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Le Royaume Draconique de KingCarcha



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Informations

» Auteur : KingCarcha - Voir le profil
» Créé le 01/12/2016 à 15:25
» Dernière mise à jour le 02/12/2016 à 14:30

» Mots-clés :   Absence d'humains   Absence de poké balls   Aventure   Médiéval   Région inventée

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Premiers pas
Igameprac


Solennellement, Igameprac s'inclina, acceptant sa mission, puis sortit de la salle sans mot dire. Les Gardes de faction devant l'entrée refermèrent les portes, une expression grave sur le visage. Voir un cadavre tel que celui que m'a décrit le Roi... pensa le Dracaufeu ... n'a pas dû leur faire que du bien. Pauvre Libégon.
Tout en marchant vers la sortie du palais, Igameprac réfléchissait à sa mission. Par où commencer ? S'attaquer aussi directement à un ennemi apparemment très puissant relevait du suicide. Le Garde était honoré de la confiance que son Roi plaçait en lui, mais il commençait à craindre de ne pas pouvoir réussir. D'autant plus qu'il ne disposait d'aucune information... En obtenir serait certainement une bonne manière de commencer. Igameprac ne connaissait rien de son ennemi, et, il le savait, dans une bataille, le manque de connaissance était fatal.
Soudainement, il lui vint une idée. Tout Roi en ce monde avait sous ses ordres un Pokémon particulier dont la tâche ingrate n'était autre que d'espionner. Un Maître-Espion. Une fonction importante car elle assurait en partie la sécurité de la ville, surveillant discrètement, au travers d'un parfois très vaste réseaux, toute aller et venue suspecte. Carchacrok possédait sans aucun doute le sien, Igameprac se devait de le trouver.
Déterminé, le Dracaufeu se choisit une escouade de Garde en qui il avait pleinement confiance et sortit du palais. Mais il s'arrêta rapidement devant ce qui l'attendait dehors. Une Noctali, belle comme la lune brillant de milles feux ce soir là, se tenait là, narguant de ses œillades les Gardes en poste devant les portes, qui, gênés, ne savaient pas trop comment réagir, partagés entre un désir pressant et leur devoir. Son odeur, délicatement parfumée, emplissait l'espace sans l'envahir, dégageant une douce senteur de fleurs de sous-bois.
Elle tenait un morceau de papier dans sa gueule. Avisant le Dracaufeu, elle lui fit un clin d’œil avant de le poser au sol devant elle, puis, en quelques bonds agiles, s'enfuit dans la nuit, ne laissant pour seule trace de son passage que son parfum. Décontenancé, Igameprac alla le ramasser et lu ce qui était écrit dessus : "RDV rue de la Carapace, la maison avec la lanterne rouge. Signé, C.". Une maison avec une lanterne rouge... autrement dit, une maison des plaisirs.
La signature laissait le Dracaufeu perplexe. Qu'on lui apporte un tel message, à lui seul, alors que l'on venait de lui confier sa mission était étrange. Mais faisant fi de toute prudence, le Dracaufeu décida de se rendre à ce fameux rendez vous.

Après tout, peut-être s'agit il de ce fameux Maître-Espion... pensa Igameprac. J'ai entendu dire qu'il pouvait prendre n'importe quelle apparence au milieu des citoyens. C'est d'ailleurs là une qualité pour exercer dans ce domaine. Et puis, cela vaut toujours mieux de vérifier que d'aller au hasard des rues, cherchant plus un fantôme qu'autre chose...
Le Dracaufeu et ses camarades ne tardèrent pas à arriver à la destination indiquée. La lanterne rouge qui se balançait à coté de la porte du bâtiment jetait une lumière lugubre sur la rue, jouant avec les ombres, rendant l'endroit encore moins rassurant. Hésitant, le Dracaufeu se demandait pourquoi lui avait-on donné rendez-vous ici...
Igameprac entra, circonspect. À l'intérieur, il vit la Noctali qu'il avait précédemment croisé. Celle-ci réitéra son clin d’œil et l'invita à s'asseoir à une table. Obtempérant, le Garde attendit, se disant que son correspondant mystérieux le reconnaîtrait forcement.
Quelques instants plus tard, la serveuse s'approcha à nouveau de lui, se pencha délicatement vers son oreille, passa doucement une patte autour de son cou... et lui chuchota :
- Le patron veut vous voir.
Irrité, le Dracaufeu se dirigea alors vers l'endroit qu'on lui indiquait. De toute évidence, le "patron" était le correspondant.
Il s'agissait en fait d'un Caratroc, qui attendait dans la cuisine de l’établissement. Aussitôt qu'Igameprac entra, il lui dit :
- J'ai entendu dire par une de mes connaissances que tu étais investi d'une mission très importante ! Je suppose que tu es dans le brouillard, tu cherche des informations ? Ça va peut-être te surprendre, mais il se trouve que j'en ai !
Pas étonnant. C'est probablement toi le Maître Espion que je cherche. se dit le Dracaufeu.
- Seulement, continuait le Caratroc, tout n'est pas gratuit, mes informations sont d'une valeur inestimable ! Aussi, si tu les veux, il va falloir me battre ! Si tu gagnes tu sortiras d'ici avec plus de connaissances, mais si tu perd... tu devras payer en travaillant ici. Pour combien de temps ? Je ne sais pas encore... termina-t-il en affichant un sourire moqueur.
Le Caratroc enjoignit le Garde à le suivre. Traversant la cuisine de l'établissement, ils passèrent par une porte située au fond de la salle, menant à une arrière-cour entourée par les murs du bâtiment, aux pieds desquels étaient empilées diverses caisses et tonneaux.
Les deux adversaires se mirent face à face, Caratroc se campant fermement au centre de la place, Igameprac faisant craquer ses articulations en évaluant l'insecte qui lui avait lancé ce défi. Les combats étaient courants au sein du Royaume, permis tant qu'ils restaient sous la forme de simples duels sans issues funestes pour l'une ou l'autre partie. Au fil des décennies, ces combats s'étaient multipliés et étaient devenus une tradition, voyant ainsi apparaître des compétitions, des paris, des jeux. Certains disaient qu'ils étaient là en souvenir d'une époque révolue où chacun devait se battre pour survivre, d'autres pensaient qu'ils leur permettaient de garder leurs griffes et leurs sens aiguisés. Mais si tous les habitants pouvaient se livrer à ces combats, qu'ils soient avec ou sans enjeux, seule une petite partie d'entre eux en avait fait son métier. Les Gardes et les Mercenaires étaient de ceux-là, entraînés chaque jour dans le but de devenir toujours plus performants.
Confiant en ses capacités, Igameprac jaugeait son adversaire, sa flamme illuminant l'espace. Il sait que je fais partie des Gardes, qu'en tant que tel, lui, un simple habitant, ne devrait avoir aucune chance de me résister... pensait-il. Pourquoi alors garde-t-il cet air si sûr de lui ? Qu'est ce qui le rend si certain de sa victoire ? Caratroc arborait en effet un sinistre sourire. Patient, il ne bougeait pas, attendant que le Dracaufeu vienne à lui. Qu'importe. Je dois en finir avec ce combat ridicule. La flamme du Garde s'intensifia soudain, et Igameprac chargea vers le propriétaire de l'établissement, dans l'intention de lui porter un puissant coup qui l'assommerait tout en lui brisant sa coquille. Il y parvint. Mais rien de ce qu'il avait escompté ne se produisit.
Quoiqu'un peu ébranlé par le choc, Caratroc ne se départit pas de son sourire. Soudainement, ses quatre tentacules s'allongèrent et s'enroulèrent autour du Dracaufeu. Rapidement, il se hissa dans son dos, s'enroulant dans une position qui paralysa les bras et les jambes d'Igameprac. Une odeur d'acide parvint aux narines du dragon qui n'avait pas eu le temps d'esquisser le moindre geste. Horrifié, il se rendit compte d'où elle provenait. Une substance bizarre suintait des bras du Caratroc, rongeant les écailles d'Igameprac, s'infiltrant dans sa chair. Du poison ! Il compte m'affaiblir jusqu'à ce que je ne puisse plus rien faire ! Igameprac se débattit, mais Caratroc ne le lâcha pas. Son sourire sournois s'accentua.
- Avoue-toi vaincu, et je te libérerai ! s'exclama-t-il. Fais vite, le temps presse, et mon poison est mortel !
Le Dracaufeu grogna de colère. Abandonner ? Hors de question ! pensa-t-il, furieux.
- Tu te bats bien pour un simple citoyen, mais ce n'est pas ainsi que tu auras raison de moi ! dit-il à haute voix.
Réunissant ses dernières forces, il sauta, battit des ailes, s'élevant à plusieurs mètres du sol. Gêné dans son envol par le Caratroc agrippé dans son dos, le Dracaufeu bascula en arrière. Puis, soudainement, il se laissa tomber. Le Caratroc hurla, prenant conscience du piège dans lequel il était tombé.
Heurtant le sol avec violence sur le dos, Igameprac réussit à se libérer de l'emprise de son adversaire, qui fit entendre un craquement désagréable. La coquille était fêlée, Caratroc était affaibli, et le Dracaufeu n'eut plus qu'à le ramasser. Le tenant par ses quatre membres, il l'amena à hauteur de son visage et lui dit simplement :
- J'ai gagné.
Caratroc, groggy, bredouilla :
- F-félicitations... Je crois que tu as bien mérité tes informations. dit-il en esquissant un dernier sourire duquel avait disparu toute trace de sournoiserie.
Caratroc, une fois soigné par l'une de ses employées à l'intérieur du bâtiment, lui décrit alors que via son réseau d'espionnage, s’étendant à travers toute la ville, il avait assisté indirectement au meurtre de Libégon. Aussitôt, il avait fait suivre le meurtrier, mais son pisteur avait perdu la trace. Cependant, ayant un bon flair, celui-ci put le retrouver à l'odeur. Mais le meurtrier était rusé : à un moment, la piste se divisait en deux, l'une allait au QG des Mercenaires, respectable Ordre fondé pour assurer la sécurité de la ville, l'autre se dirigeait vers les égouts. Igameprac se sentit approcher du but : le meurtrier avait quand même laissé un indice crucial derrière lui. L'une de ces deux pistes menait forcément à lui, et donc à son commanditaire !
Caratroc, en récompense de la brillante victoire du Garde, l'invita à passer la nuit dans son établissement. Ce fut avec plaisir qu'il accepta !

Paul


Le cœur empli de bravoure, marchant vers le palais, Paul et ses amis n'avaient qu'une seule pensée en tête : la vengeance. Pas besoin de plan, quiconque se mettra en travers de leur chemin sera impitoyablement écrasé !
Mais les pensées courageuses ne font pas les êtres valeureux. Alors que d'une fière allure ils marchaient vers le château, la petite bande pila net en voyant une ombre se profiler au milieu de la rue. L'être se tenait immobile et avait le regard tourné vers le ciel. D'un air qu'on aurait pu qualifier de nostalgique, il contemplait la lune brillant de milles feux. Il était grand, des plaques écailleuses le recouvraient telle une armure sur l'ensemble de son corps. De redoutables griffes de couleur rouge sang terminaient chacune de ses pattes. Soudain, le Pokémon, qui était sans aucun doute un dragon, leva une de ses pattes avant. Exhibant ses griffes, il les passa sur l'une des défenses à l'aspect de hache qui ornaient chaque côté de sa tête.
Ssnnnn... sssnnnn... ssssnnn... firent les redoutables lames.
C'était Tranchodon, le Bourreau. La personne dont la fonction était de donner la mort à tout criminel qui le méritait, et accessoirement, de veiller sur la prison du château.
Tranchodon avait l'une de ses pattes arrière posée sur le torse d'un Pokémon qui s'agitait faiblement au sol. Soudain, le Bourreau cessa d'aiguiser ses lames, puis calmement, le regarda, comme si tout cela était normal. Les enfants, contemplant la scène de loin, tremblaient de tout leur corps. Ils savaient ce qu'il allait se passer. Incapables d'en supporter plus, terrorisés, les amis de Paul s'enfuirent immédiatement, le laissant seul, paralysé sur place. L'ourson avait en effet reconnu le Pokémon que Tranchodon maintenait à terre. C'était une fée. Comme sa mère adoptive.
Constatant cela, le corps de l'ourson se mit à bouger. Il voulait aller empêcher cela... Il voulait aller sauver ce Pokémon, dire au Bourreau d'arrêter ça, le battre si nécessaire, espoir fou, ...
Mais soudain, quelque chose le retint.
Se retournant, le Teddiursa aperçu une Mysdibule lui tenant la main.
- Si tu as envie de les aider, suis moi ! dit-elle
Un son clair, traversant l'air tel un fil tranchant, retentit. Mysdibule le regardait droit dans les yeux, un léger sourire aux lèvres, nullement perturbée par la scène qui venait de se dérouler derrière Paul. Dans ses yeux à elle semblait brûler comme une flamme. La détermination se lisait à livre ouvert dans toute son attitude.
Paul fut subjugué... Sachant sans oser se retourner qu'il était trop tard pour le Pokémon fée, il prit la parole :
- Rends-moi plus fort... donne-moi la force de combattre ces monstres... Je t'en prie...
L'ourson faisait peine à voir. Des larmes de désespoir s'accumulaient lentement au bord de ses yeux. Mysdibule lui sourit, puis tous deux disparurent dans les ruelles. Cheminant au travers du dédale qu'elles constituaient, ils arrivèrent devant ce qui semblait être une maison en ruine, en périphérie de la ville. Mysdibule poussa la porte et entra, avec Paul à sa suite. A l’intérieur, Mysdibule souleva une trappe cachée sous une dalle descellée et descendit une échelle. Le Teddiursa la suivait toujours.
Ils débouchèrent alors dans un autre sorte de dédale, tout en pierre, et sentant très mauvais.
- Ce sont... les égouts ? hasarda Paul
- Oui. répondit Mysdibule. Nous n'avons pas d'autre endroit où nous cacher depuis que la rafle a commencé. Mais ne t’inquiètes pas, nous n'allons pas rester ici longtemps.
En effet, plus loin, Mysdibule poussa une porte blindée derrière laquelle se trouvait une grande salle. Au bout de celle-ci, se trouvaient cinq Pokémon fées. L'un d'eux, une Nymphali, siégeait sur un trône improvisé et les regardait en arborant un sinistre sourire. Elle ne tarda pas à prendre la parole :
- Alors, voilà donc notre nouvelle recrue Mysdibule ? Un enfant ?
- Oh, ne vous inquiétez pas, Maîtresse, je suis sûre qu'il fera un excellent combattant. répondit Mysdibule en arborant un air contrit. Il est déterminé, il a cette force au fond du cœur qui le pousse à agir contre les dragons...
Le Nymphali eut un petit rire méprisant.
- La détermination ne suffit pas, je te l'ai déjà dit. Si tu persistes à t'attacher à de telles valeurs, je devrai prendre des mesures. Mais je veux bien me montrer clémente une dernière fois. Je veux bien l'accepter dans nos rangs, à une condition. Prouves-moi cette force que tu penses déceler en lui. Battez-vous devant moi.
Le Teddiursa n'en revenait pas. Alors que le Mysdibule se retournait vers lui, il resta choqué devant les différences de caractère qui existaient entre sa mère adoptive et Nymphali. Il fallait croire que tout le monde chez les fées n’était pas gentil.
- Bien. Prépares-toi, petit Teddiursa. dit Mysdibule.
L'enfant lui jeta un regard effrayé. Toute détermination avait disparu de l'attitude de celle qui l'avait charmé quelques instants auparavant, et une lueur meurtrière habitait désormais son regard. Ce n'était plus une vengeuse vertueuse décidée à l'aider qu'il avait devant lui. C'était une guerrière sans pitié, qui allait le broyer pour satisfaire sa Maîtresse, laquelle contemplait les deux adversaires avec un sourire nonchalant. Les énormes mâchoires de Mysdibule claquèrent, et Paul, se ressaisissant quelque peu, se mit en garde. Il n'avait pas fait ce chemin pour rien. Il était venu ici dans le but d'acquérir la force nécessaire pour accomplir sa vengeance. Ce combat lui servirait d'épreuve.
Soudainement, Mysdibule chargea. Paul esquiva par réflexe, se remémorant ses jeux avec ses amis où ils se battaient en incarnant des héros du passé. Mais ce n'était pas un combat entre amis qui l'attendait ici-bas. Les mâchoires de la fée se refermèrent dans le vide, puis, promptement, telle une danseuse émérite, elle pivota et attaqua à nouveau, exécutant un revers qui propulsa l'ourson sur un mur. Aussitôt elle chargea vers lui à nouveau. Sonné mais encore conscient, Paul se baissa instinctivement, esquivant un formidable coup de dent qui laissa de profondes entailles dans la paroi de pierre. Il était à présent sous elle. Toujours suivant son instinct, Paul profita de l'ouverture et décocha de toute ses forces un coup de patte dans le ventre de son adversaire.
Mysdibule recula, le souffle coupé. Paul se remit en garde en l'attendant, la fixant du regard avec détermination. Les fées installées autour de Nymphali firent entendre quelques petits rires, ce qui n'échappa pas à la guerrière. Furieuse, elle éclata.
- Ça suffit !! hurla-t-elle.
Mysdibule était vibrante de colère. Comment un si petit ourson pouvait-il lui résister autant ? D'un puissant coup de mâchoire encore plus rapide qu'auparavant, elle saisit Paul et le jeta à nouveau contre le mur avec plus de violence que la première fois, le mettant KO sur le coup.
- Tu es impressionnant... pour quelqu'un de ton âge... dit Mysdibule, essoufflée.
Du fond de la salle, Nymphali applaudit
- Bravo, je dois dire que je n'ai pas été déçue. Très bien, nous... t'aiderons... à te venger.
Paul n'entendait pas ses mots. Il avait basculé dans l'inconscience, le noir l'entoura...