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Aux portes du Crépuscule de Darkey



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» Auteur : Darkey - Voir le profil
» Créé le 06/06/2008 à 23:06
» Dernière mise à jour le 06/06/2008 à 23:06

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Vie d'Absol
Le soleil se levait dans les anciens quartiers de Nightopole. La nuit avait dissipé son linceul noir pour laisser place aux traines rosées de l'aurore. Près des vieux bâtiments écroulés, dans les ruelles sombres, un jeune homme au tee-shirt blanc et au jean déchiré, le teint mat et les yeux fauves marchait prudement. Au bout d'un moment, il s'arrêta près d'une impasse et porta deux doigt à sa bouche pour siffler deux coups brefs. Pendant une minute, il ne se passa rien. Puis soudain, quatre forme sautèrent par dessus l'impasse pour atterrir à quelques mètres devant leur ami. Il s'agissait visiblement de trois adolescents et d'un gamin roux échevelé qui devait avoir dans les huit ans. A côté de lui, une jeune fille aux cheveux pourpre et raides, attaché en une queue de cheval abhorrait un visage dûr et pâle. Ses yeux avaient un couleur fauve et étaient étrangement brillants. Elle portait un tee-shirt noir rapiécé sans manches qui découvrait son ventre plat et son nombril, des bracelets de biceps argentés scintillant et un jean en skaï noir serré avec des boots noires aux attaches argentées. Autour de son cou, elle avait un collier à piques. A côté d'elle, un jeune homme blond au teint pâle avait l'air maladif et féroce. Il était vêtu d'un pantalon kaki façon army et portait une veste en treillis par dessus un tee-shirt d'un rouge éclatant qui moulait ses muscles. Il serrait fortement les lèvres comme s'il s'apprêtait à mordre et regardait le nouveau venu avec hostilité. Le dernier de la bande était grand et avait la peau foncée comme de l'ébène. Ses épais cheveux noirs étaient coiffés en dreadlocks et encadraient ses grands yeux dorés. Il était vêtu d'un short noir et d'un tee-shirt bleu ciel trop grand pour lui qui lui donnait l'air d'un ado trop vite grandi. Tous les quatre avaient la même maigreur et le même regard de bête affamée dans leurs yeux fauves. Gamins des rues errants...
- Sandro! Enfin!
La seule fille du groupe se détacha de ses compagnons et sauta au cou du jeune homme brun qui l'enlaca avec force. Le blond émit un petit grognement sourd devant cette image. Enfin, elle le lâcha:
- J'étais folle d'inquiétude! Où étais-tu passé? Pourquoi tu ramène rien?
- J'ai eu des embêtements.
- Ca, je vois! T'as vu dans quel état tu es? T'es encore allé emmerder des soldats de Van Mortis ou quoi?
- Ce sont les soldats de Van Mortis qui m'ont emmerdé, nuance, rétorqua le jeune homme d'un ton cynique.
Tout en parlant, il portait de nouveau la main à son ventre pour essuyer le sang qui gouttait. En voyant cela, la fille se détendit:
- Viens dans la planque, tu nous expliquera ca...
Deux minutes après, cinq Absol de Sang sautaient par-dessus le mur et de l'autre côté, se dirigeaient vers la grille d'un ancien local d'alimentation électrique. L'endroit était assez petit, environ dix mètres carrés, et contenait pour tout mobilier un vieux matelas crasseux sur lequel la meute se roulait en boule chaque soir, ses membres serrés les uns contre les autres pour dormir. L'Absol femelle resta à côté de son compagnon dont elle s'occupait déjà de lécher les blessures, tandis qu'il s'étendait sur la couche.
"Raconte, " lui demanda-elle par télépathie.
"Massacre à Nightopole. Une famille toute entière s'est faite buter."
- Et merde!
L'Absol gris, qui avait repris forme humaine, semblait au bord de la crise de nerfs:
- C'est ca, les tirs qu'on entendus cette nuit?
L'Absol blessé hôcha la tête en signe d'aquisition. Les deux autres se rapprochèrent:
"Que s'est-il passé exactement?" demanda en pensée le plus jeune.
"Des Absols de Van Mortis. Bouffé des gens en ville. Puis tué les gens dans la maison. On ne pourra pas chasser, ils vont faire un blocus autour de la ville."
"Comment va-on manger?" demande l'Absol Noir. "Ca fait déjà trois jours qu'on a plus rien dans l'estomac..."
- Et si pour une fois, on revenait au régime traditionnel? dit le blond d'un ton lours de sens. Ces imbéciles de soldats sont bien dodus...
"Dens, on t'a déjà dit non!"
L'Absol femelle s'était tournée vers son frère de meute d'un air menaçant. De tous les cinq, Dens était celui qui contrôlait le moins ses instincts. Ca en était effrayant.
"Pas d'humains! Okay?"
"Gemma..."
C'était le petit dernier du groupe. Il dit:
"Gemma, j'ai trop faim, moi..."
La jeune Absol de Sang se mit à réfléchir. Si ce que disait Sandro était vrai, comment pourrait-elle se procurer de la nourriture sans risquer sa vie devant les gardes? Sa forme humaine serait un bon leurre, mais pas pour longtemps, ses prunelles suffisant à les dénoncer devant les agents spéciaux de Van Mortis qui pourraient se trouver dans les parages... Mais elle n'avait pas le choix. Sandro allait avoir du mal à se rétablir sans un apport immédiat de sang frais et son petit frère Jasper allait s'affaiblir aussi. Quant à Dens... Si des humains avaient le malheur de s'aventurer près de leur planque, nul doûte qu'il n'hésiterait pas à laisser ses instincts de tueur reprendre le dessus. Elle se transforma:
- Bon, je vais tenter ma chance!
- C'est dangereux! protesta Dens.
- Je sais, c'est pour ca que j'y vais seule. Ne vous inquiétez pas pour moi, je trouverai le moyen.
Sans laisser à ses compagnons de meute le temps de protester davantage, Gemma sortit de la cachette et sauta de nouveau par-dessus l'impasse qui la protégeait. Elle sentait une certaine peur l'envahir. Si les hommes du Comte venaient à investir totalement Nightopole, comment pourraient-ils se nourrir? Ils feraient sûrement surveiller la forêt alentours pour empêcher leurs cibles de chasser... Car elle et sa meute étaient traqués farouchement par leurs congénéres et par les humains...
La dernière possibilité aurait été de se rendre aux hommes du Comte. Mais l'idée était répugnante. Plutôt mourir que de devenir des bêtes enragées.
Elle vit bientôt les murs de la cité. Sandro n'avait pas exagéré. Tout était étroitement surveillé. Que faire? Elle continua de courir et parvint à l'extérieur de la ville sans trop de mal. Là, elle arriva à la lisière de la forêt. Des Rattata s'y trouvaient en grande quantité. Elle en tua une bonne vingtaine, faisant gicler du sang partout dans l'herbe. Puis reprenant forme humaine, elle les dissimula dans son sac à bandoulière. Bon, il allait être tâché, mais tant pis. Enfin, elle put retourner dans le repaire.
- Comment va Sandro? demanda-elle à Dens avant de déposer le sac lourd.
- Il ne perd plus de sang, mais il a de la fièvre, répondit-il en s'écartant.
Jasper s'approcha en reniflant.
"Tu as trouvé à manger?"
Gemma eut un air triste:
- Quelques Rattata plutôt maigres... Je suis désolée les gars. J'aurais voulu vous ramener quelque chose d'un peu plus gros...
- C'est mieux que rien du tout, dit Tsune avec un éclatant sourire.
Ils se servirent tous trois puis Gemma s'approcha de l'endroit où était allongé Sandro:
- Tiens, il faut que tu manges.
"Merci..."
Sandro s'efforca de happer le morceau de viande tendu par sa compagne et l'avala d'une traite. Aussitôt, il sentit ses forces lui revenir. Gemma se retransforma et lui lècha à nouveau les blessures. Celle-ci se refermèrent alors, la regénération cellulaire activée par l'apport de sang frais et la salive de la jeune louve. Mais elle ne s'arrêta pas là...
Elle continua doucement à lui lécher le cou en signe d'affection. Les trois autres de la meute s'éloignèrent. Ils savaient qu'il valait mieux les laisser en tête à tête. Finalement, Sandro se retransforma en humain. Gemma fit de même. Tendrement, elle s'approcha de lui et se blottit dans ses bras.
- Tu es vraiment inconscient... Un de ses jours, ils finiront par te tuer...
- C'est plus rapide que de mourir de faim...
- Que va-il arriver?
Sandro regarda tendrement sa compagne:
- Je ne sais pas. Les soldats de Van Mortis auront bloqué totalement l'accés à la forêt demain. Nous mourrons si nous ne trouvons pas rapidement une solution.
Gemma baissa les yeux:
- Alors, va falloir partir.
Sandro la regarda:
- Pour aller où?
- Là où... nous serons libres!
Elle ajouta:
- On pourrait quitter définitivement Aracand... aller dans un pays où personne ne nous connaîtrait... refaire notre vie...
- Je te suivrai jusqu'au bout du monde, murmura-il en l'embrassant dans le cou.
Les trois autres de la meute étant parti à l'autre bout de l'impasse, ils étaient à présent seul dans la pièce. Avec une fougue soudaine, Sandro s'empara des lèvres de Gemma. La jeune fille le laissa faire et lui rendit son baiser avec une ardeur non contenue. Leurs mains s'égarèrent et ils se débarrassérent de leurs vêtements.
Cela faisait un an que Gemma avait pris Sandro pour compagnon et ne l'avait jamais regretté. Dens avait également voulu tenter sa chance et la lutte entre les deux mâles avait été sans merci. Mais depuis longtemps, la jeune Absol avait sa préférence; Dens était trop violent et sauvage. Il l'effrayait avec ce goût si prononcé pour le sang. Sandro, lui méprisait les humains également mais au moins, il n'attaquait que pour se défendre. De plus, il avait si bon caractère! Elle riait souvent de ses plaisanteries. Il n'y avait pas à dire, c'était lui qu'elle aimait. Déjà, elle lui caressait le bas-ventre, sentant les frémissements d'excitation de son compagnon tandis que lui la caressait aussi aux endroits les plus sensibles, l'embrassait derrière les oreilles... Enfin, il l'entraîna sur le matelas et la fit sienne, en poussant de petits gémissements rauques. Elle s'arqua sous lui, comme pour se fondre totalement en lui, jusqu'au moment où atteignant le point culminant, elle se mordit les lèvres pour ne pas crier. Il se répandit en elle et s'effondra sur sa poitrine, épuisé. Gemma lui caressa tendrement la nuque, heureuse à en mourir.
- Tu es sûr de vouloir me suivre?
Sandro la regarda:
- Totalement sûr.
Elle s'écarta alors de lui et commenca à se rhabiller:
- Prévenons les autres de notre décision.
- Crois-tu qu'ils seront d'accord?
- Jasper, pas de problème, il me suivrait à l'autre bout du monde, Dens et Tsune sont libres. S'ils veulent partir, ils peuvent. Mais il faut dire.
Deux minutes plus tard, ils se réunissaient.
- Le seul moyen de ne pas finir morts de faim ou fusillés ou capturés, c'est de fuir, dit Gemma. Si vous êtes d'accord, nous quitterons Nightopole cette nuit.
Dens approuva d'un signe de tête:
- Bonne idée. Cette putain de ville commence à m'étouffer de toute façon.
- Et où irons-nous? s'enquit Jasper.
- Où nul ne nous cherchera, répondit Sandro.
- Mais où? insista Tsune.
- Là où il n'y aura pas d'humains, ni de Comte pour nous emmerder, ca te suffit? rétorqua Gemma.
- D'accord! finit par répondre Jasper. Ca me va.
- Au moins on quitte ce putain de trou, dit Tsune. Je commencais à en avoir marre de dormir sur ce matelas crasseux.
Gemma regarda par l'entrée le soleil qui apparaissait petit à petit:
- Un peu de patience alors... La nuit, rien ne nous résiste.