Caught somewhere in time ...
de Khovhel

_{l. to r.: Piment, Sunny, Phylée, Pinceau.}
Je suis retourné côté ouest des lieux dans ce qui était une chambre pour installer mon petit malade à l’écart des foufous félins.
Je me sens vraiment très inquiet pour Pinceau qui perd un sang très vif et peu dilué dans ses urines. Rien n’a été fait comme il le fallait pour le soigner, ni moi qui n’assure pas son bonheur, ni la pseudo-vétérinaire qui ne fait pas d’échographie ni le remplaçant qui me traîne à l’usure avec de mauvaises nourritures médicamenteuses et de légers traitements.

Dès que la piqûre ne fait plus effet, Pinceau saigne et souffre. Il maigrit énormément entre chaque période de reprise de poids, son appétit se coupe, il devient faible et s’épuise vite.
J’ai eu trois traitements successifs de Doxyval et Spasmoglucinol, mais rien ne semble plus traiter en profondeur le cristal. Il refuse toute nourriture médicale style Virbac. Même à la pipette.
Ce chat déborde d’amour et a besoin de vivre, je les aime tous mais lui semble moins indépendant et souffre d’une sorte de stress de l’abandon ou du silence. Il ne supporte pas de ne pas pouvoir me rejoindre dans la maison.

Je l’ai eu dans ma vie le jour de la Noël, il y a longtemps c’est-à-dire quand j’étais encore un objet. Alors je l’ai rencontré quand j’étais dans la rue. La propriétaire m’avait mis dehors et j’errais comme un spectre chagriné. Et c’est contre la terrasse d’un établissement que j’ai trouvé par hasard la maman chat que je nourrissais habituellement, pour qui j’avais économisé bout à bout pour lui payer une stérilisation et un tatouage pour la protéger de la grande maniaque qui vole et maltraite les chats d’assos.

Je comptais la ramener avec moi dès que j’avais une terre et elle ses petits présentés à moi. Elle cachait sa dernière portée dans un trou inaccessible pour l’humain mais elle me ramenait toujours chatons vers moi quand elle était en confiance.
Beaux projets et sacrifices pour payer l’indifférence des sans-fourrures, car la gentille petite maman je l’ai trouvée ce soir-là inanimée contre les marches tout juste au bord de la voie. Un demi-mètre de plus et elle se cachait sous les planches loin des chauffards.

Et tout contre elle, criaillant et presque froid, le bébé Pinceau qui couinait comme pour la secouer. Je suis toujours en train de le veiller depuis la récidive de sa maladie et je tremble pour lui. Je ne dors pas avant les petites heures du matin, je le garde sur mon ventre entre ma chemise et ma peau bien au chaud.

Je veille, je veille. J’ai peur de le perdre si je m’endors, comme Umi et Kami qui ont convulsés dans l’heure et demi de l’aube où j’ai succombé à l’épuisement.
Pour quelques temps encore, mais quand je retourne au travail ?
Le laisser seul ? On ne veut pas.

Il est là sur mon cœur et il est un fils un ami un innocent et un combattant.
C’est mon petit prince et je l’aime fort.


<sub>Pinceau<3

Pinceau sur mon cœur</sub>