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Civilisation Extraterrestre de ThousandFunny



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» Auteur : ThousandFunny - Voir le profil
» Créé le 30/03/2025 à 11:53
» Dernière mise à jour le 30/03/2025 à 11:53

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Mythologie   Science fiction

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Chapitre 5 : Un combat perdu d'avance
Je ne pensais pas accepter. Mathis a le droit de choisir son équipe. Je comptais décliner poliment quand Arthur m’interrompit.

— Il relève le défi. Je m’inclus même dans le pari, bande de débiles.

— Mais…pourtant, tu voulais pas combattre avec elle. Tu es au courant que mes chances de perdre sont très élevées ?

— Ta gueule ! T’as intérêt à gagner parce que tout ce que je veux, c’est l’écraser en compétition officielle. Je veux pas me retrouver dans la même équipe que cette connasse !

Le fille s’éclipsa, un sourire satisfait sur les lèvres.

Quelques minutes passèrent sans que je m’en rende compte. Je commençais à suer à grosses gouttes et à stresser. Face à des Pokémons feu largement plus forts que moi, je n’ai aucune chance. Moi qui pensais passer une année tranquille au cours de laquelle j’aurais pu me spécialiser dans les combats… Je vais perdre mes amis avant même que le championnat commence. Je ne sais même pas si j’aurai le courage de participer avec des gens que je ne connais pas bien.

Le directeur ressortit du bâtiment et annonça que nous allions nous diriger vers le “Stadium”, là où nous nous entraîneront et livrerons nos combats officiels.

— C’est de loin l’infrastructure la plus impressionnante du campus, ajouta-t-il.

Et en effet, le Stadium était gigantesque. Il ressemblait fortement à un stade de football ou de rugby, sauf que les gradins étaient beaucoup plus élevés et que le terrain ressemblait à un paysage sylvestre avec de nombreux arbres et de rochers couverts de mousse.

La foule de jeunes gens se dirigea en direction de l’entrée “spectateurs”. Soudain, alors que nous suivions le groupe, un professeur nous interpella, Mathis et moi, et nous imposa de le suivre.

Nous nous dirigeâmes vers l’entrée “staff”. Le professeur nous intima de continuer jusqu’au dernier étage et repartit vers les autres élèves. Mathis me jeta un air interrogateur auquel je ne pus pas répondre puisque je n’étais pas plus avancé que lui.

Au dernier étage, le directeur ainsi que la fille autoritaire de tout à l’heure nous attendaient d’un air un peu trop complices à mon goût. Durant les dix minutes qui suivirent, nul n’échangea un mot. Une fois que tous les élèves furent installés dans les tribunes, le directeur nous demanda de le suivre sur la terrasse et commença à parler dans un micro relié aux hauts-parleurs du stade :

— Chers élèves, dans le but d’inaugurer le Stadium, une élève et moi-même avons décidé de faire combattre des élèves sur le terrain.

La masse d’élèves postés dans les tribunes commença à applaudir.

— Mais commençons par le commencement. Ici, dans le Stadium, vous combattrez avec du matériel dernier cri. Les élèves et les Pokémons seront constamment en communication à l’aide de micros et d’oreillettes. C’est le matériel le plus important pour les pacificateurs ! Un pacificateur doit toujours rester en communication avec son équipe ; que ce soient ses Pokémons ou son équipe d’assistance. Vous, chers combattants, vous serez en communication avec un membre de la filière assistance qui sera posté dans la salle d’assistance du Stadium. Il pourront donc discuter de stratégie ou tout ce que vous voulez. J’aimerais maintenant vous présenter le combat du jour. Celui-ci opposera Louna et son fameux Pyrobut de niveau 82, classé comme le meilleur Pokémon de votre promotion ainsi que les deux garçons à mes côtés : Thomas, le premier combattant de l'histoire et son ami Mathis. Bien entendu, comme le Pyrobut de la demoiselle est très puissant, ceci sera un combat de raid à quatre contre un pour que ce soit plus équitable. J'attends à ce que les combattants coopèrent main dans la main, en parfaite harmonie avec leurs Pokémons. Et c'est à cette seule condition que le combat sera réussi.

— Vous n'avez aucune chance malgré tout, chuchota-t-elle avec un air satisfait.

— Pour pimenter le tout, reprit le directeur, Mademoiselle Louna a eu la merveilleuse idée de faire en sorte que le gagnant puisse choisir deux élèves pour les intégrer dans son équipe du championnat. J'invite à présent les combattants à passer par les vestiaires.

Son idée fut accueillie par un brouhaha général en provenance des gradins. Tandis que certains trouvaient l'idée géniale et s'attendaient à un combat d'exception, la plupart protestaient en disant que des élèves plus faibles auraient dû être choisis pour qu'ils puissent choisir des camarades qui les feraient progresser.

Moi, par contre, j'étais abasourdi. Comment ce pari a-t-il pu prendre effet si vite ? Nous allons être humiliés sous les regards de tout le monde et Mathis et moi serons inévitablement séparés.

Louna prit son kit de communication et descendit en direction des vestiaires sans même nous adresser un regard.

Je me pris la tête dans les mains.

— Mais… Monsieur… Et le discours ? lui demandais-je.

Le directeur me sourit.

— Cette idée est bien mieux, tu ne crois. Allez, prenez vos kits et donnez le meilleur de vous-mêmes.

Nous prenons nos boîtes et quittons la pièce. Je crois entendre Monsieur Tainmar sortir un Cizayox d'une ball et lui donner des consignes :

— Va te poster là-bas et intervient seulement si Mathis court un grand danger. Les autres, on s'en fout.

Je me retourne et ne voit aucun Pokémon dans la pièce, le directeur toujours sur la terrasse n'a pas bougé d'un pouce. De plus, Mathis semble n'avoir rien relevé. J'ai vraiment des problèmes d'audition aujourd'hui…

Une petite dizaine de minutes plus tard, nous sortons des vestiaires, complètement équipés, et arrivons sur le terrain.

D'ailleurs, celui-ci a changé. Ce n'est plus un paysage forestier mais un terrain plat complètement recouvert de béton, un peu comme les cours de récréation.

Louna nous attendait déjà en face, Pyrobut devant elle. Mathis envoya Didier et sa Salamèche, certainement le Pokémon qui lui a été confié en début d'après-midi. Pour ma part, ce sera Plumey et Bulbizarre.

L'écran géant juste en face des tribunes se mit à jour avec les Pokémons que nous avons choisi ainsi que leurs niveaux.

— T'en fais pas, on va gagner, m'affirma-t-il. On en a vu d'autres.

— Ouais, t'as raison.

Malgré tout, je ne voyais pas du tout comment nous pourrions gagner. Nos meilleurs Pokémons sont Plumey et Didier de niveau 16 et 15 et ils sont accompagnés de Bulbizarre et Salamèche de niveau 7 tous les deux. Même en additionnant tout ça, on n'arrive pas à égaler la puissance de Pyrobut.

— TRIIIIIT ! siffla un haut-parleur.

— Okay, mettons notre stratégie au point. D'abord nous allons…

— BROUM !

Avant même que je finisse ma phrase, une énorme boule de feu frappa Salamèche de plein fouet, la mettant K.O. d'un seul coup. Il s'agissait de Ballon Brûlant, l'attaque de prédilection de Pyrobut.

— Bien joué ! Plus que trois ! s'écria Louna.

Les élèves dans les tribunes applaudirent d'abord poliment pour commencèrent à scander son nom. Tout le Stadium était clairement contre nous et les acclamations de nos rares soutiens tels que Fedi ou Julian, visiblement vexé d'avoir été rembarré aussi méchamment, étaient indistinguables.

Mais parfois, un instant d'inattention, comme regarder les gradins en plein combat, peut vous coûter cher, même si le match est déjà perdu d'avance. C'est cette leçon que j'appris à mes dépens.

J'aurais dû surveiller Plumey.

Mon Pokémon, visiblement plus concentré sur sa trouvaille que sur le combat, s'élança en direction du Pyrobut. Le Pokémon Buteur tenta de le repousser avec Pied Brûleur mais Plumey esquiva habilement. Il passa derrière lui, et, des étoiles dans les yeux, il lui attrapa ses longues oreilles avec son bec.

Pyrobut, visiblement irrité, tenta, en vain, de se débarrasser du volatile mais cela est difficile quand on a les bras plus petits que ses oreilles.

C'est le moment ! Mine de rien, la diversion de Plumey nous procure l'occasion idéale de contre-attaquer.

— Bulbizarre, ligote ses chevilles !

Le Pokémon Graine enroula ses lianes autour des jambes du lapin et serra de toutes ses forces.

— Didier ! Boutefeu !

Le Pokémon Sombre commença à courir. Plus il avançait, plus des flammes s'échappaient de son corps.

Pyrobut tenta de s'échapper, mais entre la gêne produite par Plumey et l'immobilisation du Bulbizarre, le pauvre Pokémon ne pouvait pas bouger.

Avec une vitesse affolante, Didier percuta Pyrobut. Maintenant que j'y pense, cela doit bien être la première fois que je vois Didier courir.

— Wow. Boutefeu ? Il connaît Boutefeu ? demandai-je à mon ami.

— Oui. Je n'y suis pas pour grand chose, mais comme il déteste le sport, dès que j'essaie de lui faire faire quelques exercices, il pète un plomb et commence à tout cramer. Donc ouais, il a appris Boutefeu un peu tout seul.

— C'est formidable !

Cependant, le réjouissement fut de courte durée.

Pyrobut attrapa Didier par la peau du cou et le balança en direction de Mathis. Ensuite, il enflamma ses pieds, forçant Bulbizarre à les lâcher, puis lui asséna un coup de pied digne des plus grands footballeurs, l’envoyant rouler dans un coin.

Mais le pire restait à venir. Il inclina la tête d'un seul coup, projetant Plumey au sol, juste entre ses pieds. Puis, il commença à le piétiner avec Pied Brûleur.

Les secondes étaient éternelles. Plumey était clairement dans l'incapacité de se battre davantage mais le Pokémon continuait à frapper, encore et encore. Les secondes se transformèrent en minutes. Et Pyrobut continuait son acte de barbarie.

Je m'attendais à ce que Louna mette la holà, mais ce ne fut pas le cas. Cette dernière affichait toujours son air satisfait, à la limite du provocateur, comme si mon humiliation et la torture de Plumey étaient la meilleure chose qui lui soit arrivé.

Tout le stade était redevenu silencieux, choqué par la scène qui se déroule devant ses yeux. Seul le bruit des coups de pied se faisait entendre. Une seule voix se détacha de ce rythme macabre, celle de mon ami Fedi. Étant donné sa timidité, parler devant un public aussi nombreux en disait long sur la gravité de la situation.

— Il faut sauver Plumey !

Ces quelques mots provoquèrent en moi un déclic. En balayant le terrain du regard, une solution claire s'imposa à moi.

Mais tout d'abord, il me fallait retrouver Bulbizarre, allongé près de l'entrée des vestiaires à ma droite.

Visiblement, je n'étais pas le seul à réagir aux mots de Fedi. Mathis attaqua sans relâche le Pyrobut grâce à Didier, malheureusement en vain.

Mais je n'avais pas besoin d'eux dans mon plan. Tout ce qu'il me fallait, c'était retrouver Bulbizarre. J'accourrai donc en direction de la porte, là où avait atterri mon Pokémon quand une voix me stoppa :

— Alors comme ça tu t'enfuis en abandonnant ton pauvre hibou ? me provoqua Louna à l'autre extrémité du stade. Tu es sûr que les images des reportages de cet été n'étaient pas truquées ?

Ce n'était pas le moment de l'écouter déblatérer des âneries. Rira bien qui rira le dernier, comme dirait l'autre. Le seul bémol, c'est que je ne suis pas sûr de rire le dernier dans cette histoire, avec mon plan moitié bancal, moitié suicidaire.

— Bulbizarre ! Je t’en supplie, monte sur mon bras !

Par chance, le Pokémon avait encore de l’énergie à revendre et parvint à se hisser et à se cramponner à mon avant-bras avec ses petites pattes. Par chance, Bulbizarre ne pèse que 7kg, là où la moyenne à un seul bras est située entre 10 et 15. Malgré quelques difficultés, j’arrivai à le soulever et à courir avec. L’heure de la contre-attaque a sonné !

Durant ma course, je vis Didier le Malosse s’acharner encore et encore contre Pyrobut, mais sans réussir à lui infliger d’importants dégâts. Pyrobut arriva à bloquer une énième attaque de Didier et à le repousser. Il se releva mais on voyait qu’il atteignait ses limites. C’était même un miracle qu’il tienne encore debout.

La dernière attaque de Pyrobut a provoqué un écran de fumée dans lequel je me tapis. Ne voyant pas d’autre ennemi, le Pokémon Buteur, sans pitié, recommença à frapper Plumey. Mais pas pour longtemps.

— Bulbizarre, attrape son cou avec tes lianes.

Sans qu’il ne s’en aperçoive, des lianes surgirent du nuage de poussière et étranglèrent le Pyrobut. Le Pokémon porta ses mains à son cou, essayant de se libérer, en vain. Je baissai brutalement mon bras, l’obligeant à se mettre à genoux.

— Prépare-toi à lancer Poudre Toxique, chuchotai-je à Bulbizarre.

Le Pokémon Graine relâcha son étreinte. Le Pokémon commença à tousser en se tenant le cou avec ses mains. Je m’approche d’un pas calme et assuré, puis je le prends par les poils de sa poitrine et, du côté où Bulbizarre est accroché, je lui assène un uppercut, le faisant tomber sur le dos.

Au moment de l’impact, une poudre violâtre s’échappe de Bulbizarre, empoisonnant gravement notre adversaire. Pour ma part, je me couvre le nez à l’aide du col de ma chemise, ramasse Plumey, puis m’enfuis en courant. Un simple coup de poing ne risque pas d’avoir raison d’un Pyrobut niveau 82.

Et j’avais raison. Grâce à sa vitesse hors-norme, Pyrobut nous a rattrapés à toute vitesse. Le Pokémon se plaça devant nous, sans montrer aucun signe de faiblesse. Il n’est pas empoisonné ? Le plan a capoté ?

Pyrobut profita de sa vitesse pour allonger un coup de pied enflammé. Au dernier moment, je parvins à me baisser en arrière. Ma chemise prit feu et je m’empressai de tapoter les flammes pour les éteindre. Une si belle chemise fichue…

Mais ce n’était pas le moment de réfléchir à ça. Je recommençai à courir en direction de Mathis. Je ne sais pas par quel miracle, mais durant ce laps de temps, le Pokémon Buteur ne m’attaqua pas. Avec l’intime conviction que Mathis ne sera pas attaqué, je déposais Plumey à ses pieds, toujours K.O. Puis, je m’éloignai d’eux, pour éviter des dommages collatéraux.

— Bulbizarre, ça sera à nous deux d’en finir.

— Bulbiii !!

Le ton affolé de Bulbizarre me fit réagir. Une gigantesque boule de feu arrivait dans notre direction. Je me jetai sur le côté pour l’éviter, encore une fois de justesse.

Pyrobut arma à nouveau sa frappe, mais le feu ne prit pas. Je le vis tousser, puis, il recommença encore mais Ballon Brûlant échoua encore.

Le poison commence à faire effet !

Malgré tout, le Pokémon Buteur se rua vers nous et tenta une attaque Pied Brûleur. Mais à ma grande surprise, le feu ne prit pas et surtout, sa vitesse aussi a diminué, me permettant d’anticiper sa frappe.

— Bulbizarre, maintenant !

Le Pokémon Graine ligota le torse de Pyrobut, qui n’avait plus la force de se libérer. Didier usa ses dernières forces et fonça à son tour avec Boutefeu. Pyrobut posa le genou à terre, reconnaissant sa défaite, puis tomba sur le dos, inanimé.

Tout le stade applaudit, produisant un bruit enivrant. C’est fou toutes les sensations que l’on peut éprouver après une victoire acharnée. Je levai le bras droit, symbole de victoire, de sorte à ce que tout le monde puisse voir Bulbizarre, le héros de ce match.

— Tu as triché !

Louna s’était approchée, les poings serrés. Son sourire satisfait avait laissé place à une colère sans précédent. Elle continua sa protestation sans même adresser un regard à son Pokémon.

— Tu es un tricheur ! Tu n’as pas le droit d’intervenir comme ça ! Tu sais ce que c’est qu’un combat Pokémon ? Un combat où combattent les Pokémons ! Tu n’es pas un Pokémon à ce que je sache ? Donc tu n’as pas le droit de participer. Donc j’ai gagné !

Elle leva ensuite les bras pour célébrer sa victoire, mais personne n’était dupe.

— Pourtant, lui répondis-je on ne peut plus calmement, ça ne t’a pas dérangé d’ordonner à ton Pyrobut de m’attaquer alors que je ne suis qu’un homme. Et puis, rappelle-toi ce qu’a dit M. Tainmar : les Pokémons et les élèves pourront combattre main dans la main. C’est le cas, vois-tu. Et puis, théoriquement, tu as le droit de te battre toi aussi…

— Ça tombe que tu en parles. Je vais tous vous ratatiner, j’ai fait du ju-jitsu et du taekwondo. Vous n’avez aucune chance !

— Bulbizarre, elle me saoule. Pas toi ?

— Bulbi !

Le Pokémon Graine la ligota à son tour, les bras le long du corps.

— Échec et mat, lui dis-je.

— Que… Libère-moi ! Libère-moi de tes putains de plantes, saleté d’écolo !

— Bulbizarre, désolé d’abuser de ta gentillesse mais est-ce que tu pourrais également la faire taire ?

Et mon Pokémon obtempéra, appuyant sa deuxième liane contre sa bouche pour qu’elle ne puisse plus parler.

Didier, visiblement intéressé par quelque chose, passa derrière elle en reniflant. Mathis l’intercepta, tenta de le prendre dans ses bras mais comme il était trop lourd pour lui, il lui dit simplement :

— Didier, voyons ! On ne sent pas le cul !

Le temps que le Stadium se vide, que les autres élèves visitent son intérieur et que nous soignons nos Pokémons au centre, il était 19h30 passées. Le temps pour nous de découvrir le réfectoire dans lequel nous prendrons tous nos repas.

Nous nous asseyons entre “coéquipiers”. Officiellement, aucune équipe n’est encore formée mais le directeur ayant confirmé notre victoire, Arthur, Mathis et moi somme dorénavant dans le même bateau. Durant le trajet, Julian s’est également proposé pour être le quatrième membre, affirmant qu’il souhaite tout autant que nous faire ravaler sa fierté à Louna. Je pense que c’est là la raison majeure pour laquelle je l’ai accueilli à bras ouvert. Cette fille m’insupporte. Non seulement ce que son Pyrobut a fait à Plumey est impardonnable, mais en plus, tout le monde va vouloir être dans son équipe tant ses Pokémons sont puissants. Franchement, tout cela me met hors de moi.

Le réfectoire est muni de grandes tables rectangulaires. Je m’assis au milieu ; Fedi s’assit à ma gauche et Mathis, à ma droite. En face de moi, il y avait Julian et à sa gauche, Nathanaël, le gars avec son Motisma et à sa droite, Arthur, celui qui n’arrête pas de dire des gros mots.

Avant de manger, Monsieur Tainmar rappela que pour le tournoi, chaque équipe doit être constituée de quatre combattants et quatre membres de la filière assistance, mais cela reste facultatif. Pour commencer les phases de classements, qui sont non-éliminatoires, chaque combattant doit obligatoirement avoir trois Pokémons pour avoir le droit de participer.

Il annonça ensuite la liste de colocataires pour les dortoirs. Il a pris soin de séparer les gens qui se connaissent et ceux qui ne sont pas dans la même classe ni la même filière afin de faciliter l’organisation. Ah, et bien-sûr, ceux qui ne sont pas du même sexe. Heureusement, aucun de nous ne devra supporter Louna.

C’est ainsi que Mathis se retrouva dans la même chambre que Julian, Fedi avec un garçon que nous ne connaissions pas nommé Yoan. Idem pour Nathanaël, il se retrouve avec un garçon qu’aucun de nous ne connaissait et qui s’appelle Adrien. Quant à moi, je partagerai ma chambre avec Arthur. Les soirées promettent d’être animées…

Je vous passe l’entièreté de la discussion mais, entre deux gros mots et trois insultes de la part d’Arthur, nous décidâmes de profiter de notre jour de congé de demain pour explorer les environs et, peut-être, nous trouver d’autres compagnons.

Après un repas bien copieux, le temps est venu pour nous de rejoindre nos dortoirs. Pour Arthur et moi, il s’agit de la chambre A-152. Lorsque nous entrons, tout est nickel-chrome, du moins pour l’instant.

Pour un internat scolaire, je trouve que nous avons été gâtés. Même s’il faudra utiliser la même salle de bain, nous disposons d’un lit individuel chacun, un de chaque côté de la pièce, ainsi que du matériel pour que nos Pokémons puissent dormir. Arthur déclara qu’il prenait celui de gauche, sans même me demander mon avis.

Arthur sortit son Grenousse, qui commença à faire connaissance avec Plumey et Bulbizarre et s’enferma dans la salle de bain afin de prendre une douche et de se mettre en pyjama.

Lorsqu’il sortit, je fis de même. Il faut dire que j’en avais bien besoin vu le temps que j’ai passé à courir cet après-midi.

A 22h, Grenousse et Bulbizarre s’étaient déjà endormis et nous décidâmes de nous coucher à notre tour. C’est une des rares fois où nous étions parfaitement d’accord.

Sitôt que je m’allongeais, quelqu’un frappa à la porte.

— Putain ! Qui c’est le con qui vient nous faire chier à c’te heure-là ?! s’écria Arthur.

J’ouvris la porte et tombai nez-à-nez avec Fedi. Un garçon blond avec les cheveux très courts et un peu grassouillet était mort de rire à l’autre bout du couloir. Il devait certainement s’agir de Yoan, le camarade de chambre de Fedi.

— Écoute Thomas, dit-il, je suis désolé de te déranger à cette heure, mais est-ce que tu pourrais me rendre un service ?

— Oui, bien sûr, de quoi il s’agit ?

Plumey vint se poser sur mon épaule, l’air intrigué.

— Eh bien… Je ne sais pas si tu le sais déjà, mais on m'a donné un Tortipouss cet après-midi mais, j'ai trop peur à l’idée de devoir m'en occuper et tout ça. Est-ce que tu pourrais me le garder cette nuit, s'il te plaît, s’il te plaît, m’implora-t-il.

Les rires se firent à nouveau entendre dans le couloir, ce qui attira un surveillant qui renvoya les garçons dans leur chambre en rouspétant. Fedi eut tout juste le temps de me confier son Tortipouss.

Je fermai la porte puis installai Tortipouss auprès de Bulbizarre. Plumey, quant à lui, virevoltait partout, tout excité.

— Bou ! Bou !

— Ferme ta gueule chouette de mes deux ! Y en a qui essaient de dormir !

Il se retourna dans son lit sans même dire bonne nuit, et plus aucun bruit ne se fit entendre jusqu’au matin.