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Aux portes du Crépuscule de Darkey



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» Auteur : Darkey - Voir le profil
» Créé le 16/06/2008 à 21:22
» Dernière mise à jour le 16/06/2008 à 21:22

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Méfiance...
Adriano regarda plus attentivement les collines qui se trouvaient près de la ville et sentit son ventre se tordre sous le coup d'une peur immense. Sa compagne avait raison. Ils étaient là par centaines; il distinguait leurs paires d'yeux et ce n'était guère rassurant. Il se rapprocha légérement d'Iris. Celle-ci fit de même. Ils étaient à présent dos contre dos, observant le préimètre. La ville dans laquelle ils se trouvaient ne possédait nul rempart. Quand les créatures lanceraient leur raid, ce serait un carnage. Et les renforts n'arrivaient pas...
- Pourquoi ne viennent-ils pas? murmura Iris paniquée.
- Ils ont dû être retardés...
- A nous deux, on n'a aucune chance...
Ils se regardérent. D'un coup, leur inimitié s'était mise en sommeil. Ils savaient que s'ils voulaient avoir une chance de s'en sortir, il leur fallait rester unis. Et encore, cette chance s'amenuisait. Lunreck ébourriffa soudain sa fourrure et grogna.
"Ils vont attaquer" lui transmit en même temps Iris par la pensée.
"Tenez-vous prêts..."
- Qu'est-ce qu'ils fichent aux Griffes??? Lunel a décidé de nous sacrifier ou quoi???
- J'en sais pas plus que vous, mais en tout cas, d'ici quelques minutes, on sera vraiment dans le pétrin... dit Iris paniquée.
Adriano réfléchit un instant:
- L'odeur du sang devrait les rendre fous, non?
Iris réfléchit un instant:
- C'est vrai que ca a tendance à les désordonner... Mon dieu c'est vrai...
Une idée venait de germer dans sa tête:
- Ca y'est!!! Je sais comment faire!
- Génial! C'est quoi votre idée?
Iris le regarda:
- Je vais les attirer ailleurs. Vous, essayez d'en abattre le plus possible le temps qu'arrivent les renforts.
Adriano eut l'air inquiet:
- Attendez! Vous allez faire quoi???
Déjà, sa collègue fonçait droit vers la colline. Arrivée là-bas, elle sortit un couteau de sa poche et se taillada le bras...
- Que... non, pas ca!!! s'écria l'agent.
- C'est la seule solution!!!
Déjà, un peu de son sang gouttait par terre... et la jeune fille savait très bien que si elle était sensible à la présence des Absol de Sang, c'était pareil de leur côté. Ils ne manqueraient de lui sauter dessus. En effet, elle même sentait bien sa propre odeur pour savoir que les plus proche de la meute l'avait déjà reniflée.
Un cri retentit... Et en effet, la meute se mit à galoper. Iris n'hésita pas et commenca à courir entre les rochers, Lunreck s'étant déjà précipité sur les poursuivants. Elle envoya la pokéball de Noctali. Elle savait que ce qu'elle faisait là était le plan le plus dangereux qu'elle ait pu trouver, mais les bêtes excitées par son sang avaient du coup oublié tout ordre. Mais au bout d'un moment, elle dérapa, tomba et sa plaie s'ouvrit encore plus, libérant d'avantage de fluide vital.
- Et merde!
Elle se releva et continua, espérant tenir le coup... En bas, elle pouvait entendre des coups de feu.

Adriano pesta:
- Quelle inconsciente!!!
Mais d'une autre part, le plan fonctionnait: les Absol de Sang s'était détournés de la ville. Mais Lunel ne manquerait pas de le blâmer si Iris se faisait dévorer. Il tira, et ordonna à son Givrali de lancer un Blizzard. Cela ralentit considérablement les loups ténébreux. Il tira sur l'un des plus proches. Son sang se répandit sur le sol. Un peu plus loin, Lunreck égorgeait férocement ceux qui passait à sa portée, mais les autres continuaient leur poursuite folle. Adriano se hasarda à jeter un coup d'oeil vers le haut et sentit l'inquiétude l'envahir en constatant que la jeune fille avait disparu de son champ de vision. En effet, Iris commencait à sentir de sérieuse difficultés. Elle s'essoufflait et en plus, Noctali commencait à avoir du mal. Elle sentit la peur l'envahir... Les renforts n'étaient visiblement toujours pas là...

Adriano vit la meute gagner du terrain dans la colline. A elle toute seule, Iris ne pourrait pas les arrêter. Il fallait agir et vite. Puisqu'elle avait fait un pis-aller pourquoi ne pas en profiter...
Il sortit une deuxième pokéball. Celle-ci contenait un Rafflesia. Bon d'accord, ce pokémon ne tapait pas bien fort sur les Absol de Sang, mais il était utile d'une autre manière...
- Vite, utilise ton attaque Doux Parfum pour les perturber!!!
L'effet fut immédiat. Les Absol de Sang, victimes de leurs sens hyper-dévelloppés s'arrêtèrent, proprement déconcertés, incapables de retrouver la piste d'Iris. Et soudain, Adriano eut une idée... diabolique.
Au sol, brillait toujours la tache de sang laissée par sa collègue. Il sortit un mouchoir de sa poche et le recueillit. Il émit un petit ricannement. Il était temps de savoir si les Absol de Sang était du genre à se laisser dominer par leur instinct de chasseurs affamés...
En effet, plus loin, un Absol de Sang avait été blessé par l'une des balles du tireur. Adriano s'approcha de lui.
- Allez, murmura-il. Viens donc m'attaquer...
L'Absol grogna... et lui bondit dessus.
Adriano y était préparé. Il esquiva habilement l'attaque... et tendit le bras, frottant le contenu du mouchoir sur le pelage de l'Absol de Sang. Vu que le Doux Parfum fonctionnait toujours, désormais, le seul endroit où ils pourraient renifler l'odeur d'Iris serait... sur l'un de leurs compagnons de meute!
En effet, cela ne rata pas.
Persuadé d'avoir retrouvé la piste, les Absol de Sang bondirent sur leur compagnon et le déchiquetèrent. Celui-ci se défendit comme il put, mais déjà, il avait la gorge arraché et perdait son sang. Ce fut d'ailleurs uniquement à cet instant qu'ils se rendirent compte de leur erreur. Laissant le pokémon Loup agoniser, ils se tournérent vers Adriano...

A cet instant, des mitrailleuses tirèrent et les créatures furent canardés. Adriano fut soulagé. Enfin, Lunel avait envoyé ses hommes!!! Il sentit un grand poid lui être enlevé du coeur, mais ses pensées se tournérent aussitôt vers Iris. Où était-elle?

Iris était plus haut sur les rochers. Lunreck était à terre, sérieusement blessé. Elle fut soulagée en entendant les coups de feu, mais se rendit compte que ses poursuivants allaient la rattrapper... Ils n'étaient que cinq, mais elle était encerclée. Elle frémit. Ils allaient lui bondir dessus. Et elle ne pourrait pas les éviter. Elle avait dû rappeller son Noctali, qui lui aussi était trop affaibli. Elle avait appellé son Machopeur, mais pareil, il s'était retrouvé rapidement réduit en une masse sanglante. Elle frémit. Il n'y avait plus aucun espoir...
Les cinq Absol lui sautèrent dessus. Dans un geste de survie, elle se baissa... et miraculeusement, emportés par leur élan, les bêtes se retrouvèrent projetées dans le vide. Elle se redressa, le coeur battant, mais trébucha... et tomba à son tour.

Adriano vit chuter la jeune femme. Sans hésiter, il se précipita et elle lui tomba directement dessus.
- Ouille!
Il se retrouva sur le dos, Iris sur la poitrine... leurs visages à deux centimètres l'un de l'autre.
- Alors ainsi, vous êtes toujours en vie, espèce de sale imprudente! l'apostropha-il en la regardant.
Iris lui sourit:
- Seriez-vous déçu?
Adriano le lui rendit:
- Ne dîtes pas de bêtises...
Ils étaient si près l'un de l'autre... Mais à cet instant, la voix de Patrick Lunel retentit:
- Hé, vous deux!!!!
Adriano se releva d'un bond et aida Iris à se relever. Leur chef était un peu plus loin. Il dit:
- Bon travail. Navré pour le retard, des hommes du Comte nous sont tombés dessus en route. Miss Greengrass? Vous saignez?
- Trois fois rien, répondit la jeune fille en essuyant sa coupure. Bon, y'a-il un cadavre à peu près en état pour l'analyse?
Lunel hôcha la tête:
- Oui, nous en avons choisi un. Miss Greengrass, peut-être devriez-vous éviter d'aller sur le terrain pour quelques jours?
- Merci, mais ca ira, répondit-elle. On rentre à la base?
- Si vous ne vous sentez pas trop fatiguée... Autrement, vous pouvez demander à votre soeur de se taper votre rapport...
- Non, ca ira.

Une heure après, Iris travaillait sur un rapport. Sa plaie avait déjà cicatrisé. Adriano vint la voir. Il ne put s'empêcher d'avoir un léger sourire en la voyant si concentrée devant l'écran... Il contempla distraitement son profil qu'il essaya un instant d'imaginer encadré par ses longs cheveux...
- Tiens! Qu'est-ce qui me vaut le plaisir de cette visite? dit-elle d'un ton courtois mais froid.
- Votre imprudence de tout à l'heure, tiens! A cause de vous, j'ai pris un savon de Lunel!
Iris se mit à rire franchement:
- Camélia m'a raconté qu'il avait refusé de rembourser les dégâts sur votre Mercédès...
Adriano eut l'air irrité:
- L'important, espèce d'idiote, ce n'est pas ma voiture, c'est vous! Vous auriez pu vous tuer et je me serais retrouvé avec des comptes à rendre au boss...
Iris le foudroya du regard:
- Et vous croyez que ca aurait été mieux que les gens de cette ville meurent? Je ne pense pas!
- Qu'importe! Lunel ne veut plus vous voir sur le terrain, et pour ma part, je trouve qu'il a raison! Sans moi, c'est un cadavre mutilé que je ramenais ici ce soir...
- Je suis parfaitement capable de me débrouiller!
- Moi, je ne pense pas! Vous agissez sans réfléchir et vous...
- C'était parfaitement réfléchi, contrairement à vous qui avez failli vous faire saigner à blanc parce que vous n'aviez pas vérifié le nombre de balles restantes dans votre percuteur...
- Et pourquoi? Parce que je me casse la tête à garder un oeil sur vous!!!
Iris resta interdite devant cette répartie. Adriano en profita pour rajouter:
- D'ailleurs, je me demande pourquoi Lunel se donne la peine de me coller dans votre sillage... vous faîtes tout pour mourir!
Iris le fusilla de l'oeil:
- Vous me tapez sur les nerfs! Je ne suis pas une enfant!
- Si vous croyez que vous ne me tapez pas sur les nerfs, vous...
Ils échangèrent un regard furibond. Décidément, la tension ne se calmait pas. Iris lanca brutalement:
- Message recu. Maintenant, laissez-moi donc bosser, espèce de Cerbère à la manque!
- Avec plaisir, je vous ai assez vue pour aujourd'hui de toute façon, porte-poisse!
Iris le regarda:
- Vous pensez vraiment que je porte la poisse?
Adriano la foudroyea du regard:
- Non. En vérité, je pense même que vous attirez les Absol de Sang!
Iris sentit cette répartie lui faire l'effet d'un coup de massue. Pourtant, elle ne pouvait s'y tomper. La lueur dans le regard bleu du jeune homme était bel et bien de la méfiance... et de l'écoeurement. D'ailleurs, il dit:
- Ces dons que vous possédez... Vous en servez peut-être pour lutter contre eux, mais vous, ils vous recherchent. Vous n'avez pas besoin d'utiliser votre sang pour qu'ils se pointent. Partout où vous allez, il y'a des chances pour qu'on en croise un! Alors, oui, je pense que vous faîtes plus de mal que de bien!
Iris encaissa le coup et rétorqua violement:
- Je n'ai pas demandé à avoir ces pouvoirs! Vous êtes ignoble! Vous ne vous êtes donc jamais demandé ce que moi, je ressens, en les utilisant??? Comment ca peut-être oppressant de sentir les intentions meurtrières de ces créatures, si perverses que j'en fais parfois des cauchemars??? La douleur que je m'inflige en soignant leurs victimes??? Cette sensation de bestialité à chaque fois??? Vous ne vous êtes jamais posé la question... Et ce parce que vous n'en avez rien à foutre! Vous préférez me considérer comme un monstre à surveiller de près... Vous croyez que je ne le sais pas, ce que vous faites réellement??? Ce n'est pas pour moi que vous avez peur, mais de moi!!!
- Ce n'est pas ce que...
- Je vous écoeure! Je le sais mais avouez-le, nom d'un chien!!!
Elle avait les larmes aux yeux et Adriano sentit un certain regret l'envahir. non, il ne s'était jamais posé la question de savoir ce qu'elle pouvait ressentir, elle...
Déjà, elle le regardait avec défi:
- Foutez le camp!
- Avec plaisir!
Il sortit du bureau la tête haute. Iris poussa un soupir de soulagement. Elle baissa les yeux et sentit les larmes couler. C'est vrai, elle était peut-être bien un monstre... Mais elle était choquée. Elle savait que Blackice la haïssait et ca ne lui posait pas de problème. Mais maintenant, elle venait de se rendre compte que pire encore, elle l'écoeurait.