Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Les Chroniques des Univers: [Tome 1] La légende des deux Orbes de imhotep43



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 14/06/2008 à 15:29
» Dernière mise à jour le 15/02/2009 à 17:24

» Mots-clés :   Science fiction   Sinnoh   Suspense

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 34: Renaissance
"NOOOOOOOON, hurla Antoine, pas ça ! Pas lui !"

Il tomba à genoux et s´effondra en larmes. Son meilleur ami et notre "guide" à tous venait de disparaître devant nous. Aurore resta interdite, comme si ce qui s´était passé n´était qu´un mauvais rève. Pierrick lui, s´était déjà lancé à l´assaut des décombres pour essayer de retirer le corps peut-être encore vivant, mais simplement blessé de notre ami. Je ne savais pas quoi faire quand à moi. Sans Lilian, je m´apercevais que notre entreprise était vouée à l´échec. Si l´un des deux élus ne montait pas au sommet de la montagne, tout était perdu, quelle que soit la puissance de celui qui restait en vie. Lorsque je pris enfin conscience que tout celà n´était pas une illusion, je m´aperçus qu´instinctivement, je m´étais rapproché des décombres.

Aurore essayait désespérément de consoler Antoine alors que maintenant, elle était aussi déprimée que lui. Seul notre grand manitou des pierres semblait garder un peu d´espoir. Déjà Pierrick avait appelée à la rescousse tous ses pokémons et ils déblayaient le terrain à une vitesse inimaginable.
Alors que j´arrivais à son niveau, je me permis de lui demander pourquoi il voulait tellement enlever ces cailloux.

Il me répondit alors:
"Premièrement, plus on déterrera Lilian vite, plus il aura de chances de s´en sortir, Deuxièmement, je ne peux pas admettre que quelqu´un est mort alors que c´était moi l´expert en la matière. Enfin, si toutefois il est mort (il marqua un temps d´arrêt, je sentais bien que lui aussi était au bord des larmes) c´est à moi de faire en sorte qu´il repose dans un lieu approprié et pas dans une grotte perdue."

Il ne semblait pas se rendre compte que plus il avançait dans son raisonnement, plus il devenait pessimiste. Moi même, je ne comprenais pas encore toute l´étendue de ce que la disparition de Lilian impliquait. Tel un zombie, je retraversais le tapis de gravats pour aller soutenir Antoine dans l´épreuve qu´il devait traverser...

-------------------

Antoine et Lilian se connaissaient depuis leur plus tendre enfance. Ils avaient été initiés aux pokémons ensemble et bien que leurs vocations se soient un peu différenciées au fil du temps, ils étaient toujours unis comme des frères. Lorsque je rejoignis Antoine, il était couché sur le sol de la grotte, à marmonner des propos incompréhensibles tandis qu´Aurore se tenait au dessus de lui, tentant de le protéger de ce spectacle funeste mais tout aussi perdue que lui.

"Quand je pense que j´ai trouvé le moyen de me le mettre à dos juste avant qu´il ne disparaisse, gémit Aurore, j´ai honte de moi.
-Allons, Aurore, tentais-je de dire, ça n´est pas ta faute si il n´est plus là. Le temps a joué contre nous. Nous aurions eu une minute de plus, et il était dans les temps.
-Mais vous ne comprenez pas, professeur. J´avais cette idée dans ma tête depuis déjà plusieurs minutes quand je l´ai proposée. Si j´en avais parlé plus tôt au lieu d´être bêtement trop fière pour admettre qu´il pouvait nous sauver... Il serait là."

Aurore semblait se sentir coupable, à tort ou à raison, et Antoine reprenait péniblement conscience de notre situation.

Il s´adressa à moi:
"Professeur, vous ne pouvez rien faire pour lui ?
-Hélas non, Antoine, je ne suis pas encore assez doué pour remonter le temps.
-Mais vous finirez bien par l´apprendre, non ? demanda t´il, presque en me suppliant. Je peux être patient, vous savez...
-Antoine, en trois jours, je n´aurais pas le moyen de progresser autant.
-Mais pourquoi trois jours ? Je vous laisse le temps que vous voulez, m´expliqua t´il avec peine.
-Toi, tu lui laisses le temps, mais pas la prophétie, comprit Aurore. Si dans trois jours, nous ne sommes pas tous au sommet, nous n´arriverons jamais à sauver Sinnoh."

Antoine me regarda avec de grands yeux pleins de larmes. Je ne pus hélas que confirmer ce qu´Aurore disait. Pierrick mit fin à notre conversation.

"Je crois que nous avons un problème !
-Quoi, Pierrick, le corps est… trop atteint ?"

Si la dépouille de notre ami avit été réduite en charpie, il serait dur d'emmener son corps vers une dernière demeure plus respectable que celle-ci. Plus que tout, je craignais de ne pas pouvoir honorer la mémoire de mon jeune ami.

"A vrai dire, répondit Pierrick, le vrai problème, c´est qu´il n´y a pas de corps !"

-------------------

A ces mots, Antoine, Aurore et moi nous relevâmes d´un seul bond.

"Tu es bien sûr d´avoir tout vérifié ? demanda Antoine
-Affirmatif, le moindre caillou a été retourné, précisa le Champion.
-Mais où est ce fichu corps, alors ? s´énerva le jeune homme, il ne s´est pas envolé !
-Envolé, non, fit remarquer Aurore, mais téléporté, ca c´est dans ses cordes.
-Ce qui ne peut vouloir dire qu´une chose s´il n´est pas revenu parmi nous, compris-je alors, c´est qu´il est perdu en chemin."

A ces mots, un soulagement s´empara de nous. Lilian n´était peut-être pas mort.

"Mais, demanda Antoine, s´il a réussi à se dématérialiser, pourquoi son corps ne s´est pas reformé de l´autre côté ?
-Tout simplement parce qu´il n´en a pas eu le temps, expliquais-je. Il s´est juste concentré sur le fait de sortir de l´éboulement et n´a pas précisé de point d´arrivée. La question qu´on peut se poser maintenant, c´est "S´il n´est pas mort, peut-on le ramener ?"
-Y´a intérêt, s´emporta Antoine, il ne m´a pas sauvé la vie pour que je le laisse pourrir dans les coins perdus d'une dimension inconnue."

Le lien qui m´unissait à Lilian subsistait toujours, comme si même à travers la mort ou la disparition de son corps, nous étions toujours liés. Ou alors, il y´avait une autre explication... bien plus simple que la mort ou autre chose.

-------------------

"Il est toujours là, et il est parmi nous, dit-je tout à coup ! C´est évident, je le sens comme je sens la lumière du soleil le matin sur ma peau. On ne voit pas les rayons du soleil mais on sent leur action sur l´environnement. Lilian est toujours dans le coin. C´est juste qu'il est... naufragé. On dirait qu'il ne s'est pas téléporté comme il le faisait d'habitude. Comme si dans l'urgence, il avait mal fait quelque chose."

Dans ce cas là, tout semblait possible. Lilian pouvait très bien être un de ces cailloux sur le sol ou une des colonnes qui ne s´étaient pas effondrés.

"Non, il n´est pas dans un des objets qui nous entourent, pensais-je. Il bouge trop pour être bloqué dans un objet."

Comme je l´avais fait lorsque Lilian s´était retrouvé à Hoenn, j´essayais de le contacter par la pensée. Même s´il n´était pas vraiment ici, il devait toujours me percevoir également, sauf qu´il ne devait pas savoir où chercher. Tandis que moi....

"Ecoutez, fit-je. Il est vivant, j´en mettrais ma main au feu. (Grand soulagement dans l´assemblée) seulement, il n´est plus sur le même "plan" que nous.
-C´est quoi que vous appelez un "plan" ? demanda Antoine.
-A vrai dire, même moi je ne le sais pas, j´ai employé ce mot pour essayer de donner un nom à l´endroit ou il est. Par exemple, les ondes sonores, nous n´arrivons pas à les voir, pourtant, nous savons qu´elles existent. On n´arrive pas à les voir car, contrairement aux ondes lumineuses, notre oeil n´est pas adapté pour les voir. Je crois que c´est une histoire de fréquence."

Alors que le mot fréquence sortait de ma bouche, je trouvais enfin comment sortir Lilian. La physique était implacable sur certaines choses. S'il n'y avait plus de temps, il n'y avait plus de mouvement. Si je stoppais le temps, je pourrais arrêter tout mouvement de l´onde et ainsi repérer Lilian.

-------------------

Aussitôt dit, je fis à nouveau appel au pouvoir qui sommeillait en moi. Le temps s´arrêta, et alors, je le vis. Je vis Lilian, figé dans son geste comme tous les autres. Maintenant, il convenait de savoir comment le sortir du lieu où il était piégé. Je laissais le temps se remettre en marche pour solliciter l´aide de mes compagnons.

"Il est toujours là, je confirme, expliquais-je. Il vibre simplement à une vitesse trop élevée pour que nous le voyons. Quelqu´un a une idée pour le sortir de là ?
-Si vous lui colliez un papier sur le dos de la main alors que le temps est arrêté ? proposa Antoine.
-Ca ne marcherait pas, expliqua Pierrick, si le professeur a raison alors Lilian de voit rien d´autre que la grotte. Il ne verrait pas le papier même si on le lui fourrait dans la bouche. Et puis, avec ça, on ne pourrait que le contacter, pas le ramener vers nous.
-Alors, on fait quoi, demanda Antoine manifestement agacé, on le capture avec une pokéball peut-être ?
-Alors Antoine, calma Aurore, ne t´énerve pas, ca ne servira qu´à nous faire perdre du ... EH ! Attends, bien sûr, une pokéball !"

Aurore semblait s´exciter pour un rien, aussi lui demandais-je des explications.

"Voyons professeur, les pokémons, lorsqu´on les range dans les pokéballs, sont dématérialisés. Lorsqu´ils en sortent, l´énergie se transforme a nouveau en matière. Ce qui veut dire qu´un pokémon dans sa ball peut en être sorti par quelqu´un qui n´est pas dans le même plan que lui.
-Et ? Ca nous avance à quoi de faire sortir des pokémons de leurs balls ?
-Réfléchis Antoine, même si la ball n´est pas sur la même fréquence que nous, le pokémon qui en sortira sera forcément sur la fréquence de celui qui l´a appelé, enfin tout du moins, j'espère. Le professeur stoppe le temps, fait sortir Palkia et qu´on lui fait comprendre qu´il faut qu´il aide Lilian, après tout, c´est lui, le pokémon maître de l´espace. On lui explique ce qu´il doit faire, on le remet dans sa ball, on rétablit le temps. De son côté, il sort de lui-même de sa ball et aide Lilian à revenir ici"

-------------------

L´idée semblait bonne et surtout sans risques. Palkia devrait sans problème comprendre mes intentions et il savait que j´étais de son côté.

Aussi, sans hésiter, je lançais à mes compagnons:
"Allons-y, et surtout, croisez les doigts"

Le temps se figea à nouveau. Je revis Lilian, il n´avait pas beaucoup changé de place depuis la dernière fois. A sa ceinture, j´avais repéré au fil du temps la ball de Palkia. Je la pris et j´appelais le pokémon.
Il se matérialisa devant moi, manifestement surpris que son dresseur ne soit pas celui qui l´avait appelé.

"Ecoute moi bien, Palkia, je suis désolé de t´appeler comme ça, mais nous n´avons qu´une seule idée pour faire revenir Lilian et j´ai besoin de toi pour ça..."

Je m´attendais à un silence total, ou à un cri assez imposant au contraire. Ce qui arriva me surprit au plus haut point.

"Que puis-je faire pour toi, Sorbier... répondit Palkia
-J´aurais besoin de toi pour... Eh, mais tu viens de me parler ?
-Oui, pourquoi ? La communication est la première preuve de savoir-vivre non ?
-C´est la meilleure, voilà que je parle aux pokémons, maintenant."

Le pokémon m´expliqua que je ne pouvais pas parler le langage pokémon, mais que les pensées pouvaient s´échanger entre moi et le pokémon car le langage de la pensée était universel.

"Bon, que dois-je faire pour aider Lilian ? demanda le titan.
-Et bien, en fait, Lilian est bloqué dans une fréquence, ou une dimension, appelle ça comme tu veux, différente de la notre. Il faudrait qu´une fois que le temps sera rétabli, tu fasses comme tu avais fait lorsque Lilian s´était téléporté à Hoenn. Il faudrait que tu prennes le contrôle pour lui montrer comment faire.
-Et c´est tout ? demanda Palkia d´un air étonné.
-Euh, essaye quand même de nous le ramener vivant."

Je sentais la puissance du pokémon en face de moi. Il n´avait qu´à claquer des doigts pour faire ce que je lui avait demandé. Je le ramenais dans sa ball et je la réaccrochais à la ceinture de Lilian.
Pourvu que ça marche...

-------------------

Le temps reprit son vol.

"C´est fait, dis-je à mes amis. Maintenant, tout est entre les mains du pokémon."

Je ne préférais pas parler du dialogue passionnant que j´avais échangé avec le pokémon. Mais il y´avait des similitudes avec mes conversations avec la boule d´énergie bleue dans ma tête. M´avait elle donné le pouvoir de parler aux pokémons, ou bien autre chose se cachait derrière cet échange de pensées ?
Mais ce n´était pas le moment de penser à celà. Lilian devait maintenant revenir parmi nous. Il était plus que temps de calmer nos inquiétudes.
Comme si elle avait entendu mes supplications, une boule d´énergie blanche se mit à se former au milieu de la grotte, une silhouette se formait. Lilian était de retour. A peine eut-il repris forme humaine que nous sautâmes sur lui pour vérifier qu´il était bien vivant.

"Eh, du calme, s´écria le maître, je sais que c´est impressionnant mais bon, je ne suis pas non plus un jouet...."

Nous desserrâmes notre emprise et Aurore posa la question fatidique.

"Mais où étais-tu passé ?
-Lorsque j´ai su que je n´aurais pas le temps de me dématérialiser, j´ai tenté un coup de poker. Je me suis dit "Et si je me débrouillais juste pour rester ici sans les pierres ?"
-Un peu comme si tu t´étais trouvé dans le double fond de la boîte d´un magicien, constata Antoine. Tu n´as absolument pas disparu, mais tu es juste derrière le faux fond.
-Exactement. C´était risqué, mais c´était ça ou finir enseveli.
-Par contre, fit Aurore, la prochaine fois, préviens nous que tu n´es pas mort, ca nous évitera les infarctus...
-Tiens, tu me fais plus la tête toi ? souria Lilian
-Je me suis dit que de toute façon, j´allais devoir supporter ton mauvais caractère pour pouvoir avoir un oeil sur Antoine. Alors autant ne pas se jeter des pierres...
-Surtout que j´ai eu ma dose de pierres pour des années, avec tout çà..."

-------------------

Un rire éclata dans l´assemblée. Lilian était de retour de nulle part et avait fait un pied de nez à la mort une fois de plus. Après toutes ces émotions, nous reprîmes enfin notre route. Je repensais à ce que Lilian avait dit, c´était effectivement un énorme coup de poker. Sur ce coup-ci, ça lui avait sauvé la vie. Mais rien ne disait que lors de son prochain bluff, il prendrait la bonne décision, pour lui, comme pour nous, comme pour l´univers.

Alors que nous commençions à voir la lueur de la lune au bout de la grotte (la pleine lune, Sorbier, la plein lune c´est dans trois jours !) nous décidâmes de dormir non loin de l´entrée pour attaquer notre virée neigeuse demain au petit matin. La traversée du blizzard n´allait pas être une partie de plaisir. Mais à côté de tout ce que nous avions vécu, je ne craignais plus grand chose de la part du destin. Il fallait marcher droit devant et ne plus douter de nous. Il le fallait, pour la survie des mondes...