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L'Empire des Sapsballs de Afuldye



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» Auteur : Afuldye - Voir le profil
» Créé le 24/03/2008 à 22:40
» Dernière mise à jour le 02/04/2009 à 23:18

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Chapitre 3: ... au cauchemar

Elle se réveilla après quelques heures d'un sommeil agité, mais reconstituant. La jeune fille prit la décision de tenter de joindre Gabître coûte que coûte. Elle commençait à avoir très faim et le manque de confort lui pesait. Mais une mauvaise surprise l'attendait. Quand elle tenta de sortir de son trou, elle se rendit compte que c'était tout bonnement impossible. La pente était trop raide et la Terre s'effritait sous ses mains.
Une nouvelle fois, elle constata avec amertume qu'avec de l'élan et en courant, elle serait sortie. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle commença à explorer la grotte afin de trouver une éventuelle autre issue, avec l'assistance active des attaques allumettes de Typoni. En voyant les dimensions de la grotte (elle n'avait pas aperçu de paroi jusqu'ici) et vu qu'elle se fatiguait plus que rapidement, elle décida d'envoyer Typoni en avant. Le Poulain y alla de bon cœur, et Aria choisit d'aller dans une direction opposée, pour essayer d'accélérer un peu les recherches.
Au bout d'une dizaine de minutes, fourbue, elle s'arrêta. Soudain, elle entendit un genre de clapotis. Tendant l'oreille, elle réalisa qu'il devait y avoir un ruisseau souterrain non loin, ce qui signifiait que ses points d'entrée ou de sortie pouvaient constituer des issues praticables.
Aria appela doucement Typoni, mais sa voix lui parut résonner pendant de longues minutes.
L'équidé arriva au petit trot, mais lui aussi semblait oppressé par le silence qui régnait alentour.
Le reflet de l'eau brillait au loin, éclairé par la lueur diffuse qu'émettait Typoni. Cette vision réveilla la soif d'Aria qui se dirigea vers l'onde. Elle but avidement par longues gorgées avant d'observer un étrange phénomène : Le cours du ruisseau était très bas, il devait y avoir une dizaine de centimètres de profondeur, mais le lit du ruisseau était haut de cinquante bons centimètres. Aria toucha les bords et put constater qu'ils étaient humides. Le niveau de l'eau avait donc du descendre assez rapidement d'une bonne quarantaine de centimètres !
« Il n'y a pourtant pas de marée dans les ruisseaux…. » Marmonna-t-elle. Soudain, elle entendit des cris et vit Typoni se battre avec un Nosferapti à une dizaine de mètres d'elle. A l'occasion d'une flamme plus puissante que les autres, elle vit comme une tache sombre dans une mare d'eau. Laissant Typoni à ses démêlés avec le pokémon sauvage, elle s'approcha de la flaque et là, tout s'expliqua : un Galekid était coincé sur le dos dans le lit du ruisseau, obstruant le cours normal de l'eau. Du coup, une grande mare s'était formée en aval.
Le poulain arriva sur ces entrefaites et parut à peine surpris de voir le pokémon dans l'eau.
Aria s'approcha de l'animal pour être fixée sur son état. Typoni la suivit. A la lueur tremblotante des flammes, la jeune humaine put voir une dizaine d'insectes qui commençaient à dépecer vivant le malheureux Galekid. Ne pouvant supporter ce spectacle plus longtemps, elle attrapa un insecte dans le but de le jeter au loin, mais se fit cruellement mordre. Sans l'intervention du poulain, qui lança une formidable ruade, elle se serait fait tailler en pièces par l'animal. Aria cherchait comment sortir l'infortuné pokémon acier de là quand une idée lumineuse lui traversa l'esprit.
Elle commença à créer un barrage de terre au dessus du Galekid, afin de retenir de l'eau au dessus de lui. Puis elle se prépara à l'étape décisive.
« Typoni, prépare-toi à lancer une petite attaque allumette sur le ventre de Galekid, et stoppe la dès que je te le dirais. Vas-y maintenant! »
Typoni débuta une attaque allumette en restant bien attentif aux signaux de son amie. Il avait peur d'achever le blessé, mais Aria semblait confiante. Deux secondes avant que l'eau ne submerge son barrage et n'immerge Galekid elle donna un nouvel ordre au poulain :
« Stop ! »

Aussitôt, Typoni arrêta et fit un bond en arrière : le barrage venait de céder et une trombe d'eau s'abattit sur Galekid.
Le poulain la regardait d'un air interrogateur. Aria hésitait à lui expliquer : autant parler toute seule ! Mais parler la rassurait et la confortait dans son impression que son idée était bonne. Et puis, Typoni semblait déçu par l'humaine : avait-elle voulu achever le pokémon sauvage ?

« Je ne suis pas folle Typoni. Simplement, il fallait que Galekid soit hors de l'eau pour que tu puisses griller ces insectes. Et pour que le métal se refroidisse plus vite, et que les derniers parasites s'en aillent, il fallait une forte pression d'eau. De plus, l'intervalle entre le feu et l'eau a évité, d'une part, que le métal se fende par une différence de température trop brusque. D'autre part, que les insectes cessent de s'accrocher pour souffler un coup, en croyant que tu n'attaquais plus. Ainsi ils ont été emportés par surprise, avant de se ventouser au ventre de Galekid. »

Aria eut l'impression fugitive que le poulain souriait. Ils jetèrent ensemble un œil sur le blessé, et purent constater qu'effectivement, plus aucun insecte n'ennuyait le pokémon. Mais son séjour prolongé dans l'eau, les plaies béantes de son ventre, les deux attaques feu puis eau n'avait pas amélioré son état. De plus, la station sur le dos pouvait tuer les créatures de ce type.
Aria prit le temps de souffler cinq minutes, à la fois pour se reposer et pour réfléchir au moyen de sortir le prisonnier de son trou. Il fallait qu'elle prenne une décision d'autant plus rapidement que des pokémon sauvages, attirés par l'agitation qu'ils avaient causée, attaquaient le poney en permanence. Un Mimigal commença même à ficeler les jambes insensibles d'Aria, qui ne s'en rendit compte qu'une fois la créature rendue à ses hanches. De colère et de désespoir elle envoya valdinguer l'insecte à une dizaine de mètres. Elle déroulait le filin quand…
« J'ai trouvé!
- Typoni, j'ai trouvé ! »
Le poulain avait bondi, et plusieurs Nosferaptis s'envolèrent à tire d'aile.
« …Hum… Je crois que j'ai du lancer une attaque Hurlement ! » Dit Aria en éclatant de rire.
D'un coup, elle se sentit merveilleusement bien. C'était limpide !
Elle finit de se démêler rapidement, et fit quelques nœuds dans la corde. Typoni la regardait faire avec étonnement. Puis elle glissa une partie du harnais improvisé autour de l'encolure du poulain et attacha l'autre autour de Galekid. Elle dut creuser un peu dans la boue pour faire passer le filin sous l'animal, et aplanir la zone autour de lui, mais le sol détrempé n'offrait pas une grande résistance. Elle garda en main une boucle du filin, et l'humaine et l'équidé tirèrent ensemble. Aria avait pris soin de laisser une bordure en pierre sur le coté du blessé, afin de le faire basculer sur le ventre, hors du ruisseau. Et, enfin, tous s'octroyèrent un repos bien mérité.
Le lendemain, en ouvrant les yeux, Aria mit un moment à se remémorer les évènements de la veille. Soudain, l'absence de lumière la frappa : Où était Typoni ? Angoissée, elle appela. Un hennissement joyeux lui répondit et Typoni déboula au triple galop de l'entrée de la grotte, une touffe d'herbe dépassant encore de sa bouche. La jeune fille resta interloquée un court instant.
« … mais…mais…Tu…Tu peux sortir ? !
- Je n'y avais même pas pensé ! »
Complètement estomaquée, l'humaine reprit :
« A se donner des claques ! Je n'avais pas envisagé ça une seule seconde ! »
Maintenant, Aria sut qu'elle pourrait probablement sortir de la grotte, avec l'aide de Typoni. Elle reprit le harnais et le fixa cette fois-ci d'un coté au poulain, de l'autre à elle.
« En route ! Tu va me donner des ailes ! » Ajouta-t-elle en souriant. Un tantinet moqueuse, elle reprit :
« Après Galekid, tu ne devrais pas avoir trop de mal à me sortir de là ! »
Le poulain la tira en effet relativement facilement… sur les trois premiers mètres, avant la côte. Dès que celle-ci débuta, le rythme ralentit franchement. Et il y avait une bonne dizaine de mètres à gravir !
« Allez, vas-y petit poulain ailé ! Courage ! » Le terme « ailé » ne convenait pas tout à fait. Le premier mètre à peine franchi, l'équidé était déjà trempé de sueur. Vaguement honteuse d'imposer un tel effort à un si jeune animal, mais trop tenaillée par la faim pour renoncer, Aria tenta vaguement de l'aider, mais ses efforts étaient inutiles. La principale crainte de la jeune fille était que le poulain ne glisse, mais il semblait tenir bon, et centimètres après centimètres, ils progressaient.
Arrivés en haut, tous deux laissèrent échapper un soupir de soulagement. Mais tout n'était pas fini pour autant : au milieu d'une forêt de sapins, si quelques touffes d'herbes pointaient par-ci par-là, il n'y avait rien qui n'eut pu convenir à Aria, ou même au Galekid. De plus, ce type de locomotion était assez douloureux pour l'humaine, et éreintant pour le pokémon. Il aurait pourtant fallu qu'ils aillent plus loin !
La jeune fille sentit son courage l'abandonner. Elle était lasse de lutter, avait une faim d'ogre et la solitude lui pesait. Certes la présence du poulain était réconfortante, mais elle manquait de chaleur humaine. Aria aurait aussi voulu pouvoir parler de ça avec quelqu'un, qu'une personne lui dise qu'elle prenait les bonnes décisions, et pouvoir se reposer un peu de tant de responsabilités. Elle détacha l'animal et resta prostrée, apitoyée sur son sort et complètement déprimée. Elle dut finir par s'endormir, et quand elle se réveilla, Typoni avait disparu. Envolé.
« Ca y est, pensa-t-elle. Le champ lexical du ciel me vient chaque fois que je pense à ce cheval. Il lui pousserait réellement des ailes que ça ne m'étonnerait même pas. »
Elle sombra à nouveau dans la morosité.

« De toutes façons, il n'a pas besoin de moi pour survivre. Il se débrouille tout seul, lui. Moi, j'ai besoin de lui pour m'en sortir, je suis complètement dépendante. »
Quelques instants plus tard, le poulain arriva de son habituel petit trot joyeux. Il portait une pomme dans la bouche, qu'il laissa tomber aux pieds d'Aria. Le fruit était sale et couvert de bave, mais la jeune fille avait trop faim pour y penser. Elle la dévora en quelques instants, trognon comprit. Aussitôt, le poulain repartit et en ramena une autre. Il dut faire une dizaine d'aller-retour avant que son amie ne soit rassasiée.
Pleinement revigorée par ce « festin », la jeune fille s'engagea à reprendre les choses en main.
« Typoni ? Peux-tu aller chercher d'autres pommes pour Galekid s'il te plaît ? »
Le poney partit au galop en sautant dans tous les sens. Visiblement, il avait besoin de se défouler.
Pendant ce temps, l'humaine entreprit de fabriquer un genre de travois, avec deux grosses perches et le filin du Mimigal.
« Heureusement qu'elle m'avait bien ficelée, sourit-elle. J'aurais été à cours de corde sinon. »
Il en restait effectivement juste de quoi faire le harnais.
Mais quand le poulain revint, la jeune fille put constater qu'il boitait.
« Ta blessure à la jambe ! Avec tout ça je l'avais complètement oubliée ! »
La jambe du poulain n'était pas en très mauvais état : la plaie n'était que superficielle. Mais les efforts réalisés ces derniers temps par l'équidé avaient dû tirer sur la blessure.
« Excuse-moi, mais c'était vraiment nécessaire. Repose-toi maintenant. »
Pendant que l'équidé broutait tranquillement, Aria abandonna son travois à l'entrée du tunnel et entama une longue recherche de bouts de bois, courts mais suffisamment épais pour supporter son poids. Le soir, elle jeta sa récolte dans la grotte, gardant juste deux pitons dont elle se servit pour ralentir sa chute. Une fois en bas, elle proposa sa pomme au Galekid, qui n'arrivait même pas à mâcher. Du coup, elle en fit un genre de purée entre deux pierres, et le fit manger, très doucement. Le pokémon lança un regard reconnaissant à Aria. Quand il eut fini le fruit, l'humaine le fit boire, tâche qui se révéla très laborieuse, la moitié de l'eau s'écoulant des mains de la jeune fille avant d'arriver à la bouche de Galekid. Typoni arriva peu après, et ils se préparèrent à la nuit.
Le lendemain, Aria débuta la construction d'un genre d'échelle en bois qu'elle pourrait utiliser pour sortir. Pendant que Typoni ramenait à nouveau des pommes, elle plantait ses morceaux de bois dans le sol de la pente en les enfonçant avec une pierre. Ce travail n'était pas de tout repos, et le soir venu, elle avait à peine échelonné la moitié de la descente. Leur emploi du temps à tous les trois resta le même pendant les quelques jours qui suivirent. Aria continuait son escalier, et renforçait son travois, Typoni allait chercher des pommes et broutait, et Galekid guérissait. Après cinq jours de ces occupations, la jeune humaine vit son poulain lancer une formidable attaque flammèche sur les torches dont elle se servait quand il n'était pas là.
« Mais ?… Depuis quand connaît-tu flammèche ? Tu n'avais pas cette capacité quand on a trouvé Galekid ! »
En réfléchissant, elle se dit que le poney devait mener quelques combats, dehors et en allant chercher des vivres. Elle le regarda attentivement, ce soir là, et put constater qu'il semblait plus grand, et forci, par rapport au jour de leur rencontre.
« Tu as du gagner quelques niveaux depuis que tu me connais. Maintenant tu pourrais largement te débrouiller seul. Tu n'es plus le poulain chétif et terrorisé que j'ai rencontré il y a deux semaines ! Tu peux prendre ton envol.»
Après cette phrase, un mot s'imposa à son esprit.
« Fly »
Elle ne connaissait pas sa signification, mais il semblait s'appliquer au poulain. Elle le répéta, tout fort cette fois-ci.
« Fly »
A ce mot, Typoni leva la tête et vint se lover dans ses bras. Dans le même temps, sa flamme parut grandir. La jeune humaine ne comprenait pas. Que se passait-il ? On aurait dit que Typoni attendait ce mot depuis longtemps. Comme si c'était son vrai nom.

*********

Les jours qui suivirent renforcèrent l'amitié entre Aria et « Fly » puisque tel semblait être son nom. De plus, depuis quelques temps, Galekid recommençait à marcher. Il passait ses journées à arpenter la grotte, comme pour se donner la force de gravir la pente qui barrait sa liberté.
Un beau jour, cela devait faire un mois qu'ils étaient ensemble, ils purent prendre le large. Aria sortit seule de la grotte, grâce à son escalier ; et Typoni était lié à Galekid, dans le cas où ce dernier glisserait. Ils passèrent encore quelques jours à l'extérieur, le temps que Galekid se refasse une santé en broutant un peu ; puis ils commencèrent de longues promenades dans les alentours, la jeune fille sur le travois tiré par le poulain. Aria voulait être sûre que ses deux amis tiendraient le choc face au voyage qui les attendait pour rentrer à Formoz.
Au cours de l'une de ces promenades, Aria demanda à Fly de les amener à ce fameux pommier qui les avait nourris pendant si longtemps. Le poulain semblait réticent mais Aria insista et il finit par accepter de les conduire à l'arbre.
Il était en haut d'une colline dont un côté surplombait une drôle de vallée. Typoni et Galekid semblaient si nerveux qu'Aria descendit du travois pour jeter un œil du côté qui descendait à pic. Le spectacle qu'elle découvrit la laissa sans voix.