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L'Empire des Sapsballs de Afuldye



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Informations

» Auteur : Afuldye - Voir le profil
» Créé le 24/03/2008 à 22:38
» Dernière mise à jour le 02/04/2009 à 23:18

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Chapitre 1: L'Ouragan

Aria sortit de chez elle en roulant lentement. Elle sentit un regard posé sur elle et leva les yeux. C'était un des garçons du village : Cerro. Il l'observait d'un air joyeux et sortit triomphalement une pokéball.

« Aria ! J'ai un Pikachu ! Comme le légendaire Maître de la Ligue, Sacha !
- ...Super ! Tu l'as depuis quand ?
- Depuis ce matin ! Je dois partir rejoindre la piste d'envol d'ici une demi-heure. Un tuteur m'y attend pur me conduire à la zone d'élevage numéro un.
- C'est formidable, répondit Aria d'un air morose.
- Adieu Aria !
- Bonne chance Cerro » , ajouta-t-elle sombrement.

Ce garçon était le dernier de la génération d'Aria encore au village. Il avait 18 ans, l'âge légal de possession de pokémon, et son DNP (Diplôme National de Pokémon) en poche, il avait été autorisé à se rendre chez le Professeur Charlie, seul au village habilité à donner les pokémon de départ. Les pokémons capturables étant assez rares, les starters l'étaient aussi, et étaient encore à demi sauvages. Cerro avait les cheveux noirs, et des yeux bruns très sombres. Il était d'origine Laekenienne (continent de Laeko, au Sud Ouest de Kanto, en langue ancienne, le Pérou). C'était le meilleur ami d'Aria, et son exubérance cachait la douleur de quitter son amie.

En le voyant s'éloigner vers le Nord, Aria tenta de lutter contre le sentiment de désespoir qui l'envahissait. Elle gagna sa chambre, au rez-de-chaussée d'une grande maison, et s'affala sur son lit en songeant à combien elle aurait donné pour être à la place de Cerro. Ses cheveux châtains, étalés sur le drap, dessinaient comme un soleil. Ses yeux bruns s'humidifièrent. Elle avait du mal à retenir ses larmes, mais elle se reprit.
On pouvait voir sur son bureau de nombreuses photos : de ses amis, ses parents, de pokémons sauvages….. Sa préférée était une image où on pouvait les voir, elle et Cerro, sur le dos d'un doduo, quand ils avaient 7 ans.


Plus tard, prise d'un sentiment étrange, Aria ressentit le besoin urgent de sortir. Elle quitta donc sa maison, qui était très grande : on aurait dit deux bâtiments de trois étages collés perpendiculairement l'un à l'autre. Plus loin, celle de Cerro, toute petite, ne comportait qu'un étage et seulement deux chambres. Une pour les parents, et une où Cerro se tassait avec ses deux frères aînés, du temps où ceux-ci vivaient encore à la maison. Maintenant, ses frères étaient partis et on avait peu de nouvelles d'eux. Il faut dire que le réseau de communication était très défectueux à Formoz.
Le village était bâti de maisons en pierres de taille, avec des toits ardoisés. Il restait assez rural et à l'écart du monde, et les évènements des dernières années n'avaient fait qu'accentuer cet isolement. De plus, le petit nombre d'habitants (environ 300), maintenait une ambiance confinée ; presque étouffante, et parfois difficile à supporter : quoi qu'on fasse, le village serait au courant en moins de deux heures. Il faut dire que les distractions étaient rares, et ce climat de vase clos entretenait immanquablement des tensions. Il n'était pas rare que des conflits éclatent. Autrefois, pourtant, tout le monde s'entendait bien, mais la quasi-impossibilité de sortir du village rendait les gens nerveux et irritables.
Arrivée dehors, Aria eut comme une impression de malaise : elle avait le vague sentiment que quelque chose n'allait pas….. Il manquait vraiment un détail, mais quoi ? C'était impossible à dire, comme toutes ces choses trop évidentes auxquelles on ne fait plus attention. Le silence pesait sur les épaules d'Aria comme une chape de plomb. Il faisait très chaud, comme avant un violent orage. Étonnant pour la saison : On était en janvier ! La jeune fille s'avança sur le chemin. D'un coup, elle comprit ce qui n'allait pas. Le silence. Glacial, total, absolu. Pas un cri de pokémon. Pas un souffle de vent. Pas un craquement de feuille…. Et soudain, un grondement. Énorme, croissant, oppressant. Aria commença à se sentir inquiète. Jamais elle n'avait entendu un son pareil auparavant. Au fur et à mesure de l'amplification du bruit, son inquiétude se mua en peur, puis en terreur. Son sang se glaça quand elle vit……. Emportée dans un véritable ouragan comme un fétu de paille, Aria s'évanouit.


*********


Dès qu'il eut atteint le premier tournant de la route, Cerro se laissa tomber dans l'herbe du bord du chemin. En partant, ce matin, il avait vraiment eu l'impression qu'il ne reverrait jamais son amie. Il ne se souvenait plus de sa première rencontre avec Aria. Il lui semblait qu'ils étaient amis depuis toujours, et c'était la première fois qu'ils étaient séparés. Aria et lui étaient comme deux jumeaux. Un sentiment de perte irrémédiable grandissait en lui, et il ne put contenir plus longtemps ses émotions. Il enfouit son visage dans son sac et s'abandonna à son désespoir.


*********


Le monde d'Aria et de Cerro était très différent de celui du "légendaire Sacha" qu'avait évoqué Cerro. En effet, ils vivaient près de deux cent ans plus tard. Le monde était devenu redoutable, et ne devenait pas dresseur qui voulait. Les routes étaient remplies de pokémon sauvages hyper puissants, à demi dressés. Car la Terre n'était depuis longtemps plus un paradis.

Autrefois, de nombreux jeunes dresseurs complètement inexpérimentés sillonnaient les routes, et, comme tous les enfants qui ont un nouveau jouet, se lassèrent vite de leur pokémon, ainsi que de la vie en plein air : dormir à la belle étoile sous la pluie, devoir laver ses vêtements et se faire à manger fatiguait rapidement ces braves mômes, et ils retournaient souvent très vite dans le confort et la sécurité qu'offrait le nid familial.

C'est dans ce contexte de crise qu'avait été créé le DNP. Il servit à réduire le nombre de dresseurs de pokémon, car l'accès d'autrefois était trop facile et les pokémons retournés à l'état sauvage montraient une haine redoutables à l'encontre des humains. La plupart n'avaient en effet pas été bien traités : souvent mal nourris, laissés dans leurs pokéballs pendant des mois et réveillés au milieu d'une arène pour les beaux yeux d'un crétin dont le seul but était de gagner, quels que soit l'état dans lequel ressrtirait le pokémon.
Mais le DNP s'était vite révélé insuffisant : les nouveaux dresseurs avaient beau être plus expérimentés que leurs ancêtres, quand ils débarquaient sur les routes, de nombreux accidents leur arrivaient, et la brigade d'intervention contre les pokémons sauvages (BIPS) était surchargée. C'est ainsi qu'était apparue une mesure complémentaire : Les zones d'élevage.
Dans cet endroit, les jeunes dresseurs apprenaient à connaître et maîtriser leurs pokémons, et on les classait ainsi par niveaux, de un à neuf. Une fois le niveau neuf obtenu, les apprentis pouvaient se lancer sur les routes, mais seul 10% des aspirants y parvenaient. Les autres, selon le niveau qu'ils atteignaient, se voyait ouvrir les portes de différents métiers, en fonction de leurs compétences.

Dans des conditions pareilles, bien sûr, pourquoi les jeunes seraient partis à l'aventure ? D'une part, les dresseurs qui réussissaient étaient très considérés, et acclamés comme des héros partout où ils allaient. De plus, on faisait subir aux gens un genre de bourrage de crâne, depuis leur plus tendre enfance. En effet, quiconque qui en avait les capacités DEVAIT devenir dresseur. Personne n'aurait compris son refus et il aurait vécu en reclus dans son village. Un vrai citoyen, un humain digne de ce nom se devait de sillonner les routes pour tenter de rétablir l'ordre ancestral.
En effet, l'absence de réseaux de communication fiable avait fait naître une ère de grand banditisme. La délinquance augmentait dans des proportions inquiétantes, et certains tout petits villages étaient littéralement pillés par ces gangsters qui menaient de véritables razzias. A côté de ça, les agents de la Team Rocket (qui n'existait plus) étaient de véritables enfants de chœur.
Le principal problème était que nul n'était à l'abri de cette organisation, et peu nombreux étaient les gens osant se présenter au poste d'agent de police, limitant un peu plus les effectifs de la justice. Ce règne de la terreur avait jeté le commerce et l'économie entière à bas, et certains villages payaient directement un impôt à la Lazer, la plus grande organisation criminelle que la Terre ait jamais portée. La Lazer était indémantelable, pour la simple raison qu'elle sous-traitait avec des tas de « petits délinquants », qui se chargeaient des crimes et rapines de bas niveau.


*********


La nuit était tombée quand Aria se réveilla. Elle mit un moment à se remémorer les évènements de la veille. La vision d'une nuée de Roucarnage lui revint. Elle se trouvait à priori au beau milieu d'une foret. La jeune femme essaya de comprendre ce qui lui était arrivé. Vraisemblablement, les oiseaux avaient du lancer tous ensemble cette tornade géante, qui l'avait emportée ici. Elle frissonna en pensant à ce qui avait pu arriver au village. Sa tête l'élançait douloureusement, et il faisait trop noir pour se mettre en quête du chemin. Elle se rendormit.