Chapitre 4: Nouveaux amis, nouveaux ennemis...Nouveau départ
Depuis l’arrivée des Pokémons dans notre monde, il y a maintenant presque deux mois, un campus universitaire financé par l’Etat était en construction dans la campagne auvergnate. Depuis un mois, des publicités passaient sur internet vantant la technologie haut de gamme qui allait être présente au cœur de l’enseignement.
Les élèves de niveau Bac, Terminale et Première sont les bienvenus pour suivre un tout nouveau cursus : celui de “dresseur pacificateur” ; une toute nouvelle profession ayant pour but de former des hommes et des femmes capables de faire régner la justice dans nos rues sans avoir recours aux dieux. C’est justement le directeur de cet établissement qui m’y invite.
Cette invitation était vraiment une sacrée aubaine. A la rentrée, ceux qui le désirent auront le droit de choisir un nouveau compagnon offert par l’établissement. De plus, un accès quasi illimité aux Pokéballs et autres outils pour Pokémons inventé par SylphX, la nouvelle entreprise fondée par Elon Musk, sera proposé aux élèves pendant leur formation. De plus, un internat est situé au sein du campus pour que les élèves n’aient pas trop de temps de trajet quotidien.
Il ne fallut pas longtemps pour convaincre Mathis d’intégrer cette école, surtout que nous avions une place déjà pré-réservée. Cependant, pour Fedi, il fallut s’armer de patience, et même s’armer tout court. Avec sa phobie des Pokémons, notre ami ne voulait même pas entendre parler de cet établissement spécialisé dans les relations avec ces créatures.
Heureusement, nous aussi, nous avions des arguments de poids ! C’est ainsi qu’en lui rabâchant que sa place était réservée, qu’il n’était pas obligé de s’approcher des Pokémons et qu’il y avait une filière d’assistant vidéo qui lui conviendrait parfaitement, il finit par accepter. J’ignore encore si c’est à contrecœur ou pas car il laisse très peu paraître ses émotions, mais le principal est qu’il accepte.
L’établissement se situait loin de chez nous. Il nous fallait quitter notre bord de mer chéri pour nous enfoncer au cœur de la campagne auvergnate.
Comme ils se connaissent depuis qu’ils sont tout petits et qu’ils sont presque voisins, les parents de Fedi se chargeront d’emmener Mathis le jour J. Quant à moi, j'ai pris le train la veille de la rentrée.
Le voyage s’est déroulé sans accros. Je débarquai en pleine nature, au centre de champs à perte de vue où se reposaient paisiblement des troupeaux de Moumouton, Tauros et Ecremeuh. De la gare jusqu’au village dans lequel j’ai réservé une chambre d’hôtel, je marchais tranquillement en profitant du paysage qui m’entourait, Plumey toujours perché sur mes épaules. C’était une chaude après-midi d’été, le ciel était d’un bleu immaculé ; il n’y avait pas l’ombre d’un nuage à l’horizon, mais peut-être un peu trop chaud pour lui donner envie de s’exciter pour tout et rien.
Après une petite demi-heure de marche sur un petit sentier, nous arrivons au village dans lequel j’avais réservé la chambre d’hôtel. Ce village était le choix parfait pour moi, en effet, il est situé à seulement un kilomètre du campus.
Il est 17h26 lorsque je m’enregistre à l’accueil. Je dépose mes affaires dans ma chambre puis en profite pour faire un tour du coin. Deux heures plus tard, je dînais et puis je rentrais dans ma chambre.
Je savais globalement quoi dire lors du fameux discours et pensais donc pouvoir passer une nuit paisible. Mais encore une fois, j’ai péché par optimisme ! J’étais beaucoup trop excité pour pouvoir fermer l'œil. Je me relevais et me recouchais sans cesse, relisant sans cesse ma convocation pour demain. J’ai tant relu ce fameux mail qu’aujourd’hui encore, je me souviens que tous les élèves devaient se réunir à 13h30 le 2 septembre ! Plumey, lui, n’avait pas ce problème. Il s'est endormi quasiment instantanément ! On peut quand même se demander qui de nous deux était le hibou…
Du coup, je mis vraiment un temps phénoménal à m’endormir.
Mais le réveil, c’était une autre paire de manches. Certainement dans le but de me réveiller, Plumey s’est agrippé à mon oreille gauche. Malheureusement pour lui, après deux mois à le côtoyer, je trouvais maintenant cette sensation tout-à-fait banale et n’avais plus mal. Mais mon petit compagnon brun n’était pas à court d’idées. Loin de là ! Il s’envola, posa ses serres sur mes joues et commença à me tapoter le front avec son bec.
Le bruit était apaisant, mais pas la douleur. J’ouvris mes deux yeux grands comme des soucoupes et vit Plumey taper son bec pile entre mes deux yeux, ce qui, au réveil, est loin d’être rassurant. Surpris, je me levai pour reprendre un position assise si brusquement qu’il perdit l’équilibre et tenta vainement de se cramponner à mon visage avec ses serres.
C’est à ce moment précis que j’entrais en état de choc. Pas à cause des griffures sur mes joues en me voyant dans le miroir. Ce qui était beaucoup plus terrifiant était l’heure affichée sur le réveil : 13h24. Soit 6 minutes avant le début de la cérémonie d’accueil.
Ni une ni deux, je me change à la vitesse de l’éclair -fort heureusement, j’ai pris le temps de les préparer la veille- , boucle ma valise, l’accroche à mon dos, pose Plumey sur ma tête et quitte la chambre sans même me soucier de désinfecter mes griffures ou manger un bout.
Il était 13h31 lorsque je rends les clés à l’accueil.
S’ensuivit la partie la plus laborieuse de la journée : la marche à pied. Un kilomètre me séparait du campus. Normalement, j’aurais dû le faire tranquilou sauf que là, je suis déjà en retard.
C’est donc au pas de course que j’entamai mon kilomètre de chemin.
Tout se passa bien, mais seulement sur les cinquante premiers mètres. Je longeais l’orée d’une forêt quand une espèce de gros poulet couleur pigeon commença à m’attaquer sans aucune raison valable. D’après mes connaissances, il s’agit d’un Colombeau, un Pokémon pigeon que l’on trouve fréquemment dans les campagnes.
Il faut que je réfléchisse vite. Il est déjà 13h34, je ne peux en aucun cas m’arrêter pour prendre le temps de le combattre. Avant que je n’arrive à prendre une décision, un Chapignon sortit des fourrés, attrapa le Pokémon Sauvapigeon par les pattes et le secoua de bas en haut en prenant soin que sa tête heurte le sol, comme le ferait un enfant avec un hochet, mais en beaucoup plus violent.
— Pih hi hi hi ! fit-il.
La scène en devenait presque traumatisante. En plus, comme je suis pressé, je décidai de passer mon chemin, en murmurant un “merci” au Chapignon. Ce dernier lâcha le pigeon, me regarda et esquissa un sourire.
“De rien, mon chou.”
Je crus entendre ceci, mais je pense tout bonnement que mon cerveau me joue des tours. De toute manière, je n’avais pas le temps de m’attarder là-dessus. Il est 13h43.
La suite ne fut pas glorieuse également. Nous nous passerons des détails. Surtout moi. Je n’ai pas envie de revivre tout cela. Pour faire court, plutôt que de suivre le sentier sur lequel j’étais, j’ai décidé de couper à travers champs. Donc, après m'être fait agresser par des Moumouflon ou des Tauros à répétition, je me suis rendu compte que je n’étais plus du tout dans la bonne direction.
A 15h02, j’arrivais enfin au campus. J’avais juste envie de creuser un trou et d’y rester pour l’éternité tellement j’avais honte. Plus d’une heure et demie de retard.
De plus, c’est le directeur lui-même qui vint m’accueillir, ce qui me donna encore plus envie de me terrer quelque part. C'était un grand homme de plus d'une quarantaine d'années mais qui semblait toutefois trop jeune pour en avoir cinquante.
— Bonjour mon cher Thomas, déclara-t-il. Je suis Corentin, le chef de cet établissement. Sois le bienvenu.
— Bonjour mais… comment connaissez-vous mon nom ?
— Il y a beaucoup d’explications à cela. En tant qu’homme, je dirai que votre visage a assez fait le tour des médias pour qu’il soit aisé de vous identifier facilement. Sinon, en tant que directeur, je dirais tout simplement que nous avons fait l'appel et que vous étiez le seul à ne pas avoir répondu présent.
— Cela va de soi, en effet…
— Cela doit vous peiner de ne pas être arrivé avec les autres. Mais ne vous en faites pas, je vais m'occuper personnellement de vous faire visiter les infrastructures. Nous rattraperont vite les autres. Vous vous en doutez, c'est le choix des Pokémons qui a pris autant de temps. Actuellement, tout le groupe est dans le centre infirmier en train de faire évaluer leurs Pokémons. Mais chaque chose en son temps.
— Vous n'êtes pas censé faire la visite aux élèves, monsieur ?
— Vous avez raison sur ce point. Mais pour l'instant, ils sont tous au centre en train de passer l'évaluation. Ma présence n'est donc pas indispensable pour le moment. Mais dépêchons-nous malgré tout.
Le directeur me dit passer par divers couloirs et escaliers, tous ayant l'air neufs et sentant la peinture fraîche.
— Je vous conseille d'installer l'application que je vous ai envoyée par mail. Celle-ci récapitule vos notes, devoirs, le classement du tournoi ainsi que le plus important, les informations contenues dans votre fiche équipe.
Sans hésiter, j'installe l'application et renseigne mes informations personnelles. Une fois arrivés un troisième étage, il me dit :
— Voici la cantine. Tout cet étage est consacré aux loisirs : détente, toilettage, restauration, etc… Les trois étages que nous venons de parcourir sont destinés aux cours : le rez-de-chaussée pour les premières, le 1er étage pour vous, les terminales et le 2e pour les post-Bac. Et aux étages supérieurs, vous trouverez les dortoirs ; un étage pour les garçons, l'autre pour les filles.
— La filière assistance se trouve dans un autre bâtiment ?
— Non. Comme vous avez pu le remarquer, le bâtiment est aussi grand qu'un hôpital. Chaque étage dispose de nombreuses salles adaptées à toutes sortes d'exercices. Mais nous n'avons guère le temps de nous attarder ici.
Nous sommes donc redescendus au rez-de-chaussée, à l'étage 0 si l'on se fie au plan. Monsieur Tainmar ouvrit une porte menant à une salle de science assez spacieuse.
Tout était désordonné, comme si des créatures avaient vécu et s'étaient battus dans cette pièce.
— Veuillez pardonner le désordre de cette pièce. C'est ici qu'ont vécu la plupart des Pokémons qui ont été confiés aux jeunes dresseurs. Malheureusement, vous arrivez le dernier, il ne reste donc qu'un seul Pokémon. Approchez, approchez !
Un Bulbizarre se reposait à l'ombre d'une plante d'intérieur. Le directeur s'accroupit et lui chuchota quelque chose à l'oreille :
— Bulbi ! lui répondit le Pokémon en hochant la tête.
— Il semble être d'accord pour devenir votre compagnon, affirma le directeur.
Monsieur Tainmar me confia la Pokéball de Bulbizarre puis me posa le Pokémon dans mes bras. Celui-ci était légèrement plus lourd que Plumey, mais le porter restait en mon pouvoir.
— Bien, vous aurez le temps de faire connaissance un peu plus tard. Rejoignons les autres élèves sans plus tarder.
Nous sommes donc sortis du bâtiment et avons pénétré dans un parc. Il y avait des bancs pour s’asseoir, à l’ombre d’arbres, de buissons verts ou fleuris. Au détour d’une allée, nous passons près d’un lac. J'ignore si l'entièreté de ce coin de nature était déjà là avant la construction du site, mais les Pokémons sauvages, comme les Flabébé ou les Ptitard semblent s'y plaire.
— Voilà une autre aire de détente pour vos Pokémons et vous, déclara mon guide sans prendre le temps de s'arrêter.
Il jeta un coup d'œil à sa montre et accéléra le pas.
Quelques instants plus tard, nous arrivons devant un bâtiment qui se démarque totalement de celui que je viens de visiter. Il était beaucoup moins haut mais était facilement reconnaissable grâce à sa façade rouge vif et son symbole de croix qui l'ornait.
— Il y a beaucoup de monde à l'intérieur, passons par l'entrée réservée au personnel.
Nous faisons le tour du bâtiment et passons par la petite entrée située derrière.
Le directeur monte les marches deux à deux, ce qui nous mène au premier étage du centre.
Toujours ouvrant la marche, le directeur traverse la pièce jusqu'à se retrouver devant d'autres escaliers, mais ceux-ci menant à l'étage du bas. Un brouhaha commence à se faire entendre en direction du rez-de-chaussée. Mais il ne s'arrête pas là et commence à descendre, moi toujours derrière lui :
— Chers élèves. Veuillez excuser ce léger contretemps, s'excusa-t-il.
En contrebas, tous les bavardages cessèrent. Dans le coin gauche, j'aperçus mes amis Mathis et Fedi, entourés d'autres gars.
Monsieur Tainmar continua son annonce :
— Comme vous pouvez le voir derrière moi, “l'homme ayant mené le premier combat de l'humanité” nous fait l'honneur de sa présence. Bien entendu, s'il est arrivé aussi tard, c'est parce que j'ai voulu vous faire la surprise quant à sa présence dans notre établissement. Je compte sur vous pour l'intégrer convenablement et…
Je vis Mathis poser ses doigts sur son menton en signe de réflexion et marmonner quelque chose mais j'étais beaucoup trop loin pour l'entendre. Ce n'était pas le cas du garçon de devant qui se retourna d'un air interrogateur, leva sa main et, sans même attendre qu'on lui accorde la parole, déclara :
— Monsieur, ça ne sert à rien de nous prendre pour des cons, on sait qu'il est arrivé en retard !
Son intervention jeta un froid dans la salle et tous les regards se braquèrent sur lui.
Le directeur soupira, passa sa main dans ses cheveux et répondit :
— Libre à vous de l'interpréter comme vous le voulez. Maintenant, Thomas, je vous laisse la place, allez passer le test d'évaluation de niveau. Chaque Pokémon devra frapper la sphère ici-bas de toutes ses forces. C'est tout.
En vrai, j'étais plutôt confiant. Plumey a déjà affronté un Maganon super balèze. Il a dû atteindre un niveau assez élevé à la suite de son combat. Pour moi, il ne faisait aucun doute que Plumey serait le plus fort de notre promo.
Je me plaçai devant la sphère et ordonnai à Plumey d'attaquer de toutes ses forces.
Quelques secondes plus tard, le chiffre 16 s'afficha dessus et sur mon téléphone, une notification me prévint que ma “fiche équipe” venait d'être mise à jour.
Ce fut ensuite le tour de Bulbizarre qui frappa avec ses lianes. Cette fois-ci, le chiffre 7 s'afficha.
— Bien. Un Brindibou de niveau 16… reprit le directeur. Il arrive donc… quatrième de votre promo. C'est pas trop mal ! Maintenant, je vous demanderai de patienter dehors le temps que je règle quelques affaires.
Là, je suis tombé des nues. Plumey seulement quatrième malgré notre combat de fou ? De plus, moi qui m'attendait à goûter à la célébrité grâce à mon passage à la télé, je me suis encore gouré. En me faufilant à travers les élèves pour rejoindre mes amis, les gens me regardaient comme si j'avais fait quelque chose d'immoral. Je ne suis plus trop content d'être passé sur les médias, moi…
— Fiou, soupirai-je en arrivant près de mes amis, je vous ai enfin retrouvé.
— En toute franchise, on a eu peur que tu ne vienne pas en ne te voyant pas arriver en début d'après-midi. Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ? demanda Mathis.
— C'est une longue histoire… Tiens mais Didier a maigri !
— Ouais, t'as vu ? Grâce à divers exercices, il est fin près à suivre les cours dans cette école. D'ailleurs, c'est trop marrant, dès que tu dis que tu dis “sport”, il commence à grogner.
Je pus en effet constater que lorsque mon ami énonça le mot en question, son Malosse commença à émettre des râles.
— Après, il reste quand même plus gros que la moyenne, remarquai-je.
— C'est vrai, mais il va continuer à faire des efforts.
— Il ? Tu n'en fais pas avec lui ?
— Ah non ! Il faut pas exagérer quand même !
— Si tu le dis… Et toi, Fedi ? Tu ne dis rien depuis tout à l'heure.
Mon ami secoua la tête. Mathis prit la parole à sa place :
— On lui a confié un Tortipouss donc il est en panique totale. Après, peut-être que ça va l'aider à…
— …et toi !
Il fut interrompu par une fille blonde avec un air autoritaire qui lui posa la main sur l'épaule. Celle-ci continua à parler sans même se rendre compte qu'elle coupait une conversation.
— Je vous prends tous les trois dans mon équipe pour le tournoi !
— On n'est pas à vendre, espèce de salope ! hurla le garçon à qui on devait la magnifique intervention lors de mon arrivée.
— Moi, par contre, je veux bien vous rejoindre ! s’écria un garçon aux cheveux noirs bouclés près de nous.
Il avait déjà de la barbe sur les côtés, ce qui me fit penser qu’il n’était peut-être pas en Terminale mais en post-Bac.
— Non désolé, euh… comment c’est déjà ? Ah oui ! Désolée Julian ! répondit la fille. Je ne suis pas sûre que tu aies les capacités requises pour intégrer notre équipe.
— Encore un râteau ! Je n’ai vraiment aucun succès avec les filles, se plaignit le prénommé Julian.
Malgré l’insulte de l’autre garçon, la fille insista :
— Allez les gars ! A nous quatre, on est sûrs de gagner ce tournoi. De toute façon, on l'a vu, ce sont tous des nuls.
Au lieu de calmer le jeu, la garçon jeta encore plus d’huile sur le feu :
— C’est quoi que tu comprends pas, espèce de conne ?! C’est pas parce que ton Lapinou a atteint le niveau 82 que tu es supérieure à tout le monde !
— En plus, ajouta un garçon discret derrière nous, tu m’as demandé de te rejoindre alors que je suis en filière assistance et que je n’ai aucune intention de combattre.
La fille visiblement contrariée, serra les poings et son visage tout blanc s’empourpra.
— Comment ça tu ne veux pas combattre, Nathanaël ?! Tu as Motisma de niveau 49 ! C’est le meilleur Pokémon après les miens !
— Moi, ce que j’aime, répondit-il, c’est faire des recherches sur les Pokémons et établir des stratégies. Je déteste être au cœur de l’action.
— T’as compris, la conne ? On veut pas de toi.
Vu comment elle montait dans les tours et que personne ne voulait endiguer la crise, j’intervins. Malheureusement pour moi, je n’ai fait que récolter des problèmes supplémentaires.
— Doucement ! Calmez-vous ! Vous pouvez vous expliquer sans vous hurler dessus. Toi d’abord, tu pourrais essayer d’être un peu plus pol…
— Le “toi”, il a un nom, ducon. Et c’est Arthur !
— Et puis, dans tout ça, on t’a rien demandé il me semble, enchaîna la fille. C’est pas parce que tu es le chouchou du dirlo que tu as tous les pouvoirs. Et crois pas être supérieur à nous avec ta grosse chouette. On t’a vu à la télé : tu es une victime. Tout ce que tu as réussi à faire, c'est prendre la fuite et attendre l’intervention d’un dieu ! Tu vaux rien, comparée à moi !
Mathis vint à ma rescousse :
— Comment tu peux dire ça alors qu’on ne sait même pas si tes Pokémons savent se battre. Tes Pokémons sont de niveau 60 et 82, mais on ne ne sait même pas s'ils savent taper, je me trompe ? Thomas, lui, a affronté un Maganon. Il a perdu le combat mais n’a pas abandonné son ami, même quand on allait le tuer. En aurais-tu été capable ? Risquer ta vie pour sauver ton Braisillon ou ton Pyrobut ? Qu’est-ce que tu aurais fait à sa place ?
J’étais abasourdi. Un Pyrobut de niveau 82 et un Braisillon de niveau 60 ? C’est indécent ! Comment a-t-elle pu atteindre un tel niveau en moins de deux mois ?
— Je n’aurais pas perdu, quelle question. Mais puisque tu sembles avoir confiance en ton pote, je propose un combat. Vous deux contre mon Pyrobut. Si je gagne, Mathis vient dans mon équipe. Mais si vous gagnez, ce qui n’arrivera pas, il pourra rester avec toi.
Et un sourire de défi éclaira son visage.