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For a New World de Maski



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Informations

» Auteur : Maski - Voir le profil
» Créé le 28/07/2024 à 22:10
» Dernière mise à jour le 28/07/2024 à 22:10

» Mots-clés :   Aventure   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée

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31 – Intentions meurtrières
« Ils sont passés en dessous ! »

Les attaques venant du bas avaient remplacées celle venant du ciel. Spectrollet remonta, cette fois plus lentement.

« A gauche, attention ! »

Il se décala sur la droite. A quelques centimètres de lui, les Laidille des deux groupes se percutèrent violemment. Un vacarme d'ailes froissées et de cris aigus emplit le ciel. Bon nombre des Pokémon tombèrent ou se réfugièrent dans la forêt, abandonnant le combat pour soigner leurs ailes abîmées.

Spectrollet réitéra la manœuvre une fois de plus mais il profita aussi du chaos qui régnait dans l'essaim pour lâcher son dernier Lance-Flammes. D'aussi près, il ne pouvait pas rater sa cible.

Devant la défaite de leur congénères, les Laidille restants hésitèrent. Posipi et Négapi faisaient grésiller leurs joues en guise d'intimidation.
Finalement, les insectes rescapés abandonnèrent le combat.


Après avoir avalé goulûment son repas, Spectrollet s'était endormi comme une pierre. Sa flamme avait considérablement rétréci et n'émettait à présent qu'une faible lumière au sommet de sa tête.
La nuit était tombée peu après la victoire du Pokémon Spectre. A présent, on ne distinguait la forêt du ciel que grâce aux étoiles lointaines qui brillaient d'une lueur froide. Les quelques feux de camp allumés par le petit groupe pour se protéger des Sangliss étaient visibles à des kilomètres à la ronde.

Ils avaient veillé à ramasser suffisamment de bois pour pouvoir passer la nuit mais Lunick s'inquiétait de la venue du jour :

« En général les Pokémon Insectes sont plus actifs le matin et le soir. On est loin d'être tirés d'affaire.

-J'aimerais surtout savoir jusqu'où vont les Laidille pour déposer leurs petits, dit Sam en se tournant vers Panéma.

-… Apparemment ils privilégient les forêts, où les Sangliss peuvent se cacher et rester à l'ombre en attendant leurs proies. On dirait qu'il y a des champs plus au sud. Ils nous laisseront peut-être tranquilles si on quitte la forêt. »

Après avoir instauré un tour de garde pour surveiller les feux, Panéma décida qu'il était temps pour elle d'essayer de trouver le sommeil. Lors de leur sieste dans la haie, elle avait très mal dormi entre les branches qui allaient dans tous les sens.

Lunick se leva pour vérifier une dernière fois que les feux ne se propageaient pas dans la forêt. Ce serait catastrophique si un brin d'herbe trop haut s'enflammait. Quand il revint éteindre celui qui leur avait servi à cuire leur nourriture, Sam n'avait pas bougé.

« Quelque chose ne va pas ? » lui demanda le Ranger.

Surprise, elle leva la tête vers lui.

« Je me demandais si nous ne pourrions pas profiter de la férocité des Laidille pour entraîner Spectrollet. »

Comme elle s'y attendait, le jeune homme poussa un cri. Toute la forêt l'entendit.

« Tu veux tout de même pas aller les provoquer ?!

-Non, non ! Bien sûr que non ! répondit-elle en agitant les mains pour le calmer, seulement … il est très résistant et ses attaques sont surpuissantes. S'il apprend à les maîtriser et gagne de l'expérience, je pense qu'il nous sera d'une très grande aide. Puisque les Laidille ne nous lâcheront pas tant que nous ne nous serons pas éloignés de cette forêt, je pense que c'est l'occasion de l'entraîner. »

-Tu veux donc laisser Spectrollet affronter les Laidille tout seul ?

-Il faudra assurer la défense mais je pense que ça en vaut la peine.

-… Je serais pas si confiant à ta place. Si jamais il se retrouve à devoir se battre sans nous, ça va être très compliqué. »


Malgré la mise en garde de Lunick, Sam entreprit de repousser les Laidille – visiblement la distribution de Sangliss était loin d'être terminée – avec Spectrollet. Il lui restait encore beaucoup de progrès à faire. Aujourd'hui, il allait travailler son Lance-Flammes immobile. Il se débattait dans le ciel depuis plusieurs minutes déjà, évitant les assauts ou les repoussant avec ses fers brûlants.

Dans les bras de Panéma, le Myota observait son camarade avec beaucoup d'intérêt. Hier, il avait été grandement félicité pour son combat acharné et ses progrès. On l'avait aidé à marcher – ou plutôt à léviter – et, une fois le camp établi, on l'avait soigné et nourri. Puis, on l'avait laissé se reposer.

Au début, le Pokémon Eau pensait que toute cette gentillesse n'était destinée qu'à endormir sa méfiance. Mais plus il passait du temps avec ces humains, plus il en doutait. Les autres Pokémon appréciaient tellement leurs compagnons bipèdes qu'ils employaient toute leur énergie à les protéger. Spectrollet obéissait sans hésiter aux directives de la Ranger, aussi absurdes puissent-elles paraître. Jamais le Myota n'avait vu de Pokémon s'acharner autant à suivre les ordres d'un humain.

Le rongeur était à la fois effrayé et rassuré par la présence du fantôme. Le spectre tenait tête aux attaques tranchantes des insectes, cessant rarement de riposter. Quand il lui arrivait de faiblir, quelques encouragements des humains suffisaient à lui redonner de l'énergie. Il ne se plaignait pas, ne prenait pas peur. Il faisait face à l'ennemi sans la moindre crainte. Le Myota se sentait en sécurité.

« Posipi ! Attention ! »

Une dizaine de Laidille étaient parvenus jusqu'au petit groupe et tentaient une approche par la droite. Avec une précision déconcertante, Posipi envoya cinq libellules valdinguer dans les arbres à coups de Queue de Fer dès que Lunick l'avertit du danger. Mais son visage se décomposa lorsqu'il vit trois insectes le dépasser. Le rongeur poussa un cri déchirant. Ils visaient Panéma et le Myota.

Instinctivement, la scientifique pivota sur elle-même et s'accroupit, recroquevillée, le Pokémon Eau serré dans ses bras. Elle essayait vainement de se protéger la tête avec son corps, cherchant la protection du sol tout proche qui pourrait dissuader les Laidille. Lunick, qui n'avait pas perdu une miette de la scène et était resté sur ses gardes, l'empoigna par le bras et la tira sans ménagement sur le côté. Panéma hurla de douleur avant de percuter le sol. Les museaux pointus des libellules avaient laissé trois grosses entailles ensanglantées dans sa longue blouse blanche.

Le Ranger se précipita vers son amie et la força à s'asseoir. Les blessures saignaient abondamment. Tout en utilisant la blouse comme compresse, il prévint Sam de la situation.


« J'ai suturé les plaies. Evite d'arrondir le dos et de trop bouger pendant une dizaine de jours et ça ira. Par contre il restera des cicatrices. »

Panéma se rhabilla en silence. Elle était sous le choc. Sur le coup, elle avait eu moins peur que lorsqu'ils s'étaient retrouvés entre les mains de Genbu. Ce n'était qu'après qu'elle avait réalisé que les Laidille avaient attaqué avec l'intention de la tuer. Si Lunick n'était pas intervenu, ils l'auraient sûrement transpercée de part et d'autre. Elle avait échappé de peu à la mort.

Le Myota était à côté d'elle, tout près d'une torche. Lui avait eu très peur dès l'instant où il avait senti ses moustaches vibrer à cause du déplacement d'air. Il se remettait peu à peu de ses émotions mais cette forêt le terrorisait. Il se sentit à nouveau incroyablement seul et vulnérable. Il sanglota silencieusement, sans verser de larme, sans bouger.

Lunick soignait Spectrollet quand Sam lui rapporta des nouvelles des blessures de Panéma. Le Ranger ne lui adressa pas un regard. Il n'était pas étonné que les choses aient tourné de cette façon. Spectrollet devina sa colère à la façon dont il ignorait son amie, comme s'il refusait de lui parler.

Le Pokémon se souvint que Négapi, devant l'étonnement que le fantôme affichait à voir ses amis humains s'entendre aussi bien alors que Lunick critiquait toujours la témérité de Sam, lui avait expliqué qu'il n'y avait aucune méchanceté dans ces réactions : il élevait le ton, parfois même on devait se boucher les oreilles, mais on sentait dans sa voix toute son inquiétude et toute l'affection qu'il avait pour elle.

Cette absence de réponse préoccupait Spectrollet. Il n'avait jamais vu l'adolescent aux cheveux bleus aussi énervé et se sentit coupable.

« Je t'avais prévenue, se contenta finalement de grogner Lunick.

-Mais ça vaut le coup de prendre des risques, répondit Sam.

-Ah oui ? Même quand ça signifie mettre notre amie en danger de mort ?! »