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- Ulicia, réveille - toi ! C'est moi, Camélia !
J'ouvrais à peine les yeux et me rendormais aussitôt. J'entendais vaguement Camélia qui appelait quelqu'un. Ma tête lourde devenait plus légère au fur et à mesure que le docteur me secouait et j'essayais de comprendre ce qu'il disait, car les mots qu'il sortait de sa bouche me paraissaient étranges... pourtant ils m'étaient parfaitement familiers... Je connaissais très bien le son qui sortait de sa bouche, ce nom, Ulicia.. il me rappelait quelque chose.
Puis j'eus l'illumination du siècle, Ulicia, c'est moi ! Je me levai d'un coup en cognant la tête du docteur.
- Ulicia... tu... *aie* ... tu es réveillée ?
- Je crois... qu'est - ce qui c'est passé ? Pourquoi je dormais ?
Camélia pâlit.
- Euh... et bien... en fait, toute la poudre dodo que tu avais endurée dans la première partie du tunnel à du faire son effet quand tu mangeais.
- Vous... vous croyez ?
- Et bien, comme tu es en pleine forme, pourquoi ne terminerions nous pas le tunnel ?
- Oui !
Le docteur avait oublié tous ses airs soucieux et étrange. J'étais heureuse de savoir qu'il était redevenu comme avant. J'entrai joyeusement dans le souterrain, et remarqua, à mon grand étonnement, que l'air paraissait pur, et que les toiles d'araignées avaient disparu. Il ne restait que les fissures sur les parois et un éboulement qui se trouvait à quelques mètres de l'entrée.
- Camélia, vous avez vu ? C'est tout propre... ou presque !
- Effectivement, c'est sympa, nous parcourrons cette partie plus rapidement.
En une heure, nous avions déjà traversé la moitié du chemin. Aucun pokemon ne nous avait barré la route. Depuis quelque temps, Camélia et moi observions le mur du souterrain. Il y avait des tags et des graffitis et certain étaient intéressants. Plusieurs fois, le mot KERA avait été
mentionné. Il y avait des lettres qui disaient « faites attention » ou encore « vous vous trouvez au-dessus d'un cimetière » et pour finir, des
gribouillis disant « à bas KERA » et certains « A bas les pokemons ». Il y avait beaucoup d'autres insultes, toutes se contredisant et se provocant.
L'ambiance me donnait presque l'envie de repartir en arrière. J'essayais de me dire que tous ses dessins servaient à dégoûter les gens et à leur donner ce type de pensée. Malgré cette réflexion, je ne me sentais pas en sécurité. Je me rapprochais du docteur et sorti une de mes univerball au hasard. Ce fut celle de Dardargnan.
Cela me rappela que je n'avais jamais sorti de leur ball mes deux récentes captures. Je pris alors Papilusion en plus et appela les deux monstres. Les deux insectes apparurent sur le sol abîmé et se retournèrent. Je m'arrêtai, de peur que ceux ci soient rancuniers, et le docteur, amusé, fit de même. Mais ils me montrèrent du respect, et je les saluais à mon tour, heureuse que ceux ci ne soient pas dans l'idée de se venger.
Nous continuâmes tous les quatre le voyage dans le tunnel, me sentant plus rassurée avec mes deux compagnons. Soudain, un message attira mon attention... il était marqué sur la paroi :
« Pour mes deux filles que j'aime, je souhaite rentrer le plus rapidement.»
Je reconnu cette écriture, c'était celle de maman. Le docteur, me voyant arrêtée devant le mur, s'approcha et observa le message. Il se retourna rapidement, montrant un air indifférent, mais je remarquais tout de suite qu'il avait l'air perturbé ; ses mains tremblaient. Je le regardais encore, et le fait qu'il cachait quelque chose m'énerva.
- Docteur ! Arrêtez ceci ! Je suis sûre que vous cacher encore quelque chose... c'est énervant à la longue... vous ne me dites rien !
- Je sais... mais... je ne peux pas te le dire.
- Mais pourquoi ! Vous ne savez pas comme c'est ennuyeux de voir quelqu'un qui devient bizarre n'importe quand ! racontez moi, je suis sûre que ça vous fera du bien.
- Je... je veux pas.
Agacée, je tournai la tête et ne dit plus un mot. Pendant quelque temps il n'eut plus un bruit, et nous continuâmes de marcher sans nous parler et nous regarder. On n'entendait plus que le bruit des ailes de Papilusion et dardargnan.
- Je... je ne voulais pas te raconter ceci mais... ta mère... avait...
Je réagissais d'un coup, heureuse que le docteur commença à parler et il baissa la sienne en me voyant.
- Ta mère avait... un autre... enfant.
- Pardon ?
- Tu avais une grande sorur. Mais tu l'as oubliée... car...
- J'ai eu une sorur ? Ou est - elle maintenant ?
- Elle est... morte.
- C'est pas vrai ! Et je ne m'en souviens pas ?!
- Quand tu avais dix ans, tu jouais sous une étagère et un gros livre t'es tombé sur ta tête. Depuis, tu oublied pas mal de choses.
- Mais comment pouvez - vous savoir tout cela ? Qui vous a raconté ce qui c'est passé ?
Le médecin blond hésita, puis se forçant à parler calmement, répliqua.
- Il fallait bien que l'on t'amène chez le docteur ! Et c'est tombé sur moi.
J'avais du mal à croire Camélia. Il me mentait, j'en étais sure. Pas à propos de ma soeur, mais il me cachait quelque chose, j'étais certaine. Je ne voulais pas lui faire de la peine en l'obligeant à me révéler son secret, alors j'essayais de le lui faire dire inconsciemment.
- Que savez vous à propos de ma défunte soeur ? Elle aimait les pokemons ?
- Énormément. Elle en avait beaucoup. Malgré l'amour qu'elle leur portait, elle les utilisait tout de même pour des expérimentation. Elle était aussi douée que toi pour l'informatique.
- Expérimentations... et que sont ils devenus, ses pokemons, après sa mort ?
- Ils ont disparut en même temps qu'elle. Toutes les pokeballs étaient vides. J'ai fait des recherches sur ce phénomène, mais je n'ai rien pu
déceler. Mais je laisse à croire que Lucia - le nom de ta soeur - avait du mettre de sa vie en ses pokemons. Cela expliquerai le fait qu'ils soient mort en même temps qu'elle. Je pense que l'organisation KERA utilise ta mère pour se même type de recherches.
- Pourquoi ? Pourquoi maman ? Elle n'est pas douée en informatique pourtant !
- L'organisation pensait peut-être que c'était ta mère qui était douée, et non ta soeur... je me souviens qu'un jour, elle est partie de chez elle, te laissant à la maison en me demandant de te garder, et elle n'était revenue qu'un mois après, alors que tout le monde pensait qu'elle avait disparu.
- Qu'avait - elle dit, ce jour là ?
- Elle tremblait, quand elle est rentrée, elle s'est écroulée sur son lit... j'ai essayé de lui parler, et elle m'a dit qu'elle n'avait le droit de ne rien dire... le lendemain, elle est partie. Elle m'a offert le bandeau noir, me suppliant de ne jamais venir la chercher... mais Lucia ne pensait pas comme moi. Plus tard, elle arracha ce ruban noir des mes cheveux, et partit avec moi pour aller trouver sa mère. Mais.. ici.au même endroit où nous sommes... une araignée géante a volé la vie de ta soeur. J'ai eu le temps de m'échapper grâce à son intervention. Rentré chez moi, j'ai rattaché le ruban à mes cheveux, lâchement. Mais je me suis mis à chercher un moyen de vaincre le géant pokemon.
- Et... le moyen... de vaincre cette bête, vous l'avez trouvé ?
- Oui.
Il sorti de sa poche la Masterball, et l'observa encore. Il la tenait fermement dans sa main. Puis il esquissa un sourire. Je regardais étonnée
cette Masterball. C'était la première fois que j'en voyais une ! Cette redoutable balle qui attrape les pokemons d'un seul coup, je pouvais enfin la contempler de près !
- Donc... il faut que je retrouve ma mère.
- Nous allons retrouver Vélicia !
- Au fait, docteur... comment savez - vous tout cela à mon sujet et celui de ma famille ?
- Parce que... euh... et puis rien du tout ! Laisse moi tranquille avec tes questions ! De plus, la fin du tunnel est droit devant nous. Papilusion et dardargnan s'impatientent !
- Je vois.
Je rigolais, ce qui énerva Camélia. Je couru droit devant moi, et sortit comme une bombe du souterrain. En face se trouvait une merveilleuse ville... Acajou !
Je contemplais le paysage... les maisons de bois et la mer à coté qui reflétait le soleil donnaient un air de gaieté. Tout paraissait parfaitement parfait.
Mais un détail m'échappa.
Il n'y avait personne dans les rues.
Les rues étaient désertes.
Le village ne montrait aucun signe de vie.