Le poisson roulé dans l'huile
Une légère odeur de bananes rôdait dans l'air. Ca venait du balcon. Des banana splits ? De la bière à la banane ? De la banane en conserve ? Eh ben non. Quand je suis arrivé sur le balcon, je suis tombé sur une peau de banane. En fait, j'ai voltigé si loin que j'avais atteri les yeux fermés, sur le menton. Au début, je ne savais pas où.
Mais quand j'ai relevé la tête, j'ai compris que j'étais libre. J'étais dans la rue, avec la maison devant. J'ai dû passer le cap des barrières du balon losque j'ai glissé. Un Medhyena (J'avais jamais osé lui dire, mais c'était un Medhyena qui puait trop le poisson qu'on aurait laissé pourrir au soleil) était sur une des poubelles et engagea la conversation.
" Tiens ? Mais que voilà un p'tit gamin des luxes !
- J'aime pas le luxe. J'ai jamais aimé.
- C'est sûr que quand on reste toute la journée dans une Pokéball ...
- Jamais entré dans une Pokéball.
- Bon, ça te dirait alors de faire du trafic ?
- Hein ? De quoi ?
- Je fais livrer tes plats et ils te ramènent des trucs à bouffer.
- C'est intéressant ...
- Huit kilos de tomates, un pot d'huile, cinquante poissons ...
- Oh ?
- Un sac de sucre glace volé chez le cuistot chinos et beaucoup de salade.
- Je m'inscris dans ton trafic, Medhyena ! "
Il m'avait emmené dans un coin de ruelles avec tout ce qu'il m'avait dit, 3 poubelles renversées avec des morceaux de tissus pourris dedans, et un morceau de pain à moitié mangé. J'avais déjà une idée de ce que j'allais faire. Je roulais les tomates dans l'huile et j'en glissais trois dans chaque poisson que je roulais lui - même dans le sucre glace. Puis je mettais des feuilles de salade autour pour faire un petit paquet.
Quelques heures plus tard, Medhyena revint pour me demander ce que j'avais.
" J'appelle ça un poisson à la Crusoë. J'espère qu'ils aimeront.
- Très bien. Tu as combien de ces poissons à la Crusoë ?
- Cinquante. Je pouvais pas faire plus avec cinquante poissons.
- Très bien. Je vais donner ça à Kaiminus avant de te ramener d'autres poissons.
- Et je gagne quoi dans l'affaire ?
- Je vole du chocolat chez le premier chocolatier venu.
- Ca roule. "
Quand il revint avec mon chocolat et les poissons, j'étais crevé.
" Qu'est - ce que t'as, Pichu ?
- Je suis fatigué ...
- Ben dors, alors !
- Mais où ça ?
- Dans les poubelles, tiens ! "
Je pâlis quand il m'indiqua les trois poubelles renversées avec leur tissu pourri dedans. Ca puait terriblement la moisissure dedans, et si je n'avais pas eu cette petite taille, j'aurais pas vu cette plaque de moisissure dans le dessus de la poubelle.
" Une des poubelles est à moi, les autres sont pour les amis.
- Ah ? Et ... Vous avez pas autre chose ?
- Un vieux journal, mais t'es pas abrité pour la pluie.
- Va pour la poubelle, alors. "
Quelle mauvaise nuit javais pasé. J'arrivais pas à m'endormir, je me suis levé une fois pour grignoter un des poissons, mais comme il était cru, ça m'a dégoûté. J'avais cherché dans toute la ville un gogo qui m'échangerait de la bouffe ... normal, disons, contre mon poisson cru. Quand je suis revenu, affamé et épuisé, j'avais pas eu le temps de chercher le sommeil que je me suis fait réveiller par Medhyena.
" Petit déjeuner ! "
Je passais ensuite la journée à faire mon poisson à la Crusoë, puis, finalement, je me suis cassé avec mon chocolat et le reste de tomates. Je suis sûr qu'il va vouloir ma peau mais bon, même le bain est mieux que cette vie à dormir dans des poubelles ou manger du poisson cru.
Tout le monde me serra fort et m'embrassa (Sauf Evoli, naturellement, ell est trop conne). On me donna du chocolat, du steak de Wattouat, des oeufs de Rattata au plat et du fromage. J'étais très content de cette expédition, et je finis ma journée en mangeant mon chocolat sur le balcon avec une bière oubliée et mes tomates.