Ma participation au thème du mois !
Bon, rien de bien transcendent étant donné que je manque de temps pour dessiner en ce moment... Et puis avouons-le, je déteste faire des fonds. x)
Je voulais faire un effet "poils" avec les crayons aquarellables mais je ne sais vraiment pas comment m'y prendre, du coup ça fait plus des traces bizarres qu'autre chose. Pour ce dessin, j'ai utilisé des Promarkers pour certaines parties du pelage de Léopardus ainsi que des crayons aquarellables, puis de l'aquarelle pour le "fond", si j'ose appeler ainsi cette démonstration de flemme à l'état pur. x)
Bref, revenons au thème du mois ! Il me semble donc qu'il fallait "illustrer" un texte, pour moi ce sera un poème de Baudelaire !
Le Chat
Dans ma cervelle se promène
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret ;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.
Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.
Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases ;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.
Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon cœur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,
Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux !
De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une.
C'est l'esprit familier du lieu ;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire ;
Peut-être est-il fée, est-il dieu ?
Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même
Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.
Charles Baudelaire
Extrait du recueil Les Fleurs Du Mal (1857).
Alors, pourquoi ce poème. Tout d'abord, même si ça semble évident, j'aime les chats. Ils sont tellement majestueux, ils ont un air hautain, sont indépendants, fascinants, presque surnaturels... Contrairement aux chiens qui sont toujours aux pieds des humains, fidèles et totalement dépendants d'eux, les chats nous considèrent juste comme leurs esclaves, leurs fournisseurs de bouffe. Cela peut paraître étrange, mais c'est quelque chose que j'aime beaucoup chez eux. x)
Sinon, j'apprécie le fait que le poème fasse l'éloge d'un animal. Parce que la plupart du temps, il n'y en a que pour les Hommes dans les poèmes. Les Hommes sont ci, les Hommes sont ça, les Hommes pensent ça,... Ici, le poète s'arrête et prend le temps d'admirer à quel point les chats sont merveilleux.
Le choix de Léopardus n'a pas grand sens, et puis c'est censé être un léopard, mais bon faisons comme si ce n'était pas le cas. x) Je le trouve très beau et classe, du coup j'avais envie de le dessiner !