3) Une vie de débauche
Elise se réveilla doucement. Elle se trouvait dans un lit deux places complètement défait, et constellé de petites taches d'un liquide blanchâtre qui avait séché. Elle se leva, et remarqua l'aiguille posé sur une table. La jeune fille songea à jeter cette aiguille non utilisée, puis repensa aux paroles de son employeur.
Flash-back :
« - Elise, tu sais ...
- Mmh ? Oui, qui y'a-t-il ?
- Les clients disent que tu n'es pas assez « performante » ...
- Quoi ? S'exclama t-elle.
- Ca m'ennuie, je ne voudrais pas te virer, tu es une pièce de choix ... je voudrais te proposer quelque chose. Tu vois ce coffret, là-bas ?
- Oui, dit Elise en tournant la tête vers l'objet indiqué.
- Il contient une aiguille et une substance qui augmente la production d'œstrogène et autres hormones de ce genre. Apparemment, ça marche assez bien. »
Il lui tendit le coffret, qu'elle attrapa avec ses mains sensuelles mais décharnées.
« - Je vais essayer.
- C'est bien ! Je vois que tu aimes donner du plaisir aux gens !
- J'ai surtout besoin d'argent, pensa t-elle en remerciant l'homme. »
Fin du flash-back.
Elise soupira en attrapant un verre d'eau. De l'argent, elle en avait bien besoin .... Elle avait beau multiplier les soirées ici, la somme diminuait lentement. Et surtout, les hommes préféraient les femmes moins maigres, avec plus de formes. Elle avait beau manger, manger et faire de l'exercice pour augmenter sa masse musculaire, elle reprenait peu de poids. Elise attrapa un jean noir et un haut blanc transparent et décolleté, et commença à se déshabiller. En enlevant sa nuisette en satin, elle remarqua les marques des bandes de cuir d'hier sur son ventre. Elle soupira une fois de plus, s'habilla, attrapa ses ballerines blanches et sortit dans la rue, dans l'espoir de trouver des clients.
Cynthia était allongée sur un banc en plein parc public. Elle ne pensait à rien. Même pas aux gens qui passaient devant elle et se demandaient ce qu'une jeune femme comme elle pouvait bien faire avachie sur un banc, et qui remarquaient parfois les larmes qui brillaient tout en coulant le long de ses joues. Un vent froid et mordant soufflait et emportait avec lui les larmes de Cynthia, tout en la faisant frissonner. Elle se leva, et décida de retourner au commissaire de police pour savoir s'il avait retrouvé Elise. Oui, parce que c'était ça qui faisait pleurer son amie. Disparue sans laisser de trace, en emportant ses pokémons et de l'argent. Sans même ... un au revoir ... un mot ...
Elise avait rendez-vous chez un homme vers 16h30. Elle prit la seringue glissée dans son sac, et s'apprêta à se piquer une veine du bras lorsqu'une voix résonna dans sa tête.
« - Ne fais pas ça ! Ne te drogue pas pour ce type ! C'est cette vie que tu veux ? Cette vie ... de trainée ?
- Je ne fais ça que pour l'argent. Pour ... me payer ça ... et la revoir ! »
La jeune femme enfonça l'aiguille dans son bras maigre. Le produit la brulait beaucoup, mais elle rangea la seringue dans sa poche, et frappa sur la porte en bois massif qui était l'entrée de chez cet homme avec qui elle avait rendez-vous. La porte s'ouvrit instantanément, et l'homme empoigna Elise.
« - Viens, ma jolie ... »
Elise était habituée. Elle devait se débattre, soi-disant. On lui avait souvent confié que cela excitait les clients. Elle se débattit donc, et gifla l'homme de sa petite main. Il l'empoigna encore plus fort, et la traîna jusqu'à sa chambre. La jeune femme resta muette de stupeur lorsqu'elle vit la horde de jeunes hommes dans la pièce.
« - Ses hommes me payent, ma jolie, pour t'avoir. Et moi je te paye en façon de ce qu'ils me payent. Alors déchaine-toi ! Ce sont tous des célibataires ... certains sont même encore puceaux ... ils n'attendent que toi !
- Mais vous êtes fou ! Il y en a combien ? Vingt, peut-être plus ! Je ... je ne peux pas !
- Ma jolie, tu ne comprends pas le mot « ils t'attendent » ? dit l'homme de sa voix bourrue, tout en donnant une grosse gifle sur la joue d'Elise. »
Il la poussa sur le lit en un coup de pied sur la colonne vertébrale. Il sorti divers accessoires : de nombreuses ficelles, des menottes, des bandeaux, des chaines ... Tout en attachant Elise aux pieds de lits, il ferma les volets et sortit de la pièce en souriant. Un beau paquet d'argent l'attendait. Dire que cette fille c'était faite embobinée ...
Un adolescent regardait par la fenêtre avant de s'être fait violemment repoussé par les volets. Il avait remarqué Elise, tous ces hommes ... il devait faire quelque chose. Keippaku, c'était son nom, descendit et couru vers le commissariat le plus proche.