Les enfants du paradis
La tour s'en allait se tenir par-delà les nuages, invincible, au sommet fantasmé, invisible. On y montait à tout jamais, se demandant quel Paradis attendait là-haut. On y montait à tout jamais, oubliant après chaque marche la précédente. Les escaliers de marbre blanc se mêlaient aux murs d'albâtre jusqu'au prochain palier, puis au suivant, et celui d'après, aussi immaculé. Un vide blanchâtre, infiniment profond, seulement guidé par les chants et les rires de quelques jeunes voix bien plus haut.
Il n'y avait pas d'entrée à la Tour du Paradis. Peut-être même n'avait-elle seulement pas de base. Pourtant, quelque-part, elle était. Surement. Les Voix n'en avaient que faire. Leurs Enfants courraient les uns après les autres dans les escaliers, sans jamais tomber. Ils hurlaient et jouaient et riaient et chantaient et pleuraient, même. Parfois, on ôtait les bandages qui couvraient leurs yeux tués par le blanc pour sortir de leurs orbites étoilés quelques parchemins. Puis, entre deux jeux, on leur en faisait la lecture. Inlassablement. Chaque jour. Pour l'éternité.
Ou du moins, c'est ainsi qu'allait l'histoire des Enfants du Paradis.
Jusqu'au jour où, venue de nulle part sur les conseils d'un oiseau sur son épaule, une nouvelle paire d'yeux fit son entrée au royaume céleste. Rêve se tenait là, au milieu de l'immensité éblouissante. Les escaliers étaient là. Un plafond loin à l'horizon était là également. Sans attendre, et sans ailleurs où aller, la jeune femme entreprit l'ascension des kilomètres de marches qui s'étendaient déjà devant elle. Le bruit de ses bottes sur le marbre résonnait pour en faire un battement régulier, à la fois sourd et cristallin, fascinant. Un son alien, preuve d'une vie mortelle dans un paradis habitué aux seules envolées de ses anges.
Chaque pas plus lourd que le précédent, une marche après l'autre, seulement pour découvrir, alors que le prochain étage semblait enfin à portée, que son souffle se faisait lent, autre chose que l'attendu plafond de marbre. Une épaisse nappe cotonneuse, douce, tendre, absolument pure. On y entre sans même le voir, pour se perdre dans les volutes blanchâtres et les eaux en suspension. On y respire mal, il y fait froid et humide. Parfois, quand l'étoffe se teint de noir et se déchire, des éclairs silencieux s'en vont danser, pour se retrouver, en quête d'un ailleurs à frapper. La Tour du Paradis avale les sons et la violence, laisse ces quelques nuages orageux piégés entre ses murs.
Après une poignée de minutes, on termine de traverser la nappe. Toujours loin du sommet, Rêve observait le nuage juste à ses pieds. Comment c'était-il retrouvé là ? L'y avait-on enfermé ? Qu'était-il, le crime du roi des cieux ? Ou, plutôt, de quelle bonté doit-un nuage faire preuve pour trouver sa place aux côtés des anges ? La jeune femme souriait, époussetant ses frusques pour les dégager de ce qu'elle pensait y trouver. A ses côtés, l'oiseau agitait lui aussi ses plumes blanches, trempées. D'un regard complice, le corbeau et la rêveuse s'accordaient une pause bien méritée.
Rêve déposa délicatement ses bottes à côté d'elle, sur la marche où elle s'était assise. Les pieds dans la brume, elle sentait les aléas de l'air et de l'eau caresser ses jambes, s'en aller et s'en revenir doucement à l'image de la houle des plages de son enfance. La mer remplacée par un nuage, l'horizon remplacé par les murs aveuglant de la tour. Les coudes sur les genoux et la tête dans les mains, Rêve lança un regard amusé à son corbin compagnon.
"Hé, tu crois qu'il y a des poissons là-dedans ? Ça se trouve, y'a même des méduses !"
A ces mots, le corbeau se mit de nouveau à battre des ailes et à croasser, l'air paniqué. Son cris trahissait toute la terreur du monde, éveillée à l'idée des étranges créatures sans cœur et sans forme au fond des océans. Les ailes encore mouillées, le vol hésitant et l'allure se confondant avec celle des hauts murs, Noir s'en alla piailler et tournoyer plus loin, au-dessus de la mer brumeuse. De là, en tout cas, il ne voyait aucune méduse.
Les échos des rires et des cris donnaient leurs couleurs aux marches et aux murs de marbre inlassablement ternes, pour faire de la tour, au moins pendant quelque secondes, un petit au-delà mortel.
Et quand les échos se taisent, que le silence reprend la place qui lui est due dans l'au-delà, la Tour du Paradis redevient l'enfer froid et inhospitalier qu'elle essayait de cacher à ses anges. Un courant d'air glacial, venu de nulle part, pressa Rêve à retirer ses pieds de l'eau cotonneuse devenue bien fraiche. Quelque cristaux se formaient ça-et-là juste en dessous, d'autres tombaient d'innombrables nuages encore bien plus haut. La neige tombait doucement sur les mains de la jeune femme qu'elle portait à son visage pour essayer de les réchauffer. Une épaisse nappe de vapeur quittait ses lèvres, glissait entre ses doigts et s'en allait s'évanouir dans l'air tout autour. Grelottante, la voyageuse et son compagnon reprirent leur ascension du paradis, dans l'espoir d'y trouver d'ici quelque marches autre chose que ce soudain hiver.
Une montée terriblement longue. A passer de nuages en nuages, de blizzards en orages et d'orages en canicules. Noir étendait ses ailes autour des épaules nues de la rêveuse pour la protéger quelque temps du froid et de la pluie. Et les deux continuaient. Toujours aucune trace des anges des légendes. Toujours aucun de ces cris, de ces rires et de ces chants. Les escaliers continuaient eux aussi. Chaque marche plus blanche que la précédente, jusqu'à un Eden fantasmé, dont parlent les livres.
Après combien d'heures, combien de jours, les deux voyageurs arrivèrent-ils enfin au second palier ? A une poignée de mètres à peine, un plafond de marbre, froid, dur. Les yeux de Rêve s'illuminèrent alors que Noir repris son envol de plus bel vers le sommet. Sautant les marches deux à deux, laissant sa joie exploser en autant de rires, de souffles coupés et de cris enjoués à son ami à ses côtés. Finalement, elle traverse l'épais pas de marbre et arrive, non sans un infini soulagement, au Paradis.
Une plaine d'herbe verte s'étendait à perte de vue. Tout autour, un ciel d'un bleu parfait. Plus loin dans la plaine, une petite maison. L'une de ces vieilles fermes qui jonchaient encore les campagnes, perdue dans le temps. Le vent balayait l'herbe, la laissant danser à son gré, pour en faire l'un de ces paysages que les artistes passaient leur vie à essayer de capturer. Plus qu'un incroyable paysage, un instant fantastique, magnifique, comme sorti du plus calme des rêves, où aucun mal n'a sa place.
"Tu trouves pas ça malsain toi ?"
Tout l'engouement de Rêve s'était rapidement envolé quand elle posa les yeux sur la vérité devant elle. Un frisson lui traversa l'échine comme ses yeux se perdaient dans un horizon bien plus familier que les étendues de blanc. Une voix presque inquiète, qui ne portait plus jusqu'au sommet, mais seulement jusqu'à Noir, perché sur son épaule. Seulement quelques croassements en réponse, eux aussi bien bas.
Les deux restèrent planté là une poignée de minutes, absolument immobiles, à observer les moindres détails du monde devant. Et plus les minutes passaient, plus les moindres erreurs dans cette travestie d'existence devenaient monstrueuses. L'horizon étrangement statique semblait avoir été peint à même les murs de la tour. Les mouvements de l'herbe bien trop réguliers, et tous dirigés inexplicablement vers la maison plus loin, sans tenir compte de la direction du vent. Une odeur de sel portée par ce même vent, mêlée à un air épais, inconfortable. La fumée qui s'échappait de la maison, plus loin, refusant de s'élever plus haut et conservant toujours la même forme, comme un autre accessoire posé là, sans raison. Les fenêtres de la bâtisse, d'ailleurs, ne laissaient rien entrevoir. Entièrement noires, mattes.
Enfin, quitte à avoir fait le chemin jusqu'ici, autant continuer, songea Rêve. D'un pas décidé, elle entama sa marche vers l'habitation plus loin. Même la texture et le son de l'herbe au contact de ses bottes semblaient faux. Et, alors que la porte s'approchait, elle s'ouvrit.
Du vide à l'intérieur apparu une première silhouette, rapidement suivie de trois autres. Les quatre rigoureusement identiques, pas bien hautes, entièrement blanches, à l'allure vaguement humaine, le regard masqué par quelques bandelettes tachées de rouge, comme l'étaient leurs mains et leurs pieds. Quand la dernière fût sortie, la porte se referma d'elle-même derrière elle, visiblement dans un fracas mais sans un bruit, comme si le son appartenait seulement au vide de l'intérieur. Même si la porte resta silencieuse, toute Eden s'en retrouva bientôt engloutie sous le son des rires et des chants dont parlaient les légendes.
Bientôt, la maison vide, la voyageuse et l'oiseau, les enfants et la tour elle-même. Rien n'avait changé. Était-ce comme ça que tout avait toujours été ? Quelques observateurs venus d'ailleurs qu'une éternité avait appris aux anges à ignorer ? Le sang des plaies mal bandées traînait derrière eux sans qu'ils ne s'en plaignent, sans sécher, sans tâcher l'herbe et sans remplir l'air de cette ignoble odeur de fer. Ils se passaient balles et mots imaginaires sortis de sous leurs robes ruinées sans jamais voir, parlaient en des langues qu'eux seuls connaissaient sans jamais dévoiler leur sourire.
Dans les sons des anges, le ciel semblait se décoller des murs et s'élever vraiment. Lentement, une réalité invoquée depuis les mensonges. Un décors de théâtre rendu vraisemblable par l'arrivée des acteurs sur scène ? Ou, peut-être, la manière dont elle avait toujours été, mais seulement révélée par la présence de ceux pour qui elle était faite ?
Depuis combien de temps Rêve et Noir étaient-ils là ? Et l'escalier par lequel ils étaient arrivé, où était-il maintenant ? Caché dans les hautes herbes qui poussaient à vue d'œil ? Perdu dans la nouvelle marre où un ange s'imagine pêcher ? Perché au sommet de l'arbre où un autre dort ? Un arbre et une marre. Ils avaient toujours été là. Comme la vieille pendule sans aiguille au-dessus de la porte de la maison. On entendait son incessant tictac dans les feuilles doucement bercées par le vent. Et malgré les tours invisibles, jamais elle ne sonnait.
Rien n'avait changé. Et rien ne changerait jamais. Un Paradis parfait, invitant parfois un heureux élu à observer ses anges pour une poignée d'éternité, attendant sagement entre partout et nulle part, tout le temps et jamais, que de nouveaux enfants s'y perdent, pour continuer de l'élever. Toujours plus haut.
Depuis combien de temps Rêve et Noir étaient-ils là ? Et l'arbre où un ange dormait, comment le retrouver au milieux des centaines d'arbres de la luxuriante forêt d'Eden ? Et la marre où l'autre péchait, pourquoi s'en contenter alors qu'une magnifique plage de sable fin donnait juste là sur le plus bel océan que la voyageuse, dans toutes ses errances, n'avait jamais vu ? Ça aussi, ça avait toujours été là. Rien n'avait changé et rien ne changerais jamais au Paradis. Même quand les eaux avaleront les plaines, que les arbres perceront les cieux de marbre pour laisser un soleil devenu bien trop proche brûler la terre et transformer Eden en un désert fantastique, rien ne changera. La perfection du Paradis ne mourra jamais. Ses anges continueront de danser, de chanter, de jouer et de rire et attendant de nouveaux camarades. Ils continueront de saigner pour faire de leur monde imaginaire une réalité éphémère. Pour que tous les battements de la pendule se ressemblent, pour vaincre l'aveuglant vide caché sous les nuages loin en contrebas, pour que jamais rien ne change.
Depuis combien de temps Rêve était-elle là ? Depuis combien de temps ses yeux saignaient-ils, battus par l'immobile infini devant elle ?
Sans prévenir, les poumons de nouveaux remplis d'air, les pupilles asséchées hurlantes de douleur alors que les serres d'un corbeau blanc venaient broyer l'épaule de la rêveuse. Noir hurlait à Rêve de reprendre ses esprits, tuant les échos des anges et, encore une fois, invoquant une nouvelle vie mortelle aux pays des morts heureux. Ses croassements faisaient flétrir les arbres, brûler les fleurs, tomber les animaux fantasmés et s'effondrer le ciel sur les pleurs monstrueux des anges. Un nouveau chant. Celui de la peur, de la tristesse, du mal insidieux qui tord les intestins comme tant de vers oubliés par la pluie.
Rêve et Noir se tenaient là. Le sang de la voyageuse coulait, lui, le long de son être, sur ses vieilles frusque, jusqu'à ses pieds pour teindre le sol de marbre juste en dessous. Autour d'eux, plus rien d'autre que le vraie visage de la Tour du Paradis, un palier blanc, et les anges en pleurs. Quelques enfants sans repère dont le jeu venait de s'écrouler et sans yeux pour voir la réalité de leur demeure. Leurs sanglots se tordaient parfois en rires, en mots ou en hurlements, tant ils ne savaient pas comment faire, tant ils ne comprenaient pas l'invraisemblable et indicible horreur du sentiment qui venait de s'abattre sur leurs épaules épargnées par le malheur. Doucement, le corbeau se tût, accompagné par le soupire soulagé de la rêveuse. Les mains toujours tremblantes, elle essayait d'essuyer ses larmes pourpres mais ne parvenait qu'à les étaler davantage le long de ses joues déjà rougies.
"Il est temps de rentrer à la maison, d'accord ?"
Les mots de la rouquine résonnaient, s'en allaient jusqu'au sommet et s'en revenaient, accompagnés cette fois par les réponses des maîtres des lieux. A qui appartenait cette minuscule voix, entremêlée dans les mots de la voyageuse, terriblement douce et enivrante ? Était-ce celle des diables ou des dieux, cachés bien loin au sommet du Paradis, qui brûlait de rage désormais ? Les anges hurlaient de plus belle alors que cette seconde voix s'immisçait entre chaque son, volant aux mots leur sens et aux échos leur liberté, travestissant chaque vérité en quelque mensonge vicié.
"Le mal. Où est-il en ces lieux ? Laissez vivre nos enfants à l'abris de votre monde d'horreur et de son malheur."
La voix monocorde, inhumaine, étrangement chaude, semblait murmurer aux oreilles de Rêve chacune des peurs du monde. Elle s'en allait invoquer les guerres, les maladies, la famine, la mort. Elle priait qu'on la laissa élever ses enfants loin du chaos, là où la tristesse ne pouvait jamais les atteindre. Bannir le Cauchemar de l'existence pour offrir une vie parfaite. Une volonté louable, vraiment, songeait Rêve. La jeune femme souriait.
"Les diables de la surface sont bien trop cruels, bien trop vils. Laissez-nous. Retournez-y et oubliez-nous."
La voix continuait. Invoquant cette fois la colère, l'oisiveté, l'orgueil, la jalousie, le mensonge, chacun des torts des Hommes qui font parfois l'enfer d'une vie.
Peu à peu, tous les maux du monde envahissaient la Tour. Une figure sombre portait au loin une montagne de corps putréfiés, accompagnée d'autres silhouettes enchaînées, peignant les murs du paradis d'un rouge cailleux et visqueux. Des grumeaux se déchiraient des visages hurlants, appelant à l'aide dans toutes les langues de la surface jusqu'à ce que la peinture les fige dans l'horreur et la peur. Une conscience éphémère, arrachée aux abysses un instant pour hurler la douleur d'être en vie, rendue si vite aux ténèbres sans plus de raison. Était-ce ça, l'existence imaginée par les effrayés ?
Les figures noires, purulentes, agonisantes, hurlantes, vomies par les visages de pierre sculptés par les millions d'esclaves de la Mort, s'agglutinaient bientôt autour de la Rêveuse. Elle souriait, encore.
"Parfois…parfois…Il vaut peut-être mieux s'entourer de diables à qui l'on peut parler. Vos enfants iront bien, ils viennent du paradis, après tout."
Les mots de la voyageuse portaient une douce chaleur encore inconnue des êtres de la Tour. Lentement, elle leva la main vers l'une des monstruosités à ses côtés. La même chaleur. Une minuscule flamme. Du bout des doigts, un nouveau cœur battant et une myriade de couleurs offertes à la maudite silhouette. Un autre diable, au visage infiniment doux, cachant ses horribles cornes et ses sabots fendus derrière la façade d'un prudent Cauchemar. Un animal au pelage d'encre jappait déjà à ses pieds, en direction du corbeau sur l'épaule de Rêve. Une tendre caresse, un sourire réciproque et, sans un bruit, le mirage s'évapora.
"Je pense que vous avez raison. Là-bas, les diables pleurent, les diables meurent. Mais parfois, les diables rient et les diables aiment. Pourtant...ce chaos…Il a des airs d'espoir."
L'échos dans les hauteurs hurla de plus belle. Jurant son éternel défiance, son mépris des fameux monstres de la surface et son inébranlable volonté de protéger à jamais ses anges. Le visage tordu par un rictus vainqueur, Rêve leva la main vers les hauteurs, pointant les cieux du doigt. Juste derrière elle, les ailes du corbeau s'ouvraient et s'étendaient, dévoilant mêlées là quelques plumes violacées, magnifiques. L'oiseau criait de nouveau, un hurlement cristallin pour noyer les mots et bannir les mensonges de l'écho.
"Et je prendrais sa beauté à n'importe laquelle de vos hideuses perfections."
Une lumière éclatante, incroyablement douce et réconfortante, pourtant emplie d'une violence jamais vue. Une lumière pure, assez pour éblouir les aveugles, invoquée depuis les ailes devenues gigantesques du corbeau blanc, dirigée à l'invincible éternité au-dessus. Une explosion. Un souffle retentissant. Un nuage de poussière et des tonnes de débris. Mais, pour la première fois, une lumière véritable, chaude et réconfortante, traversant les étages et chaque nappe grisâtre sur son chemin pour s'abattre sur les anges.
La tour s'en allait de tenir par-delà les nuages, invincible, au sommet fantasmé, invisible. On y montait à tout jamais, se demandant quel Paradis attendait là-haut. On y montait à tout jamais, contemplant entre les marches et contre les murs le ballet des vignes et du lierre, de la craie et de la peinture. Chaque pallier comme autant d'œuvres d'art témoins des milliers de vies qui s'y succédaient, rempli des rires et des chants de quelques jeunes voix.
Il y avait une entrée à la Tour du Paradis. Un œil tout au sommet pour permettre au Soleil d'inonder la verdure et de réchauffer les cœurs, et pour permettre aux étoiles perdues dans les yeux des anges aveugles de rentrer chez elles. On raconte que les anges y recueillaient les enfants abandonnés, pour leur donner au moins le temps de quelques années un doux repos au loin des affres de la surface. Une prison devenue orphelinat. Un enfer devenu, vraiment, Eden.
Ou du moins, c'est ainsi qu'allait l'histoires des Enfants du Paradis.
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Vieux texte que j'ai dans les cartons depuis un sacré bout de temps. Je l'aime encore plutôt pas trop mal même s'il est en vérité très moyen, alors pourquoi pas le partager au moins pour l'exorciser. Y'a pas de neuf à montrer, dernièrement. Les choses vont de pire en pire alors j'ai pas trop de temps ni d'énergie à consacrer à tout ça. J'veux essayer de m'y remettre, j'en ai besoin.
Des bisous.
Article ajouté le Jeudi 12 Mai 2022 à 21h49 |
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