Concours de Fanfic, été 2008
La CS Surf !
Création N°9
Souvenir, souvenir…Des voix… Des gens… qui me parlent, qui pleurent… Moi je ne vois rien, je ne peux pas bouger… Mes yeux sont clos, j'observe sans cesse ce noir profond en ne pensant qu'à ces voix… Essayer de comprendre ce qu'il m'arrive. Des jours passent, des semaines… Je suis allongée sur un lit, quasiment sans vie. Une personne vient chaque jour me voir, me prend la main, me parle… Puis elle voit que je ne réagis pas et se met à pleurer… Et moi je cris, je hurle, mais aucun son ne sort de ma gorge…
Je me réveillai en un sursaut. Essoufflée, je tentai de reprendre haleine. Puis j'observai autour de moi. Une chambre d'hôpital, des gens qui me regardaient avec de grands yeux, et une petite créature toute mignonne qui ressemblait à un chien avec de grandes oreilles noir et jaune dressées. Soudain, toutes les personnes se mirent à sourire et à crier en tentant de me prendre dans leurs bras. Effrayée, je me mis à hurler aussi et à me cacher sous ma couette. Les gens s'arrêtèrent brutalement. Ils se regardèrent, l'air inquiet. Puis il y eut un silence total.
« Émilie…? dit l'un d'entre eux. »
Voyant que je ne me retournais pas vers cette personne, des cris de frayeur s'élevèrent dans l'assemblée. Je levais les sourcils, surprise, tandis que certaines personnes s'enfuyaient de la salle en appelant un médecin.
« Émilie…, reprit la même personne en venant vers moi et en posant sa main sur mon épaule.
- Ne me touchez pas, répliquai-je en enlevant brusquement sa main, le regard noir. Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi je suis ici ? Qui êtes-vous ? Et puis tant qu'à faire, je suis qui, moi ? »
La pièce fut soudainement prise d'un étrange mutisme. Les gens se regardaient, me regardaient, chuchotaient dans leur coin. Je commençai à prendre peur.
« Tu… ne te souviens pas ? me demanda une femme d'une certain âge.
- Me souvenir de quoi ? m'emportai-je. Je ne me rappelle de rien !
- Nous sommes… ta famille, me dit-elle. »
Je la regardai en fronçant les sourcils. Ma « famille » me regardait d'un air désolé. Je ne comprenais pas. Un médecin entra dans la salle, presque en courant. Il vînt vers moi et m'ausculta, me posa toutes sortes de questions, et tout cela devant ma « famille » qui nous observait avec des yeux ronds.
« Bien, dit le médecin au bout de quelques minutes. Emilia fait une crise d'amnésie. Elle ne se souvient de rien. Mais rassurez-vous, reprit-il en voyant la mine dépitée de l'assemblée, si vous lui racontez tout ce qu'elle a oublié, elle se rappellera assez facilement en flashs-back. »
Un silence suivit ses paroles. Puis il se retourna, nous salua et sortit. Les quelques personnes vinrent s'asseoir à côté de moi.
« Dites-moi… tout…, leur dis-je. Je veux tout savoir. Qui je suis, qui vous êtes, et surtout, pourquoi est-ce que je suis ici et que j'ai tout oublié…
- Très bien…, me répondit la dame âgée. Nous allons tout te dire. Tu t'appelles Émilie Thulé et tu as quinze ans. Nous sommes ta famille. Je suis ta grand-mère. Et voici ton père, ta mère, tes oncles et tantes, tes cousins et cousines, me dit-elle en me désignant les personnes autour de nous. Nous vivons dans un monde où les êtres humains et les pokémon cohabitent ensemble. Presque tout le monde possède un pokémon. Ces derniers sont des créatures, petites ou grandes, amicales ou agressives, inoffensives ou dangereuses. Chacun a sa propre personnalité, son propre type d'attaque. Parce que, oui, les pokémon combattent. Ils existent des dresseurs de pokémon qui entraînent leurs créatures pour les rendre plus fortes et les faire évoluer en d'autres pokémon. Ils parcourent monts et vaux en quête d'arènes pour posséder des badges pour aller finir à la Ligue Pokémon. Mais là n'est pas notre problème. Toi, tu en étais une. Tu étais une dresseuse de pokémon. Tu possédais d'ailleurs un magnifique Lokhlass, pokémon assez rare de nos jours car il est en voie d'extinction. Il se prénommait Labyss et vous aviez une relation très complice. C'était ton premier pokémon. Puis tu en as eu d'autres comme Dynavolt, Mélofée… et Akwakak. Ce dernier était d'une jalousie monstrueuse. Il détestait Labyss. Quand tu jouais avec lui, Akwakak venait toujours se mettre entre vous deux et prenait la place de Labyss. Ce dernier, pacifique de nature, se laissait faire et ne ripostait jamais, encaissant les coups moraux. Un jour, tu as voulu apprendre la CS Surf à Labyss. Akwakak la connaissait déjà. Il ne se gênait d'ailleurs pas pour se pavaner devant lui et le narguer en nageant autour de vous alors que tu étais montée sur le dos de Labyss et que vous commenciez à entrer dans l'eau. Chaque jour, vous alliez à la plage vous entraîner. Akwakak venait toujours avec vous et recommençait à embêter Labyss. Il se laissait faire. Mais un jour, Labyss a craqué. Akwakak lui proposait de faire une course. Labyss a accepté alors qu'il ne maîtrisait pas bien cette capacité. Tu lui avais supplié de ne pas faire cette course mais il l'avait quand même faite. Ils ont donc nagé, nagé, nagé, jusqu'à ce qu'Akwakak, allant beaucoup plus vite que Labyss, commence à se mettre en travers de la trajectoire de ce dernier. Labyss l'évitait à chaque fois, mais à un moment, il en avait tellement eu marre qu'il avait commencé à foncer vers Akwakak. Celui-ci nageait très vite. Labyss n'avait pas eu le temps de dire « ouf » que vous aviez déjà pris une vague de plein fouet et que vous vous étiez retrouvés sous l'eau. Ta tête a cogné contre un rocher et tu as perdu connaissance. Labyss a plongé à ta rescousse. Il t'a ramené sur la plage. Puis, il a baissé la tête et il est parti dans une petite grotte dans les rochers. Il s'en voulait tellement. On ne l'a plus jamais revu depuis. »
Je m'étais tue durant tout le long de son récit. Ma famille l'avait écoutée également, suspendue à ses lèvres. Tous ces souvenirs qu'elle m'avait décrits m'étaient revenus petit à petit en mémoire. Labyss mon meilleur ami, Akwakak, la course… Je devais absolument revoir Labyss.
« Où est Labyss ? demandai-je.
- Dans une grotte dans les rochers, je te l'ai dit, me répondit ma grand-mère. Mais n'oublie pas que c'est à cause de lui que tu…
- Et alors ? la coupai-je. Il n'a pas voulu que je tombe dans le coma ! Nous étions les meilleurs amis du monde… Mais qu'est-ce que je dis moi ? Nous SOMMES les meilleurs amis du monde ! »
Tout le monde me regarda avec de grands yeux. Puis, ils se regardèrent et leurs lèvres s'étirèrent en un sourire. Je leur souris à mon tour.
Durant les trois jours qui suivirent, je restai à l'hôpital pour les derniers soins. Puis je rentrai chez moi avec ma famille. Des souvenirs me revinrent une nouvelle fois en mémoire. Je déposai mes affaires et me précipitai vers la plage. Je courais, courais, courais. La joie montait en moi à chaque pas que je faisais. Labyss, mon Labyss… Une montée d'adrénaline circula dans mon sang lorsque j'aperçus les gros rochers. Je m'arrêtai sur la plage. Mon cœur tambourinait en moi. Et s'il ne me reconnaissait plus ? Et s'il ne voulait pas me voir ? Et s'il m'avait oubliée ?… Je me décidai tout de même à m'avancer vers les rochers. Plus je me rapprochais, plus les battements de mon cœur s'accéléraient. Et quand enfin je touchai la paroi de la grotte, je vis une forme sombre remuer légèrement. Je m'approchai. La silhouette recula, secouée d'un spasme. Je tentai une nouvelle approche un peu plus douce. La créature se laissa faire. J'avançai un peu plus et Labyss vint se blottir dans mes bras. Je le serrai contre moi.
« J't'en veux pas, lui chuchotai-je en un sourire. »
Il me répondit en se collant un peu plus contre moi. Puis, je l'entraînai vers l'extérieur. Il fut récalcitrant au début mais finit par sortir. La lumière du soleil l'aveugla. Il plissa les yeux tandis que je l'emmenais vers l'eau. Je lui proposai d'aller faire un tour. Il sembla hésiter un moment, sûrement en se remémorant l'instant où la vague nous avait percutés. Mais il vit mon regard rassurant et entra dans l'eau. Je me positionnai sur son dos entre les pics de sa carapace grise et il commença à nager. Je me sentais tellement bien avec lui.
Plus rien maintenant que nous nous étions retrouvés ne pourrait nous séparer, plus rien.
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