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Le Royaume Draconique de KingCarcha



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Informations

» Auteur : KingCarcha - Voir le profil
» Créé le 29/11/2016 à 14:51
» Dernière mise à jour le 02/12/2016 à 15:35

» Mots-clés :   Absence d'humains   Absence de poké balls   Aventure   Médiéval   Région inventée

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Une nouvelle menace
Une masse nuageuse d'un gris éblouissant recouvrait le ciel. Les flocons de neige tombaient, lentement, doucement, comme autant de petites plumes que l'on aurait arraché à un quelconque oiseau. Une brise légère souffla... sur un vaste champs de bataille. Partout, à moitié recouverts par la neige, gisaient les corps des combattants qui s'étaient entretués à cet endroit. Des Pokémon de toutes espèces qui s'étaient battus pour deux causes bien distinctes.
Un calme étrange régnait. Mais la bataille n'était pas terminée. Les deux camps se faisaient face, l'un narguant l'autre, alors que celui-ci commençait à sombrer dans le désespoir. Entouré par une petite troupe de Garde, un Carchacrok, une expression de peine peinte sur le visage, était agenouillé dans la neige, auprès du corps mourant d'un Dracolosse, sérieusement blessé. Auprès du corps de son Roi.
Dans un ultime effort, le Dracolosse parvint à prononcer quelques mots.
- Will... dit-il dans un souffle. Will, mon fidèle général, approche. Ecoute-moi bien. Je n'en ai plus pour longtemps. Je n'ai ... pas eu le temps... d'avoir un héritier. Aussi, je te demande... de veiller sur le peuple à ma place... d'accord ?
Les guerriers positionnés tout autour furent abasourdis d'entendre cela. La consternation et la peine se lisant sur leur visage, ils se regardèrent, quêtant des réponses qu'ils n'auraient pas. Le Carchacrok ne fit pas exception.
- Ne dites pas ça, votre Majesté... Nous allons vous soigner, vous vous rétablirez vite.
Le Dracolosse sourit.
- Ce n'est pas la peine... dit-il. Il est trop tard ... pour moi. À présent, quelqu'un doit prendre ... la relève, tu dois prendre la relève... Dirige le peuple... comme moi-même je l'ai dirigé.
Le Roi mourant reprit son souffle avec difficulté. Sa blessure, qui lui ouvrait le torse, saignait abondamment.
- Mes yeux... se voilent. murmura-t-il
- Sire ? Sire, tenez bon ! s'exclama Will
- Adieu... Carchacrok, Roi des dragons.
Et sur ces mots, le fier Dracolosse rendit son dernier souffle, ce pendant qu'un long hurlement, suivi d'un éclair bleu, traversait le champs de bataille.



Dix ans plus tard...

C’était la nuit. La Lune régnait sur un ciel constellé d'étoiles, qu'aucun nuage ne venait masquer, surplombant un paysage enchanteur : une vaste plaine parsemée de petites collines à travers laquelle serpentait un fleuve majestueux. Quelques petits bosquets éparpillés ça et là. À l'est, la mer, s'étendant à perte de vue. Et, de part et d'autre de l'embouchure du fleuve, une ville, énorme, entourée de remparts imposants, bâtie autour d'une falaise surplombant le rivage sur laquelle se dressait un magnifique château aux tours élancées pointant vers le ciel. Le palais du Roi.
C'était dans ce cadre enchanteur que vivaient des milliers de Pokémon, toutes espèces confondues. Du plus petit insecte au plus grand dragon, tous avaient réussis l'infaisable : vivre en harmonie, ensemble, dans la même ville. Prédateurs et proies se côtoyaient sans effusions de sang aucune. La journée, la ville retentissait des bruits joyeux des criées sur les places de marchés, des travaux exécutés de concerts, de l'animation dans la multitude de rues et ruelles pavées. La nuit, les fenêtres des maisons s'illuminaient à la lueur d'un feu réconfortant, enjoignant à la paix d'un sommeil souvent commun. Une telle harmonie semblait imperturbable.
À l'intérieur du château, un Dracaufeu, répondant au nom d'Igameprac, noble membre de la Garde Royale, accomplissait avec zèle sa fonction, patrouillant au travers des couloirs de la complexe construction et repensant à la précédente guerre... Il y avait en effet longtemps qu'il n'y avait plus aucun trouble d'aucune sorte. Dans la ville, capitale du Royaume, régnait un calme apaisant. Durant la guerre, Igameprac le Dracaufeu était bien loin de toute notion de calme : constamment aux aguets, toujours prêt à se battre, à défendre sa vie, à survivre, survivre, survivre !
Survivre, jusqu’à ce qu'un guerrier ordinaire parmi tant d'autre fasse une percée dans les rangs ennemis. Il revoyait encore la scène : un Carchacrok, rendu fou de rage par la mort du Roi, fonçait au mépris de tout danger, alors que tout semblait perdu. C'est alors que n'écoutant que leur courage, une troupe de guerriers avaient décidé de l'aider, de le sauver, de le raisonner ! Tout ce qu'ils réussirent à faire fut de l'accompagner dans sa ruée furieuse vers le roi ennemi, dégageant le passage, facilitant le sien. Et le Carchacrok, aujourd’hui adulé par le peuple et couronné Roi, le précédent n'ayant pas d'héritier, régnait sur un royaume paisible.
Perdu dans ses pensées, le Dracaufeu n'avait pas entendu le Garde Drakkarmin qui s'était soudainement approché de lui. S'inclinant devant son supérieur, il délivra le message qu'il apportait :
- Le Roi veut vous voir. dit-il simplement.
Fronçant les sourcils, le Dracaufeu se demanda ce qu'il pouvait bien lui vouloir. Obtempérant d'un mouvement de tête, il se rendit jusqu'à la salle du trône, où le Carchacrok se trouvait.
Le Garde trouva le Roi en train de contempler le ciel nocturne par une fenêtre de la salle. Un genou à terre, le poing sur le cœur, Igameprac s'inclina respectueusement en signe de salut.
Au bout d'un moment, le Roi prit la parole :
- Igameprac, je vais être bref. Des temps sombres approchent à grands pas, un nouvel ennemi se profile à l'horizon. Un ennemi qui se cache ici même, en ville. Ce matin, j'ai reçu des menaces de mort et une déclaration de guerre, accompagnées du cadavre d'un Libégon. Le message était bref : "Mort aux dragons, que vienne le temps du peuple fée !" Nous ne pouvons pas laisser cela impuni !
Le Roi se retourna, vibrant de colère.
- Je n'ai pas oublié la bravoure dont tu as fait preuve lors de la précédente Guerre. Connaissant ce dont tu es capable, je t'ordonne de choisir quelques compagnons en qui tu as totalement confiance et d'anéantir cette menace avant qu'elle ne plonge la ville à feu et à sang ! Il n y a qu'à toi en qui je peux confier une telle mission. Je compte sur toi, alors ne me déçois pas. À présent, va, et reviens en vie !

Quelque part en ville, seul dans la nuit étoilée, assis au bord du toit d'une maison, un Lucario, répondant au nom de Mar, contemplait le ciel, perdu dans ses pensées. Mar voyait d'anciens souvenirs défiler dans sa tête. Les souvenirs d'un guerrier sans peur, combattant aux côtés de ses camarades durant la guerre. Des souvenirs de cadavres, recouvrant le champs de bataille que déjà la neige, incarnation du silence, venait dissimuler. Il se souvenait encore de la mort du Roi, puis, de ce guerrier qui, poussant un cri de rage et de désespoir, se ruait vers le roi ennemi, afin de mettre fin à tout ça. Mettre fin à trois ans de guerre.
Tout cela était si loin à présent... Après cela, le Carchacrok devint Roi et fonda un Ordre de guerriers d'élite afin d'assurer la paix et la stabilité du royaume. L'Ordre des Mercenaires, ainsi nommé car le seul prix qu'ils exigeaient pour exercer leur fonction... était un avenir radieux.
Séduits par la devise de ce noble Ordre, de nombreux Pokémon, survivants de la guerre, rejoignirent ses rangs. Seuls les meilleurs furent retenus. Ainsi les Mercenaires eurent-ils rapidement la réputation d'être des guerriers d'élite, subissant chaque jour un entraînement intensif, développant toujours plus de nouvelles techniques de combats, sachant s'adapter à n'importe quelle situation.
Un guerrier comme lui, Mar le Lucario.
Il y a une légende... pensait-il en contemplant les étoiles scintillants dans le ciel noir ... qui veut que les âmes des Pokémon rejoignent parfois l'au-delà sous forme d'éclats brillants. Je me demande... combien d'entre eux nous observent depuis là-haut.
Quelle belle nuit...
Une ombre se matérialisa non loin du Lucario. À l'odeur, celui-ci reconnut immédiatement Absol, le capitaine de sa division. Se levant pour lui faire face, il mit un genoux à terre, poing sur le cœur, en signe de salutation.
- Mar. dit Absol. Notre Commandant, Exagide, veut te voir. Il a quelque chose de très important à te dire. Inutile donc de préciser que tu dois te dépêcher.
Faisant signe qu'il avait compris, le Lucario se rendit au plus vite au QG des Mercenaires, bondissant agilement de rue en ruelle. Il ne lui fallut pas plus de cinq minutes pour être devant son chef, devant lequel il s'inclina bien bas. Exagide prit alors la parole, sa voix faisant vibrer la pièce :
- Mar, aujourd'hui, on nous a confié une mission de la plus haute importance. Le Roi soupçonne la présence d'un dangereux réseau d'espionnage ennemi en plein cœur de la ville. Apparemment, il serait très puissant, aucun des agents auquel il a déjà fait appel n'a donné signe de vie. Les capitaines et moi-même avons tenu conseil : nous connaissons tous ta valeur, nous plaçons donc notre confiance en toi pour réussir cette mission, démanteler ce fameux réseau.
Tu choisiras quelques compagnons pour t'assister. Choisis-les judicieusement, tu auras sans aucun doute à te battre. Ensuite, tu commenceras par t'informer en ville. Nous ne savons absolument rien sur notre objectif malheureusement. Bien entendu, je t'ordonne de revenir en vie ! Va, à présent, et bonne chance !

Et le Lucario, s'inclinant une dernière fois, s'en alla dans la nuit, ce pendant qu'un Dracaufeu à la mission similaire franchissait les portes du château. Deux guerriers qui avaient à présent pour but de ramener la paix dans le Royaume, mais qui pas un seul instant ne se doutaient des deux drames qui se produisaient quelques toits plus loin au même moment.
Paul était un Teddiursa. Un mignon... craquant... petit...Teddiursa. Qui ne semblait n'avoir rien à voir avec tout ce qui se passait autour de lui. Un Teddiursa qui se contentait de gambader joyeusement dans la rue, par une belle nuit étoilée. Un petit ourson qui rentrait de la boutique, où il était allé pour faire ses emplettes pour sa mère adoptive, une adorable Gardevoir.
Paul était bientôt chez lui, se réjouissant à l'avance du repas que sa mère aura préparé pour lui. Elle aura sans doute rajouté plein de miel dedans, sachant que j'adore ça ! pensait-il. Mmmh du miel... Perdu dans ses rêveries, il ne remarqua pas tout de suite l'attroupement qui se dessinait au loin. Il pila net lorsqu'il remarqua où celui-ci se trouvait.
Un groupe de curieux s'était formé devant sa maison. Les divers Pokémon rassemblés ici chuchotaient à voix basse, d'un ton consterné, comme s'il s’était passé quelque chose de grave. Fendant la foule en s'excusant beaucoup, cherchant à rentrer chez lui, Paul tomba soudainement nez à nez avec un membre de la garde citadine, un solide Blindépique, qui le jaugea d'un œil sévère.
- Où crois-tu aller comme ça, gamin ? lui dit-il
- S'il vous plaît monsieur, laissez moi passer, j'habite là ! dit le Teddiursa de sa voix enfantine.
Le Garde changea soudainement d'expression, passant de la sévérité à un air désolé. Le regard fuyant, il reprit en bégayant quelque peu :
- Ah... je vois. Euh... tu devrais en parler avec le Capitaine, il est à l'intérieur.
Blindépique s’écarta... révélant une vue qui coupa le souffle au bambin.
Stupéfait, celui-ci resta quelques instants choqué par l’état de la porte d’entrée : celle-ci était en mille morceaux. Timidement, le Teddiursa osa un pas à l’intérieur de la maison, appelant sa mère adoptive.
Mais personne ne lui répondit. Au milieu de la salle à manger, paraissant à l'aise dans la petite pièce malgré sa propre taille, le Capitaine de la Garde Royale Rexillius en personne, qui tournait le dos à Paul, était agenouillé auprès d'une forme allongée, la tête baissée. Il se releva, ce pendant que d'autres Pokémon recouvrait d'un linceul la forme étendue au sol, puis se retourna. Apercevant le Teddiursa, il lui jeta un regard navré avant de s'en aller d'un pas tranquille. Paul se laissa tomber sur les genoux, lâchant son sac de provision... lequel ne servirait à personne désormais.
Sur le mur du fond, se percevaient encore des traînées de sang. Inutile de voir le linceul que l'on s’apprêtait à emporter. Inutile de voir les crocs ensanglantés de Rexillius. Inutile d'expliquer quoi que ce soit. Paul avait déjà tout compris.
Péniblement, l'air hagard, il se releva et sortit de la maison, ignorant les commentaires apitoyés de l'assistance, passant à coté de tout le monde sans s’arrêter. Et, dans une ruelle proche, il laissa éclater son chagrin.
Pourquoi ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?? Pourquoi fallait-il qu'elle meure, pourquoi était-on venu la tuer, qu'avait elle fait ? Gardevoir était la plus douce, la plus attentive des mères au monde ! Jamais elle n'aurait fait de mal à qui que ce soit ! Pleurant toute les larmes de son corps, Paul se laissait glisser vers le désespoir... Que pouvait-il faire ? Le Capitaine Rexillius était bien trop fort, il le tuerait aussi si il le soupçonnait !
Que faire ?
Séchant ses larmes, le Teddiursa décida soudainement de la venger. Gardevoir ne méritait pas ça ! Rexillius - non - le ROI en personne paierait pour ce crime ! Paul avertit quelques amis, seul, il n'avait aucune chance.
Et bientôt, touché par ce qui lui était arrivé, ce sont cinq de ses connaissances qui décidèrent de l'aider, quitte à y laisser la vie.

Branette était une Cornèbre. Plus précisément, une Cornèbre voleuse, qui venait tout juste de commettre un vol chez un orfèvre. Et qui s'en allait aussi vite que lui permettaient ses petites ailes.
- Reviens ici, voleuse ! cria l'orfèvre, un Pharamp. Immonde crapule ! Scélérate ! A la Garde ! A la Garde ! Au voleur !
Et bientôt ce fut la moitié de la ville qui fut au courant du méfait. Mais la voleuse était déjà loin.
Tenant fermement son butin contre elle, Branette filait vers son repaire, un entrepôt désaffecté situé en dehors des murs, en quatrième vitesse. Une fois chez elle, elle reprit son souffle... La Garde de la ville n'était pas tendre avec les voleurs. Cambrioler quelqu'un d'aussi riche qu'un orfèvre lui aura certainement valu d'être poursuivie par une escouade de Gardes volants... Mais tout se passait bien : personne ne l'avait suivie, et elle était à présent en sécurité, dans ce vieux grenier en ruine.
Du moins c'était ce qu'elle croyait...
Surgissant de l'ombre, une masse ténébreuse s'abattit sur Branette alors qu'elle cherchait un endroit où cacher son butin.
- Chut, pas un bruit ! dit l’être en la plaquant au sol. Joli butin que tu as là... Mais je suppose que tu n'en as pas besoin ?
Horrifiée, elle aperçut son sac au sol, son contenu répandu à terre scintillant de mille feux. Il allait les prendre ! Il fallait qu'elle l'en empêche, mais comment ?
L'agresseur reprit :
- Tu sais, je pourrais te prendre bien plus que ces bijoux... Mais je ne me sens pas d'humeur assassine aujourd'hui. Alors voilà ce que je te propose : je connais tes talents, je sais ce que tu es capable de faire. Obéis-moi, et je te laisserai la vie sauve, ainsi que ton butin.
Paniquée, la Cornèbre ne put qu'accepter... Le mystérieux être la relâcha alors. Branette contempla, terrifiée, le visage de son agresseur : il s'agissait de Rattatac en personne, un terrible malfrat qui sévissait dans la capitale !
Rattatac parla à nouveau, avec suffisance :
- À présent, fidèle serviteur, laisse-moi te dire que moi-même et mes confrères retenons ta pauvre mère en otage. Si tu veux aussi la revoir, il faudra faire tout ce que je te dis. C'est très simple ! Accompagnée de certaines de mes connaissances, vous aurez la mission d'éliminer toute trace de force de sécurité dans la capitale. Il vous suffira pour cela de vaincre les différents capitaines de chaque corps de garde, avec pour objectif principal le capitaine de la garde royale en personne. Ah, non, tais-toi je sais ce que tu vas dire ! "Mais, monsieur Rattatac, c'est beaucoup trop dur !" Tu as le choix ma petite : soit tu acceptes, soit toi et ta mère mourrez.
La pauvre Cornèbre ne put bien sûr qu'accepter. Pour elle, mais surtout pour sa mère, plus que tout elle avait besoin de ces bijoux.

La nuit était belle. Les étoiles brillaient dans un ciel sans nuage. La Lune éclairait une vaste plaine sur laquelle était construite une vaste ville. Au sein de ses murs, quatre destins venaient de changer. Quatre âmes qui allaient vivre, elles le savaient, un périple parsemé de dangers, au sein du Royaume Draconique.