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Bienvenue à la Baston SARL, que puis-je pour vous ? de MichikoAoneko



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Informations

» Auteur : MichikoAoneko - Voir le profil
» Créé le 19/08/2023 à 22:54
» Dernière mise à jour le 19/08/2023 à 22:54

» Mots-clés :   Drame   Famille   Paldea   Slice of life   Unys

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Chapitre 3 : Introspection
Je suis restée dix bonnes minutes contre la porte, avant de me relever, et de m’écrouler sur mon lit.

Je n’ai plus une once d'énergie. Et dans un élan miraculeux, je tends le bras en direction de la table de nuit, sur laquelle est posé la Pokéball de Pohm. J’appuie sur le bouton d’ouverture et mon ami apparaît à mes côtés. Il est surpris, car je le prends instantanément dans mes bras, et le serre fort. Je desserre peu à peu mon étreinte et il me lance un regard inquiet.

« - Ce n’est rien, ne t’inquiètes pas. J’ai juste eu une journée loin d’être simple…»

Aussitôt, je me remémore ce qui vient de se passer. Tout tourne dans ma tête et je tente de comprendre ce qui a mené à ce dénouement. Je regarde Pohm droit dans les yeux, et lui demande :

« - Tu crois que j’ai surréagi ? »

Je continue de le regarder, comme s'il pouvait me répondre, mais j’ai bien conscience que ce n’est pas vraiment possible.

Le moment où je pousse violemment Ayden en hurlant puis lui ferme la porte au nez, se répète en boucle dans ma tête. Je commence à me demander si je n’ai pas mal interprété ce qu’il a dit.Et il n’était pas dans son état normal à cause de l’alcool aussi…

Je n’ai même pas son numéro, ni aucune façon de le contacter. Je ne peux même pas m’assurer qu’il soit bien rentré ou lui envoyer un message pour m’excuser.

Je suis perdue dans mes pensées.

Tout à coup, j’entends mon ventre gargouiller, ce qui interrompt ma réflexion. Je me rends alors compte que je n’ai rien mangé depuis ce midi, à l’exception de quelques biscuits apéritifs au bar.

Je dépose Pohm à côté de moi sur le lit, puis me lève et marche en direction de mon bureau. Sur ce dernier, est posé un dépliant que j’ai ramassé sur le pas de ma porte, lors de mon emménagement. C’est un dépliant pour un petit restaurant qui livre des burgers et des sandwichs.

« - Et si on commandait à manger ce soir ? Je mangerais bien un burger avec des frites ! Et je peux même prendre quelque chose pour toi aussi ! Il propose de la nourriture pour Pokémon. Ça te tente ? »

Pohm sautille sur le lit, enthousiasmé à l’idée de déguster un bon repas. Le voir si content me réchauffe le cœur, et me fait oublier ce qui me tracasse.

Je commande rapidement via une application sur mon Motismart. Cela fait, je décide de prendre Pohm dans mes bras une nouvelle fois.

« - Pohm, heureusement que je t’ai à mes côtés. »

***

Je n’ai pas très bien dormi. Ce matin, je me suis réveillé avec une boule au ventre. Je suis inquiète à l’idée de revoir Ayden. Mais je ne peux pas me permettre d’être absente au bout du deuxième jour, surtout pour des raisons aussi futiles.

C’est simple, il faut que j’aille à la rencontre d’Ayden ce matin pour tirer tout ça au clair, et m’excuser si besoin. C’est sur cette résolution que je file au travail.

***

Malheureusement, je n’arrive pas à croiser Ayden en déposant mes affaires aux vestiaires. J'espère que je pourrais lui parler à la pause-déjeuner.

Je m’installe à mon poste, comme toujours derrière ce comptoir. Le travail est bien moins fastidieux qu’hier, sûrement grâce à ses conseils. Cela me fait repenser inconsciemment à hier. J’ai donc quelques difficultés à rester concentré. De plus, la fatigue me fait également faire des erreurs.

Je reçois plusieurs mails de la part de M.White qui me réprimande pour mes erreurs. Mais parmi tous les mails de ce dernier, j’aperçois le nom “Ayden Blake”.

J’hésite quelques secondes puis clique dessus.

La tension retombe légèrement, car je me rends compte que c’est un mail basique écrit dans un langage très professionnel :


“ Bonjour Mme Alba

Par ce mail, je me permets de vous demander votre aide pour retrouver un document au sein de la salle des archives.

Pourriez-vous m’y retrouver à onze heures ?

Bien cordialement,

Ayden Blake
Service Marketing - Baston SARL”


Je suis un peu décontenancée. En effet, dans ce mail, il ne me parle pas de manière agressive. Mais d’un autre côté, il reste neutre… comme si de rien n’était. Je ne sais pas quoi en penser.

Quoi qu’il en soit, j’aurais le fin mot de cette histoire, à onze heures.

***

Cinq minutes avant le rendez-vous, je quitte l’accueil pour me rendre aux archives. Je dépose un écriteau sur le comptoir. Il est légèrement différent de celui que j’ai utilisé pour la pause d’hier midi. Sur celui-ci, il est écrit : “De retour bientôt”.

Puis, je me dirige vers l’ascenseur, et à l’intérieur de ce dernier, je sélectionne le 13e étage.

Dans le couloir du 13e étage, j’aperçois Ayden de loin. Je me dirige un peu hésitante vers lui. Il semble avoir la tête ailleurs, et ne voit pas que je suis juste à côté de lui…Je tente alors d’attirer son attention.

« - M. Blake ? »

Il sursaute et finit par remarquer ma présence. Je me rends compte que je n’ai alors pas appelé par son prénom, ce que je me permettais de faire hier soir. Mais compte tenu des événements d’hier, et du fait que l’on soit dans un contexte professionnel, je préfère l’interpeller ainsi pour le moment :


« - Oh, Mila, désolé, je ne t’avais pas vu…Mais ne m’appelles pas M.Blake, tu peux m’appeler Ayden. On a presque le même âge après tout.
- Très bien. Avant toute chose, j’aimerais te parler d’hier soir.
- D’hier soir ? C’est le trou noir, je ne sais même pas comment je suis rentrée chez moi. »


Il ne se souvient vraiment de rien ? Est-ce que je dois vraiment lui en parler ?


« - Tu voulais me dire quelque chose ? Il s’est passé quoi hier soir ?
- Oui…en fait… Finis-je par lui avouer. »


Au fur et à mesure de mon récit relatant la précédente soirée, je vois les yeux d’Ayden s’agrandir. Lorsque je termine, un grand silence s'ensuit. Il croise les bras, et piétine nerveusement.


« - Voilà, tu sais tout. Je sais très bien que tu n’étais pas dans ton état normal. Mais depuis hier soir, je ne cesse de ressasser les événements. Et étant donné la façon dont je t’ai poussé, j’ai eu peur que tu m'en veuilles.
- Je suis vraiment désolé ! Je te promets que je ne me souviens de rien. J’ai vraiment honte de mon comportement… Pourras-tu me pardonner ? »


Je réfléchis à peine quelques secondes, avant d’acquiescer.


« - Oui, bien sûr, c’est surtout la faute de l’alcool… On est adultes, on ne va pas se disputer pour des broutilles.
- Je ferais tout pour ne pas boire autant à partir de maintenant, je te le promets. »


Un silence gênant s’installe, je décide finalement de lui demander ce qu’il venait chercher :


« - Ah oui, c’est vrai ! Euh et bien… C’est… C’est le dossier du "Hangar frigorifique". Voilà. J’ai besoin d’un document qu’on a reçu à la création du dossier. Mais la salle des archives est immense…Je me suis dit qu’à deux, ça irait plus vite. Et il y a aussi, tous ces documents à ranger. Tu veux bien m’aider ?
- Bien sûr, ça fait partie de mes tâches ! Allons-y ! »


Je m’accroupis, et je saisis une grande pile de documents, si grande que je titube. Ayden saisit lui-même une pile de dossiers, un peu moins conséquente que la mienne.

Je tente maladroitement de saisir la poignée de la salle des archives, mais Ayden me dit :


« - Il faut ouvrir la porte avec le badge.
- Tu peux l’ouvrir ? J’ai les mains prises.
- Je crois que j’ai laissé mon badge dans mon bureau. Attends, je vais prendre le tien, ne bouge pas. »


Mon badge est accroché à mon cou par une bande de tissus. Ayden le saisit puis l’utilise pour ouvrir la porte. Il appuie sur l'interrupteur de l’éclairage de la pièce. Il pousse la porte puis la maintient également, car j’ai les mains trop chargées. Je pénètre alors dans la pièce, et dépose la pile de documents sur une table au milieu de la salle des archives.

Je vais d'abord déposer tous les documents ici. Ensuite, on cherchera le dossier. Je rangerai tous ces documents après.

Tout à coup, j’entends une porte claquer dans mon dos, et je me retrouve plongé dans le noir complet. Je crie :

« - Ayden ! Tu peux ouvrir la porte, je ne vois rien ! »

Pas de réponse. Je me dis que la pièce est sans doute trop bien isolée et qu’il ne m’entend pas.

À tâtons, je me redirige vers la porte d’entrée, guidée par le fin trait de lumière qui passe par le dessous de cette dernière. Arrivée à la porte, je tente de la pousser, mais celle-ci s’est doute verrouillée après avoir claqué. Je tambourine alors en criant de plus belle :

« - Ayden ? Tu m’entends ? La porte s’est refermée. Tu peux la rouvrir ? ».

Pour seule réponse, j’entends un léger rire à travers la porte.


« - Ayden ? Qu’est-ce qui se passe ?
- T’as pas encore compris ? T’es bête ou quoi ?
- De quoi tu parles ? Je ne comprends pas…
- Je me souviens de tout hier, et j’étais parfaitement lucide.
- Qu-Quoi ?
- Tu m’as très bien entendu. Ce que j’ai tenté de faire était parfaitement prémédité. Malheureusement, tu n’étais pas encline à boire. Tu es moins naïve que je le pensais. J’ai prétendu être saoul pour t’amadouer, mais tu ne t’es pas laissé faire pour autant. »


Je suis complètement abasourdie. Et je ne parviens plus à parler.

« - Alors, j’ai laissé tomber hier soir, mais crois-moi, j’ai hésité, j’avais d’autres possibilités… Mais je ne suis pas du genre à prendre des risques. »

J’ai le souffle court et j’ai la tête qui tourne. Lorsque je me remémore les événements de la veille, et que j’imagine ce qui aurait pu arriver, je suis prise d’un haut-le-cœur, qui m’oblige à placer la main devant ma bouche. Lorsque je réussis à reprendre contenance, je sers les poings et je fulmine intérieurement.


« - Tu as perdu ta langue ? Me dit-il en se marrant.
- Ouvre-moi cette porte !
- Mais oui, je vais ouvrir cette porte, ne t’en fais pas. Enfin, à une seule condition…
- Qu’est-ce que tu me veux ?
- Tu me laisses te rejoindre, et on termine ce qu’on a commencé hier soir… Ensuite, je te laisse tranquille…»


Dès lors, je fulmine encore plus. Je comprends qu’il s’est foutu de moi depuis le début. Que la seule raison pour laquelle il est venu me parler et m’aider, était pour satisfaire ses propres désirs malsains. Je me sens trahi. La seule chose que j’arrive à dire, c’est :


« - Mais… Pourquoi tu fais ça ?
- Pourquoi ? Pour aucune réelle raison. Quand je t’ai vu la première fois, je t’ai trouvé un peu mignonne, c’est tout. Et je n’ai pas beaucoup d’étrangères dans mon tableau de chasse. Alors, je me suis dit, pourquoi pas ?! »


Il a un vrai problème…Il me dégoûte. Il me prend pour un trophée. Je me retiens fortement de lui dire que je ne suis pas intéressée par les hommes. Mais il est hors de question que je lui dise ça, car ça ne le regarde pas. Je ne veux plus rien avoir avec lui.

« - Ça ne te plaît pas la salle des archives ? On peut aller ailleurs si tu veux…»

Son ton lubrique m’emplit davantage de dégoût. Je fulmine encore plus, je sens que je ne vais pas tarder à craquer. Si la porte ne nous séparait pas, je me jetterais sur lui pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Je me contente de lui répondre d’un ton bien froid.

« - Ayden, va te faire foutre. »

Et là, c’est lui, qui ne parle plus. Je crois entendre une insulte à peine perceptible à travers la porte. Mais c’est dit à un volume si bas, que je n’en suis même pas sûre…

« - Ah…tu le prends comme ça… Et bien, tu vas rester un long moment ici. Histoire de t’apprendre à respecter ceux qui te sont supérieurs. »

J’entends des bruits de pas s’éloigner, ce qui me fait paniquer :


« - Attends ! Ne me laisse pas ici !
- Tu sais, y a vraiment peu de personnes qui viennent aux archives, et les bureaux de cet étage sont déserts.
- Reviens ici ! Je t’interdis de me laisser là ! »


Il ne me répond pas. J’entends le bruit caractéristique des portes de l’ascenseur qui s'ouvrent et se ferment.

Puis, il n’y a plus aucun bruit. Je suis enfermée, seule, et je n’ai absolument aucune idée de comment sortir d’ici.