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La goelise et le persian [...] de Delcatty



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Informations

» Auteur : Delcatty - Voir le profil
» Créé le 07/07/2008 à 17:00
» Dernière mise à jour le 22/07/2008 à 11:27

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Hambourg en vue


Kengah déplia ses ailes pour prendre son envol, mais la vague fut plus rapide et la recouvrit
toute.
Quand elle sortit de l'eau, la lumière du jour avait disparu, et après avoir secoué
énergiquement la tête, elle comprit que la malédiction des mers obscurcissait sa vue.
Kengah, la goelise aux plumes blanches, plongea sa tête dans l'eau à plusieurs reprises
jusqu'à ce que quelques étincelles de lumière arrivent à ses pupilles couvertes de pétroles.
La tache visqueuse, la peste noire, collait ses ailes à son corps et elle se mit à remuer les pattes dans l'espoir de nager vite et de sortir du centre de la vague noire.
Tous les muscles tétanisés par l'effort, elle atteignit enfin la limite de la tache de pétrole
et le frais contact de l'eau propre.
Lorsque, à force de cligner des yeux, et de plonger sa tête sous l'eau, elle réussit à nettoyer ses yeux, elle regarda le ciel et ne vit que quelques nuages qui s'interposaient entre la mer et
l'immensité de la voûte céleste.

Ses compagnes de la bande du Phare du Sable rouge devaient être loin, très loin.
C'était la loi. Elle aussi, elle avait vu des goelises surprises par les vagues noires mortelles, et malgré son désir de descendre leur apporter une aide aussi inutile qu'impossible, elle s'était éloignée, respectant la loi qui interdit d'assister à la mort de ses compagnes.

Les ailes immobilisées, collées au corps, les goelises étaient des proies faciles pour les grand pokémons eau tel que les Sharpedos.
Ou bien elles mouraient asphyxiées par le pétrole, qui, en glissant, entre leurs plumes,
bouchait tous leurs pores.
C'était le sort qui l'attendait et elle désira disparaître rapidement dans le gosier d'un Sharpedo.

La tache noire. La peste noire.
Tandis qu'elle attendait l'issue fatale, Kengah maudit les hommes.

- Pas tous. Il ne faut pas être injuste ! cria-t-elle faiblement.

Souvent, elle avait vu d'en haut comment les grands pétroliers profitaient des jours de
brouillard côtier pour aller en haute mer nettoyer leurs réservoirs.
Ils jetaient à la mer des milliers de litres d'une substance épaisse et pestilentielles qui était entraînée par les vagues.
Elle avait aussi vu que parfois des petites embarcations s'approchaient des pétroliers et les
empêchaient de vider leurs réservoir.
Malheureusement, ces petits bateaux aux couleurs de l'arc-en-ciel n'arrivaient pas toujours
à temps pour empêcher qu'on empoisonne les mers.

Kengah passa les heures les plus longues de sa vie, posée sur l'eau à se demander si ce n'était
pas la plus terrible des morts qui l'attendait ;
pire que d'être dévoré par un pokémon, pire que l'angoisse de l'asphyxie, mourir de faim.
Désespérée à l'idée d'une mort lente, elle remua et se rendit compte avec étonnement que le
pétrole n'avait pas collé ses ailes contre son corps.
- J'ai peut-être encore une chance de sortir de là et, qui sait si en volant haut, très haut, le soleil ne fera pas fondre le pétrole...

Kengah battit des ailes, replia ses pattes, s'éleva de quelques centimètres et retomba dans
l'eau.
Avant de recommencer, elle plongea complètement et remua ses ailes sous l'eau.
Cette fois, elle s'éleva d'un mètre avant de retomber.
Ce maudit pétrole collait les plumes de sa queue, de sorte qu'elle ne pouvait pas guider son
ascension.
Elle replongea et avec son bec retira la couche de saleté qui couvrait sa queue.
Elle supporta la douleur de l'arrachage des plumes jusqu'à ce que sa queue soit un peu moins
sale.
Au cinquième essai, Kengah réussit à s'envoler.
Elle battait des ailes désespérément car le poids de la couche de pétrole l'empêchait de planer.
Un seul arrêt et elle tomberait.
Par chance, elle était jeune et ses muscles répondaient bien.
Elle vola très haut. Sans cesser de battre des ailes, elle regarda en bas et vit à peine la côte
comme une ligne blanche.
Elle vit aussi quelques bateaux comme de minuscules objets sur une nappe bleue.
Elle monta plus haut, mais les effets du soleil qu'elle attendait ne l'atteignaient pas.
Peut-être les rayons donnaient-ils une chaleur trop faible, peut-être la couche de pétrole
était-elle trop épaisse.

Kengah comprit qu'elle n'aurait suffisamment pas de force pour continuer à battre des ailes et
vola vers l'intérieur des terres en suivant la ligne verte et sinueuse de l'Elbe, à la recherche
d'un endroit pour se poser.
Son battement d'ailes devint de plus en plus lourd et lent. Elle perdait ses forces.
Elle ne volait plus aussi haut.

- Saint-Michel ! cria-t-elle en reconnaissant la tour de l'église de Hambourg .

Ses ailes refusèrent de la porter plus loin.