Chapitre 14 : Néron
Je redescendis de la tour tard dans la nuit, je n’aimais pas voir Kévin triste. Il était le seul qui comprenait un peu ce que je vivais et qui me supportait. Mais, j’avais vraiment besoin des conseils de mon frère.
Il avait toujours été dur avec moi, mais jamais il ne m’avait fait mal et jamais il ne m’avait abandonné réellement. Il était toujours là pour m'écouter quand je pleurais ou j’avais peur et il trouvait toujours les mots pour me remonter le moral. J’avais plus que jamais besoin de lui parler.
Je me dirigeai vers le centre de contrôle, Dominique travaillait toujours sur un ordinateur. Je m’approchai doucement d’elle.
– AH ! Lucas, j’avais justement des documents à te donner. Dit-elle en remarquant ma présence avant de se tourner pour récupérer une petite pile de feuilles. Voyant que je ne réagissais pas, elle comprit qu’elle faisait erreur.
– Je suis désolé, je pensais que tu étais Lucas. Qu’est-ce que tu viens faire ici, Isaac ?
– J’ai besoin de ton aide. Je lui dis par télépathie. Depuis ma visite chez les parents de Benjamin, je n’étais plus capable de me connecter aux humains comme avant, c’était trop dur.
– Oui, bien sûr. Dit-elle déroutée par ma télépathie au lieu de lui parler directement. Qu’est-ce que je peux faire ? Dit-elle après avoir déposé les feuilles pour mon père sur le bureau.
– Trouver Néron.
– Néron, ton frère ? Dit-elle en me regardant. Je hochai la tête. Bon d’accord.
– Il y a deux semaines, il a contacté ton père. Je fus surpris, il ne m’avait rien dit.
– Pourquoi ?
– Pour donner des nouvelles. Dit-elle simplement. Il fait ça quelquefois, plus souvent cette année, car il est avec un dresseur.
– Il est avec un dresseur ? Je dis surpris de plus en plus, je n’aurais jamais cru Néron avec un dresseur.
– Plutôt une dresseuse. Dit-elle, amusée de ma surprise, elle se tourna vers son ordinateur.
– Voilà, il a appelé il y a 13 jours du centre pokémon de Flckchi… flofi ...arg… Je n’arrive jamais à prononcer ce nom. Elle me pointa quelque chose à l’écran.
Il avait appelé de la ville de Florchy du continent de Quive.
– Il a dit où il allait ?
– Oui, mais à ton père, je ne suis pas au courant. Je la remerciai des informations.
– De rien, mon cœur, reviens me voir quand tu veux. Sauf si je dors, ne commence pas comme ton père. Dit-elle en avertissement.
J’ignorais de quoi elle parlait, mais je quittai la pièce pour trouver mon père. Il n’était pas très dur à trouver. Il avait l’aura la plus imposante de Célesta et il était dans sa chambre. J’arrivai dans sa chambre, il était entrain de regarder des photos dans un vieil album. Il fut surpris de me voir tellement qu’il était concentré dans les photos.
– Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? demanda-t-il en replaçant avec précaution le livre sur l’étagère.
– Je veux aller voir Néron, Dominique m’a dit que tu savais où il se dirigeait avec sa dresseuse.
– C’est vrai. Il réfléchit un instant pour se rappeler. Il a parlé de partir vers le nord pour aller à… Kori… karé… attends.
Il se retourna pour sortir un petit appareil, il appuya sur plusieurs touches et grogna contre l'appareil. Il ne s'était toujours pas amélioré avec la technologie. Je m’approchai pour lui prendre le pokédex des mains. Il émit un son agacé.
– Laisse-moi faire, sinon ça va prendre toute la nuit.
– J’allais y arriver. Dit-il mécontent, je trouvai rapidement l’option des cartes puis sélectionnai celle de Quive.
– Quive, la ville de Florkchi… c’était vraiment dur de prononcer ce nom.
– Florchy. Spécifia mon père. Amusé de me reprendre.
– Voilà, elle est là. Je m’écriai en la trouvant enfin. La ville au nord-est est… Krakina. Je redonnai l’appareil à mon père.
– Merci. Je lui dis en allant vers la sortie rapidement.
– Tu ne vas pas partir comme ça ?
– Qu’est-ce que tu veux dire ?
– Sans provision et matériel, tu as besoin de te préparer avant de partir. Je n’avais pas le temps pour ça, je voulais voir mon frère le plus vite possible. Il fronça les sourcils en sentant mon empressement. Je me rappelai qu’il ne m’avait pas demandé pourquoi je voulais le voir. Je soupirai, puis je hochai la tête.
– Viens avec moi.
Nous nous dirigeâmes vers les quartiers des artisans de la ville, puis il débarra un grand entrepôt avec une clé qu’il avait récupérée avant de partir de sa chambre.
– On va te choisir un sac pour ton voyage et un peu de matériel.
– Je peux vraiment prendre ce que je veux ? Je lui demandai inquiet de prendre les produits des artisans sans leur demander.
– Nous sommes en pleine nuit, je ne vais pas les réveiller pour leur acheter du matériel. Demain matin, je m’enragerai pour que le matériel que tu as pris soit payé à la bonne personne.
– Pendant que j’y pense. Il se tourna vers moi. Dominique a dit qu’elle avait des documents pour toi.
– À oui, c'est vrai, j’irai la voir après. Les sacs de voyage sont par là.
Il me présenta un sac en bandoulière comme il avait, mais je secouai la tête. Je n’aimais pas vraiment avoir un sac qui pendait sur le côté, ça me gênait dans mes mouvements. Cependant, un sac à dos était trop long à enlever si j’étais pressé.
Je regardai les modèles de sacs puis tombai sur le bon, un sac à dos avec une seule ganse solide. Le sac était orange et noir, il n’était pas trop grand et bien compact. Quand je le plaçais sur mon dos, il prenait parfaitement la forme et quand je l’attachai. Il ne me gênait pas du tout.
Mon père n’était pas convaincu, il disait qu’il n’avait pas assez d’espace pour ranger tout ce dont j’avais besoin.
– Je ne vais pas transporter autant de médicaments et de fortifiants que toi. Je le répliqua.
Je pris une trousse de secours avec quelques bandages en plus. Mon père insista pour que j’apporte une corde et quelques fortifiants en plus. J’acceptai pour qu’il arrête, puis dans une autre poche, je fourrai plusieurs baies et boîtes de conserve si j’avais faim.
– Tu es sûr que tu vas en avoir assez ? Demanda-t-il inquiet.
– Bien sûr. Je lui répliquai, agacé. Je suis comme toi, je n’ai pas besoin de manger autant et je vais surement trouver de la nourriture sur la route.
– Sois prudent. Finit-il par dire devant l’entrée de l’entrepôt avant de le barrer.
– Je reviendrai bientôt.
Mon père retourna dans sa chambre, alors je me dirigeai vers le centre de téléportation. L’équipe de nuits me salua, puis il me demanda où je voulais aller.
– Sur le continent de Quive, la ville de Krakina. [4]
– À vos ordres ! S'exclama une Mentali heureuse de faire son travail.
Je regardai autour de moi, sur le continent de Quive, il faisait déjà soleil. Je me dirigeai vers l’arène pokémon. Mon frère avait parlé de faire le badge de l’arène, selon mon père. C’était une arène de type vol, mon frère s'était surement amusé avec les pokémons du champion. Il connaissait deux techniques redoutables contre les pokémons vol. Je me présentai à l’accueil.
– Bonjour. Dis la secrétaire de bonne humeur. Que puis-je pour vous ?
– Je cherche mon frère. Je lui dis par télépathie.
– Il travaille ici ? demanda-t-elle perplexe, je secouai la tête.
– Il est venu faire un combat d’arène, il y a quelques jours, c’est un Riolu. Je lui dis, mais j’ignorais s’il avait évolué ou non, personne ne l’avait mentionné.
– Je me rappelle bien un Riolu avec une dresseuse venus ici il y a quatre ou cinq jours.
– C’est bien eux, vous savez s'ils sont toujours en ville ou où ils voulaient se rendre ? Elle secoua la tête, déçue.
– Non, je suis désolée. Vous devrez essayer le centre pokémon peut-être qu'un membre du personnel le serait.
– Merci. Je lui dis. Bonne journée.
– Bonne journée, j’espère que vous le trouverez. Dit-elle avec le sourire.
Je me dirigeai vers le centre pokémon, il n’était pas très grand dans cette ville. J’attendis mon tour devant l’accueil.
– Bonjour. Me lança l’infirmier responsable de l’accueil.
– Je viens voir si vous avez des informations sur mon frère.
– Il est du personnel ou un patient ? Je secouai la tête.
– Non, il était de passage il y a 4 ou 5 jours avec une dresseuse. J'ignore s’il a quitté la ville ou non et par où ils sont partis.
– Je vois… hee… je ne me rappelle pas avoir vu de Lucario…
– C’est un Riolu. Je spécifiai.
– Ho ! Hmm. Oui, il y a bien eu un Riolu qui se promenait il y a quelque temps avec une dresseuse… Il regarda derrière moi pour voir si d’autres personnes attendaient. Venez avec moi. Dit-il en se levant.
Il marcha un moment dans les corridors puis ouvrit une porte, c’était une sorte de salle de repos pour le personnel.
– Hey tout le monde ! Cria-t-il pour avoir l’attention.
– Mon ami ici cherche à retrouver son frère. Il est passé il y a 4 ou 5 jours. C’est un Riolu.
– Avec une dresseuse ? Demanda une femme, l’infirmier se tourna vers moi, je m’avançai dans la pièce.
– Oui, mon frère est très fort pour un Riolu et plus musclé que la plupart.
– C’est bien celui que j’ai examiné, il a combattu dans l’arène et a terrassé à lui seul la moitié des pokémons de la championne.
– Il vous a dit où il voulait aller ? Elle parut confuse de ma question. Sa dresseuse voulait aller où ? Elle vous a parlé d’une ville ?
– Elle a parlé qu’elle partait pour une autre arène… elle n’a pas mentionné de ville, mais il n'y a que deux villes près d’ici avec une arène. Florchy au sud et Véras à l'est.
– Il était à Florchy il y a deux semaines.
– Alors, elle est partie pour Véras. D’ici, à pied, cela prend au moins douze jours ? Demanda-t-elle à ses collègues.
– Oui, environ une douzaine de jours. répondit un infirmier.
– Merci. Je dis rapidement prêt à partir.
– De rien, mon grand. Dit-elle.
Je quittai rapidement la ville vers l’est à toute vitesse. Il y avait quatre villes autour d’ici que je me rappelai sur la carte. Mais, comme elle l’avait dit, si Néron voulait faire les arènes pokémons, il était forcément parti vers Véras.
Je courrai à un rythme constant, je savais qu’il devait faire halte pour manger et dormir, alors que moi, je pouvais continuer toute la nuit et manger quelque chose rapidement. Au bout de deux jours, je sentis sa présence loin devant moi. Je l’avais rattrapé !
Je me rapprochai toujours de lui puis il s’arrêta net, il avait senti ma présence. Je le sentis perplexe, mais sa dresseuse installa son campement sur le bord de la route. J’arrivai quelques minutes plus tard, il se tenait droit dans le centre du chemin et regardait dans ma direction.
– Isaac ? Demanda-t-il surprit.
– Salut Néron. Je dis doucement, il s’avança vers moi. C'était étrange de le regarder de haut, il avait toujours été plus grand que moi.
– Qu’est-ce que tu fais ici, et tu as évolué !
– Oui, il y a un moment.
– Néron ! Appela sa dresseuse en s’approchant de nous. Tu le connais ? Demanda-t-elle. Il me prit la main et me dirigea vers le campement.
– Amélie, je te présente Isaac, mon frère. Dit-il en lâchant ma main. Je lui fis un signe de la tête.
– Enchanté. Dit-elle, amusée de me rencontrer.
– Le Maraiste c’est Guy, la Roucoul c’est Flo, L’Insécateur c’est Joe et l’Arcko c’est Mary.
J’étais enchanté de rencontrer les compagnons de mon frère, mais je fus surpris de le voir ainsi quand il me présenta l’Arcko. Il était comme moi quand j’étais près d’Alice, il était amoureux d’elle. Je les saluai tous, puis je partis m’asseoir à l’écart avec mon frère. Il sentait mon tourment.
– Qu’est-ce qui se passe ? Demanda-t-il inquiet. Je pris plusieurs inspirations pour lui parler de Ben et d’Alice, surtout de ma relation avec elle. Puis je lui parlai de ce qui s'était passé. Il resta muet un moment, ignorant quoi répondre.
– Je ne sais pas quoi dire… il tourna la tête vers ses compagnons, puis je le sentis dévasté. Je ne sais pas ce que je ferais si Mary… il n’était même pas capable de le dire.
– Je perdrai surement le contrôle comme toi. Papa dit quoi ? Demanda Néron.
– Il dit qu’avec le temps, je vais aller mieux.
– Je crois qu’il a raison. Dit-il doucement, puis porta de nouveau son regard sur l’Arcko. Ça demandera du temps, mais tu… On y arrivera un jour.
Je fus surpris, il avait dit, on y arrivera, je regardai Mary. C’était vrai, elle ne possédait pas la voix de l’aura. Un jour ou l’autre, elle allait mourir, contrairement à nous.
– Comment tu fais pour vivre en pensant à ça ? Je lui dis, surpris. Avec Alice, je n’y avais jamais pensé. Je lui avouai.
– Nous avons un grand pouvoir, je sais qu’un jour, elle va mourir, mais d’ici là. Je veux passer le plus de temps possible avec elle. Dit-il rêveur.
– Elle le sait ?
– Oui, elle est au courant de mon don. Je secouai la tête.
– Non, que tu l’aimes ? Il sursauta, puis regarda autour de lui. Tu ne lui as pas dit ? Je dis amusé.
– Chut, ce n’est pas drôle… comment tu lui as dit… à Alice. Me demanda mon grand frère.
– Je survis un conseil d’ami, je l’ai amené à un endroit à l’écart avec une belle vue et je lui ai dit.
– Simplement dit ? Demanda-t-il, un peu déçu et dérouté.
– Oui, je ne voyais pas qu’elle m’aimait aussi. Pourtant, tout le monde me disait qu’elle m’aimait, alors je lui ai dit ce que je ressentais. Il garda un moment de silence.
– Tu crois qu’elle m’aime. Je regardai dans la direction de l’Arcko. Une fois de plus, elle regarda dans notre direction, inquiète.
– Oui. Je lui répondis franchement, ce qui plus beaucoup à Néron.
– Néron ! Cria sa dresseuse, qu'il répondit d’un cri. Venez manger.
Je rejoins le groupe pour manger, c’était la première fois que je parlais d’Alice sans avoir mal. Elle me servit un grand bol de nourriture, même si je n’avais pas réellement faim.
– Je pensais que tu n’avais pas de grand frère, Néron. Commença Amélie, Néron s’étouffa et je me mis à rire.
– Je suis plus jeune que lui. Je répondis pendant que Néron retrouva son souffle.
– Je n'ai que ma sœur qui est plus vieille que moi. Déclara Néron de nouveau capable de respirer.
– Pourquoi il a évolué avant toi? demanda le pokémon insecte pour taquiner Néron.
– Évoluer pour notre espèce n’a pas une question d’âge. Warlyok a évolué et il n’avait pas encore un an.
– Warlyok a évolué ! Hurla Néron, je hochai la tête.
– Tu es le seul qui n’ait pas encore évolué. Je lui dis pour l’énerver. Le pokémon insecte se mit à rire si violemment qu’il tomba au sol.
– J’arrive… plus à respirer, haha ! Cria-t-il à bout de souffle à force de rire.
– Il n’a rien de drôle. lança Néron mécontent.
– Ça reste un peu drôle, pareil. Commença le pokémon eau. Toute ta famille a déjà évolué, sauf toi.
– Néron évoluera quand il sera prêt. Lança Mary pour défendre Néron, qui se calma immédiatement à son intervention.
– Tu devrais donner quelques trucs à Néron pour évoluer. Demanda la Roucoul doucement. Néron se tourna vers moi, attentif.
– Je ne sais pas. Je commerçai.
– Aller Isaac. Commença sa dresseuse. Tu as certainement un conseil à lui donner. Néron ne me lâcha pas des yeux. Je déposai mon bol au sol.
- Mmm… d’accord. Papa dit que nous évoluons quand nous comprenons ce que nous sommes et que nous acceptons ce que nous sommes.
– Ça veut dire quoi ce charabia ? Commenta Joe amusé.
– Je ne comprends pas. Continua Néron.
– Quand tu comprendras, tu auras déjà évolué.
– Allez, Isaac, tu n’es pas papa. Il est toujours en train de nous répondre en énigmes. Insista mon frère et il n’avait pas tort.
– Ok, c'est quand tu comprendras qui tu es vraiment et que tu accepteras ta force et tes sentiments. Le pokémon insecte se mit à rire encore.
– Ce n’est pas plus clair. Dit-il en riant.
– Arrête Joe. Commenta Mary mécontente.
– L’important, ce n’est pas toi qui dois comprendre, mais mon frère. Je dis avant de regarder Néron, il hocha la tête doucement puis regarda l’Arcko.
– Moi, je n’ai pas compris. Déclara Amélie.
– Dis-moi, Néron. Il se tourna vers moi. Papa ne t'a pas demandé de ne pas utiliser tes pouvoirs avec les humains ? Il fut surpris de la question.
– Non, il n’a rien dit, pourquoi ?
– Il ne voulait pas que je communique avec Ben grâce à mes pouvoirs. Il haussa les épaules.
– Il n’a rien dit à ce sujet, il m’a juste dit bon voyage, sois prudent.
Nous discutâmes de tout et de rien, Néron s’assit discrètement près de Mary et continua de me parler, puis tout à coup, je me sentis mal. C’était la première fois que je m’amusais vraiment depuis la mort de Ben. Assis autour du feu, me rappela sa présence qui me manquait tant. Je pris mon ventre qui commençait à me faire souffrir. Du coin de l’œil, je vis Néron toucher son ventre et me regarder. Je commençais à avoir du mal à respirer. Il fallait que je parte d’ici !
– Dit ! Cria le Maraiste. Néron pourrait faire un combat contre son frère !
– Oui ! S’écria sa dresseuse. Je suis sûr que ça serait incroyable. Je regardai Néron, il sentait que je ne me sentais pas bien.
– Non. Dit-il, tout le monde sursauta. Il n’avait jamais refusé un combat à Célesta, j’imagine qu’avec ses compagnons non plus.
– Comment ça, non ? Lança Joe. Tu n’as jamais refusé un combat. Néron me regarda, je voulus parler, mais il parla avant.
– J’ai dit non, je ne veux pas combattre… pas ce soir. Dit-il sévèrement, personne ne bougea.
– De toute manière, je dois partir. Je dis le plus naturel que je pouvais en me levant.
– Déjà ? Reste dormir avec nous. Commenta sa dresseuse.
– Bon retour à Célesta. Lança Néron en me faisant signe de la main. Dis à papa et à maman que je vais bien.
– Je leur dirais. Je lui dis, puis je m’éloignai du groupe.
– Qu’est-ce qu’il a ? demanda Le Roucoul à Néron.
– Rien que l'on peut faire. Répondit-il doucement.
- Désolé, Néron. Je dis par télépathie.
- Tu n'as pas à souffrir tout seul… Je t’aime, mon frère. Dit-il en pensé.
– Je te dois un duel. Je dis avant de rompre le contact. Je le sentis inquiet pour moi. Je vis l’Arcko lui prendre doucement la main, mais son inquiétude ne disparut pas.
Je courus le plus loin possible vers le sud, puis je m’arrêtai quand je n’arrivai plus à respirer. Je m’écroulai contre un arbre dans la forêt. Je plaquai ma main contre ma blessure imaginaire, mes mains tremblaient énormément. Ma vue se troubla, je devais me clamer. Je tendis la main libre devant moi et invoquai une sphère d’aura.
Je me concentrai sur la sphère, la lumière m’apaisa. Si belle, si calme. Je lui fis prendre différentes formes jusqu’à temps que la douleur disparaisse. Je respirais encore difficilement, mais j’avais plus mal. Je m’endormis à cet endroit.
Je me réveillai le lendemain matin à cause de pokémons qui couraient autour de moi pour s’amuser. Dès que je bougeai, ils s’enfuirent. Je me levai et regardai autour de moi. Je ne savais pas où j’étais, je me rassis pour méditer. Je tendis mon aura dans la direction de Néron. Je sentais au loin, son aura, il marchait doucement près de sa dresseuse. Il semblait toujours tourmenté par mon départ.
J’utilisai la voix de l’aura, il se retourna vers ma direction. Il m’avait senti, il leva la main et fit de grands signes comme pour saluer quelqu’un au loin, puis retourna vers sa dresseuse. Il était rassuré de sentir ma présence.
Je me relevai, je savais où était la route. Parler avec mon frère m’avait fait un grand bien. [15] Il avait raison, Alice aurait disparu de ma vie un jour ou l’autre, mais c’était déchirant qu’elle soit partie si vite. Je n’étais pas prêt à la voir disparaitre, encore moins de voir Ben hors de ma vie.
Ces pensées me rassuraient un peu, mais la douleur restait présente. Néron disait que le temps m’aiderait à aller mieux. Je n’étais pas certain, imaginer que cette douleur disparaitrait m’était encore impossible. Pour l’instant, je décidai de retourner chez les Gardiens de l’aura, cela me changera les idées.
Je retournai à Célesta et je demandai à Ryla de me faire intégrer dans mon ancienne équipe des Gardiens de l’aura. Elle n’hésita pas un instant à me reprendre, elle était même contente que je revienne. Trois semaines passèrent, puis mon père me demanda de venir le voir dans la salle d’entraînement.
La plupart des utilisateurs de la voix de l’aura étaient présents, mon petit frère était près de mon père et ma sœur aussi. Il me fit signe de m’approcher.
– Je voudrais que tu t’entraînes un peu avec ton frère. Dit-il, je regardai Warlyok qui ne semblait pas vraiment vouloir être là.
– Pourquoi tu veux que ça soit moi ? Demanda Warlyok. Tu peux l’entraîner. Ma sœur leva les yeux au ciel.
– C’est vrai, mais je veux que tu voies les techniques de ton frère.
– C’est si important ? Je demandai.
– Allez, tu n’as rien à faire et lui non plus. répliqua mon père excité, Warlyok émit un léger son.
– J’ai des livres à étudier et à transcrire. Mon père soupira.
– Nous ne sommes pas souvent tous réunis. Commença ma mère. Faites plaisir à votre père.
Je regardai Ryla et Warlyok, ils hochèrent doucement la tête.
– Si on le fait tout de suite, il arrêtera de nous le demander. Déclara Ryla mécontente.
– Pourquoi dois-je le faire ? Demanda Warlyok.
– Fais-le. Je lui dis simplement en m’avançant sur le terrain.
Je n’avais jamais vu mon frère combattre et en y repensant, j’ignorais complètement quelle attaque il utilisait. J’étais curieux de voir ces techniques. Il accepta finalement de venir, puis se plaça en position. Il avait la même posture que mon père quand il se battait à main nue.
J’invoquai ma lame d’eau puis fonçai sur lui. Il s’avança rapidement vers moi, il était plus rapide que moi ! Je frappai à l’horizontale et il glissa au sol pour éviter l’attaque et se retrouver derrière moi. Il savait se battre ! [17] Je pivotai sur moi-même pour enchainer un autre coup, mais mon sabre d’eau se déforma et se dirigea dans les mains de mon frère.
Il leva le sabre dans ma direction, je ne pouvais pas éviter le coup. Je me protégeai avec mes bras. Le coup me propulsa en arrière, je me relevai rapidement. Qu’est-ce qui s'était passé ? La lame dans sa main tomba au sol, puis il reprit la position d’attaque. Je ne comprenais vraiment pas ce qui s'était passé.
J’invoquai ma lame d’air, Warlyok fonça vers moi. C’était incroyable comment il était rapide ! Il leva son bras sur le côté et une lame d’air apparut. Je fus surpris. Il me frappa avec force que je réussis à bloquer avec ma propre arme. Les deux armes vibrèrent avec force, puis ma lame se brisa. J’eus juste le temps de tourner le corps qu’il m’entailla le torse et un peu le bras.
– C’est quoi ça ! Je criai. Tu connais lame d’air ? Ma sœur se mit à rire et mon père aussi.
– Bien sûr que non ! Cria-t-elle.
– Moi d’abord. Répondit mon frère. Je secouai la tête sans comprendre de quoi il parlait.
– C’est une technique difficile à maitriser, il faut deux conditions pour l’utiliser. Que ton adversaire utilise une attaque offensive et être plus rapide que lui. Expliqua mon père.
– Je ne comprends pas, elle fait quoi exactement.
– Il vole ton attaque ! Cria Léo dans la foule.
– Vole mon attaque ? Je répétai, puis tout devint clair. Il avait volé ma lame d’eau, puis il avait brisé ma lame d’air facilement.
– Je peux y aller maintenant ? Lança Warlyok à notre père.
– Ce n'est pas vraiment du vol, mais plutôt une copie plus puissante. Spécifia mon père. Montre-lui une autre technique. Cria-t-il pour l’encourager.
Je fis apparaitre deux lames d’aura en me plaçant en position. Warlyok ne semblait pas très enthousiasme de me combattre. Il se plaça en position de combat, je me concentrai sur ses mouvements, je ne connaissais pas sa prochaine technique. Il fit un pas vers l’avant et disparut. Vitesse extrême ? Feinte ? Il apparut collé contre moi entre mes lames et mon torse. Comment !? Je me criai dessus.
Il me toucha le torse et me poussa légèrement vers l’arrière, je n’eus même pas le temps de réagir. Avec son pied, il souleva mes jambes, je sentis une drôle de force venir de sa main puis je m’écrasai au sol avec force. J’eus le souffle coupé puis je regardai le plafond. C’était étrange, il aurait pu me faire très mal, mais je sentais à peine les effets de son attaque. Je roulai sur moi pour me relever et braquai mes sabres vers lui.
– Je peux y aller maintenant ? Demanda Warlyok à notre père. Mon père soupira.
– C’était quoi cette technique. Je dis encore dérouté.
– Tricherie. Commenta ma sœur.
– Comment ça, il a triché ?
– Non, la technique s'appelle tricherie. C’est une attaque de type ténèbres qui consiste à retourner la puissance d’attaque contre lui. Expliqua ma sœur.
– Je ne suis pas certain de comprendre. Je répondis en faisant disparaitre mes sabres.
– Plus mon adversaire est fort physiquement, plus il reçoit des dégâts. M’expliqua Warlyok.
– D’accord, donc si un pokémon a peu d’attaques, mais une bonne défense, cette technique lui fait peu de dégâts.
– Exacte. Répondit Warlyok.
– Intéressant. Je dis amusé. Tu connais d’autres techniques ?
– Aurasphère, Forte-Paume et Ruse.
– Ruse ?
– Ce n’est pas très puissant, mais elle me permet de percer la défense des attaques comme Abri ou Détection.
– C’est bon maintenant ? Lança Warlyok à son père qui était découragé par l’attitude de son fils qui lui répondit d’un oui.
Mon frère me salua et retourna s’enfermer dans la bibliothèque de Célesta. Je me massai le torse où il m’avait frappé. Pourquoi son attaque n’avait pas été puissante ?
– Tu es résistant aux attaques ténébreuses. Commenta mon père comme s’il lisait, m’est pensé.
– Je n’ai pas eu l’impression qu’elle m’a affecté beaucoup. Je dis un peu désorienté.
– Ne t’en fait pas. Dis Ryla près de moi. Moi non plus, elle ne m’a pas affecté beaucoup.
– Il a mis KO Ryan en une seule attaque. Lança Léo, surexcité du combat. Je regardai le colosse de pierre et il détourna la tête, gêné d’avoir été mis au tapis en une seule attaque.
– Ton frère est vraiment fort. Dit Kévin, amusé que je me sois fait mettre au tapis par lui.
– Ses techniques sont impressionnantes, mais pas très puissantes, j’aurais pu le battre. Je lui répliqua.
– Sale vantard. Dit-il contre moi avant de rire. Je l’agrippai par la peau de sa nuque et le soulevai du sol devant moi.
– Lâche-moi. Cria-t-il en riant et en colère.
– Qui est le plus fort ? Je lui demandai amusé.
– Tu vas le regretter. Des éclairs parcourent son pelage, mais je le retournai tête en bas et tendis mon bras le plus loin de moi. Il émit un son surpris et ne lança pas ses éclairs.
– Lâche-moi ! Cria-t-il en riant. Ce n’est pas drôle ! Laisse-moi descendre. Dit-il en se débattant. D'un coup, il ne bougea plus et devint triste. J’arrêtai de rire, puis regardai ce qu’il observait.
– Chloé… je marmonnai avant de déposer Kévin au sol. Elle me regardait sans émotion, comme si elle ne savait pas si elle devait être en colère ou heureuse de me voir. Je m’approchai d’elle, mais elle me contourna pour aller sur le terrain d’entraînement. Elle m’en voulait encore…
– Tu viens ou pas. Me cria-t-elle, je me retournai vers elle et elle désigna l’espace devant elle. Elle voulait un combat. Je m'approchai rapidement de la position en face d’elle. Elle voulait enfin me parler.
Elle se pencha vers l’avant, prête à m’attaquer. Je pris ma position de combat, je savais qu’à un moment ou un autre, elle essaierait de m’avoir avec sa nouvelle technique de Queue de fer.
Elle cracha une langue de feu. Je fus surpris, elle n’avait pas pris d’inspiration pour sa technique. Je me protégeai des flammes en invoquant une sphère d’eau devant moi. Une épaisse vapeur m’entoura.
Voulait-elle m’aveugler ? Je me demandai. À travers l’aura, je la vis me contourner par la droite. Elle voulait m’attaquer par le côté pendant que je ne voyais rien. Je me préparai à la recevoir. D'un coup, elle s’arrêta et cracha de nouveau des flammes contre moi.
Je pivotai vers elle en vitesse en dégainant ma lame d’air pour repousser le torrent de flammes. L’air de ma lame repoussa les flammes et en même temps la brume qui restait autour de moi. Chloé n’hésita pas un instant et fonça sur moi.
Je fis disparaitre ma lame et repoussai l’attaque en la frappant sur le bord de la mâchoire. Elle braqua sur ses pattes pour pivoter vers moi, je fis de même. Sa queue s’illumina et elle essaya de me frapper avec. J’invoquai ma lame verte à deux mains pour bloquer le coup.
Je la vis surprise de l’avoir bloquée alors que je la repoussai d’un coup sec. Elle atterrit sur ses quatre pattes et m’observa, surprise.
– Quoi ? Je lui criai. Tu croyais que je ne savais pas que tu avais appris une nouvelle technique. Elle grogna contre moi et se tourna vers Kévin qui lui fit un signe amusé. Je fonçais sur elle quand elle ne regarda pas.
– Ne détourne pas l’attention du combat. Je lui criai en frappant avec ma lame verte.
Elle bondit en arrière rapidement, ma lame entailla légèrement son épaule, puis j’enchainai rapidement mes mouvements. J’étais impressionnée, Chloé était bien plus forte et rapide que dans le passé. Travailler avec les Gardiens de l’aura l’avait grandement aidée à s’améliorer.
Je ne lui laissai pas une seconde pour riposter. Cependant, elle réussissait à éviter mes coups et même à en repousser certains avec Queue de fer. J’étais curieux de savoir avec qui elle s’entraînait. Je fis apparaitre ma lame d’aura, quand elle aperçut l’éclat de la lame bleue, elle crachant des flammes au sol.
Le feu se propagea tout autour d’elle, m’obligeant de reculer. Mon attribut de pokémon acier rendait les attaques de type feu moins supportables. Je devais faire attention avec ces flammes.
Elle inspira une grande quantité d’air puis propulsa ses flammes droites sur moi. Je fis disparaitre ma lame verte et propulsai une lame d’air droite devant moi dans le sol. Les flammes frappèrent la lame, séparant le torrent en deux. Je savais que Chloé penserait que je bloque moi-même l’attaque.
Je vis disparaitre mon épée d’aura, puis utilisai Vitesse extrême pour sortir des flammes et contourner Chloé par la droite. J’apparus à une bonne distance et armai immédiatement mes mains d’une puissante Aurasphère.
Chloé me vit apparaitre à côté d’elle, elle referma sa bouche, des flammes débordaient entre ses dents. Elle pivota sur le côté, mais mon attaque était beaucoup trop rapide pour qu’elle l’évite.
Elle fut emportée sur plusieurs mètres avant de s’écrouler au sol. Je m’approchai doucement d’elle et fis apparaitre ma lame d’aura avant de la menacer avec.
– C’est terminé. Je lui dis sévèrement. Elle leva la tête, mais remarqua la pointe de ma lame près d’elle, puis se laissa retomber au sol en soupirant.
– Tu es rendue très forte. Je lui dis en faisant disparaitre ma lame et en me penchant vers elle. Ce que j’ai fait est impardonnable et je devrais vivre avec le reste de ma longue vie. Je dis tristement.
- J’ai besoin de toi.
Elle garda le silence sans me regarder. Elle était en colère, je me relevai déçu de ne pas avoir son soutien.
– Comment as-tu fait ? Demanda-t-elle doucement, je me tournai vers elle. Elle leva la tête vers moi. Comment as-tu fait pour bloquer mes flammes et m’attaquer ?
Je me tournai vers le centre du terrain de duel et lui montrai ma lame d’air toujours plantée dans le sol.
– J’ai utilisé une lame d’air pour bloquer tes flammes. Elle se releva et grommela quelque chose.
– Tricheur. Dit-elle mécontente avant de sourire. Où est-ce misérable pokémon électrique qui t’a dit pour ma technique ? Cria-t-elle dans la salle, ce qui fit rire plusieurs personnes.
– Oula ! Émit Kévin paniqué. Tu sais que pour me défendre, je ne savais pas que tu ne voulais pas lui dire. Elle s’avança rapidement vers lui.
– Je vais te tuer ! Cria-t-elle amusée. Kévin partit en courant en utilisant Vive-attaque pour la distancer. Reviens ici ! hurla-t-elle en le poursuivant.
Kévin me supplia de l’aider, mais j’étais trop occupé à rire. Je m’entraînai avec Chloé, Kévin et même ma sœur le reste de la journée jusqu’à temps que Kévin parte pour se coucher. C’était la première fois que je repensai à notre groupe sans trop souffrir de ma blessure.