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l'Ombre Blanche de Nora



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» Auteur : Nora - Voir le profil
» Créé le 28/09/2004 à 19:42
» Dernière mise à jour le 28/09/2004 à 19:42

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Sauvée par l'ombre
Tout le monde connaît ces histoires qui racontent comment un petit garçon est devenu maître pokémon en écrasant chaque champion et en remportant chaque ligue. Je l'ai si souvent entendu dans mon enfance que maintenant, je ne supporte pas lorsqu'on parle de pokémon et tout ce qui est relatif. Contrairement à mes camarades de classe, je ne songeais pas à parcourir le monde à la recherche de ces petites
bestioles, une fois mon examen en poche. D'ailleurs, je ne voulais pas passer cet examen et je ne voulais pas devenir dresseuse. A l'inverse de mes caprices, ma mère souhaitait ardemment que je devienne maître pokémon. Pourquoi ? Sûrement pour vouloir se vanter auprès des voisines lors de mon premier badge ou de ma première capture. Tous les fils et les filles des voisines avaient déjà commencé à dresser des pokémons, certains participaient même à des ligues. Mon père et ma mère n'avaient jamais eut l'occasion de devenir dresseur. Même si je ne connaissais pas grand chose de leur passé, je savais qu'à l'âge mûr, ils avaient été recrutés comme scientifiques dans un laboratoire pokémon pour mettre leurs connaissances aux services des sociétés internationales de chercheurs. Ils avaient fait beaucoup d'études pour en arriver là, et depuis toujours, ils rêvaient notre vie d'aujourd'hui. Pas moi. Je m'appelle Evaline. Oui, je sais, c'est un prénom assez spécial et pour tout vous dire, je ne l'aime pas du tout. Je me fais donc surnommer Eva. J'habite dans un coin retiré, près du Bourg Géon, dans le continent Johto. Je n'ai jamais voulu m'installer ici mais mes parents insistaient à cause du centre de recherche, situé à seulement dix kilomètres du village. Comme vous pouvez vous en douter, notre situation financière est assez tranquille... ou plutôt très aisée ! Cela attire d'ailleurs les mauvais œils sur moi. Voilà pourquoi je n'ai pas d'amis à l'école. A quinze ans, quand on n'a pas d'amis, on n'a pas grand chose, même si on est fille unique de grands scientifiques millionnaires. Evidemment, mes parents ont finit par se rendre compte de ma solitude et pour y remédier, ils ont décidé de m'offrir un Malosse. Je vous l'ai déjà dit, les pokémon ne m'intéressent pas. Mais même si je ne m'occupais jamais de lui, Malosse me suivait partout et dormait au pied de mon lit comme si je l'avais élevé depuis sa naissance. La seule occupation que je trouvais chez moi était d'aller taquiner les Léviathor du lac en bas de ma propriété. Bien sûr, c'était un passe-temps assez dangereux et non sollicité par mes parents, mais que voulez-vous... à quinze ans, on est insouciant de tout.

Ce jour-là, un Léviathor avait réussi à me mordre. Le bras en sang, je me rendis dans la salle de bain pour nettoyer la plaie.- Saleté de bestiole ! Grognais-je.
Malosse me dévisagea de ses yeux gris cendrés. J'enroulais un bandage autour de mon avant-bras, le recouvrit d'une jaquette et ainsi personne ne verrait quoi que ce soit. Alors que je rangeais le désinfectant, j'entendis le son d'une petite clochette, indiquant que le repas était prêt.
- Bon dieu, mademoiselle, vous êtes dans un état déplorable ! Me lança Nils, notre domestique. Vos cheveux sont tout noirs !
Je menais une guerre sans fin contre lui depuis le jour où il avait découvert mes revues pornographiques, dissimulée sous mon lit, et qu'il en avait tout de suite avertit mes parents.
- Peut-être que vos lunettes ne sont pas si bien nettoyer que ça, après tout, Nils parce que j'ai les cheveux noirs naturellement !
- Ma foi, vous avez sûrement raison, mademoiselle.
Il m'ouvrit la porte de la salle à manger avec une grimace. Je n'aimais pas que l'on m'embête avec mes cheveux. Déjà, je n'arrivais jamais à les coiffer soigneusement et en plus, ils étaient d'une couleur noir jais, ce qui me donnait la réputation de " sorcière " à l'école. Curieusement, ce soir-là, mes parents étaient attablés bien à l'heure et semblaient quelque peu nerveux. Etant sans cesse occupés par leur besogne, ils en oubliaient souvent de manger avec moi. Or, ce n'était pas le cas aujourd'hui. Dès que je fus entrée, leur expression nerveuse se transforma littéralement.
- Evaline, chérie, prenez place !
Quelque peu étonnée, je m'attablais à côté de ma mère qui venait de laisser tomber sa fourchette pour la deuxième fois. Malosse se coucha au pied de ma chaise, le nez furetant de droite à gauche, à la recherche d'un bout de pain accidentellement tombé de la table.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demandais-je en voyant mon père regarder par la fenêtre d'un air inquiet.
- Eva, il y a des choses que ta mère et moi n'avons jamais pu t'expliquer, et nous n'avons malheureusement plus le temps pour le faire. Je voudrais que tu nous pardonnes pour cela.
Eva ne comprenait pas où son père voulait en venir. De quoi parlait-il ?
- Euh... est-ce que ça a un rapport avec les magazines ?
Elle fut convaincue d'avoir vu l'ombre d'un sourire passé sur le visage de son père.
- Non, écoute...
Un grand bruit résonna dans le jardin, comme un coup de canon. Surprise d'un tel vacarme, je glissais de ma chaise et tombais lourdement sur Malosse qui poussa un couinement aigu. Mon père accourut vers moi pour me relever avec brutalité.
- Je suis désolée ! Lançais-je, implorante. Ce sont les Léviathor, je les ais encore embêter ! Je m'excuse ! Pardon de toujours désobéir !
- Ce ne sont pas les Léviathor, Eva ! Ecoute, moi, maintenant ! Tu ne dois pas rester ici, c'est trop dangereux ! Va prendre un sac, mets-y quelques affaires utiles et cours le plus loin possible d'ici ! Nous ne pouvons rien te dire, pardonne-nous !
- Mais... je ne comprends pas... pourquoi... ?
- Le temps presse, Eva ! Vas-y vite !
Sans aucune idée de ce qui m'arrivait, je grimpais quatre à quatre les marches du manoir jusqu'à ma chambre, Malosse sur mes talons. J'ouvris mon sac à dos, y enfournais quelques habits, les mains tremblantes, puis le refermais d'un coup sec. En redescendant les marches, j'entendis de lourds martèlements contre notre porte d'entrée... comme si on essayait de la défoncer. Nils était en train de la barricader avec des tables, des chaises et tout ce qui lui tombait sous la main. J'étais complètement larguée.
- Mais enfin... est-ce que quelqu'un peut bien m'expliquer ce que...
BAM !
Quelqu'un avait brisé une fenêtre du rez-de-chaussée et quelques secondes plus tard, un petit objet rond y fut jeté. Il se mit à tourner sur lui-même en libérant un gaz blanc perle. Nils s'écroula. La peur au ventre, je sentis Malosse me tirer par le pantalon, mais je ne pouvais pas bouger... Papa et maman étaient dans la salle à manger... Malosse me donna un coup de croc dans le genou et je réagis enfin. Alors qu'on s'introduisait dans le manoir, je disparus en haut des marches, les jambes chancelantes. Je courus dans ma chambre et tournai la clé trois fois de suite. Le cœur battant à tout rompre, j'entendis des voix résonner dans les couloirs, puis une pensée me saisit : on me cherchait. J'imaginais déjà toutes les manières possibles pour sortir d'ici, lorsqu'on essaya d'ouvrir ma porte. Je m'en éloignais aussitôt dans un soubresaut.
- Celle-ci est verrouillée... Dit une voix.
- Détruit-la, on n'a pas tout notre temps !
Malosse se mit à grogner. C'est à cet instant que je compris réellement le sens du mot " pokémon ". Il pouvait me protéger... oui, il me protégerait de ces deux brigands et me permettrais me m'échapper du manoir. J'avais imaginé sortir par ma fenêtre mais qu'aurais-je put faire, coincée sur mon balcon à dix mètres du sol ?
- Malosse, fis-je, je veux que tu ne les laisse pas s'approcher de moi...
Mon pokémon démon me lança un regard entendu.
- Pas un centimètre... Ils ne me toucheront pas...
La porte céda. Deux hommes en habits noirs, sur lesquels étaient brodés TR, se tenaient dans le couloir. Ils portaient des masques qui ressemblaient fortement à des bas de soie.
- Eh, merde ! Gio ne nous avait pas dit qu'ils avaient un gosse. Ca va compliquer les choses.
- Oh, non ! Je ne crois pas que cela va compliquer beaucoup de choses... fit le deuxième homme avec un rire aussi gras que lui.
Il avança d'un pas dans ma chambre. Malosse fusa sur lui comme un rapace sur sa proie. Je n'eus pas le temps de voir l'action, mais j'entendis un cri de douleur et une pluie de sang me sauta au visage alors que je fuyais déjà vers la porte.
- Hey, là ! Ne bouge plus !
L'autre homme voulut m'arrêter, mais je lui envoyais mon coude dans l'estomac. Il tomba à genoux en poussant un grognement.
- Elle.. elle s'échappe !
Je ratais la dernière marche en marbre et m'étalais sur le parquet. Un goût salé se répandit dans ma bouche.
- ALERTE ! ON A UNE FUGITIVE !
D'un bond, je me relevais, le souffle saccadé. Il entrait si peu d'air dans mes poumons que j'aurais dû tomber dans les pommes. Je devais respirer, mais je ne pouvais pas.
Je courais les jambes raides, comme une marionnette. J'étais sans doute bizarre à regarder. Des pas précipités retentissaient derrière moi et j'entendais les grognements de Malosse. J'étais arrivée dans la salle à manger, là où j'avais laissé mes parents, mais ils n'étaient plus là...
A leur place, il y avait cinq ou six personnes affublées des mêmes vêtements noirs que les deux hommes du premier étage. Eux aussi portaient ces drôles de masques moulants.
- Qu'est-ce que tu fais ici, gamine ?!
Je fis volte-face.
- Reste ici ! Merde, attrapez-la !
Malosse sauta au visage du premier qui essaya de m'attraper le bras. Je courus aussitôt me réfugier entre deux armoires de la bibliothèque, le souffle court. Mes oreilles tintaient étrangement. J'avais la gorge sèche comme si je n'avais pas bu depuis des jours. Il y eut un grincement qui me fit sursauter.
- Eva ! Par ici !
C'était ma mère. Elle avait le front en sueur et un filet de sang coulait entre ses lunettes. Elle venait d'ouvrir l'une des armoires à côté desquelles je m'étais cachée. Après un regard en arrière, je la rejoignis dans son passage secret qu'elle prit bien soin de refermer.
- Maman, que se passe-t-il ? Qui sont ces gens ? Ils ont essayé de me...
- Ca n'a pas d'importances, Eva ! Il faut que tu partes d'ici le plus vite possible ! Où est Malosse ?
- Il...
Je sentis mon cœur faire un bond dans les environs de ma gorge.- Il est resté dans la salle à manger... Et où est papa ?Ma mère ne répondit pas mais elle perdit les quelques couleurs qui lui restaient au visage.
- Ecoute-moi bien, c'est très important, dès que tu seras partie d'ici, tu devras aller sur une île de l'archipel Orange, l'île Dame Blanche et y trouver le professeur Akira, Kaï Akira, tu te rappelleras ?
- Kaï Akira... oui, mais pourquoi ?
Ma mère décrocha son pendentif autour duquel pendait une clé d'argent. C'était un objet sacré pour elle et elle ne l'enlevait jamais de son cou.
- Prends ça avec toi, tu lui donneras ! Mais surtout ne la donne à personne d'autre qu'à lui ! Kaï Akira ! C'est très important !
Le passage secret débouchait dans une grotte près de la remise dans le jardin.
- Fais très attention, ils sont partout ! Sois très prudente, Eva, très très prudente ! Je... je vais dire à Malosse où tu es, il pourra te rejoindre.
Elle allait tourner les talons mais se ravisa et me prit sauvagement dans ses bras.
- N'aie pas peur, ça ira, tu m'entends ? Ca ira très bien...
- Maman... je ne comprends rien...
Ma mère relâcha son étreinte et s'éloigna d'un pas pressé en me lançant ces dernières phrases :
- L'île Dame Blanche et trouve le... professeur Akira ! Donne-lui la clé !
Elle disparut dans l'obscurité. De plus en plus égarée, je sortis de la grotte et aperçus le manoir d'une vingtaine de mètres. Où était papa ? et Nils ? Qu'allait faire maman ? Des lumières brillaient autour de notre maison qui était littéralement encerclée par ces personnes. Des pokémon grognaient, rugissaient, couinaient... J'étais mal barrée. Je devais me faufiler jusqu'à la sortie de mon parc truffée de gardes et de
pokémon sans me faire voir. Une idée me traversa soudainement l'esprit... je devais attirer leur attention. Je choisis de prendre la direction du lac. Une fois arrivée au bord de l'eau, je me mis à lancer des pierres dans l'eau.
- Montrez-vous ! Montrez-vous !
Une pierre heurta une chose dure, puis, se détachant de la noirceur de la nuit, un Léviathor se dressa de toute sa hauteur en poussant un rugissement. Les hommes l'avaient entendu. Bien décidée à semer la pagaille, je lançais une autre pierre sur le crâne du grand Léviathor qui n'aima pas cela du tout. Alors que les hommes en noirs débarquaient près du lac, apeurés à la vue du gigantesque titan, je me faufilais
derrière eux. Seulement, le Léviathor déclencha sa Draco-Rage et je sentis une vague de feu m'effleurer de peu. Malheureusement pour moi, je fus vite repérée.
- Empêchez-la de s'enfuir ! Cria une voix de femme.
La Draco-Rage m'avait littéralement paralysé. Je voulus ramper mais déjà des bras se refermaient sur moi comme des étaux.
- Ils n'étaient pas censés avoir un enfant ! Lança un homme en me secouant brutalement. D'où elle sort ?
- Je ne sais pas, répondit un autre homme. On en fait quoi ?
- Comment ça on en fait quoi ? On la ramène au QG, Gio décidera de ce qu'on devra faire d'elle !
- Mais... pourquoi on ne la met pas avec ses parents dans le manoir ?
- Arrête, Mike, ce ne sont peut-être pas ses parents... Si ça se trouve, c'est la fille du majordome.
- La fille du majordome ? Répéta la femme.
Sa voix était glaciale.
- Regarde son cou.
Je sentis des dizaines de yeux se poser sur le pendentif à la clé. Puis, un grognement sonore retentit et Malosse se rua sur un des hommes.
- Qu'est-ce que... ?
Sentant les étaux se relâcher, j'en profitais pour me dégager et prendre mes jambes à mon coup.
- Non ! Tu vas rester ici !
C'était la femme. Apparemment, Malosse avait suffisamment à faire avec tous les autres hommes. Je devais me défendre seule, à présent.

- Espèce de... !
Elle me griffa la jambe... Non, ce n'était pas elle... mais son Mangriff, un pokémon que je n'appréciais pas énormément et qui m'arracha un cri de douleur. J'étais blessée... Le Mangriff me donna un puissant coup de patte qui me fit rouler sur le flanc. La tête me tournait. Ma jambe me faisait atrocement mal. Il y avait de grosses marques sur ma peau... je les sentais au touché et j'étais prise de nausée en songeant que c'était une partie de moi... Où était Malosse ? Qu'est-ce que les hommes lui avaient fait ? Le sang mouillait toute ma main.
Mangriff voulut porter une nouvelle attaque. Cette fois, une chose étonnamment furtive chargea sur le pokémon mangouste. L'action fut si rapide qu'aucun œil humain n'aurait pu l'observer.- Mangriff, qu'est-ce tu fous ?!
Apparemment, la femme ne comprenait pas pourquoi son pokémon venait de rouler trois mètres plus loin. Je me retournais. Un homme venait d'apparaître près du vieux chêne de mon jardin. Il n'avait pas de masque... ni d'habits noir TR... mais je ne voyais pas à quoi il
ressemblait à cause de l'obscurité qui pesait trop sur mes yeux.- Bonsoir Kanna, quelle belle nuit, tu ne trouves pas ?
La femme se figea à côté de moi.
- T-toi ?! N-non... A... Alerte ! Venez ici !
Et moi ? Que devais-je faire ? Fuir ? Non... j'étais beaucoup trop curieuse de voir la suite des événements. Le mystérieux bonhomme s'avança d'un pas vers la prénommée Kanna mais avant qu'il n'ait pu faire un geste ou dire un mot, le manoir se consuma dans une explosion gigantesque. Le bruit fut si fort que j'eus l'impression d'être sourde. Je fus déséquilibrée par le choc et me mis à rouler sur
moi-même...
Papa... Maman ? Nils... ? Etaient-ils encore dans le manoir à cet instant-là ? Une phrase prononcée par l'un des hommes me revint soudainement en mémoire : "Mais... pourquoi on ne la met pas avec ses parents dans le manoir ? "
La femme avait profité de l'explosion pour s'échapper et je perçus à quelques mètres le vrombissement faible d'un moteur... Ils s'en allaient... les lâches... Les larmes se mirent à perler sur mes joues... Qu'allais-je devenir maintenant ? Sans foyer, sans argent, sans parents... Oh !
- Tu as eu beaucoup de chance...
Je reconnus la voix de l'homme dont le pokémon m'avait sauvé du Mangriff, mais je n'osais pas relever la tête.
- Toi aussi tu aurais pu te trouver à l'intérieur pendant l'explosion...
- Mais vous ne comprenez pas ? Lançais-je, le ton chevrotant. J'ai tout perdu ! Il ne me reste plus rien ! J'ai... ma vie est perdue... je suis moi-même perdue... je n'ai plus rien... qui me reste...
- Tiens, ce Malosse n'est donc pas à toi ? Dit-il.
Je me retournais et aperçut mon pokémon chien me bondir dessus. Lui non plus n'était pas sortit indemne de son combat. Il avait une blessure au crâne et boitait un peu à la patte gauche.
- On dirait qu'il s'est fait une élongation, fit l'homme.
Je le regardais pour la première fois. Il avait l'air de n'avoir pas plus de vingt-cinq ans. Les cheveux ébouriffés, les yeux rieurs, le teint mate... seule une large cicatrice venait comme qui dirait " gâcher " son visage en forme de cœur. Une cicatrice bien gonflée et d'une couleur pâle. Pâle... le teint qu'avait ma mère avant de mourir... Je m'essuyais les yeux avec ma main pleine de sang.- Dis donc, tu t'es sacrément blessée, dit-il d'un ton presque amusé.
- Qu'est-ce que vous me voulez ? Répliquais-je. Vous débarquez ici pour quoi au fait ? Venir vous moquez de moi parce que je viens de perdre tout ce que j'avais ? Y compris mes parents...
L'homme marqua une pause, comme s'il réfléchissait.
- Tu as toujours ton pendentif.
- Ouais... c'est ça, j'ai toujours mon pen...
Le souvenir fugitif de ma mère me glissant sa clé autour de mon cou me travers l'esprit.
- Attendez…... Il faut que j'aille sur l'île Dame Blanche dans l'Archipel Orange ! Oui, je dois trouver le professeur Akira ! Tout de suite ! Vous devez m'emmener !L'homme ricana.
- Je veux bien, jeune fougueuse, mais il sera inutile de chercher le professeur.
- Non... vous ne comprenez pas... je dois voir le professeur Akira !
- Je te répète que c'est inutile d'aller le chercher, car tu viens tout juste de le trouver.
L'homme me tendit une main.
- Enchanté, je suis Kaï Akira, et toi, je suppose que tu es Evaline.