Crises d'ado (Mathias)
Wow, je sais pas vous, mais moi le coup du Feurisson changé comme ça, paf, en Typhlosion, ça m'a fait un choc, j'avais le cœur qui battait la chamade ! On aurait dit qu'une ord de tigres affamés le poursuivait et qu'il s'enfuyait ! ! ! Heu, trêve de plaisanterie, j'avais hâte de combattre à ses côtés ! Pour fêter cette sublime évolution, les filles avaient laissé tout le monde en dehors des Ball. La plupart se regroupait autour de Typhlosion, quand même, mais moi, j'étais collé contre lui et j'arrêtais pas de lui parler des avantages de l'évolution. Ca semblait grandement l'intéresser et moi j'adore faire mon intéressant alors tout roulait mais on laissait personne en placer une par contre :
« En fait c'est comme dans un jeu vidéo, quand tu changes de niveau bah tu gagnes des trucs et bah quand t'as évolué et bah t'as débloqué des nouvelles zones d'accès et des nouveaux adversaires plus puissants et…
-Mathias, va moins vite, tu vas manquer d'air ! s'inquiétait Mélody.
-Chut, laissez-le continuer, y'a quoi d'autre encore ? » me demandais Typhlosion, les yeux brillants.
On avait continué comme ça pendant des heures quand nous arrivâmes au pied du mont chimné. Là, Mélody ne fit ni une, ni deux :
« Bon, première chose à faire, trouver le téléphérique, deuxième chose à faire, une fois en haut on se sépare en deux groupes et on cherche un tunnel, ok ?
-Ok ! s'exclama le groupe.
-Comment on organise les groupes ? demanda Calypso.
-Tu pars avec tes Pokemon et moi avec les miens. »
Typhlosion et moi nous regardâmes : on allait être séparé ! Impossible, maintenant, en combat duo, on allait être top, en plus on était devenu super potes, pas possible d'être séparés ! Et pourtant si… Mélody sortit ma Ball et me rappela (je rentrais pas dans le téléphérique…).
Un peu plus tard, je fus de nouveau dehors et Typhlosion, qui en vu des circonstances avait été lui-même rappelé, me rejoint dès qu'il me vit. Je commença la discussion :
« Bon, je crois qu'on va pas tarder à se mettre en route…
-Ouais. Dommage qu'on soit pas dans le même groupe…
-Hum… »
Mélody s'approcha de moi pour me dire qu'on partait. Le temps de dire « à tout à l'heure » à Typhlosion, on était déjà en marche en allant à droite. Calypso et ses Pokemon partirent à gauche et Mélody lui cria de ne pas oublier de l'appeler s'ils trouvaient le tunnel. Mélody, sa sourie jaune sur l'épaule, se mit à côté de moi :
« Dis donc, t'as l'air de bien t'entendre avec Typhlosion, il était temps que tu te fasses un ami de ton âge et de ta taille !
-Ouais, il trop cool maintenant qu'il a évolué ! m'enthousiasmais-je.
-Contente pour toi, me répondit Mélody avec sincérité (de toutes façons elle est toujours contente pour moi, je suis son petit préféré ! Enfin, depuis que ce Mattiméo est là… Commence à avoir des doutes… Concurrence déloyale…) mais veille à ne pas lui donner un mauvais exemple.
-Qui ça, moi ? Jamais ! Je suis un TRES bon exemple…
-Si tu le dis. Alors veille à ne pas lui apprendre de gros mots, le coup du retour de la pièce dans la machine à sucrerie, à faire des maxis bulles avec la gomme à mâcher, à draguer toutes les jolies filles que vous croisez, à faire la grasse matinée, à…
-Ok c'est bon message reçu ! m'exclamais-je avant qu'elle continue plus. Je t'ai promis que je ne ferais plus tout ça !
-Tout de même, ce serait dommage qu'il ait une mauvaise influence sur ce gentil garçon… remarqua Mentali sans qu'on lui ait rien demandé.
-Mêle-toi de ton c… commençais-je.
-Tu m'as dis que tu arrêtais les grossièretés ! me rappela Mélody.
-Ok…
-Mentali a raison, il est hors de question que Typhlosion suive tes traces, alors soit tu arrêtes tes sales coups soit je t'interdis de le côtoyer !
-OK ! » hurlais-je un bon coup.
Là, tout le monde avait fermé sa gueule. Qu'est-ce qui arrivait à Mélody ? ? J'étais pas aussi terrible que ça ! Ok, je faisais beaucoup de mauvais plans et ok, j'étais un peu grossier, mais bon, ça c'est l'adolescence, non ? Ca allait me passer, alors pourquoi Mélodrame se mettait dans tous ses états ? ? Frustré d'avoir été en quelques sortes traité de racaille, ce que je n'étais pas et n'étais pas prêt de devenir, je passa devant, d'un pas lourd, pour avoir la paix. Mentali avait soufflé un truc genre « Quel mauvais perdant » ou un truc comme ça. Je me suis retourné vers elle et j'ai tapé violemment du pied par terre pour faire trembler le sol. Tout le monde était tombé et ça me fit sourire. Les laissant là, je continua de monter tout seul. Mélody avait rappelés les autres au cas où je ferais encore un tremblement de terre et s'était approchée de moi :
« Ecoute, je suis désolée, mais je n'aime pas que tu te conduises comme un délinquant et…
-MAIS JE SUIS PAS UN DELINQUANT ! »
J'avais frappé encore plus du pied par terre et Mélody avait faillit passer par-dessus le bord de la montagne, je l'avais retenue au dernier instant. Elle me regarda tristement. Elle avait finit par comprendre, oui ou parle à mon cul ma tête est malade ?
« Désolée, souffla-t-elle, c'est vrai que je me fais trop de souci pour toi. Mais c'est pas faute de t'aimer, non ?
-Je… Non ! Mais j'aimerais bien que… Tu me lâches un peu, tu vois ?
-Oui…
-Je suis très content que tu sois aux petits soins pour moi mais… Parfois t'es un peu collante et tu te fais des films… »
Mélody, la larme à l'œil, se mit un peu en arrière et moi je continua devant, gêné de lui avoir dit ça, ce qu'elle ne méritait pas d'entendre en tant que dresseuse toujours prête à tout sacrifier pour ses Pokemon et qui veut tout le bonheur du monde pour eux. Finalement, la conscience non tranquille de mes mots, je décida de m'excuser :
« Mélody, je suis vraiment désolé, t'es une super dresseuse mais moi, bien sûr en plein âge ingrat, j'ai du mal à me faire à tout ce chouchoutage… »
Et là, grand choc, la première que Mélody avait fait avait été… Me sauter dans les bras. Elle attendait ça depuis le début !
« Alors… Tu m'en veux pas ? ? demandais-je, ahuris.
-Tu m'expliques comment je peux t'en vouloir à toi, le plus chouette Pokemon du monde ? Mais j'ai compris la leçon, tu veux que j'arrête de chipoter pour tes crises d'ado, je te comprends, je disais ça à mes parents, je te promet de plus recommencer ! »
J'allais lui répondre mais quelque chose sortit de la lave et m'arrêta dans mon élan.