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Le syndrome de la page blanche (Concours fanfiction) de Chimera314



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Informations

» Auteur : Chimera314 - Voir le profil
» Créé le 20/08/2023 à 09:31
» Dernière mise à jour le 20/08/2023 à 23:48

» Mots-clés :   Mythologie   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 7
Lucien déambulait dans les rues de Rosalia, quand le téléphone sonna.
«Salut Anatole.» Dit Lucien décrochant.
«Salut, tu es bien arrivé ?» lui demanda son agent.
«Oui ça fait deux heures déjà, j'ai déposé mes affaires à l'hotel, et je fais le tour de la ville. C'est vraiment magnifique ici.»
«Tant mieux si tu profites, mais es-ce que tu progresse pour ton manuscrit ?» demanda t-il.
«Je n'ai pas d'intrigues ou d'histoire, mais j'ai rempli plein de pages depuis le début du voyage.»
Lucien s'attendait à se faire réprimander mais Anatole mais celui-ci ne s'énerva pas.
«Tu as arrêté de bredouiller des excuses, et tu sembles bien plus confiant depuis que tu as décidé de partir, c'est une bonne chose.» dit calmement son ami.
«Oui, ce n'est pas ce à quoi je m'attendais en partant mais je pense que je vais dans la bonne direction.»
Il leva son bras libre et Natu vint se poser dessus.

Lucien et Chacripan l'avait capturé en sortant des ruines de l'éveil. L'auteur s'était décidé puisqu'il n'allais plus avoir d'utilités pour ses superball. Et surtout il voulais mettre en pratique le conseil de Pieris.
Le premier pokémon qu'ils avaient rencontrés était donc un Natu, un pokémon originaire de Jotho, ce que Lucien avait interprété comme un bon signe puisqu'il s'apprêtait à se rendre à Jotho.
Le combat s'était déroulé très vite grâce à l'avantage de type de Chacripan, deux attaques avait suffi à mettre le pokémon Minoiseau ko.
Une fois guéri au centre pokémon, il s'était avéré un compagnon facile à vivre, curieux mais calme. Il allait souvent observer ce qui se trouvait près de lui, mais il ne s'éloignait jamais trop loin de Lucien. Il avait aussi pris l'habitude de se poser sur son avant-bras ou sur son épaule.
Tous les trois avaient quitté Alola la veille pour Oliville, où un bus les avait conduit jusqu'à Rosalia, la ville historique.

«Et c'est vrai ton histoire avec Pieris ?» demanda Anatole en troquant son ton professionnel pour un plus amical.
«Vrai de vrai. Une histoire comme ça ne s'invente pas.» dit l'auteur.
«Si avec ça tu ne ponds pas un best-seller.» plaisanta t-il. «Blague à part, c'est bien de voir que tu as repris du poil de la bête. Termine bien ton voyage.»

Lucien finit son tour de la ville, puis trouva un escalier ombragé et il se mit à écrire.

«Marcher dans les rues de Rosalia fait l'effet d'un voyage dans le temps.
les bâtiments avec leurs augustes toitures de tuiles de bois verts, leurs poutres apparentes et leurs façades d'un blanc immaculé, rappellent les estampes de jadis.
Les rues ne sont pas pavés de béton ou de goudron comme dans les autres villes mais de pierre, comme si ces techniques n'avaient jamais atteint la cité.
Les habitants portent des kimonos comme si leurs garde-robe n'avaient pas évolués depuis des siècles.
Régulièrement on entends résonner le bruit des fontaines en bambou qui claquent le sol.
Le vent emporte parfois des feuilles d'érables rouges qui virevoltent alors dans les airs.
Marcher dans les rues de Rosalia c'est faire l'expérience d'un calme et d'une sérénité oubliée. Parcourir ses rues est un exercice de méditation consciente tant tout y est calme et solennelle. On ne peut que s'y détacher de soi même, et faire abstraction du reste du monde, pour n'être que le spectateur captif de sa beauté hors du temps.»

Il relut ses lignes, avec Natu sur son épaule et s'estima assez satisfait. Certes il n'avait pas retranscrit toute la splendeur de Rosalia, mais c'était un défi qu'il ne se sentait pas de taille à relever, et qui aurait de toute façon nécessitait beaucoup plus de temps.
Il se dirigea vers les hauteurs pour aller admirer le monument de la ville : Les tours jumelles de Rosalia.
700 ans auparavant les habitants de Rosalia battirent deux magnifiques tours identiques, celle de l'ouest fut baptisé Tour de cuivre, et celle de l'est Tour Carillon.
Leurs beauté étaient tel que les deux oiseaux légendaires de Jotho : Lugia et Ho-Oh en firent leurs demeures.
Pendant plus de cinq siècles ils veillèrent sur la région du haut de leur tours respectives, mais un soir un terrible orage éclata et la Tour de cuivre brûla. De tristesse Lugia quitta la ville pour trouver refuge au fond de la mer de Jotho, où il dormirait encore aujourd'hui.
Les restes de la tour, depuis renommée Tour cendrée, sont restés intouchés, les habitants estimant qu'elle fait partie de l'histoire de leur ville sous cette forme ou une autre.

Après une la longue ascension de l'escalier Lucien, Chacripan et Natu arrivèrent enfin devant la Tour cendrée.
De ce qui fut naguère une tour de 9 étages, il n'en restait plus désormais plus qu'un rez-de-chaussée et un étage faits de bois brûlés et de pierre endommagés.
Lucien s'approcha tandis que Natu fit des cercles dans le ciel, Chacripan l'observa de son coté. Un homme vêtu d'un costume mauve et d'une cape blanche était le seul autre visiteur, il semblait intensément concentré.
Le romancier observa un moment la tour, en fit le tour, et il tourna la tête pour la comparer à la tour Carillon qui elle était intact.
«Difficile de se dire qu''il y avait jadis une telle tour à cet emplacement, n'est ce pas ?» lui dit l'homme à la cape, qui avait repéré le mouvement de tête de Lucien.
«Oui, j'essayais d'imaginer à quoi elle ressemblait il y a 150ans.» répondit-il.
«J'ai beau être déjà venu une dizaine de fois je reste toujours aussi impressionné. Mais vous c'est la première fois que vous venez, n'es-ce pas ? » demanda t-il poliment.
«Oui c'est la première fois que je viens, en fait je viens de Kalos.»
«Ho vous aussi vous venez de loin, je suis moi-même originaire de Céladopole. Je m'appelle Eusine.» se présenta t-il en plaçant une main sur sa poitrine.
«Lucien, je suis romancier, je suis venu ici en quête d'inspiration.» expliqua Lucien.
«Je vous comprends, je suis moi aussi passionné par les légendes de la Tour cendrée, notamment celle de Suicune.» dit Eusine.
«La légende de Suicune ?»
«Vous n'en avez pas entendu parler ? Ce n'est pas si étonnant, généralement on ne parle que de Lugia et Ho-Oh, et les habitants de Rosalia évitent, à raison, d'en parler.» raconta t-il.
«Vous pouvez m'en dire plus ?» demanda Lucien, même si manifestement son interlocuteur brûlait d'envie de poursuivre.
Apparemment conscient de l'instant Chacrian revint vers son maître et s'assit, Natu fit de même et se posa prés d'eux.
«Avec plaisir. L'histoire des trois fauves légendaires fait aussi partie de l'histoire de la Tour, elle commence le soir du tragique incendie. Comme vous devez le savoir la Tour de cuivre fut un soir un terrible orage éclata et elle fût frappé d'un éclair. La tour s'embrasa, les flammes la ravagèrent, et nulle ne put éteindre le brasier, pas même le puissant Lugia. La pluie se mit alors à tomber, et petit à petit les gouttes amoindrirent le feu, jusqu'à l'éteindre entièrement.
Mais dans les ruines on trouva les dépouilles de trois pokémon sauvages, ils s'y étaient réfugiés pendant l'orage, avant de se retrouver pris au piège par les flammes. Ho-Oh fût prit de compassion pour ses infortunés créatures et il usa de ces pouvoirs pour les ramener à la vie. Ce faisant il repensa au terrible événement qui s'était passé et infusa chacun des trois pokémon d'un de ces éléments.
Pour le premier, il repensa au terrible éclair qui avait frappé la tour, et il donna au pokémon la vitesse et la puissance de la foudre, et l’appela Raikou .
Pour le deuxième, il repensa aux flammes indomptables qui avait consumé l'édifice, alors il rendit le pokémon fort et fier comme le feu, et l'appela Entei.
Pour le troisième, il repensa à la pluie qui avait miraculeusement mit un terme à cette tragédie, il accorda au pokémon la sagesse et la pureté de l'eau, et l'appela Suicune.
Les trois pokémon émergèrent des décombres, mais lorsque les habitants de Rosalia les virent ils prirent peur. Voir des pokémon revenir à la vie les avaient terrifié, alors ils les chassèrent. Aucun des pokémons ne résista, ils partirent chacun de leurs coté, terriblement déçu de la nature humaine.»
Maintenant Lucien comprenait pourquoi Eusine disait que les habitants évitaient de parler de cet histoire. Ce dernier reprit son récit, mais sur un ton plus personnel.
«On dit qu'aujourd'hui encor Raikou, Entei et Suicune errent toujours dans la nature en évitant le contact avec les humains. Mais qu'un jour ils feront de nouveau confiance au humain lorsqu'un dresseur au cœur d'or et à l'âme d'argent se présentera à eux. Je prie pour ce jour arrive bientôt.»
«C'est vraiment une histoire fascinante.» dit Lucien qui avait tout écouté avec attention.
«Je ne vous ai pas ennuyé avec mon histoire ? J'ai tendance à me laisser emporté dès que j'aborde le sujet. D'habitude je viens ici avec mon ami Mortimer, mais il est occupé à l’arène.» expliqua Eusine en passant une main dans ses cheveux blonds.
«Non, non, au contraire, votre enthousiasme a rendu votre récit encore plus instructif.»
«En fait si je suis autant attaché à Suicine, c'est parce que je l'ai rencontré un jour. C'était dans une forêt, je m'étais arrêté pour boire à un lac, quand une brume s'est levé. Je me suis relevé, et il était sur l'autre rive, il m'observait, me jugeait. Et puis il est parti en courant sur l'eau, comme si c'était de la terre. Depuis j'essaie de le retrouver lui et ses deux autres camarades.
Je ne me fais pas d'illusion, je sais bien que je ne suis pas le dresseur de la légende, mais je voudrais vraiment qu'ils refassent confiance aux humains. Mais, les choses ont beaucoup changé depuis l'époque de la Tour de Cuivre, les humains n'ont plus peur des pokémon, nous avons appris à vivre ensemble. Tous les jours des humains et des pokémon travaillent, combattent ou partent à l'aventure au coté de leurs partenaires pokémon. Alors je pense qu'il est temps pour les fauves légendaires d'arrêter de fuir.»
Chacripn et Natu semblaient captiver par ses propos, de son coté Lucien ne pouvait que respecter sa ferveur, et sa dévotion.
«Oui, ça serait merveilleux. J'adorerais rencontrer de tels pokémon, ils doivent être si impressionnants.» dit Lucien avec espoir.
«Et bien qui sais un jour...» Eusine réalisa que les ombres s'étaient bien allongés depuis le début de leur conversation. «Mais je réalise que j'ai accaparé votre temps depuis longtemps, je vais vous laisser profiter de votre contemplation tranquillement.»
Lucien et Eusine se serrèrent la main, puis il partit non sans avoir recommandé à l'écrivain le spectacle nocturne du théâtre.

Une fois seul avec ses pokémon, Lucien s'assit en tailleur et rédigea un abrégé de la légende que lui avait conté Eusine, il ajouta une note pour ne pas oublier de se renseigner davantage. Il écrivit quelques lignes sur le dresseur lui-même, sa passion et son désir d'aider Suicune et les autres, étaient touchantes. Pour autant il se refusa d'écrire un personnage à son image, il avait trop de respect pour lui.
A la lumière de ce qu'il avait appris il regarda les ruines sous un nouveau jour. Il en fit le tour s'attendant presque à tomber nez à nez avec l'un des trois pokémon légendaires, mais il n'eut pas plus de chance qu'au ruines précédentes. Il se remit à écrire pour décrire la Tour cendrée, mais il s’arrêta pour repenser à la légende des trois pokémon.
Ce n'était pas tant leurs destins tragiques qui l'intéressait dans cet histoire, mais le fait qu'ils aient été ressuscité sous une forme supérieur. La résurrection était une image puissante, l'impossible victoire de la vie sur la mort. Mais elle pouvait aussi servir de puissante métaphore, celui qui est tombé mais qui se relève plus fort.
Lucien nota tout ça dans son carnet, rappela Chacripan et Natu puis se dirigea vers l'escalier pour retourner dans le centre-ville.
Durant sa descente, il observa Rosalia dans la lumière de cette fin d'après-midi. Ce qui l'avait appris et vécu au cours de ses derniers jours tournoyer dans son esprit.
Il était serein et confiant comme il ne l'avait pas été depuis longtemps, car il avait la certitude d'avoir désormais tous les éléments pour écrire son prochain livre.