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My favorite Ocelot
Au zénith, Reah s’installa à la terrasse de l’un de ces nouveaux restaurants, qui fleurissaient depuis quelques années dans toutes les grandes villes des Provinces Frontalières. L’endroit était entièrement consacré à la nourriture, le partage, la découverte et l’appréciation de cette dernière. Contrairement aux auberges, qui ne laissaient à leur cuisine qu’une place secondaire et attiraient surtout les voyageurs en mal d’un lit où dormir, ces restaurants se destinaient tout particulièrement aux habitants des villes en question, en leur proposant une coupure du quotidien le temps d’un repas, l’opportunité d’être servis à la manière des nobles et des rois, et un rapport plus récréatif à la nourriture.
Assise à une petite table de marbre, Reah lisait avec attention la liste des plats proposés, inscrits soigneusement à la craie sur un tableau d’ardoise, installé devant l’entrée du bâtiment. Tourte à la viande, pot-au-feu, onglet de bœuf, salade de noix, il y en avait pour tous les goûts, et pour toutes les bourses. A côté, une carte des vins et des spiritueux ainsi que leurs prix au verre. C’était la première fois que la sorcière tentait ce genre d’expérience, bien plus habituée aux tavernes et autres troquets réservés aux voyageurs et aux soiffards. L’ambiance, en tout cas, n’avait rien de déplaisante.

L’Autre Duchesse, c’était le nom de l’endroit, était caché au détour de quelques ruelles étroites, sur l’une des petites places hautes qui faisaient la fierté d’Atria. Celle-là, peu fréquentée est bien souvent réservée aux riverains, aux curieux et à ceux qui se perdent dans le dédale de rues et d’escaliers de la ville, donnait une magnifique vue sur le fleuve un peu plus loin, sur le Musée Ducal des beaux-arts et sur la Place des Princes, où étaient regroupés tous les bâtiments administratifs, ainsi que les appartements des notables de la cité. Les toits de pierre blanche et d’ardoise, quand ils accueillaient aussi d’autres places hautes, grouillaient d’activité et donnaient à Atria toute entière cette aura de fourmilière toujours en plein effervescence. D’ici, on voyait aussi le haut des grandes arches de lierre et de rose qui couvraient quelques passages du soleil, qui tombaient des balcons et des places en cascades d’un vert apaisant.
Et le restaurant lui-même, aussi, se tenait dans la plus pure tradition Atrienne, avec ses hauts murs blancs ouverts en fenêtres arquées, tenues de gonds et de liens en laiton. Une porte dans le même matériel restait toujours ouverte vers un intérieur mêlant bois massif et cuivre que l’on aurait volontairement oxydé, rappelant sans choquer le vert qui inondait l’extérieur. Les tables étaient agencées de manière à accueillir autant des personnes seules que de grands groupes, et voyaient leur numéro frappé à même le cuivre à leur bord. Le personnel, attentifs à l’entrée et à la sortie de tous les clients, portait un ensemble noir et blanc de bonne facture, qui servait surement à imiter les tenues sobres des majordomes des bonnes familles, certainement dans cette idée de faire se sentir n’importe qui comme un noble.
Vraiment, Reah n’avait que faire de cela. La seule chose qui lui important, à l’instant présent, c’était que le plat qu’on devait lui apporter soit bon, et que l'alcool pour l’accompagner soit fort. Elle était aussi soiffarde, après tout.

Le vœux de la sorcière fût rapidement exaucé, quand l’une des serveuses apparût à sa table, portant au bras un plateau sur lequel trônaient fièrement quelques assiettes fumantes et autant de chopes de bière bien remplies.
La jeune femme qui apporta son plat à l’immortelle, une Epreas comme elle, portait le même genre d’uniforme cintré, un veston noir au dessus d’une chemise d’un blanc immaculé, un pantalon du même noir, et une paire de mocassins en cuir. Ses cheveux, du même vert que celui du vieux cuivre à l’intérieur, étaient attachés maladroitement à l’arrière en un chignon ébouriffé, laissant une frange longue et des pattes encadrer son visage. Ses yeux jaunes et les lourdes cernes en dessous trahissaient sans mal toute la fatigue du monde, mais la jeune serveuse s’efforçait toujours de sourire, sûrement par ordre de son supérieur.
Reah lui rendit son sourire, attrapant délicatement ce qu’on lui servait. La sorcière ne pouvait s’empêcher de saliver, alors que les odeurs des plats se mélangeaient juste sous son nez en un ballet enivrant.

“Un onglet de bœuf, un service de pommes de terres et de carottes, et une pinte d’Atricore pour vous. Et…, la serveuse marqua une pause comme elle cherchait à se remémorer la commande de la sorcière.
- Et c’est tout, je crois bien ! répondit Reah en souriant.
- Ah ! Euuh…Pourtant… J’ai deux plats pour cette table… Vous attendez quelqu’un ?
- Pas que je sache. Excusez-moi, c’est probablement une err-...”

Reah est interrompue par l’arrivée d’une troisième personne. Une forme pâle, plus blanche encore que la peau cadavérique de la sorcière, s’avançait vers les deux jeunes femmes calmement.

“Ah, c’est pour moi !”

L’homme se tenait embêté au bord de la table. Une main dans ses cheveux noirs en bataille, il gardait les yeux fermés et riait moitié sincère moitié gêné.

“Oui j’ai…j’ai commandé en même temps que mademoiselle alors il y a certainement eu confusion, vous comprenez.”

Reah s’attarda un instant sur l’étrange inconnu. Sa voix lui paraissait étonnamment familière, comme si elle l’avait déjà entendue ailleurs. Son apparence, par contre, ne lui évoquait aucun souvenir. A première vue, l’homme devait être un Epreas aussi, d’après sa peau blafarde et ses yeux jaunes. Pourtant, deux cornes légèrement courbées lui fendaient le front, et de longues canines donnaient à son sourire un air singulier. Même ses vêtements lui donnaient une allure particulière. Un chemise de lin, blanche également, aux manches retroussées qui révèlent deux bras couverts de tatouages. Un pantalon de toile noir à longs ourlets pour cacher des bords salement déchirés par l’usure, et une paire de bottes de voyage en cuir couvertes de boue.
Reah leva un sourcil, elle ne se souvenait même pas avoir commandé, en vérité. La serveuse se confondit en excuse encore une fois, et s’empressa de poser sa nourriture sur la table de l’inconnu avant de retourner à toute vitesse à l’intérieur du restaurant pour servir d’autres patrons.

***

Encore la suite du petit texte sur Reah de l'autre fois. J'aime bien, ça repose d'écrire ce genre de bêtises. Plutôt tranquille la vie de sorcière, hein ? Il s'passe des trucs bizarres on dirait bien, mais bon, rien de grave. Pour l'instant, en tout cas.
Article ajouté le Lundi 20 Décembre 2021 à 23h19 | |

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