Pourquoi Survivre ?
C'était un jour de pluie. Les gouttes d'eaux tombaient sur tout mon corps. J'en frisonnais. J'avais froid ; mais mon dresseur n'en avait strictement rien à faire. Pour lui, tant que son Apitrini lui apportait du miel tous les jours pour ses autres pokémon, cela lui convenait. Il me remettait tout de suite après dans ma pokéball, sans me demander si j'en voulais un peu. Il arrivait qu'une fois j'avais tenté d'en prendre un morceau du miel que j'avais produit mais mon dresseur l'avait apprit grâce à son Mentali qui contrairement à moi était très proche de notre dresseur et lui avait sûrement communiqué l'information par transmission de pensée. J'avais compté en tout plus de cent deux coups de fouet, bien qu'il me semble en avoir reçu davantage ; même un pokémon ne m'avait pas fait souffrir autant qu'il avait fait. J'en souffrais énormément : mon corps saignait quand je ressortais de ma pokéball, ou alors j'avais des marques de cinq centimètres sur mon corps. J'en souffrais particulièrement de l'intérieur : c'était mon dresseur, mon premier et je savais que j'allais passer le restant de ma vie en sa compagnie pour l'aider dans sa quête, pour devenir au final le dresseur qu'il avait toujours voulu être. Mais il n'en avait rien à faire de moi.
Tout était merveilleux au tout début de sa carrière de dresseur. J'étais son premier pokémon. Il était très fier de m'avoir comme pokémon : contre les pokémon insectes, j'étais très fort ! Jusqu'au jour où je m'étais mis à utiliser le Doux Parfum pour rafraîchir mon maître : un Evoli s'était approché. J'avais clairement entendu que c'était son pokémon préféré, surtout une fois évolué en Mentali. Etrangement, cela m'avait picotté le coeur et je ressentais énormément de peine. Après ma capture, il m'avait toujours dit que j'étais et que j'allais rester son pokémon favori. Mais à partir du jour où Evoli avait apparu, ma vie avait soudainement basculé dans le froid, dans la solitude. Je ne savais plus clairement ce que je faisais encore avec ce dresseur. Je ne me sentais plus assez pokémon pour me dire que je servais encore comme tel. Qu'est-ce que je pouvais lui apporter de plus que je ne lui donnais déjà ?
Le pire était le jour où il avait apprit que les Apitrini mâles ne pouvaient évoluer. Il avait tout de suite chercher à savoir si j'étais un mâle ou une femelle en m'emmenant chez l'infirmière Joëlle. Je m'étais dit que cela allait être la fin de la relation entre mon dresseur et moi dès qu'il aura appris que je n'étais qu'un mâle qui ne servait à rien à part lancer un doux parfum pour attirer les pokémon et lancer une tornade qui n'avait aucune efficacité face aux pokémon autres que les insectes. En l'apprenant, il avait baissé la tête. Il l'avait tourné vers moi. Il m'avait caressé le dessus de ma première tête. Il m'avait dit que cela n'importait pas parce que j'étais et que j'allais rester son pokémon priviliégié. Ceci s'était passé avant qu'Evoli n'entrait dans notre vie. Depuis qu'il s'y était intégré et que mon dresseur savait que je n'allais jamais évolué, il ne s'était préocuppé que de son Evoli. A cet époque, il n'avait encore que huit ans et ne savait pas capturer de pokémon (bien que plus tard, il avait réussi à attraper un Laporeille et un Teddiursa).
Je ne lui étais plus très important depuis qu'il avait pris dix ans : on lui avait offert un Ponyta. Il en prenait également soin car un Ponyta bien élevé était montable. Plus le temps passait, moins je sortais de la pokéball. Ou alors, je servais comme production de miel pour tout le monde. A l'origine, j'étais le seul aimé. Depuis, l'amour de mon dresseur s'était propagé. J'avais l'impression que je ne comptais vraiment plus pour lui. Pourquoi me gardait-il encore avec lui s'il ne m'aimait plus ? Je m'étais dit qu'il devait encore m'apprécier et qu'il avait quand même besoin d'un ami comme moi. De plus, j'étais son premier pokémon... il ne pouvait pas me jeter comme cela du jour au lendemain, non ? Du moins, c'était ce que j'espérais. J'adorais mon dresseur, il était tout pour moi. Il ne devait que moins m'apprécier. Après tout, il avait d'autres pokémon à s'occuper... C'était sûrement normal qu'il n'ait pu adorer tous ses pokémon en même temps... et j'avais longtemps convaincu ma conscience de cela.
Ce même jour de pluie, là où j'étais hors de ma pokéball, là où j'avais froid, je me demandais ce que je faisais encore dans les alentours. J'étais à plus de dix mètres de mon dresseur alors que tous les autres pokémon étaient près de lui sous un abri assez grand pour être au sec. Moi qui étais un pokémon tout petit n'avait même pas ma place là bas. Mon dresseur disait que j'allais prendre trop de place et qu'on allait se tasser pour rien et qu'il allait s'énerver si jamais il ne pouvait plus respirer. Il m'avait ensuite expliqué qu'il ne pouvait pas non plus me mettre dans la pokéball car la pokéball était au fond de l'abri et qu'il ne pouvait pas l'atteindre. Je m'étais dit que les autres pokémon auraient pu m'aider mais ils ne bougeaient pas. Ils me détournaient du regard. Ils n'étaient jamais vraiment désagréables avec moi. Mais depuis un moment, ils étaient froids et insociables vis-à-vis de moi. Je ne savais plus quoi penser de mon état actuel : j'étais sous la pluie, j'avais froid, personne ne venait m'aider... même pas mon dresseur ; il ne devait même pas se demander si j'allais bien ou pas. Mais j'étais tout de même heureux de le voir à l'abri, au chaud avec les autres... au moins il était heureux, et c'était ce qui comptait le plus pour moi. Je ne désirais rien d'autre au monde ; je me sentais un peu bête de ne penser qu'à mon dresseur mais c'était plus fort que moi. C'était sûrement parce que j'étais un pokémon qu'on pouvait s'attacher autant à son dresseur. Il m'avait toujours complimenté... et voilà qu'il ne m'adressait plus la parole. Je pensais pouvoir me contenter de le regarder, de le voir rire mais je m'étais tout simplement trompé.
Un jour pendant un combat, de deux contre deux, j'étais sorti de la pokéball sans qu'il m'ait appeler. Je ne voulais plus rester invisible, cloîtrer dans mon coin. Je ne supportais plus son ignorance et je voulais lui prouver que je pouvais être fort, aussi fort qu'un Lance-Flamme de Ponyta. Mon dresseur était furieux de mon apparition. C'était, d'après ce que j'avais entendu, un combat important. J'avais donc saisi l'occasion pour montrer à mon « petit papa » que je ne servais pas qu'à apporter le miel quand il m'obligeait à le faire. Mon équipier était Mentali. Je voyais nettement dans son regard qu'il n'avait pas confiance en moi pour réussir à vaincres nos ennemis Nosferalto et Cacnéa. Mais son opinion m'importait peu puisque ce n'était pas celui de mon maître ! Je me contentais juste d'attendre le signal d'attaquer pour foncer droit vers l'ennemi. Cacnéa me semblait plus facile à abattre stratégiquement je me suis donc dirigé vers ce pokémon qui n'était doublement pas efficace contre moi ! Je me sentais fort d'un coup ! Mentali avait été ordonné à attaquer en premier. J'attendais alors l'ordre prochain. Cacnéa allait me lancer une charge. J'allais l'éviter sans problème lorsque mon dresseur ordonna Mentali de le contrôler avec Choc Mental et l'avait arrêté net dans son élan. J'avais saisi l'occasion pour lancer une Tornade même si Matthieu ne me l'avait pas ordonné. En un coup, ce Cacnéa était à terre ! J'étais fier. Je m'étais retourné vers mon petit papa... mais il ne m'avait jeté aucun regard : il était fixé sur Mentali et Nosferalto. Pour attirer son attention, je me dirigeais vers les deux pokémon encore apte à se battre. Matthieu m'ordonna d'un coup de ne pas intervenir, que mon combat n'allait pas continuer, que mon combat n'aurait même pas dû avoir lieu, que mon apparition avait été un gêne ! Figé, j'étais complétement figé.
Après le combat qui n'avait fait qu'empirer les circonstances et la relation entre Matthieu et moi, je ne me disais plus à quoi je pouvais encore servir près d'un dresseur qui ne voulait plus de moi, non ; je me disais simplement que c'est l'heure pour moi de quitter cet endroit et de mourir. Trouver un autre dresseur me semblait inutile : quel dresseur voudrait d'un pokémon faible qui n'allait avoir aucune chance d'évoluer pour être plus fort ? Je ne comprenais pas moi-même l'utilité d'un Apitrini mâle dans cette vie à part reproduire. Tout le monde trouvait que les Magicarpe était à plaindre parce qu'ils ne savaient que rebondir sur le sol... mais au moins ils étaient fort une fois évolué ! Je n'étais comparable à aucun pokémon. J'étais persuadé que mon dresseur pensait vraiment ce qu'il disait autrefois... Et à cet instant même, je le voyais en train de dorlotter son Laporeille... comme quand il me le faisait autrefois.
Un jour de beau temps. C'était assez rare en cette saison. Les feuilles sur les arbres tombaient et mourraient. Je m'étais dit que si je pouvais aussi choisir une saison pour mourir, ç'aurait été simple : j'aurais choisi cette saison d'automne et ma mort aurait été proche. Le problème dans ma tête, c'était que je n'arrivais toujours pas à me dire qu'il ne me considérait plus comme un ami bien qu'il me disait constamment « Du miel, du miel » ou encore « Va-t-en Apitrini (alors que tous les autres pokémon avaient des surnoms ou des diminutifs), va chercher du miel, j'ai envie de surcrerie ! ». J'étais devenu une sorte d'esclave qui servait une personne chère à mon coeur. Mais c'était bête de ma part de vouloir mourir alors que la personne que j'aimais le plus au monde était à mes côtés. Bien que je n'étais pas traité comme un pokémon qui était adoré par son dresseur, j'étais malgré tout près de lui et je ne devrais en être que satisfait ! Mais je n'arrivais vraiment plus à supporter l'ignorance qu'il me portait. Je l'avais cependant réalisé que très tard. Ce jour était spécial.
Un jour de printemps, Matthieu s'était préparé à partir jouer avec d'autres copains dans une cabane qu'il considérait comme son château fort. A l'époque de ses huit ans, j'étais le gardien de cette forteresse avec d'autres pokémon volants de ses amis qui eux aussi m'appréciaient énormément : ma Tornade dépassait la force des Roucool qu'ils avaient. Tout le monde enviait Matthieu de m'avoir comme pokémon de base. J'étais honoré ! Mon petit papa me chérissait plus que tous ces autres jouets ! Il avait pourtant avoué un jour que les pokémon n'étaient pas du tout ce qu'il préférait mais qu'avec mon arrivé, il était le petit garçon le plus heureux au monde. Parfois, il lui arrivait de me faire sortir de la pokéball pour me parler des petits problèmes chagrineux qu'il n'osait dire qu'à moi seul. Je le comprenais sans pouvoir lui répondre. Il était alors toujours un peu déçu de ne se confier qu'à moi mais heureux de savoir que je n'allais pas pouvoir le répéter à d'autres personnes. Une fois, il parlait d'avenir, de son futur, s'il désirait être un grand dresseur ou plutôt devenir un grand pilote d'avion comme son papa. Après une demi-heure de réflexion, il avait décidé de devenir le plus grand maître pokémon. La cause de ce choix ? Il avait dit que c'était moi en me prenant dans ses bras ; que sans un ami comme moi, il n'aurait jamais choisi un autre chemin que le grand pilote d'avion. Avoir réussi à changer l'avis de Matthieu était un fait qui me semblait impossible... et pourtant, je l'avais convaincu sans avoir eu besoin d'agir. Quand je pense qu'à cause d'autres pokémon je m'étais fait rejeté... De toute façon, il ne m'aurait pas utilisé davantage : ce n'était pas avec moi qu'il allait avoir un badge !
Ce jour très spécial était en automne. Matthieu était arrivé face à ce dernier mais n'y était pas rentré. Il était également avec ses autres amis comme autrefois. Pourtant, je ne me rappelais pas qu'on venait dans cette cabane en automne... J'étais à ses côtés et bizarrement j'étais son seul pokémon. Ses autres amis n'avaient également qu'un pokémon avec eux : un Roucoups, un Abo, un Wattouat et un Simularbre. J'avais d'un coup ressenti une immense joie comme celle d'autrefois quand Matthieu m'emmenait avec lui dans ce même lieu. Je m'étais dit qu'il m'apprécierait finalement comme avant. La règle du jeu était très simple : nos dresseurs dans la cabane, les pokémon à l'extérieur et à chaque fois qu'on voyait un pokémon sauvage passait, il fallait l'attaquer, sauf quand ils pouvaient apparaître en essaim. Cette fois-ci, les consignes étaient modifiées : nous, les pokémon étaient à l'intérieur de la cabane et nous avions eu l'ordre de fermer nos yeux et de ne les rouvrir que lorsque nos dresseurs nous l'auront demandé. En attendant, nos compagnons humains nous avait informé qu'ils allaient rammener des baies pour le jeu suivant. Tout heureux, j'attendais avec les autres. Je m'étais ressenti utile, admiré et aimé à nouveau. Ce n'était donc qu'une petite passe de la part de mon dresseur : il ne m'avait vraiment pas laisser de côté, seulement, il ne pouvait pas consacrer tout son temps pour moi alors qu'il avait d'autres pokémon ; C'aurait été égoïste de sa part ! A présent me voilà rassurer du danger que j'appréhendais. Toujours mes yeux fermés, j'attendais impatiemment de connaître le prochain jeu que mon dresseur allait préparer. Le temps ne passait pas vite mais je ne me plaignais pas trop : c'était sûrement mon envie de le revoir tout joyeux qui devait précipiter mes yeux à s'ouvrir. Il faisait à présent, moins chaud, la lumière commençait à être plus faible ..., qu'est-ce qui se ... ?
En ouvrant mes yeux, je m'étais aperçu que le soleil allait bientôt se coucher ! Impossible : où était Matthieu et ses amis ? Des questions soudaines refaisaient surface ! Je ne savais plus quoi penser ! M'a-t-il oublié ? Les baies étaient-ils si dur à trouver ? Ils s'étaient perdus ? Ils s'étaient fait grondés et étaient rentrés chez eux sans avoir pu venir nous chercher ? Non, non ! Je ne pouvais plus penser que Matthieu ne m'aimait plus ! Après tout, on était revenu à la cabane, non ? Je m'étais donc tourné vers les autres pokémon et leur disait qu'il allait être tard ! Tout le monde rouvrit les yeux presque en même temps avec le même air d'étonnement et de peur. Ils s'agitaient violemment et avaient quitté d'un coup la cabane, me laissant seul dans ce ... château fort. « Vous n'attendez pas le retour de vos dresseurs ! » Leur demandais-je.
Et l'un deux avait tout simplement répondu que ce n'était encore qu'un coup monté pour les abandonner et que leurs dresseurs avaient déjà pratiqué cet abandon à plusieurs reprises ! Et là, j'avais tout de suite compris que Matthieu n'avait tout compte fait pas changer depuis l'arrivé d'Evoli : j'étais resté le même mal-aimé du groupe que mon dresseur ne voulait plus et qu'au lieu de me dire clairement qu'il ne voulait plus de moi, il m'avait abandonné. D'un coup, je me disais que peut-être lui apporter du miel tous les jours n'était pas si mal en fin de compte. Me plaindre sur le coup, et voir où j'en étais à ce moment même, la différence me paraissait énorme. Esclave mais près de mon dresseur ou libre et que du malheur ? Je ne connaissais personne d'autre que Matthieu. C'était ma seule famille (j'avais été arraché par des humains étant bébé). Que pouvais-je faire à présent ? Retourner chez Matthieu ? Allait-il mal le prendre ? Qu'allait dire sa maman si elle me voyait par la fenêtre ? Mais oui ! Elle serait venue me chercher ! Mais ... était-ce le désir de Matthieu ? Mon retour allait-il être désiré ? Ou devais-je plutôt le laisser tranquille ? Non, non ! J'étais son esclave, je voulais absolument me convaincre que j'allais le rester toute ma vie. Au moins, je n'aurais pas à avoir le quitter. Mais peut-être qu'au bout du compte, il m'avait laissé ainsi pour que cela fût moins dur pour lui de me quitter ? Pendant un quart d'heure, j'essayais désespérément de trouver une raison qui pouvait me retenir dans cette vie d'Apitrini. Aucune, mis à part le fait de pouvoir apporter continuellement du miel à mon dresseur. Cela m'attristait énormément de me dire que ma seule raison de vivre et d'apporter du miel à une personne qui n'en avait plus à rien faire de moi. J'avais donc décidé de rester loin de mon dresseur et m'effacer de sa vie, m'effacer de la vie.
Des coups de fusils ? Parfait : il allait m'aider. Le fait de savoir que j'allais bientôt mourir, m'avait bizarrement fait sourire. Nerveux ou joyeux ? Je n'en avais aucune idée. Je me dirigeais donc vers cette personne armée. Avant de plonger dans la mort, je m'étais caché derrière un buisson pour avoir un aperçu de ce qui m'attendait. Les mouvements de ce chasseur étaient extrêmement rapides : A peine avoir détourné la tête vers l'endroit où la balle avait atteint sa cible que le pokémon volant fût sur l'herbe qui rougissait avec le sang qui coulait de la tête du pokémon. Je m'étais dit que je n'allait sûrement pas souffrir vu la vitesse et la précision de ce dresseur. Je fis alors remuer quelques branches pour qu'il ait pu remarquer ma présence. Je m'étais dit que m'envoler n'aurait été qu'une perte de temps. Je restais donc derrière le buisson attendant qu'il ait envoyé une balle sur l'une de mes trois têtes. « Montre-toi plutôt ! Je n'aime pas les pokémon qui me défient derrière un buisson. Je préfére largement te battre face à face ! Quoi ! S'exclama-t-il. Un Apitrini qui me lance un déf.. ha ha ha ha, tu crois vraiment que tu peux me pertuber avec ta force ridicule ? »
Il ria de plus belle. Pour le provoquer je lui lança une Tornade. Il comprit alors que j'étais sérieux, que j'attendais un affrontement. Il ressortit son fusil qu'il venait de nettoyer avec un chiffon et le braqua dans ma direction. Il me fit signe de donner le départ. J'exécuta donc une nouvelle Tornade vers lui. Il l'esquiva en roulant sur le côté et tendit son arme à feu. Un bruit retentit de son fusil. Je senti la douleur en moi pendant à peine trois seconds. C'était finalement ma fin... « Alors ? Pourquoi t'étais-tu précipité vers la mort ? » Me demanda une voix inconnue.
- Je... je suis mort là ? Lui demandai-je.
- Oui ! Je suis Fantominus. Je m'occupe de ce secteur et je t'ai bien vu foncer droit vers le suicide. Mal vécu c'est ça ? »
Je ne disais rien, je ne voulais pas avouer que mon dresseur était quelqu'un qui ne m'aimait pas. « Même si tu ne parles pas, je sais ce qui s'est passé.
- Mais comment ça se fait que je suis toujours là ?
- Ton âme est bloqué sur terre ! M'expliqua-t-il. Il y a une vérité que tu dois apprendre pour pouvoir quitter ce monde !
- Tu m'emmènes où ? Lui demandai-je après m'avoir emporter dans une direction familière.
- Vers ton ancien dresseur. Pour que t'apprennes la vérité !
- Mais je la connais déjà la vérité ! Matthieu ne m'aime plus ! Lui confirmai-je.
- Ton coeur n'est pourtant pas convaincu ! Alors viens ! »
Arrivé dans la chambre de Matthieu, Fantominus me demanda d'écouter ce que mon dresseur allait dire sur moi. Comment Fantominus savait que Matthieu allait parler de moi. Peu importe, la vérité allait bientôt apparaître. « Tu rigoles ? C'est la chose la plus drôle que je n'avais jamais fait !
- Tu crois qu'il est mort ton Apitrini ?
- Pff, tant mieux ! Comme ça, il ne viendra pas frapper à la porte pour supplier papa et maman de lui ouvrir. »
En apprenant cette franchise, mon coeur fut complétement brisé ! Je ne comptais vraiment plus pour lui alors ? « Allez ! Remets-toi Apitrini ! M'adressa Fantominus. Ce dresseur n'étais pas le bon, tu ne pouvais pas le savoir ! Si tu veux, je peux lui jouer un tour pour te venger !
- Non, c'est lui qui a raison : un mâle Apitrini ne sert à rien. Je n'ai pas à lui en vouloir de ne plus m'apprécier. »
Une lueur jaune m'entoura et Fantominus m'annonça que je pouvais définitivement quitter la terre pour de bon. Avant d'atteindre le ciel, j'ai versé bizarrement des larmes d'adieu... à une personne qui ne m'aimait plus.