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A world made of nothing but words

He's enjoying the naked world itself...

***

Rêve laissa s’échapper un éclat de rire et brisa le silence du morne village. Dans une fulgurance étrange, invoquée en souvenir depuis la preuve d’une vie d’ailleurs, la voyageuse crût voir les lieux autrement. Pendant une fraction de seconde, les murs s’étaient relevés couverts par les toits, les rues apparurent débarrassées des mauvaises herbes et myriades de voix s’élevèrent en cacophonie d’existence. Un mirage soudain, disparu comme il s’en était venu quand le rire de la jeune femme se dissipa à son tour dans l’air.
Était-ce encore un étrange sortilège pour cacher les vraies couleurs d' tre-Terre, ou seulement un autre vestige, mémoire du monde oublié là au départ de ses anciens habitants ? Rêve s’approcha d’un pas sûr des deux miches de pain dans le four. Elles étaient bien chaudes, brûlaient doucement l’air à leur contact en aura de confort contre la nuit tombante. Comme le soleil entamait son voyage nocturne, la lueur orangée du four et l’or de la croûte bien ferme dessinaient un foyer au milieu des ruines. Une autre fulgurance. Dans la lumière, on voyait en feu-follets les souvenirs prendre vie à nouveau. Jusqu’à ce que le halo ne se rende aux ténèbres, les esprits peignaient le monde tel qu’il était, à l’époque où l’on vivait encore. Les murs apparurent de nouveau, solides aux contours éthérés, pour protéger du vent. Les toits apparurent de nouveau, pleins et soutenus par d’épaisses poutres fantômes enflammés, pour protéger du froid.
L’habitation invoquée par la lumière restait contenue à celle-ci, et mourait là où l’obscurité reprenait ses droits, la laissant éventrée dans ses derniers recoins. A ces endroits, les mondes du mirage et du présent se mêlaient en espace de doux confort. Noir vint se poser non loin, sur une table invoquée. Elle avait le toucher sous ses serres d’un vrai meuble de bois massif, sans que les flammes qui la composaient ne brûlent ou ne chauffent plus que de raison. Rêve tourna sur elle-même pour observer plus en détails la scène qui prenait vie sous ses yeux. La vision avait des airs d’au-delà, des fantômes vaporeux de ce qui fût et ceux qui furent s’animaient, reproduisant sans crainte l’antan qui n’existait plus que dans la lumière. Quand l’un s’en allait rejoindre la pénombre, ses volutes s’évaporaient en lucioles jusque dans les hauteurs des ruines et la verdure environnante, offrant au paysage myriade éphémère d’étoiles.
Les deux voyageurs observèrent en silence pendant de longues minutes. Les vies passées, vécues en échos autour d’eux, ne se souciaient pas de leur présence. Ils n’appartenaient pas au même monde, après tout. Un large sourire au bord des lèvres, Rêve s’éloigna un instant pour trouver, au pied d’un vieil arbre encore vert, une longue branche sèche. Noir observait curieux sa partenaire plonger le bois dans les flammes, allumer à son extrêmité une flamme timide.

“Viens, on va visiter”, annonça enjouée la jeune femme.

La lumière au bout des bras, Rêve quitta le four, laissant le pain à sa place. Les fantôme aussi, songeait-elle, devaient avoir faim.
Ensemble, Rêve et Noir arpentèrent alors les restes de la vielle tre-Terre, révélant autour d’eux les atours passés du village. Dans leurs habits de flamme, les routes retrouvaient leurs pavés et leurs passants, les habitations leurs fenêtres et leurs toits. Le tout semblait presque peinture vivante, tableau impressionniste enflammé, trop nostalgique pour être vrai, mais trop vrai pour n’être qu’image. Une promenade dans les souvenirs d’une légende jusqu’à rejoindre, sans vraiment le vouloir, les restes effondrés d’une large place couverte. La fontaine en son centre ne crachait plus rien, par les gueules de ses gargouilles, que quelques larmes de boue aux jours de pluie. Pourtant, sous la lumière des étoiles et de la rêveuse, elle retrouvait son charme, ses têtes finement sculptées et, tout autour, ses vieillards assis, ses enfants en train de jouer.
Le reste de la place, aussi, se dessinait un jour plus heureux. Couverte, remplie de passants, de voyageurs et de curieux, l’endroit accueillait de nombreuses nappes sur lesquelles d’innombrables marchands. Elles se trouvaient donc là, les fameuses halles.

***

Voila voila. Un peu plus du conte dont j'ai déjà laissé quelques extraits ça et là, j'aime bien.
Des bisous.
Article ajouté le Jeudi 09 Juin 2022 à 20h54 | |

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