Chapitre 13 : Pire que mourir
Je me réveillai dans mon lit, j’avais mal au ventre et à la tête. Je me redressai doucement, mais tous se mirent à tourner autour de moi.
– Doucement. Commença mon père en me voyant me lever.
– Qu’est-ce qui s’est passé ? Je demandai désorienté.
– Tu as fait une crise de nerf et tu as perdu connaissance. Il m’épongea la sueur sur mon corps avec une serviette humide.
– J’étais chez les parents de Ben. Je dis.
– Je sais, je t’observais. répondit-il calmement.
– Ils voulaient savoir pourquoi je l’avais tué. Je dis paniqué, ma respiration s’accéléra. J’essayai de me lever. Il voulait savoir pourquoi je l’ai tué. Je criai presque hors de moi. Mon père me plaqua dans mon lit.
– Reste calme. Dit-il en levant le ton. Respire doucement. J’essayai de respirer, mais j’avais de la difficulté.
– Doucement. Répéta-t-il me voyant paniquer de plus en plus, incapable de respirer. Il posa sa main sur mon torse et une énergie apaisante traversa mon corps, me permettant de respirer normalement. Il avait utilisé Vibra-soin.
– C’est ça, doucement. Dit-il en respirant fort pour que je l’imite. Je réussis à respirer à son rythme.
– Reste couché, je vais te chercher à manger. Dit-il doucement, puis revint avec une baie d'Oran coupée en petits morceaux. Il m’aida à me redresser et m’appuya le dos sur la tête du lit.
– Tu dois faire attention de ne pas t’emporter de la sorte. Dit-il inquiet. Ton corps est encore fragile pour supporter ce genre de pression. Je ne savais pas quoi répondre, mes pensées étaient complètement ailleurs.
– Elle attendait un enfant. Je dis dans un murmure, mon père se tourna vers moi, surpris.
– Elle attendait un enfant, Alice, un garçon… un de son espèce… je le sentais. Je dis presque heureux. Il avait notre don. Je dis en pleurant. Quelques jours de plus, il aurait survécu.
Mon père se mit à pleurer, ce qui me surprit, c’était qu’il ne pleurait pas par empathie avec mes émotions, mais il pleurait, car il avait perdu son petit-fils. Son petit-fils qui n’avait jamais eu la chance de naître.
– Je vais rester avec toi aujourd’hui. Déclara-t-il doucement en se levant.
– Tu n’as pas besoin, je vais bien. Je lui répondis, la gorge serrée.
– Bien ! dit-il mécontent. Je t’ai retrouvé presque mort dans ta cuisine ! cria-t-il paniqué.
- Je sais que tu souffres énormément en ce moment, mais un jour, tu te sentiras mieux. Je n’avais plus faim, je laissai tomber l’assiette sur le lit.
– Tu ne peux pas savoir à quel point c’est douloureux. Je lui criai en pleurant. Celle que j’aimais et portai mon enfant est morte devant moi sans que je puisse faire quelque chose. J’ai tué de sang-froid mon dresseur !
– Isaac. Dit-il avec compassion, mais je ne voulais pas de sa compassion.
– Laisse-moi ! Je hurlai contre lui, mais il me donna un coup de poing sur le bord de la bouche, puis il me parla avec force.
– J’ai vu mon meilleur ami mourir devant moi par la maladie et le temps. J’ai vu les personnes que je considérais comme ma famille mourir de vieillesse sans pouvoir les aider. Je suis resté auprès de mon dresseur jusqu’à ses derniers moments. J’ai vu et ressenti des dizaines de personnes mourir devant moi sans pouvoir les aider.
– Ne vient pas dire que je ne peux comprendre ce que tu ressens. Dit-il en colère.
Je l'avais vu qu’une seule fois aussi en colère, c’était quand je m’étais présenté près de la forêt Éternelle pour l’aider. Il fit les cent pas devant mon lit pour se calmer.
– Je suis désolé. Dit-il avant d’examiner le coup qu’il m’avait donné. Je le laissai faire sans répondre.
– Merci. Je lui dis honteux quand il termina de m’examiner.
– Repose-toi, je vais avertir Kévin que tu es ici, il te cherche. Je me couchai dans le lit et je m’endormis presque aussitôt.
Je me réveillai, Kévin et mon père discutaient dans la pièce à côté. Je me levai doucement, ma mâchoire me faisait un peu mal à cause du coup que mon père m’avait donné.
– Isaac ! Cria Kévin en me voyant. Comme ça va ?
– Bien… quelle heure il est ? Je demandai.
– On est le matin. répondit mon père.
– Je t’ai apporté des baies. Continua Kévin, heureux de son travail.
– Merci, je lui dis en m’installant à la table. Je pris une baie et Kévin m’observa intensément.
– Quoi ? Je lui demandai.
– Tu sembles différent aujourd’hui. Dit-il intrigué. C’était vrai, je me sentais un peu plus léger. Discuter avec la famille de Benjamin m’avait, malgré ce que je pensais, fait beaucoup de bien.
– Je suis pareil qu’hier. Je lui répondis un peu amusé. As-tu mangé ? Je lui demandai pour changer de sujet.
– Non, j’attendais que tu te réveilles. Il prit une baie et la dévora.
J’avais beaucoup de plaisir à faire le voyage et mes pokémons aussi. Francine m’appela pour avoir des nouvelles. Cela me plut d’entendre sa voix. J’étais bientôt rendu à la ville de Jalret, il nous restait quelques kilomètres et il était encore tôt le matin.
– On va pouvoir visiter la ville toute la journée. Je dis à Isaac en me tournant vers lui, il fronça les sourcils en regardant le chemin devant nous.
– Qu’est-ce qu’il a ?
– Il y a des humains devant nous, ils nous attendent. Dit-il méfiant. Je me tournai vers l’avant, je ne voyais toujours rien, mais je faisais confiance au sens d’Isaac.
La route tourna légèrement sur la gauche puis j’aperçus un groupe de personnes. Il était six, tous environ de mon âge, peut-être un ou deux plus vieux. Ils me regardèrent tous approcher. Certains portaient des morceaux de tissu pour cacher leur identité, alors que les autres portaient des lunettes de protection teintes. Isaac était tendu, il ne les aimait vraiment pas. Ils me bloquèrent la route, ils étaient bien plus grands que moi.
– Il y a un droit de passage, tu dois nous payer pour continuer. Isaac grogna contre eux.
– Je dois payer ? Je dis mécontent. N’importe quoi, laissez-moi passer. Je fis un pas vers eux, mais l’un d’eux se plaça devant moi.
– Tu ne comprends pas là. Me menaça-t-il. Tu ne passeras pas sans payer, si tu ne peux pas payer… On va prendre tes pokémons.
– Poussez-vous ou j’appelle la police. Je lui dis sur un ton menaçant. Isaac était nerveux, il n’aimait pas la situation.
– Et minus. Cria un autre derrière. Ils n’auront pas le temps d’arriver que l'on aura fait ta fête.
– Tu as compris. Me dit celui devant moi, puis il me poussa légèrement en arrière en riant. Isaac se plaça entre lui et moi en grognant.
– Enlève ton sac ! Me cria-t-il par télépathie.
– Regardez-moi ça, le gentil gardien bleu veut protéger son dresseur. Ils éclatèrent tous de rire, mais tous les muscles d’Isaac étaient tendus et prêts à attaquer. Je détachai discrètement mon sac.
L’homme s’approcha de nouveau vers Isaac pour l’insulter. Cependant, il n’eut pas le temps qu’Isaac lui donna un léger coup sur le torse et il tomba à la renverse. Isaac fit apparaitre son sabre vert et se plaça en position de combat. Ça allait dégénérer !
– Tu veux jouer à ça ! Cria l’homme en se relevant en colère. Tu vas le regretter.
Tous les hommes se déplacèrent pour nous encercler, puis ils firent apparaitre leurs pokémon. Démoloss, Fouinard, Scalplane, Élektek, Sablaireau, Maraiste, Kecleon, Psykokwak, Absol… et un Alakazam pour celui en face de moi.
– Alors toujours aussi confiant. Provoqua l’homme, Isaac émit un son agressif et montra ses dents. Très bien, Rafale psy.
Isaac fonça droit sur le pokémon à sa droite alors que Chloé apparut et fonça droit sur l’attaque du pokémon psychique. Je laissai tomber mon sac au sol, tous mes pokémons sortirent et foncèrent dans toutes les directions pour me protéger. Surpris, la plupart reçurent de plein fouet leurs attaques.
Chloé traversa l’attaque psychique sans ralentir et plaqua le pokémon au sol en poussant un puissant cri de guerre. Mes pokémons se battaient seuls contre deux, je vis un homme en face de moi sortir un couteau.
– Attrapez-le ! Cria-t-il à un autre. Cette fois, je ne me laisserai pas faire. Je récupérai mon sabre de bois et pivotai rapidement pour frapper en plein visage celui qui s’approcha de moi.
– Attention, Ben ! Hurla Isaac dans ma tête. Un autre arriva derrière moi, il ne fonça pas comme l’autre sur moi, mais essaya de me couper avec un long couteau.
Je frappai sa main avec mon sabre, j’entendis ses doigts se briser sous le choc, puis il s’écroula au sol en hurlant de douleur. Les dresseurs commencèrent à avoir peur de m’approcher et firent apparaitre d’autres pokémons. Voyant cela, Isaac se débarrassa de ceux qui le retenaient en les assommant d’une seule attaque et fonça sur les nouveaux pokémons.
Je tournai sur moi-même pour trouver ma prochaine cible. Alice avait de la difficulté avec ses adversaires et deux hommes s’approchèrent d’elle alors qu’elle se battait.
– Attention Alice ! Je criai en frappant le plus près de moi, mais je ne fus pas assez rapide. Alice poussa un cri, je me tournai vers l’homme qui lui avait planté son couteau dans le bras. Le Scalplane qu’elle combattait fonça sur elle. Son dard s’illumina et frappa Alice, lui entailla profondément la chair.
– Non ! Alice ! Je fonçai sur le pokémon et lui donnai un coup de pied pour l’éloigner d’Alice. Elle s’écroula au sol, je me penchai vers elle. L’homme près de moi essaya de m’attaquer, je le vis juste au dernier moment et il m’entailla de bras gauche. Je me relevai rapidement et le frappai de toutes mes forces en hurlant, d’un revers de mon sabre.
Il s’écroula au sol, je laissai tomber mon arme et secouai Alice. Elle perdait beaucoup de sang ! Beaucoup trop ! Je sentis Isaac réagir à ma blessure et il se tourna vers moi. Dès qu’il vit le corps d’Alice, il poussa un hurlement. Une puissante onde de choc noir repoussa nos ennemis et fonça à toute vitesse auprès de sa bien-aimée.
– Alice ! Hurla-t-il près d’elle. Il l’agrippa en vitesse. Réponds-moi ! Hurla-t-il.
– Je t’en supplie, réponds-moi. Dit-il en pleurant. Elle lui restait juste assez d’énergie pour ouvrir une dernière fois les yeux et regarder Isaac.
Je sentis toute son énergie disparaitre à travers le lien d’Isaac, elle était morte. Isaac tremblait de fureur. Il leva la tête vers le ciel et hurla sa peine en déployant une énorme vague d’aura bleu et noir qui repoussa tout le monde, ami comme ennemie.
Je fus propulsé au moins à un cinq mètres de lui, j’avais la tête qui tournait. Je regardai Isaac, son corps était en flamme, des flammes d’aura bleu foncé, puis elles devinrent noires. Si sinistre que j’en étais terrifié. Plus personne ne bougeait ou n'osait pas respirer. Je sentais la haine et la soif de vengeance qu’Isaac avait. Il fit apparaitre sa longue épée noire et se tourna vers le pokémon responsable de la mort de sa bien-aimée.
– Je vais vous tuer ! Hurla-t-il puis fonça droit sur le pokémon qui essaya de se protéger, mais la lame traversa ses bras et son corps comme s’il avait fendu de la brume.
– Vous allez tous payer ! Hurla-t-il de fureur. Il fonça sur le pokémon le plus près de lui et lui transperça sans la moindre hésitation avec son sabre noir. C’était horrible, il avait complètement perdu la tête.
– Arrête ! Hurla Chloé en fonçant sur lui, il la repoussa d’un seul geste du bras.
– Je vais les tuer ! Hurla l’ombre noire contre Chloé. Kévin se précipita devant lui.
– Isaac ! Arrête-toi ! Cria-t-il désespérément. Isaac avança vers son ami d’un pas décidé et lui donna un coup de pied pour qu’il dégage du chemin.
– Tu ne m’arrêteras pas. Cria-t-il sans regarder Kévin. Il s’avança droit sur les humains avec leur pokémon. Je devais l’arrêter ! Je réussis à me lever et je me dirigeai vers lui. Solène se plaça entre les humains et Isaac devenu fou.
– Je ne te laisserai pas faire. Dit-elle en l’avertissement.
– Hors de mon chemin ! Hurla-t-il en levant son sabre pour la frapper. Solène propulsa un puissant rayon gemme sur Isaac, l’obligeant à parer l'attaque et à le faire s’arrêter.
– J’aurais préféré ne pas en arriver là ! Dit-elle, mécontente de devoir attaquer son compagnon.
– Tu les protèges ! Hurla Isaac en colère.
– Oui. Répondit-elle en défi. Je les protège de toi !
– Ils ont tué Alice ! Hurla-t-il en fureur, c’était insupportable de le voir dans cet état.
– Les tuer ne la fera pas revenir !
– Ils vont me le payer ! Hurla-t-il contre Solène et il s’avança de nouveau vers elle. Il était complètement fou, on ne pouvait plus le raisonner. Solène propulsa un énorme bloc de terre et de pierre droit sur Isaac. D’un seul coup de sabre, il le trancha en deux et s’avança vers Solène, le bras armé pour la frapper.
Un torrent de feu et de foudre le frappa au dernier moment, faisant dévier son attaque assez pour seulement entailler Solène au torse. Je me tournai. D’où venait l’attaque, Kévin et Chloé avaient combiné leur attaque pour le frapper.
– Je vais les tuer. Marmonna Isaac au sol. Je vais les tuer. Dit-il plus fort en se relevant. Je vais les tuer ! Hurla-t-il avant de foncer sur les humains.
L’Alakazam poussa son dresseur au dernier moment, mais la lame trancha le bras du pokémon. Il s’écroula au sol en poussant un cri d’agonie. Son dresseur était terrorisé, l’ombre s’approcha de lui.
– Arrête ! Non ! Ne me tue pas ! Hurla-t-il désespéré.
– Tu as tué Alice ! Tu vas le payer ! Hurla Isaac. Il arma son sabre près de lui pour frapper bien droit dans l’estomac.
Je me plaçai devant Isaac juste au moment où il allait frapper. Je sentis la lame glacée et sombre traverser mon corps. C’était atroce. Je levai les yeux vers Isaac. Son aura noire s’envola d’un seul coup, il pleurait. Mon corps fut entraîné sur le côté, je ne sentais plus mes jambes ni le reste de mon corps. Je m’écroulai au sol et Isaac tomba devant moi, si prêt que je sentais sa respiration.
– Je t’en supplie, Isaac, arrête. Je lui murmurai, puis je le regardai dans les yeux.
Je sentis toute la vie le quitter, c’était la dernière fois que Benjamin me regardait, la dernière fois qu’il respirait. Tous devinrent noirs autour de moi, je perdis connaissance.
Je vis comment je l’avais protégé contre les Moufouettes, ce que Nayan lui avait parlé quand j’étais inconscient. Ces cours, ces élèves, Francine ! Puis je revis le moment où je perdis le contrôle, je ne voulais pas revoir ça ! La fureur, la colère, le désespoir que j’avais. Finalement, ma lame qui traversait le corps de Ben. Je ne pouvais pas supporter ça ! Je voulais que tous s’arrêtent !
Mon père me plaça dans une des cellules au sous-sol de Célesta. J’avais de la difficulté à organiser mes pensées, la douleur, mon père, Kévin. Solène, Chloé, Ben… Alice… Mais, avec ma rencontre avec les parents de Benjamin, je me sentais mieux.
Depuis ce moment-là, mon père me proposa de m’entraîner un peu plus sérieusement, pour renforcer mon corps. Tous les matins, je méditais après une séance d’étirement que je faisais en général avec Kévin, mais il ne supportait pas les méditations, alors il s’en allait. Dans le jour, je marchais de long en large dans Célesta avec Kévin ou Solène. Parfois avec ma mère, ma sœur ou mon père. Le soir, après que le soleil s'était couché, mon père m’entraînait avec différents exercices jusqu'à ce que je m’écroule, puis il m’aida à revenir dans ma chambre.
Au début, c'était difficile, mais plus les jours passaient, plus je me sentais revivre. Je retrouvais peu à peu ma force et ma souplesse, mon corps se rappelait des mouvements et des techniques. Quand mon père jugea que je m’étais complètement remis, il m’invita à faire un duel en plein jour dans la salle d’entraînement des Gardiens de l’aura. Kévin m’accompagne et m’encouragea.
– Je veux que tu te donnes à fond. Commença mon père.
– D’accord. Je lui répondis, je me concentrai et invoquai ma lame verte, elle brillait aussi intense qu’avant, puis je me plaçai en position. Mon père prit une position de combat, il voulait se battre à main nue.
Je fonçai en premier, mon père évita facilement mes attaques. C’était étrange, j’avais l’impression d’être encore affaibli, comme si mon corps n’était pas aussi rapide qu’avant. Il repoussa ma lame avec sa main et essaya de me frapper. J’invoquai une masse d’eau qui bloqua son attaque et la récupéra dans ma main gauche pour en faire une lame. J’exécutai quelques mouvements pour m’habituer à leur poids.
Mon père fonça sur moi, je bloquai ses attaques avec ma lame d’eau et ripostai à chacun de ses coups avec l’autre main, mais il les évitait toujours aussi facilement. Qu’est-ce qu’il n’allait pas ? Je n’arrivais pas à le frapper. Il repoussa mon arme et me frappa droit sur le torse. Je perdis l’équilibre et tombai sur le dos.
– À quoi tu joues ? répliqua mon père mécontenté.
– De quoi tu parles. Je lui dis en me relevant.
– Tu fais exprès pour ne pas me frapper. Cria-t-il mécontent, sa remarque me frappa. Je regardai mes mains, elle tremblait, il avait raison ! Mes coups étaient loin d’être imprécis comme je le pensais. Je frappais de telle sorte de ne pas le toucher.
– Courage Isaac ! Cria Kévin pour m’encourager. Fais-lui regretter toutes les punitions qu’il t’a faite quand tu étais jeune. Son commentaire fit rire mon père et me redonna de la motivation. Je pris quelques profondes respirations, je ne devais plus hésiter. Je devais lui prouver que j’étais complètement remis de cet accident.
– J’aime mieux ça. Dit-il en sentant ma détermination revenir. Je fonçai sur lui, je devais viser juste, faire des feintes au bon moment pour qu'il ne les devine pas. Après quelques coups, je remarquai qu’il avait beaucoup plus de difficulté à esquiver, mais les repoussait toujours aussi facilement. Je n’étais pas assez rapidement avec ces lames ! Je me lançai.
Je frappai en diagonal avec la lame verte. Mon père leva le bras pour la bloquer, mais elle disparut et il perdit l’équilibre de ne pas avoir bloqué une attaque. Je fis apparaitre à la place une lame d'air et entailla une partie de son bras gauche.
Il sauta en arrière puis regarda sa coupure. Je sentis l’excitation du combat, mon sang commençait à bouillir. Je pouvais le battre ! J’allais lui prouver que je savais me battre ! Je fonçai sur lui. Il me sourit et disparut. Vitesse-extrême !
Je pivotai sur moi, prêt à parer à l'attaque. Je le sentais bouger sur le terrain, puis d’un coup, son aura disparu. Il profita de ma surprise pour me frapper par le côté droit. Je me relevai rapidement, mais il avait disparu de nouveau.
Je lâchai mon sabre d’eau et formai un grand anneau d’eau autour de moi et invoquai la lame d’aura dans ma main gauche. L’eau à ma gauche explosa quand il traversa pour venir me frapper. Je bloquai son attaque et frappai avec mon autre bras qu’il réussit à bloquer. Il aimait me combattre et moi aussi. Il continua de m’attaquer de différentes manières avec Vitesse-extrême ou à main nue, mais je le repoussai à chaque fois.
Il prit une distance sécuritaire et arma son bras d’une Auraphère. Je pivotai rapidement sur moi en propulsant une lame d’air vers lui. Il fut surpris et laissa tomber sa sphère d’aura pour éviter l’attaque. J’enchainai rapidement en lançant mon épée d’aura vers lui, qu’il bloqua au dernier moment avec son bras. Il se mit à rire, et moi aussi. Je n’avais pas senti cette sensation depuis longtemps. L’adrénaline, les combats, la soif de gagner le combat.
– Pas mal, mais pas suffisant. Il arma ses griffes d’ombre et fonça sur moi. Je bloquai ses griffes entre mes lames. D’un coup de poignet, il brisa ma lame d’air et passa à deux doigts de me lacérer le visage. Je le repoussai et pris ma lame d’aura à deux mains.
– C’est terminé. Dit-il confiant. Il fonça sur moi de nouveau, il frappa ma lame avec une telle force que j’avais l’impression de frapper une explosion. Elle glissa de mes mains et je fus déséquilibré. De son autre main, il pointa les griffes droites sur mon corps sans défense.
Instinctivement, j’invoquai l’armure noire pour repousser l’attaque. Les griffes rappèrent sur l’aura noire. Il sauta en arrière pour se défendre, mais je ne ripostai pas. Une douleur atroce apparut dans mon ventre, je sentais la lame froide pénétrer lentement ma chair. Je ne supportai pas la douleur, mon père chargea en désactivant ses griffes d’ombre. Il arma son poing gauche pour me frapper au visage, mais je n'arrivais plus à me concentrer avec la douleur.
Mon aura noir se désactiva et il me frappa en plein visage. Il tendit la paume de sa main sur mon torse. Mon corps fut paralysé, je sentais la pression de son attaque entre mon corps et sa paume, puis il libéra la pression. Je fus propulsé en arrière avec force. Je m’écroulai au sol, incapable de respirer avec une douleur atroce. Kévin cria mon nom, mais ce fut mon père qui arriva le premier.
– Ça va, Isaac ? Je voulus parler, mais la douleur était intense. Il passa ses mains au-dessus de moi et une chaleur apaisante me traversa. Je pus enfin respirer.
– Isaac ! Isaac ! Ça va ? Cria Kévin près de moi.
– Oui. Je réussis à dire à bout de souffle.
– T’aurais pu le tuer. Cria Kévin contre mon père, j’aimais le voir s’acharner sur le pokémon le plus puissant sans la moindre peur. Même ma sœur haussait rarement le ton contre lui.
– Ça va, Kévin. Je lui dis, amusé.
– Tu es sûr ? Je le poussai pour le faire tomber sur le dos, il poussa un cri mécontent et me sauta dessus. Après quelques secondes de débat, il me laissa tranquille.
– Pourquoi as-tu enlevé ton armure noire ? Demanda Kévin quand je me relevai.
– J’ai perdu ma concentration. Je lui répondis.
– Comment ça ? Mon père me regarda attentivement, il savait pourquoi j’avais relâché ma technique.
– Je ne dois pas être encore complètement guéri. Je lui mentis, il réfléchit un instant puis hocha la tête.
– Peut-être. Dit-il pensif, puis paniqua. Ah non ! Tu vas encore faire de la méditation. Son commentaire me fit rire et rire mon père.
– Bien sûr. Je lui répondis, amusé.
– Sans moi ! Cria Kévin désespéré. Je ne comprends pas comment vous faites pour rester immobile pendant des heures, moi ça me rend complètement dingue.
– Ce n’est pas si terrible. Je lui dis amusé, il secoua la tête.
– Je préfère aller m’entraîner avec Chloé.
– Bien sûr, tu aimes la martyriser parce qu’elle ne peut pas te battre.
– Elle a appris une nouvelle technique. Commenta Kévin. Elle m'a surpris, elle a foncé sur moi, puis elle a pivoté sur elle en me frappant avec sa queue. Elle était devenue complètement argentée et super dure.
– Sa queue ou Chloé. Ricana, mon père.
– Sa queue. Répliqua Kévin.
– Elle a appris Queue de fer. Fais attention, c’est dangereux comme attaque. Termina mon père.
– Je sais. Répliqua le petit pokémon en levant son bras gauche. Elle m’a laissé un gros bleu sur le ventre. Je regardai son ventre, il y avait une grosse ecchymose sur le côté du corps.
– Elle t’a battu ? Je lui demandai, intrigué.
– Bien sûr que non. Répliqua-t-il contrarié par la question, il marqua une pause. Tu lui as reparlé ? demanda-t-il doucement.
– Oui. Je lui répondis. Mais, elle ne veut toujours pas me parler.
– Elle t’a dit quoi ? Demanda mon père.
– Qu’elle ne voulait pas me parler. Je répondis simplement.
– Elle va te reparler un jour. Dit-il doucement avant de partir de son côté.
– Oui, mais quand ? Je me dis à voix basse.
J’allai prendre une douche, mon torse me faisait vraiment mal. Je n’avais pas de côté brisé, mais j’aurai une belle marque quelque temps. Kévin m’attendait dans le vestiaire.
– Tu vas faire quoi maintenant ? Demanda-t-il.
– Je ne sais pas. Je dis doucement en me prenant une serviette pour me sécher.
– Tu pourrais retourner chez les Gardiens de l’aura. Dit-il avec enthousiasme à l’idée.
– Oui, peut-être. Je dis doucement.
– Qu’est-ce qu’il a ?
– Je ne sais pas si je suis prêt à retourner en mission.
– Tu es guérie. Dit-il confus.
– Physiquement, oui, mais… j’ai encore du mal à me concentrer. Je lui disant une moitié-vérité. Il ne répondit pas, il comprenait ce que je lui disais.
– Tu ne vas pas te promener au hasard dans les corridors.
– Comme toi ? Je lui dis en me moquant de son mode de vie.
– J’explore la vie de Célesta et j’apprends. Dit-il pour se défendre.
– Plutôt que tu étudies le corps des femelles.
– C’est de l’étude pareille. Dit-il amusé, puis son expression devint sombre. J’ai une question à te demander. Dit-il sérieusement.
– Oui. Je lui dis presque paniqué de le voir si sérieux tout à coup.
– Je sais que… je veux dire que tu vas vivre très vieux à cause de ton pouvoir. Dit-il maladroitement, je hochai doucement la tête.
– Tu penses… Crois-tu que tu tomberas amoureux de nouveau ? Dit-il méfiant de la réponse que j’allais lui donner.
Je ne savais pas quoi répondre, je m’assis sur le banc près de moi. C’était la première fois que j’y pensais, mais oublier Alice m’était impossible. Juste y penser me semblait impossible. Je serai mon ventre par la douleur.
– Je suis désolé. Paniqua Kévin. Je n’aurais pas dû demander, oublie ma question. Veux-tu aller dehors ?
– Non… enfin oui… je crois… je dis désorienté par la question.
- Elle était tout pour moi. Je continuai tristement. Je ne crois pas que je trouverai une personne comme elle. Je me retins pour ne pas pleurer.
– Viens, Isaac. Dit-il désolé en tirant sur mon bras. On va prendre l’air.
Je le laissai me guider vers la sortie, je déposai ma serviette dans un panier pour être lavée, puis le suivi dans les corridors de Célesta. Il me fit grimper la nouvelle tour ouest pour aller au sommet. Elle venait d’être terminée après plusieurs années de construction et tous les pokémons pouvant voler étaient invités à s’installer dedans. Elle était plus haute que l’autre tour et Kévin aimait venir pour regarder de haut Célesta. Je m’appuyai sur le rebord pendant qu’il regardait entre les barreaux de sécurité les plaines et les forêts devant nous.
– Je vais aller voir mon frère. Je dis soudainement après un long silence. Il leva la tête pour me regarder.
– Warlyok ? Demanda-t-il.
– Non, Néron. Je lui dis doucement.
– Il n’est pas en voyage ?
– Oui.
– Tu vas le retrouver ?
– C’est mon frère, je le retrouverai.
– Pourquoi veux-tu le voir ?
– J’ai besoin de parler. Je lui dis le cœur lourd.
– Tu peux me parler. Dit-il déçu par la remarque.
- Ce n'est pas pareil… tu es mon meilleur ami, mais lui est mon frère… il a des choses qu'il comprendra, que toi non.
– La voix de l’aura. Dit-il en regardant l’horizon.
– Je suis désolé. Je dis en le sentant rejeté.
– Non, je comprends… je ne suis pas comme vous. dit-il mécontent, puis partit vers l’escalier.
– Kévin ! Je l’appelai, désolé.
– Va le voir… J'espère qu’il pourra répondre à ce que je ne peux pas répondre. Dit-il rejeté, puis disparu dans l’escalier.
– Je suis désolé Kévin. Je me dis à moi-même. J’aurais tellement voulu qu’il puisse répondre à mes questions. Seul mon frère pouvait m’écouter et me répondre ce que j’avais besoin d’entendre. J’avais besoin de son aide.