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Un long parcours de YumeArashi



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Informations

» Auteur : YumeArashi - Voir le profil
» Créé le 25/06/2008 à 21:08
» Dernière mise à jour le 24/08/2009 à 13:33

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Il faisait encore frais à cette heure ci. Le soleil se levait à peine et dardait déjà la plaine de ses rayons. Un merveilleux spectacle en somme... Un cliché terriblement captivant. J'avalai la dernière gorgée de café. Je n'aimais pas ça, mais ça me maintenait éveillée. Je retournai à la cuisine pour laver la tasse et j´enfilai une paire de bottes. Cyrielle vint me rejoindre, de sa démarche leste et élégante. Elle semblait flotter comme ces étranges pokémon inconsistants qu'on voyait de temps en temps sur les affiches mouvantes.

« Bonjour ma chérie ! Fit-elle avec un sourire radieux. Aujourd'hui, on nous amène un Ponyta femelle. Elle fait des ravages dans la ville d´à côté et on nous la confie. Espérons qu'elle se calmera au grand air...
- Génial... Une hystérique...
- Marine, si tu n'essaies pas de comprendre ce pourquoi tu es ici, c'est à dire aider des pokémon en détresse et peut-être même davantage... - Elle marqua une petite pause. - Tu me décevras énormément. »

Son ton s´était durci... Décevoir ma mère. Ces mots avaient bien plus d'impact que ce que je n'aurais pu penser. Elle le savait parfaitement. Je baissai la tête et me mis à réfléchir très vite. Je me tairai, c'était la meilleure solution. Elle ne venait à vrai dire pas de moi. Je me sentais comme inférieure, soumise à une « force » qui me poussait à obéir, sans rechigner. C'était une position très inconfortable.
J'accompagnai docilement ma mère sur le petit chemin longeant les prés du Domaine. La faune et la flore s'activaient déjà. Il y avait ici une variété impressionnante de fleurs, d'arbres et surtout de pokémon. Maman m'avait brièvement expliqué étant plus jeune que les pokémon Plante se sentaient bien ici. Ils aidaient alors la nature à développer de nouvelles espèces de végétaux. Cyrielle en était très fière. Une fierté saine, la juste récompense de longues années de travail.
Un peu plus tard, maman me fit signe de m'arrêter. Nous étions arrivées dans l'espace de débarquement : les pokémon les plus lourds ou même les plus agressifs étaient déposés ici avant d'être intégrés au reste du troupeau de même espèce. Cela ne présageait rien de bon. Je me rendis compte que mine de rien, j'en savais déjà pas mal sur cette pension. Cela me surprit... Agréablement ou pas, telle était la question. Le camion devait arriver d'un instant à l'autre.

***

Presque une heure s´était écoulée... J'étais assise sur le sol de terre glaise, jouant avec les petits cailloux disséminés de ci de là, tachant par la même occasion mon jean clair. Maman cessa de tourner en rond et m'invita à rentrer d'un geste de la main. Une des seules choses qui aurait pu contrarier son aspect de femme parfaite était le fait qu'elle détestait attendre et pour lui plaire, la ponctualité était un critère à ne pas négliger.
Je savais bien que ça l'embarrassait. Aucun Ponyta ne vivait à la Pension. Elle aurait aimé développer un petit troupeau, étudier ce pokémon et moi-même, je me pris à ressentir une pointe de déception. J'aurais voulu la voir. Voir à quoi ça ressemblait malgré ce dégoût profond. Il y avait tout de même un point positif, si maigre fut-il : nous n'allions pas nous encombrer avec un pokémon de plus. Surtout un de ces fous dangereux dont Cyrielle adorait s'occuper.
Nous allions tourner les talons quand un énorme coup de klaxon et des crissements de pneus se firent entendre... Un véhicule, arborant le logo de la société avec laquelle maman faisait le plus souvent affaire, apparut au tournant. Visiblement en difficulté, son conducteur essayait de le maintenir sur la route. Embardée à gauche, à droite, accélération brutale... Il allait nous foncer dessus. Des flammes ardentes jaillissaient de l'arrière du van remorqué.

« Marine... Recule tout de suite », fit ma mère posément.

Cyrielle sortit une petite pokéball de sous son tablier et vint se poster au milieu de la zone. Elle l'envoya en l'air avec une puissance presque étonnante au vu de sa frêle silhouette. Un élégant chat mauve, une pierre rouge incrustée dans le front émit un doux miaulement cristallin avant de s'asseoir nonchalamment près de sa dresseuse. Ma mère était-elle suicidaire ?

« Mentali ! Psyko ! »

Les yeux du félin devinrent violet et une teinte similaire nimba le véhicule. Le pokémon stoppa net le camion en le soulevant légèrement... à la seule force de son esprit. Il ne cilla, ni ne bougea d'un poil malgré l'importance de l'effort, il était d'une puissance redoutable. Lorsque Mentali reposa délicatement l'énorme appareil, au centre de l'aie de débarquement, le conducteur en sortit, les cheveux en bataille, le front perlé de sueur.

« Mesdemoiselles ! Je vous souhaite le bonjour. Je suis Sam ! Désolé pour ce petit retard mais...
- "Petit retard"... L'interrompit Cyrielle. Cela fait une heure que l'on vous attend ! »

L'homme paraissait visiblement mal à l'aise. Il voulut ajouter quelque chose mais se contenta de baisser la tête. La jeune femme se radoucit :

« Alors ce voyage, SAM ? fit-elle avec ironie.
- Ce pokémon est un danger publique. Vous comprendrez en la voyant, c'est une énorme bête... Une véritable furie ! Imaginez le dispositif que nous avons mis en œuvre pour l'embarquer ! Expliqua t-il en désignant la remorque. Cette partie du véhicule à coûté une véritable petite fortune. Elle sert en général à déplacer des pokémon très agressifs, comme des espèces d'une drôle de couleur par exemple, je n'en sais pas plus, qui ne veulent pas rentrer dans des pokéball et...
- Pourquoi n'avez vous pas, je suppose que votre société regorge de grands « dresseurs » et éleveurs de machines à tuer, envoyé un monstre plus puissant pour l'affaiblir ? » Demandai-je.

Sam pivota vers moi. Il se gratta le menton en observant le ciel. Puis il porta son regard sur Cyrielle.

« J'ai demandé à ce qu'on ne lui fasse pas de mal de quelque manière que ce soit. Je la voulais pleine forme. Je voulais qu'elle soit en possession de tous ses moyens. Un pokémon affaibli se sentira menacé plus facilement. Elle ne trouvera pas d'ennemi ici et elle doit le sentir. Elle finira par s'en rendre compte et deviendra plus docile. »

Comme pour contrarier cette hypothèse, un puissant coup de sabot fit trembler la carlingue. Ma mère sourit et invita Sam à poursuivre. Celui ci prit un air très sérieux.

« Oui ! Hum... Cette remorque est constitué de matériaux plastiques ignifuges. La paroi interne a été recouverte d'une couche de carbone, enfin du diamant plus précisément puisque son palier de fusion n'est atteint qu'à une température particulièrement élevée. 3000°C ou quelque chose du genre. Enfin, vous savez, ces scientifiques... Moi j'ai bien du mal à les comprendre en général. En somme une parfaite petite « cage » étudiée pour les pokémon feu. L'un des concepteurs a tenu à percer une petite fenêtre pour que Ponyta respire. Elle en a allègrement profité pour envoyer des flammes à tout berzingue ! Elle m'a empêché de conduire sereinement. J'ai faillit provoquer des nombreux accidents. Mais nous sommes là.
- Je vois ça. Je peux ?
- Pour sûr ! »

Elle contourna le camion et me fit signe de l'accompagner : je n´en avais aucune envie. Avoir affaire à un pokémon me demandait déjà énormément mais affronter la férocité de l'un d'eux... Le cheval avait quand même déformé la paroi du camion d'un simple coup de sabot ! Je décidai de rester campée devant le véhicule, bien en sécurité, risquer ma vie n'était pas vraiment une finalité en soi. Petit à petit, je m'en voulus de laisser ma mère seule, elle savait mieux que quiconque se débrouiller mais peut-être que... J'entrepris de contourner l'engin et je me postai à trois mètres environ de Cyrielle.

« Elle est extrêmement belle. Curieuse, très curieuse d'ailleurs. Un spécimen intéressant. Tu vois Marine, si tu veux avancer dans la vie, la rendre intéressante, tu dois prendre des risques, apprendre à connaître ce que tu critiques sans arguments. M´occuper des pokémon est une vocation. J'aspire à créer un petit havre. Mon but sera de faire que quelqu'un puisse poursuivre mes efforts quand je n'en serai plus capable. Je veux transmettre ma passion à mes descendants. »

Avec calme, elle déverrouilla la porte... Elle fixait le pokémon par la fenêtre en même temps, risquant à tout moment de finir carbonisée. Après tout... Ponyta semblait tranquille, je pouvais bien y jeter un œil. Je m'avançai prudemment et décalai ma tête vers la fenêtre.
Ce pokémon était, il fallait le reconnaître, d´une beauté saisissante. Les flammes rouges, orangées, jaunes de son encolure et des ses crins dansaient sur son dos, envoûtant celui qui se risquait à les observer trop longtemps. Ses yeux noirs profonds luisaient d'intelligence. Je ressentais une sorte de tension, elle avait... peur ? Impossible.

« Bien, commença ma mère. Si nous la faisions sortir ?
- Je ne suis pas sûre que...
- Je sais ce que je fais.
- Si tu le dis... »

Cyrielle porta la main à sa taille, néanmoins prête à intervenir s'il le fallait. Sam blêmit et se rua vers le camion. La porte s'ouvrit et la passerelle se découvrit. La jument descendit lentement. Elle observa le paysage sans pour autant bouger la tête.

Tout se passa très vite. Ponyta avança petit à petit, puis se mit à accélérer vivement. Ma mère hurla quelque chose. Le sol trembla. La jument s'arrêta, perturbée. Moi même, j'étais complètement paniquée, tout autour de nous vibrait. Une escouade de Kadabra venait de se téléporter autour du pokémon cheval. Quelque chose poussa un grognement. Une énorme tortue mauve et verte avançait lourdement. Elle arma ses deux canons dorsaux et se posta devant Cyrielle. Rassurée, la jeune femme remercia Sam et se rendit près de Ponyta.

« Tout doux, Tortank... murmura ma mère. Je ne veux en aucun cas te faire de mal, Ponyta. Je suis la pour t'aider. »

Pour toute réponse, la jument fit un écart et lança une Flammèche. Ma mère l'évita avec agilité. Elle ordonna aux Kadabra de soulever le cheval de feu. Ils s'exécutèrent à l'aide d'une attaque Psyko et en profitèrent pour préparer une téléportation. Ma mère me lança un petit sourire avant de disparaître avec les pokémon.
Je restai seule avec le colosse mauve. Je tournai la tête, je vis qu'il me fixait. Quelque chose brilla dans ses yeux. C'était un regard doux, protecteur. Malgré cela, je pris peur. La seule réaction que je pus avoir fut de m'enfuir à toutes jambes vers la maison.
Plus jamais seule avec un de ces trucs, je me le promis.