Voici l'antre du terrible Chafuléon.
de Sakyuma

Le temps de sa réflexion, Saron revint vers eux. D’un ton catégorique et autoritaire, il s’exclama :
« rentrons, il n’y a plus rien à faire ici. Et... je dois te soigner...
-Mais…papa... On ne peut pas le laisser… se plaignit Iona qui avait retrouvé ses esprits.
-Il n’a pas sa place parmi nous. Si tu veux le voir, vas-y ! je ne te retiens pas. Mais sache que si je l’ai attaqué, c’est uniquement par légitime défense. Il est dangereux. »
Iona considéra l’inconnue du regard, il s’était relevé et se dirigeait avec hésitation vers le fond de la pièce. Son père devait avoir raison, il ne l’aurait jamais agressé sans motif. S’il était dans cet état, c’était que Dess l’y avait poussé ! C’était la seule option valable à ses yeux. Pourtant, un gout amer serrait sa gorge. Elle voulait prendre chaque image de cette nuit, les enfermer dans un coffre et le laisser couler jusqu’aux abysses de sa mémoire. L’homme qu’elle avait découvert ce soir n’était pas son père.
Observant la terreur et le doute de la fille, Kaosse préféra éviter de toucher sa sensibilité. Tant pis pour les innocents et les victimes potentielles ! Au même titre que le vampire, il avait une affection toute particulière pour elle et il lui était impensable de la blesser d’une quelconque manière. Pour le moment, il devait la préserver. Cependant, la discussion serait incontournable… Iona jeta un dernier coup d’œil à la chose tandis que son père posait une main sur son épaule. Ils quittèrent la pièce, le pas lent et la voix de Saron sermonnant les deux compères. Le Planeteavora s’était apaisé. Comme si toute cette histoire n’avait jamais eu lieu…
Mais pour Dess, quelque chose de nouveau commencé à l’animer. Étendu sur la protubérance qui lui servait de lit, il ne cessait de penser à ces deux inconnues qui avaient pris sa défense. Un long soupire s’échappa de son bec et il sombra, en douceur, dans les bras de morphée.