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Bienvenue à la Baston SARL, que puis-je pour vous ? de MichikoAoneko



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Informations

» Auteur : MichikoAoneko - Voir le profil
» Créé le 19/08/2023 à 22:57
» Dernière mise à jour le 19/08/2023 à 22:57

» Mots-clés :   Drame   Famille   Paldea   Slice of life   Unys

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Chapitre 4 : Ténèbres & Lumière
J’ignore depuis combien de temps, je suis prisonnière de cette sinistre salle des archives.

Cette enflure d’Ayden a osé m’enfermer parce que j’ai refusé ses avances. Je me suis vraiment trompé sur toute la ligne à son sujet.

L'obscurité qui règne ici est oppressante.

Quand j’étais petite, l’obscurité me terrorisait. Mais en grandissant, j’ai fini par vaincre cette peur.

Cependant, la situation dans laquelle je me trouve, fait remonter cette phobie infantile.

Chaque ombre semble cacher une menace tout droit sortie de mon imagination. La saleté et la poussière omniprésentes me donnent la sensation d'étouffer, et la pièce sent le renfermé. Le personnel d’entretien doit probablement négliger cet endroit. Mes mains tremblent en pensant que je ne pourrais pas compter sur une “ronde quotidienne” pour me sortir de là.

Quand est-ce que je vais bien pouvoir sortir d’ici ?

Je ressens un frisson glacé parcourir mon échine lorsqu’une petite voix murmure dans ma tête : “Peut-être jamais”. Il est hors de question que je reste piégée ici ! Pohm m’attend, je dois rentrer pour le nourrir. Si je ne le fais pas, il risque de tomber malade, et même de…

Je secoue immédiatement la tête pour chasser ses pensées négatives. Cet isolement commence à me faire délirer. Ce n'est pas bon signe. Même si peu de personnes s’aventurent près de cette salle, quelqu’un finira bien par passer. Il faut que je reste attentive au moindre son potentiel.

Je tente de me ressaisir et de rester concentré, mais le rire sournois d’Ayden résonne encore dans ma mémoire. Mes pensées oscillent entre colère et peur tandis que le temps semble s’étirer indéfiniment.

Mais depuis combien de temps suis-je ici ? Je ne sais même pas l’heure qu’il est. L’absence de fenêtre et d’horloge murale visible ne m’aide pas. Je n’ai strictement aucune notion de temps.

Les émotions m'envahissent, me submergent, et ont raison du peu de sang-froid et de concentration que j'ai. Je sens les larmes monter au coin de mes yeux. Je me force à garder mon calme, à reprendre le contrôle de mes émotions, mais je n’y parviens plus.

J'implore silencieusement que quelqu'un vienne et m'extirpe de cet endroit. Mon cœur bat la chamade, et je m'accroche à l'espoir d'une possible sortie. Cet espoir est semblable au fil trait de lumière qui dépasse du dessous de la porte. Cette lumière est actuellement la seule chose qui me raccroche à l’extérieur de cette pièce.

« - Ayden, quand je sortirai d’ici, je te le ferai payer. Finis-je par murmurer. »

***

Je suis doucement réveillée par un léger tintement de cloche au loin. Très faible.

Il y a quelqu’un ! Je dois attirer son attention !

Je me relève rapidement, et me rends compte que je n’y vois plus rien. Le fin trait de lumière a complètement disparu. Tout est noir autour de moi, et je commence à paniquer.

Je ne dois pas me laisser dominer par ma peur, sinon je risque de perdre cette occasion de sortir d’ici. Où est la porte ? Je n’y vois vraiment rien. Je secoue les bras dans tous les sens pour me repérer. Mais il n’y a que du vide, rien de matériel.

Tout à coup, je vois le trait de lumière de la porte apparaître à ma gauche, à trois bons mètres de moi. Comment ai-je pu me retrouver si loin ? Ai-je été somnambule ?

Pas le temps d’y réfléchir ! Le tintement semble être plus fort. Si je crie et tambourine à la porte, on finira par comprendre que je suis enfermée ici. Je me précipite en direction de la porte, mais à quelques pas de cette dernière, le sol disparaît sous mes pieds.

***

Je me sens violemment basculé en arrière.

Je me retrouve dos au sol, une douleur me prend à l'arrière du crâne. La lumière est éblouissante. Je réalise que quelqu’un m’a enfin sorti de là.

Quant à ce qui s’est passé avant, c’était sans doute un cauchemar.

Alors que je tente de péniblement m’adapter à la lumière ambiante, je déchante vite en remarquant qu’Ayden se tient à mes côtés.


« - Mlle Alba, vous vous sentez bien ? Me dit-il l’air faussement inquiet en me prenant la main
- Ne me touche pas, toi ! Je lui réponds en hurlant.
- Comment osez-vous parler ainsi à votre collaborateur !?! N'avez-vous jamais appris les bonnes manières ? Vous vous permettez de parler ainsi alors que l’on vient de vous surprendre en train de faire une sieste dans la salle des archives. »


La personne qui m’accuse, c’est M.White, dont je viens de remarquer la présence.


« - Je ne faisais pas de sieste ! On m’a enfermé ici !
- N’essayez pas d’inventer des excuses ! Nous avons bien vu que vous étiez en train de dormir ! Me répond le cinquantenaire agacé.
- Je suis restée enfermée longtemps, et j’ai fini par m’endormir… C’est lui qui m’a enfermé ici ! Je crie en pointant du doigt le coupable. »


M. White me regarde droit dans les yeux, et ne semble pas croire un traître mot de ce que je suis en train de lui dire. Il croise les bras, soupire tout en secouant la tête :


« - Et pour quelle raison M.Blake vous enfermerait ? Les employés de notre entreprise n’ont pas ce genre de comportement puéril. En l’accusant ainsi, vous mettez en doute mes capacités à recruter. Je ne tolérerais pas de telles accusations…
- Ce n’est pas ce que je voulais dire…
- Monsieur, regardez, je crois qu’il s’agit du badge de Mlle Alba sur le sol. »


M.White soupire de nouveau et finit par se diriger vers l'ascenseur.


« - La prochaine fois, comportez-vous en adulte plutôt que d’accuser à tort pour camoufler votre incompétence.
- Vous devez me croire ! Il m’a volé mon badge pour que je ne puisse pas sortir !
- Ça suffit ! Je ne veux plus vous entendre ! »

Je sursaute.


« - Si vous voulez continuer à travailler ici, il va falloir changer de comportement. En attendant, excusez auprès de M.Blake qui a eu la gentillesse de vous remplacer à votre poste pendant votre “absence”, et qui a pris du retard sur son propre travail.
- Je…euh…
- M.White, ce n’est pas nécessaire. Et je n’ai pas pris tant de retard que ça.
- J’insiste ! Il y a un minimum de savoir-vivre à avoir dans la vie en entreprise. »


Je suis prise de tremblements. J’ignore s’il s’agit de colère que je ressens face à cette injustice que je subis, où s’il s’agit au contraire de tristesse pour la même raison.

Je regarde en direction du directeur des ressources humaines, qui se trouve derrière Ayden et à côté de l’ascenseur, mais celui-ci semble attendre que je m’excuse, et n’a pas l’air d’être enclin à négocier. Si je ne m’excuse pas, la situation va empirer.

Je ravale ma salive et me penche légèrement.

« - M. Blake, je vous prie d’accepter mes plus plates excuses. Cela ne se reproduira pas. »

Un petit temps passe.

« - J’accepte vos excuses. Finit-il par dire. »

Je commence par me redresser, et c’est ainsi que j’observe le sourire narquois d’Ayden, comme s’il voulait me provoquer. Je n’ai qu’une seule envie, c’est de le gifler. Mais M.White me voit moi, mais pas son visage à lui, car ce dernier est de dos. Il le sait très bien, et en semble particulièrement satisfait.

Souris tant que tu le peux encore. Je finirais bien par te faire déchanter.

M.White s’en va dans l'ascenseur sans nous attendre.

Je me retrouve seule en face d’Ayden, et je ressens un profond malaise. J’esquive son regard, et décide de m’en aller à mon tour. J'ai des craintes concernant ce qui pourrait se produire si je reste davantage seule avec lui.

Sans un mot, je lui arrache mon badge des mains, et tente de passer à côté de lui pour m’en aller. Mais il m’attrape le bras.


« - Lâche-moi !
- Ce n’est pas terminé. »

Il me dit juste ça, rien de plus, et me lâche. Je me dirige, à mon tour, vers l’ascenseur. Mais la peur, de me retrouver seule avec lui sans échappatoire, me prend les tripes. Finalement, je me rends aux sanitaires de l’étage, en espérant qu’elle ne soit pas hors service.

Ce n’est pas le cas, et je m’y engouffre, puis me cache à l'intérieur de l’un des cabinets.

Je vais attendre une quinzaine de minutes, le temps qu’il s’en aille. J’espère vraiment qu’il ne va pas tenter de venir ici. Je m'assois sur la cuvette des toilettes, et respire doucement. Le temps passe plutôt lentement, et je me rends compte que je ne sais toujours pas l’heure qu’il est.

J’ignore si cela fait quinze minutes ou non, mais je sors des cabinets. J’approche de la porte des sanitaires, que j’ouvre tout doucement. Je regarde s’il y a quelqu’un dans le couloir.

Il n’y a personne, la voie est libre. Je remarque pour la première fois, l’horloge murale du couloir.

Il est 18 h 30, je vais pouvoir rentrer chez moi.

Peu importe si j’ai réellement du travail en retard, je le rattraperai demain. Je ne veux pas rester une minute de plus en ces lieux.

***

Je suis enfin chez moi. Je me défais à la hâte de mes chaussures à talons.

Immédiatement, j’appuie sur le bouton d’ouverture de la Pokéball de Pohm, car j’ai besoin d’une présence à laquelle me confier. Je le prends dans mes bras, et je m’assois sur mon lit. Je finis par lui dire, ce dont je suis certaine après les événements d'aujourd'hui :

« - Tu sais Pohm, je ne resterais pas dans cette entreprise. »

Il me regarde d’un air interrogateur.

« - En fait, aujourd’hui, il y a…»

Alors que je m’apprête à raconter à mon partenaire ce qu’il s’est vraiment passé, les mots restent coincés dans ma gorge. Je m’y reprends à plusieurs reprises, sans succès.

J’ai conscience que je devrais plutôt en parler à quelqu’un qui peut vraiment répondre. Mais je n’ose déranger personne.

Et à qui je pourrais en parler ?

Mes parents ont été très déçus que je ne sois pas à la hauteur des exigences de l’académie Orange. Eux ainsi que ma petite sœur sont d’excellents dresseurs, mais ce n’est pas mon cas. Alors, quand je leur ai dit que j’avais trouvé un emploi dans une prestigieuse entreprise d’une autre région, j’ai eu l'impression d’être remonté dans leur estime. Si je leur dis que je veux arrêter, je vais de nouveau les décevoir.

Je ne peux pas en parler à ma sœur non plus. Je lui fais confiance, et je sais que je peux tout lui dire. Mais je la connais très bien. Si je lui raconte seulement ce qu’il s’est passé aujourd’hui…elle serait capable de débarquer dans l’entreprise, et de tout cramer avec son Flamigator, Ayden compris.

Et je n’ai jamais eu d’autres amis proches, à l’exception de mon fidèle Pohm.

Je soupire.

« - Il faut que je parvienne à tenir au petit moment, le temps de trouver autre chose. »

Pohm saute de mes bras pour atterrir sur le sol, puis il saute sur mon bureau. Je le vois attraper un bout de papier avec sa gueule. Je reconnais le dépliant d’hier soir. Ça me fait sourire, mais je lui dis :

« - Non, pas ce soir ! Je n’ai pas encore touché de salaire, et je dois faire attention à mes dépenses. »

Pohm semble déçu. Je le prends une nouvelle fois dans mes bras :

« - Pour toi ce soir, ce sera comme d’habitude ! »

Après avoir rapidement nourri Pohm, je décide d’aller prendre une douche. Je reste un long moment sous l’eau, plongé dans mes réflexions.

Je ne resterai pas dans cette entreprise. Mais je refuse de partir sans qu’Ayden ne paye pour ses actes. Mais à moi toute seule et en étant nouvelle, j’ai l’impression que cela va être compliqué.

Il faudrait que je trouve un allié, mais je ne connais personne.

D’un coup, quelque chose me revient à l’esprit.

Je repense à cette fille, dont je ne connais même pas le nom, celle qui m’a dit de me méfier d’Ayden.

Il faut que je réussisse à faire d’elle, mon alliée.