d'une voix douce.
Puis elle sortit de la pièce. La suivant du regard, Paul attendit un peu avant de suivre son conseil et de se rendormir.

Lorsqu'il se réveilla quelques heures plus tard, le Teddiursa entendit des éclats de voix provenant d'à coté. Sortant discrètement, il alla voir d'où cela provenait. Il reconnut la voix aux intonations cruelles de Nymphali.
- ...incapables ! Nous avons perdu des quantités de documents précieux par votre faute ! Tout ! Tout a été saisi ! Qui plus est nous avons perdu l'une de nos bases ! Des incapables, rien que des incapables !
Paul observait la scène de loin. Nymphali était occupée à déverser sa colère sur plusieurs Pokémon fées, dont la Gardevoir qui l'avait soigné. Sur l'accoudoir du trône où se trouvait Nymphali siégeait nonchalamment Mysdibule.
La Gardevoir prit la parole :
- Maîtresse... nous vous prions de nous excuser, nous étions déjà partis lorsque cela est arrivé... Nous ne savions pas... Nous vous jurons de venger nos camarades et de récupérer ces documents.
- Mais j'espère bien ! s’écria à nouveau Nymphali. Vous avez intérêt à revenir avec, sinon je ne répondrai plus de mes actes ! Vous savez ce qui vous attend si vous échouez !

Ce qui l'attendait ? Nymphali allait-elle punir Gardevoir pour s’être fait voler quelque papiers ? Teddiursa ne comprenait qu'une seule chose : cette Pokémon, qui ressemblait suffisamment à sa mère pour raviver son souvenir en lui, était en danger. Aussi, n’écoutant que son cœur, le Teddiursa sortit de sa cachette d'où il épiait jusque là la scène.

- Je vais le faire.

Ces mots prononcés par une voix enfantine sonnèrent bizarrement dans l'air. Paul se tenait au milieu de la salle, bien en évidence. Gardevoir se retourna et le regarda d'un air peiné. Nymphali tourna son regard vers lui, une expression de surprise mêlée de la cruauté dont elle venait de faire preuve peinte sur le visage. Lentement, celle-ci laissa place à une expression méprisante.
- Paul... oui... dit-elle. Très bien puisque tu y tiens tant que ça, je te charge de retrouver les documents que l'on nous a volés. Si tu réussis, je te promet que nous t'aiderons à venger ta mère. Nous passerons à l'action immédiatement après. Cela te va ?
Ne pouvant pas se débarrasser l'esprit de la scène horrible que Paul avait trouvé en rentrant chez lui, l'ourson acquiesça.
Nymphali l'envoya alors vers l'endroit qui était le plus susceptible de contenir les documents volés : le bureau du Capitaine de la Garde. Là où officiait Rexillius, non loin des portes de la ville. Paul pensa avec appréhension à ce qu'il ferrait : il allait probablement faire face au meurtrier de sa mère. Il ne pourrait le vaincre seul, il en était bien conscient. L'aide des Fées lui serait précieuse par la suite si il parvenait à récupérer les documents.
Nymphali lui fit en une description rapide : il s'agissait de listes et de plans que l'ourson ne devrait pas avoir trop de mal à reconnaître. Paul se mit en route.
Traversant la ville sans aucun souci, Paul arriva finalement devant le bâtiment qu'on lui avait indiqué. Se cachant au coin d'une ruelle, Paul guetta les allées et venues des Gardes : les lieux étaient emplis d'activités, les Gardes de faction auprès des portes étaient nombreux et surveillaient les entrées et sorties des citoyens. Les Bureaux eux mêmes étaient gardés. Paul crut discerner l'ombre menaçante de Rexillius à travers l'une des fenêtres. Le bambin commença à prendre peur, avant de se ressaisir. Il ne faut pas que je prenne peur. Je dois rester courageux ! se dit-il. Je ne fais pas ça pour moi, mais pour ma mère ! Allez, Paul, en avant... Et, prenant son courage à deux mains, il se dirigea d'un pas résolu vers la porte du bâtiment.
Mais alors qu'il y parvenait tout juste, des bruits de pas lourds se firent entendre derrière Paul. Une ombre géante le recouvrit pendant que l’être à qui elle appartenait se mettait entre le Teddiursa et le soleil levant. Se retournant, Paul dévisagea le nouveau venu : il s'agissait de Tranchodon, le Bourreau.
- Tu as perdu ton chemin, petit ? Ou alors tu as quelque chose à demander ?
La voix qui s'adressa au gamin était comme chargée de menace.
Se rappelant ce qu'il était capable de faire, Paul sut qu'il ne pouvait plus faire marche arrière. Une erreur, et personne ne saurait ce que le dragon ferait alors. Timidement, il lui répondit :
- S'il vous plait, je cherche quelque chose qui m'appartient. Je suis venu voir si vous l'aviez retrouvé ?
Tranchodon prit un air ennuyé.
- On est pas aux objets perdus, gamin. dit le Bourreau. Tu devrais chercher par toi-même au lieu de venir ennuyer les Gardes... enfin, en admettant que personne d'autre ne l'aie trouvé entre-temps. Allez, déguerpis, tu n'as rien à faire ici.
Paul s'affola. Il n'avait plus aucun contrôle sur la situation : en un instant, il avait été recadré. Il décida de jouer le tout pour le tout :
- S'il vous plaît, c'est vraiment important ! Il s'agit d'un papier, monsieur Tranchodon... J'ai dû le perdre dans la rue.
Le dragon tiqua légèrement à la mention de l'objet en question. Semblant réfléchir pendant un court moment, ses yeux se plissèrent alors qu'il fixait toujours Paul. Puis soudainement, il exécuta un geste.
- S'agit il de ce papier ci ? dit-il.
Tranchodon exhiba alors un parchemin sur lequel était dessiné le plan d'une vaste construction. D'autant qu'en puisse juger Paul, cela ressemblait à un château.
Reprenant son aplomb, Paul se rappela pourquoi il était ici. Il venait pour Gardevoir, pour sa mère. Il venait récupérer des documents secrets qui étaient à présents aux mains des dragons. Des documents comme celui-ci. Les Fées avait promis qu'elles l'aideraient si il réussissait. Il ne fallait pas que Paul faiblisse.
Décidant de prendre Tranchodon par surprise, Paul se jeta sur lui et l'attaqua soudainement !

Tranchodon ne se laissa pas décontenancer. Jetant le plan au sol, il cueillit le poing du Teddiursa dans sa patte sans effort. Paul tenta d'enchaîner un autre coup, en vain : le dragon contra aisément encore une fois. Le regard du Bourreau se faisait progressivement de plus en plus dur alors que l'enfant s'acharnait, sous les yeux médusés des Gardes alentours qui assistaient au spectacle. Au bout d'un moment, alors que Tranchodon continuait de parer sans aucune difficulté chacune de ses attaques, la stupéfaction générale fit place à des murmures, puis à des éclats de voix amusés. Les Gardes firent des paris fictifs sur Paul, riant de la situation. Mais Tranchodon ne s'amusait pas. Peu à peu, l'expression de son regard passa de la dureté à une menace de plus en plus grande, annonçant une envie de meurtre que personne ne remarqua. A un moment donné, il posa négligemment l'une de ses pattes arrière sur la tête de l'ourson après avoir croisé les bras, alors que celui-ci tentait une nouvelle charge, le laissant se battre dans le vide. Les Gardes éclatèrent de rire alors que Paul rougissait de honte. Tranchodon le ridiculisait devant tout le monde. Lentement, le dragon se pencha. Le bambin sut ce qui allait se passer : il le saisirait par la peau du cou, le laissant se débattre pour rien, accroissant son ridicule et les rires de la foule.
Tranchodon exécuta un vif mouvement de la tête qui le fit percuter le sol avec sa lame. Paul, par réflexe, avait réussi à esquiver de peu l'attaque, ne lui laissant qu'une estafilade le long du bras. Plus personne ne riait à présent. Le Bourreau avait tenté de Guillotiner Paul, ouvrant une longue crevasse dans les pavés de la rue. Des murmures inquiets parcoururent la foule après quelques instants, le choc passé.
Se redressant, le dragon prit la parole :
- Je suppose que tu le sais déjà, petit, mais laisse moi t'expliquer une bonne chose. Ces documents que tu cherche ne sont rien d'autres que les plans du palais, la liste et les horaires de la Garde, citadine et royale. Des copies de documents très confidentiels, qui nous avaient été volés et que nous venons tout juste de récupérer. Du fait de ton attaque, j'en conclus que tu es à la solde des espions qui sont les auteurs de ce vol, et que tu essaies de les récupérer pour eux. Convenez-en, ces êtres ne reculent devant rien ! continua-t-il en s'adressant à la troupe de Garde qui les entourait. Se servir d'enfants ! Peut être espèrent-ils que leur naïveté sera à même de percer nos défenses ? Et bien, sachez que moi rien ne m'arrêtera ! Enfants ou adulte, ces traîtres périront tous sous ma lame !
Et sur ces mots, il passa à l'attaque, enchaînant les coups de défenses que Paul esquivait avec de plus en plus de difficultés. Les Gardes, qui un instant auparavant hésitaient du parti à adopter, encourageaient à présent leur chef, certains que Paul serait de toute manière condamné à mort pour sa trahison. Un instant, Paul trébucha. Tranchodon, guerrier accompli, le remarqua et aussitôt en profita pour faucher les jambes du bambin, le faisant tomber au sol. Une seconde plus tard, il avait changé de position, s'apprêtant à administrer une nouvelle Guillotine. La lame s'abaissa avec vivacité vers l'ourson. Paul ferma les yeux...
Mais rien ne se passait. Au bout d'un moment, il les rouvrit, l'un après l'autre, timidement. Ce qu'il vit le déconcerta : la tête de Tranchodon s'était immobilisée, sa lame à seulement quelques centimètres de sa nuque,... retenue par ses deux bras malingres.
- Qu'est ce que... s'exclama le Bourreau, surpris de ce retournement de situation.
Il n'en dit pas plus. Paul en profita immédiatement : utilisant toute sa force, il fit basculer la tête du dragon sur le côté. Le dragon s'écrasa au sol avec fracas, comme si une masse beaucoup plus importante que le poids de Paul l'avait percuté. Se relevant, Paul enchaîna : sautant, il administra au dragon un coup de poing au ventre d'une telle force que Tranchodon étouffa sous le choc. Certain de sa victoire, l'ourson s'écarta calmement de lui.
Vaincu, Tranchodon tenta de se redresser, essayant de garder contenance.
- C'est... impossible... parvint-il à articuler. Quel est donc... ton secret... petit ?
Dans ses yeux brillait un respect tout neuf.
- Mon secret ? La vengeance ! s'exclama Paul. Vous, dragons, êtes responsables de la mort de ma mère ! Jamais je ne le vous le pardonnerai ! Gardevoir était la plus douce créature au monde, jamais elle ne ferait de mal à qui que ce soit ! Et pourtant... pourtant...
Les larmes coulèrent sur son visage. Le linceul lui était revenu en mémoire, encore, impitoyablement.
- Pourtant ! Vous l'avez assassiné ! hurla-t-il
Paul ne vit pas les Gardes. Implacablement, ceux-ci joignirent leurs forces pour le plaquer au sol, l’écrasant de tout leur poid. Immobilisé, Paul luttait contre la douleur que lui imposait les Gardes, grimaçant fortement.
Tranchodon se releva, péniblement.
- Oui, j'ai eu vent de cette affaire. dit-il en reprenant contenance. Triste, n'est il pas ? C'est ainsi, c'est la vie ! Que peut on y faire, les gens vivent et meurent, c'est une grande roue éternelle. Je sais de quoi je parle, moi qui courtise la mort chaque jour. Moi, il y a longtemps que je me suis fait une raison. Et tu devrais faire de même. Ta mère est morte, c'est tout, fin de l'histoire. Et maintenant, tu vas aller réfléchir à cela au cachot !
Vibrant de rage, Paul ne put rien faire pour empêcher les dragons de le ligoter et de l'emmener vers le palais.

Branette


Branette se réveilla en sursaut. Elle se sentait bizarre, elle avait mal, comme si sa tête était prête à exploser. Reprenant ses esprits, elle se rappela les événements de la veille : le Flambusard, la garde citadine, ... Horrifiée, la Cornèbre constata qu'elle était en prison !
Un garde Drakkarmin passa en sifflotant dans le couloir. Branette se rendit bien vite compte qu'il n'y avait aucune issue ! Elle était bel et bien entourée de quatre murs de pierre, l'un d'eux étant percé d'une porte munie de barreaux. Faite comme un Rattata... Quel serait son sort, maintenant qu'on l'avait enfin attrapée ?
Pendant qu'elle réfléchissait à cela, un bruit sourd se fit entendre dans le couloir... comme un corps qui tombe. Et soudain, c'est l'un des lâches compagnons que lui avait confié Rattatac qui apparaît derrière les barreaux !
- Alors, on croupit ? se moqua-t-il. T'en fais pas, j'vais te sortir de là !
En deux temps trois mouvements, il crocheta la serrure de la porte de la cellule, et l'ouvrit ! Libre, ou presque ! Il fallait encore s'enfuir ! Le corps du garde assommé gisait encore sur le sol. Il en avait pour un bon moment.
- Au pas d'course, foutons l'camp ! s'écria le compagnon de la Cornebre. Les aut' nous attendent dehors. On peut pas rester ici, l'Trancho est pt'être dans l'coin !
Ils descendirent quatre à quatre les escaliers en colimaçons qui menaient au rez de chaussée de la prison. A mi-chemin, le malfrat s’arrêta et passa par une fenêtre dont les barreaux avaient été écartés. S'agrippant au rebord, Branette prit son envol ! Libre ! Cette fois, ça y était !
Soudain, quelque chose de grand la percuta de plein fouet et la projeta au sol. Un Bruyverne ! Elle avait été repérée ! L'alarme criée par le dragon se répercuta sur les parois de la prison, renvoyant son signal à travers la ville.
A terre, Branette se releva péniblement. Devant elle se tenait, menaçant, Tranchodon le bourreau.

Sous ses bras s'agitait un curieux petit ourson.
- Oh... bonjour monsieur Tranchodon... hasarda la Cornèbre. Oui... je sais que vous n’êtes pas très content que je m’évade ainsi sans votre permission...
C’était un euphémisme : Tranchodon la regardait d'un air meurtrier.
Branette sentait qu'elle n’était pas dans une position très favorable. Elle tenta le tout pour le tout. Plus loin, ses compagnons Malfrats avaient engagés le combat avec les agents de Tranchodon
- É... écoutez, j'ai des informations qui pourraient vous intéresser... continua la Cornebre
Tranchodon posa un Teddiursa ligoté au sol.
- Vous... vous savez... Rattatac... ?
Tranchodon ferma les yeux. Dégainant ses griffes, il se mit à les passer sur ses lames, l'air pensif.
Ssnnnn... ssnnnn... Le bruit clair qu'elles émettaient semblait remplir l'espace et trancher l'air lui même.
- Eh bien... je sais des choses sur lui... vous voyez il m'a forcé à faire tout ça...
Branette n'eut pas le temps d'en ajouter plus : soudain, Tranchodon se rua sur elle. De son bras, il la plaqua au sol...

... et sa lame s'abattit impitoyablement sur sa nuque, la tranchant net, provoquant une giclée de sang qui se répandit sur plusieurs mètres.
La tête coupée roula pitoyablement au sol.
Avant de mourir pour de bon, une dernière pensée franchit le bec de la Cornebre :
- Maman... pardon...
...
..
.


Tranchodon avait tué la Cornèbre de sang froid. Et Paul avait assisté à tout. Choqué, tétanisé, il tremblait de tout son corps. La Guillotine avait été si puissante qu'elle avait laissé une profonde marque dans le sol. Une crevasse s'ouvrait sous le corps de la Cornèbre et buvait avidement son sang, coulant à flot depuis le petit corps sans tête.
Avant de mourir, la Cornèbre avait laissé échapper quelque mots : sa tête sans corps les avait chuchotés, comme un ultime soubresauts de vie :
"Maman.... pardon..."

Maman.... pardon...
Maman.... pardon...
Maman.... pardon...


Paul hurla.


Branette


Quelque part en dehors de la ville, au cœur d'une forêt, se trouvait une petite maison, nichée dans les branches d'un arbre tordu. Dans cette maison, deux Corboss surveillaient attentivement un Oeuf unique, bien au chaud sur son lit de paille.
L'Oeuf bougea. Soudain, sa coquille se fendit, craqua, puis une petite Cornèbre passa son bec par l'ouverture qu'elle avait pratiquée avec acharnement. Timidement, elle sortit la tête, jeta un coup d’œil aux alentours... et contempla ses parents qui eux mêmes la regardaient, heureux. Elle sortit de l’œuf joyeusement et sa mère l'accueillit tendrement entre ses ailes.
- Branette... tu t'appelleras Branette. dit elle, un sourire plein d'amour se dessinant sur son bec. Telle une vengeuse déterminée, prête à prendre sa revanche sur la vie.
Son père la regardait, lui aussi, d'un œil tendre.

Mais ce rêve était trop beau pour durer.

A peine un mois passa après la naissance de Branette que des rumeurs de guerre parcoururent le pays. Le Royaume du Nord avait déclaré la guerre aux dragons, trop prospères pour continuer à exister. Tous les pères de famille ainsi que les jeunes en âge de se battre furent enrôlés de force pour protéger le royaume. Le père de Branette n’échappa pas à la règle. Et c'est avec regret qu'il quitta la maison, laissant derrière lui sa compagne et son unique enfant, dont le cœur était chargé d’inquiétude et de chagrin. Elles espéraient le revoir bientôt, en vie.

Mais il ne revint jamais.
Un soir d'hiver, alors que la guerre faisait encore rage au front, un messager Vibraninf vint à la maison, porteur d'un curieux paquet. Lorsque la Corboss vit ce que c’était, elle laissa libre cours à sa peine : il s'agissait d'un chapeau de plume noire de jais, un chapeau qui appartenait à son mari. Ça et là se percevaient encore des taches de sang.

Les années passèrent, la guerre fut remportée, et les troupes du Nord furent repoussée si loin que le royaume n'aurait plus rien à craindre avant longtemps.
Folle de chagrin, ne parvenant pas à faire son deuil, la mère de Branette finit par tomber gravement malade. Devant garder le lit, elle ne put bientôt plus s'occuper de la maison ni de sa fille. Aussi Branette décida-t-elle qu'il était temps que ce soit à elle de s'occuper de sa mère. Tout les jours, elle consacra toute son énergie à la soigner. Mais en vain. Réalisant que sa mère était atteinte d'une maladie face à laquelle elle était incapable de faire quoi que ce soit, Branette décida de faire appel à un médecin de la ville. Mais celui-ci demanda un prix exorbitant. Comment Branette pouvait elle payer le médecin ? Elle était encore trop jeune pour travailler, et sa mère avait vite besoin de soins. Elle prit alors une décision.
Puisque le destin la forçait à agir ainsi, elle irait en ville et deviendrait une voleuse.
Elle s’aperçut bien vite qu'elle était douée. En ville, les gens ne faisaient pas attention à elle, il était facile de leur faire les poches. Lentement, Branette amassa une somme d'argent respectable. Trop lentement, malheureusement. L’état de sa mère empirait.
Branette décida alors de s'attaquer à quelque chose de plus lourd : une orfèvrerie. Elle réussit parfaitement son coup. Avec le butin qu'elle avait amassé, elle aurait certainement de quoi offrir à sa mère les soins du médecin.
Mais c’était sans compter sur la présence d'autres malfrats en ville, bien renseignés qui plus est... Ce soir là, Rattatac lui tomba dessus, passant avec elle un marché inéquitable.


Tout ses souvenirs défilaient dans la tête de Branette, ce pendant que Tranchodon la lui coupait. Une larme lui échappa. Une dernière pensée passa son bec avant qu'elle ne meure définitivement :
- Maman... pardon.