Une maison vide
J'n'arrive toujours pas à dormir. Et ça fait presque trois heures que mon lit s'étoffe et ressemble à un campement nomade.
Donnez-moi la main, attention à la marche, c'est parti pour un tour guidé.
Juste là c'est l'oreiller, à droite et à gauche du-dit oreiller il y a tout mon travail de la soirée dans un plateau en bois et sur ma petite table pour laptop.
Ce truc chiffonné c'est mon carnet de croquis noyé sous des notes qui se sont cassé l'ongle en chutant du violon tout à l'heure. Les pauvres petites.
J'arrose ça avec une tisane de thym bien chaude - littéralement car mon genou en a bu un bon tier et c'était CHAUD.
Je voudrais colorer à l'aquarelle ce que j'ai croqué dans la dernière heure mais c'est une vilaine décision de nuit sur mes draps frais et propres.
J'ai laissé un grand livre quelque part, attention sa couverture est plutôt dure - hé ! On ne touche p a s Mr. Mister, vous n'aviez qu'à amener votre propre doudou.
C'est le meilleur des compagnons quand je dois caler mon carton contre quelque chose. Il ne réclame pas de salaire ni de vacances.
Dans le papier journal ce sont les pièces de mon réveil, sa vitre PVC a fondue sous l'ampoule de ma lampe de chevet (quelle idée aussi d'accrocher sa lampe sur son réveil). J'essaye d'empirer les choses en fondant et étirant petit à petit sa surface car c'est vraiment très joli toutes ces bulles.
Et d'ordinaire je profite du calme pour me revoir un petit opéra ou jouer quelque chose, mais ce soir le quartier chahute !
Traduction, il n'y a nulle âme.
Mais vraiment personne. Les maisons les plus proches sont closes pour l'année à part juste à droite.
Et...
très sincèrement j'essaye d'en rire et de faire comme Home Alone - j'ai tous les droits yay ! - sauf que non ce n'est pas drôle du tout. J'ai le cœur qui tremble.
Je m'exaspère tout seul de mes mains froides, de ma rigidité, le ridicule ne tue pas dit-on à part ceux qui ne branchent pas de radiateur ?
Et franchement ? Peut-être que je perds ma raison nuit après nuit. C'est comme si on me glissait de force quelque chose qui m'étouffe. Et malgré la nausée je n'arrive pas à me lever et à courir à la salle de bains rejeter cette bile.
J'ai peur.
Même assis tout seul.
Demain ne devrait jamais arriver si je garde les yeux ouverts,
pas vrai ?
J'ai peur de m'endormir (un peu) et j'ai peur
[EDIT] Deux heures. Ça fait cinq heures que je veille. Je crois que demain je serais incapable de me concentrer. :’)
Article ajouté le Mardi 04 Janvier 2022 à 00h09 |
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