Caught somewhere in time ...
de Khovhel

J’ai fini de restaurer ma tapisserie et je voulais partager ma joie avec vous. Elle est arrivée entre mes mains d’une curieuse manière.

J’ai utilisé un fil sans guipage surdélivré. Je voulais au premier abord une âme solide pour un enrobant au rendu satiné mais la toile de coton supporte la fatigue des ans, le fil n’est pas assez lâche pour tolérer un renfort d’épaisseur différente.

Je travaille à même la toile et à l’horizontale car pour un travail de restauration j’ai les mains sûres et attentives, je me suis fais confiance sur ce projet-là.
Sachez que composer sa propre base nécessite de faire un “carton”, ou maquette grandeur nature et enluminée à la main.
Une fresque, en somme.

Parlons de la scène elle-même.
Il s’agit d’une toile noble brodée d’après l’originale issue de la manufacture des Gobelins, inspirée par “Les Amours Pastorales” de François Boucher.

Mouvement rococo pour celles et ceux qui oublieraient ma passion de l’architecture rocaille.
Datant de la seconde moitié du XXème siècle (1955), je la considère en état assez excellent pour ce qui est couleurs et usure.
Elle mesure 200cm x 130cm.

Nous sommes sur une très jolie scène d’amour (presque) chaste. En effet, les couples champêtres se mêlent à la végétation luxuriante, laquelle est sublimée par le choix du fil utilisé.

Pas de guirlandes ou de rinceaux, ce qui confère à l’ensemble une note plus riante, davantage de légèreté et les sujets sont bien mieux visibles plutôt qu’étouffés sous la frise.

Je l’ai tendue sur un cadre de sapin léger au fil droit, ainsi je peux la déplacer sans abîmer la bordure.

J’adore cette toile, je suis totalement amoureux de son velouté, et pour l’heure elle est installée dans mon atelier au-dessus de mon métier.

(Je suis supposé joindre des photos à ce billet mais ... l’habituel karma.)