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Ame de Pokémon de Yamiyo



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Informations

» Auteur : Yamiyo - Voir le profil
» Créé le 20/05/2008 à 18:53
» Dernière mise à jour le 20/05/2008 à 18:53

» Mots-clés :   Aventure   Présence de poké-humains   Présence de transformations ou de change   Suspense

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Les deux fuyards
« Gloomy City, 22 septembre 1958.

Avant-hier, deux d'entre eux se sont échappées. Les prototypes 5 et 23, si je me souviens bien. Comment, je ne sais pas. On a juste retrouvé leurs cages vides tôt le matin, et des habits ont disparu mystérieusement.
Il fallait les retrouver. Mais celui que Head a désigné pour les chercher n'était malheureusement autre que Harshness... Il n'hésitera pas à tuer autrui pour récupérer les échappés, j'en suis certain.
J'ai donc décidé d'y aller moi aussi, dans l'espérance des les trouver avant lui... Mais je savais bien que je ne décrocherai pas la permission d'y aller... Une seule solution, s'enfuir. Je prends bien des risques ainsi...
Je suis dans la ville principale du Nord, pour l'instant. Où ont-ils bien pu aller ? »

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Dans l'Est du pays, 2 octobre 1958.

C'était une nuit de pleine lune, sans le moindre nuage dans le ciel sombre pour cacher sa clarté. Dans une petite ville dans l'Est du pays, deux silhouettes humaines avançaient prudemment dans l'obscurité d'une ruelle. Elles finirent par déboucher sur une place déserte, et la lumière de la lune dévoila leurs visages.

La première était un jeune garçon d'une quinzaine d'années environ. Il avait des cheveux d'un noir de jais noués en queue de cheval, hormis quelques mèches qui tombaient sur le côté de son visage. Ses yeux étaient d'un rouge sombre, et son apparence avait quelque chose de plus ou moins canin. Il était plutôt mince et était habillé très simplement, avec un T-shirt et un pantalon noirs, mais marchait pieds nus. Autour du cou, il avait un bout de ficelle auquel était attaché une grosse dent en guise de pendentif. A l'oreille droite, il portait une drôle de boucle d'oreille rectangulaire et dorée, sur laquelle était gravé le chiffre 23.

La deuxième silhouette était également un garçon du même âge que le premier. Lui avait une chevelure d'un roux flamboyant en bataille et des yeux d'un brun profond. Ses vêtements étaient tout aussi simples que ceux de son compagnon, mais de couleur plus claire, allant du marron au blanc. Ses pieds étaient aussi nus. Il portait lui aussi une étrange boucle d'oreille rectangulaire à l'oreille droite, mais sur celle-ci était inscrit un 5.

« Eliott, j'ai faim... geignit le garçon aux cheveux noirs.
- Courage, Will, répondit Eliott avec ardeur. Nous finirons bien par trouver quelque chose à manger. »

Will, de son vrai prénom William, parut moyennement convaincu. Cela faisait à présent une douzaine de jours qu'ils s'étaient enfuis du laboratoire, et leurs jambes les avaient menés vers l'Est. Ils avaient pu survivre jusqu'à présent seulement en fouillant dans les ordures, à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Ils se faisaient le plus discret possible, car ils se doutaient que quelqu'un avait été envoyé à leur recherche. De ce fait, ils évitaient les grandes villes, passant par les chemins désertés de la campagne, dormant parmi les hautes herbes ou dans un arbre, voyageant la plupart du temps de nuit.

Soudain, une lumière s'alluma à une fenêtre d'une villa, au premier étage. William et Eliott se figèrent. Une jeune fille décoiffée se pencha alors à la fenêtre, et scruta les alentours. Elle avait les cheveux d'un mauve pâle, mais peut-être cela était-il un effet de la lumière, car les cheveux de cette couleur n'existaient pas. Elle resta là quelques instants, puis referma la fenêtre et éteignit la lumière pour retourner dormir. Les deux garçons soupirèrent de soulagement. Ils l'avaient échappé belle.

« Elle était bizarre, cette fille, commenta William.
- Bizarre ? Comment ça ? demanda son compagnon, apparemment déconcerté.
- Tu n'as pas vu ?
- Pas vu quoi ? Elle était parfaitement normale.
- Non, rien... abandonna William. »

Mais ce dernier était absolument sûr d'avoir vu quelque chose qu'Eliott, lui, n'avait pas remarqué. La jeune fille avait des oreilles. Mais pas des oreilles humaines, non, loin de là. Ses oreilles étaient grandes et longues et, même s'il n'avait pas pu les toucher pour vérifier, poilues. Recouvertes d'un mauve pâle, identique à celui de ses cheveux. Et sur son oreille droite, il lui avait semblé voir un éclat argenté. Et cette odeur... Il n'aurait pas su définir ce qu'elle sentait exactement, mais ce n'était pas une odeur humaine. Qui était-elle ?

« En tout cas, on a eu de la chance qu'elle ne nous ait pas vus, positiva le garçon roux. »

William n'en était pas du tout convaincu. Après tout, qu'est-ce qui prouvait qu'elle ne les avait pas remarqués ? Peut-être les avait-elle vu, mais n'y avait-elle pas fait attention, mais cela était peu probable. Qui n'aurait pas fait attention à deux adolescents seuls dans la rue, la nuit ? Pas grand monde. Non, ils n'auraient pu compter que sur le fait que c'était une Humaine normale et aveugle – comme la plupart des individus de leur espèce. Mais ces oreilles contredisaient ce raisonnement. Le garçon pensait donc qu'elle les avait bel et bien vu, mais alors, pourquoi n'y avait-elle pas prêté attention ? A moins que...

William secoua la tête. Non, impossible. Elle ne pouvait pas être comme eux. Il ne pouvait pas en exister d'autres... C'était tout simplement impossible. Le problème, et il le savait bien, c'est que l'impossibilité n'existait pas, et lui et Eliott en étaient les preuves vivantes.

Il leva la tête, regarda autour de lui. Personne. Où pouvait bien être passé Eliott ? Se cachait-il derrière un mur ou une poubelle, prêt à lui faire peur. Non, ce n'était pas son genre. Et puis, le temps n'était pas aux rigolades, ils ne devaient pas rester trop longtemps au même endroit, surtout avec cette jeune fille qui les avait sans doute vus. Où était-il ? William fouilla tout de même un peu les alentours, au cas où. Mais rien. Où était-il ? Et pourquoi William ne s'était-il rendu compte de rien ? Il aurait quand même dû remarquer qu'il était parti...

Soudain, il sentit une odeur étrange, qu'il n'avait jamais sentie avant. L'air était sec. Au loin, il vit une lumière scintiller. Cette lumière bougeait, irrégulièrement, et semblait s'étendre dans le ciel nocturne, mais sa source semblait être le sol. Une forêt, plus précisément. William en oublia son compagnon mystérieusement disparu. Fasciné, intrigué, il contempla longuement la lumière. Puis, il commença à s'en approcher, tout d'abord lentement, puis il se mit à courir vers cette lumière si étrange. Quelle était-elle ?

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Huge City, 30 septembre 1958.

Trois mois. Il avait trois mois pour retrouver les fuyards.

L'homme était au centre du pays, dans la capitale, Huge City, plus précisément. Il avait un long manteau gris brun qui remontait jusqu'à son visage, en cachant ainsi une partie, un chapeau noir qui camouflait ses yeux, et un sac en cuir de la même couleur en bandoulière. Pendant trois mois au maximum, il allait parcourir tout le pays à la recherche des sujets d'expériences échappés. Au maximum, car il était sûr d'y parvenir avant l'expiration du délais imposé. Sa méthode était infaillible, et ces deux-là ne devaient pas être très futés, ayant passé toute leur vie dans un laboratoire. Ils ne pouvaient pas avoir s'orienter. Ils ne comprenaient sûrement pas ce qu'il leur arrivait. Ils n'étaient rien, juste des cobayes, après tout. Ils n'étaient même pas humains...

Head ne lui avait donné qu'une autre contrainte : l'homme ne devait ni tuer ni mutiler les spécimens. Seulement les spécimens. Les autres, il avait le droit. Il avait toute la liberté de tuer tous ceux qui se mettraient sur son chemin.

Alors, l'homme sortit un Grahyena à l'air féroce, assez vieux, avec plusieurs dents en moins, et au poil qui perdait de son éclat. Il lui donna deux bouts de tissus à renifler, les couvertures qui se trouvaient dans les cages des deux spécimens. Après quelques secondes, il se mit à grogner vers l'Est. L'homme eut un sourire sadique. Sa méthode infaillible, c'était ça. Un Grahyena dressé spécialement pour retrouver les gens, où qu'ils se trouvent. Mais ce n'était pas tout. Ce loup n'était pas « normal ».

Après tout, Harshness n'était pas un scientifique pour rien.