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La Complainte du Roi Pâle de Caul



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Informations

» Auteur : Caul - Voir le profil
» Créé le 29/10/2023 à 11:30
» Dernière mise à jour le 29/10/2023 à 11:30

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Science fiction

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Chapitre 1 : L’épée et le thé
Sous la Lune blanche dansaient les flammes. Courant sous les branches, consumant les plantes. Rien ne semblait les freiner. En leur centre, la flamme bleue des funéraires jouaient. Allégresse dans cette folle farandole. La première nuit du Roi Pâle pouvait débuter.
Brassé par les marrées qui dégoulinent des roches, marqué par les embruns qui s’infiltre dans les encoches, le vent meurtrissait les broussailles de la falaise, faisant rouler les galets dans la glaise. L’étranger quitta le ressac de l’eau, grimpa la falaise, et disparut dans la nuit de novembre.


* * *

En bas de la vallée, un vent doux s’engouffrait, secouant les branches de pins. Le souffle du matin s’insinuait entre les feuilles, les troncs et les roches, grimpant les pentes des montagnes, faisant frémir les plantes et virevolter les apitrinis. Le silence était interrompu par le bruissement des épines des pins, le mouvement des arbres et le sifflement du vent. C’est dans cette cacophonie automnale que la créature s’éveilla.
Une longue robe rigide en forme de pétales fines dissimulait son long corps. Elle était d’une couleur peu banale, un blanc laiteux, au reflet acier. Le ventre de la créature était à nu, couvert d’une maille, et d’un gris foncé mat, le tout surmonté d’un cône rose plastique au niveau du torse. La tête était recouverte d’un casque vert et d’une crête turquoise. Les bras, de la même couleur que la robe, était noircie au bout. Le gauche en avait même perdu sa main.
La créature se leva. Le soleil rougeoyait, perçant les nuages du matin. Hier, ils étaient deux, aujourd’hui, la créature est seule. Elle quitta l’abri du pin sous lequel une motte de terre avait été retournée récemment. Un casque vert noirci et en partie fondue était planté à la tête. Dans deux jours de marche, la créature atteindra sa destination : les landes Brumes, au sud de Kalos.

* * *

Le soleil du matin se levait tranquillement, chassant les ultimes ombres de la nuit. Je sortie de ma tente pour contempler le disque encore rouge, tout en allumant un petit feu et j’y mis le thé à chauffer. Ciza’ s’approchât alors, me tendant un pot de miel de jasmin. On l’avait trouvé sur un marché aux fleurs à Floraville, lors de notre passage à Sinnoh.

" - Ciza’, le thé se prend sans miel.

- S’il-te-plaît …

- Fais attention, l’ami, tu en deviens accro.

- Fais pas comme si tu n’aimais pas ce miel, Lazarus, fit Lilie. »

Elle sortait de sa tente, les cheveux encore ébouriffés. Flocon la suivit peu après. Sept mois. Cela faisait sept mois que nous étions parties du centre d’Algatia en direction de Kalos. On a fait des rencontres éphémères, on a croisé un couple d’ancien gangster et leur miaousse chelou à Kanto. Ils nous ont été très utiles en nous guidant à travers Kanto et Johto. Lilie en profita pour attraper un petit togepie au tempérament bouillant qui évolua il y a peu. De mon côté, j’ai été attaqué par Mogura, un scorplane timbré qui a essayé de me couper mon bras gauche. À croire qu’il était complètement fou. Depuis lors, rien de spécial. Nous venions de quitter Kalos il y a trois jours par le Sud en direction de la Tour où je me suis éveillé, il y a de cela près de trois ans.
Le Sud de Kalos était vallonné, et plus on descendait dans le Sud en direction de Paldea, plus les vallées s’élargissaient et laissaient place à de grande plaine. À l’Ouest, l’immense silhouette du mont Isaïa semblait toucher le ciel. Le contourné nous avais pris trois jours. Mais avec un peu de chance, ce soir ou demain midi, Lilie et moi atteindrons notre destination : les landes Brumes.

L'eau frémissait dans la casserole tandis que je préparais l’infusion. Mogura m’attendait à côté de la casserole en tenant une vieille théière fêlée. L’infusion était prête, je la versais dans la théière. Lilie s’approchait avec un set de plusieurs tasses, toute de forme différente, que je remplis. Ciza' et Frida saisirent chacune d’une tasse, Mogura refusa la sienne, comme à son habitude (il préférait le miel seul). Lilie saisit les trois dernières tasses pour elle, Flocon et Zéphyr (son togepie). C’était la première heure du thé de la journée, une tradition que Lilie avait adopté lors d’un de ces voyages dans la région de Galar.
Le ciel était nuageux, mais pas la moindre trace de pluies récente dans la région. Nous étions au sommet d’une colline, et je voyais, plus bas, les landes Brumes, avec quelques rares nuages blanc flottant le long des flancs des montagnes alentours. Seul le bruit de nos pas et quelque piaillement perçaient le silence. Le sentier caillouteux, bordé de broussaille, de la colline, laissait peu à peu à de la terre humide. Sous le ciel du début d’automne, nous progressions et, alors que le soleil arrivait en bout de course, les landes Brumes s’étalait juste devant nous. Au loin, caché parmi les arbres noirs et le brouillard des marais, les ruines de plusieurs vieilles bâtisses.

Des gravats jonchaient le sol, apparaissant ci et là entre les plantes sauvages, les buissons et les plantes grimpantes. Une vieille poutre se décomposait contre les restes de deux murs. Les restes d’une cheminé et d’un bout de reste de toit couvrait une grande dalle en pierre noircit. Sur le côté du bâtiment, une route pavée tentait de rester visible. Les pavées était en partie enfoncé dans le sol, recouvert de feuille morte et des restes d’un cadavre. Un caninos, ou bien un rocabot, je n’en sais rien, mais il était de petite taille et était un quadrupède.
Lilie et Flocon pénétrèrent dans une seconde bâtisse, plus robuste et moins altéré par le temps.

« - Tu as déjà vue ces ruines ? me demanda-t-elle.

- Non, je ne suis pas passé par cette vallée. En partant de la tour, j’ai rejoint la mer, un peu plus à l’Ouest.

- En tout cas, ça doit faire plusieurs siècles que personne ne vie ici.

- À ton avis, quel genre de civilisation pouvait vivre ici ?

- Je n’en sais rien, fit Lilie. On est assez loin de tout, pas de mer, ni de grand axe routier. Rien d’intéressant.

- Rien d’intéressant, mais il devait forcément y avoir quelque chose qui a attiré des gens au point de créer un village ici. »

J’arrivais au milieu d’une grande place couverte de plante sauvage. En son centre, une masse couverte de lierres sauvages et en partie dissimulé par un sitrussié en fleure. J’en arrachais le lierre, mettant à nue une statue de pierre noir. Une statue de graphylis. Elle représentait une femme avec un oiseau gigantesque. Elle semblait parler à l’oiseau, et celui-ci la regardait. Il y avait quelque chose de dérangeant dans cette statue, une impression de la voir bouger.

« - Elle est magnifique, fit Lilie en la regardant.

- Celui qui la sculpté avait beaucoup de talent. »

La statue était sur un piédestal de granite. Il ne restait que trois lettres encore lisible gravé dessus : “ -o- -âl- ”. De la statue, il ne subsistait qu’une silhouette avec une tête de ponchien. La pierre de la statue portait les traces du temps et des intempéries.

« - À ton avis, Lilie, c’est un être humain ou un pokémon ?

- Ce ne serais pas la première fois qu’une représentation soit erroné. Je pense que c’est censé représenter un humain et un pokémon issus d’une vieille légende. Avec le temps et les interprétations, on ne peut pas dire avec exactitude ce qu’il en est.

- Qui plus est, la barrière humain/pokémon n’était pas forcément la même qu’aujourd’hui.

- Qu’est-ce que tu sous-entends ?

- J’ai lue, dans une bibliothèque de Sinnoh, que les relations entre humains et pokémons étaient plus complexes dans le temps. Mariage, vie, …, des trucs du genre.

- Tu penses que cette statue cherche à représenter juste un humain très proche de son pokémon ?

- Je penses juste que partir dans un délire de légende, c’est oublier la possibilité que le sens de la statue peut être juste qu’une simple relation entre un dresseur et son pokémon.

- Serais-tu du genre à faire des sculptures de toi fusionné à ton scorplane ? fit Lilie, moqueuse.

- Le jour où il obtiendra un neurone utile, j’envisagerais l’idée qu’il soit utile.

- Entraine-le, au lieu de l’insulter.

- J’essaye, mais lui et moi, on est incompatible. »

Je sortis la pokéball, et je l’ouvris. Mogura en sortit en sifflant et en me bousculant. Il s’éleva et redescendit en piqué jusqu’à la statue, qu’il examina avec curiosité.

« - Tu veux devenir une légende ? lui demandais-je.

- Oui, me fit Mogura.

- Pourquoi ?

- Je n’en sais rien. »

Eh bé, ce n’est pas gagné.

Lilie se dirigea vers une vielle ruine d’où sortait Flocon. Le sol était couvert de branchages et de feuilles mortes. Sous ce tapis en décomposition, un carrelage gris terne usée par des innombrables pieds. Les ruines d’un escalier menaient à un étage qui n’existait plus. Le long des murs, des plantes grimpantes étaient visité par des apitrinis et des papillusions. Ce spectacle champêtre recouvrait tous les murs et des restes de bibliothèques dont on pouvait encore observer des fragments de vieux parchemins et de couverture. J’en pris un, et le papier se désintégra.

« - Tu espérais quoi, Lazarus ? fit Lilie. Cela doit faire des centaines d’année que plus personnes ne s’occupe de ces vieux parchemins.

- On ne sait jamais, sur un coup de bol. »

Un autre parchemin s’effrita à mon contact, laissant à nue un bout de page de couverture. Elle était faite d’écaille de dragon d’une couleur rouge sang, à la foi souple et résistant. Sous le contact de mes doigts, les écailles semblèrent se réchauffer, retrouver leurs éclats d’autre fois. Je ne sais pas qui vivaient ici, mais leurs cultures devenaient intéressante.

Les écailles s’emblaient vivre. Elles bougeaient au rythme des mouvements. J’en ressentais la chaleur des écailles.

Les écailles …

Les écailles …

« - LAZARUS !!! »

La voix de Lilie me tira d’un songe. Un songe ? Un souvenir ? J’en sais rien.

« - Tu étais où, bon sang ? fit-elle, furieuse.

- Ici, pourquoi ? »

Je n’y comprends rien. Elle ne se mettait en colère que très rarement.

« - Ça fait quatre jours que je te cherche.

- Quatre jours ? ».