Le syndrome de la page blanche (Concours fanfiction) de Chimera314

Ils montèrent précipitamment dans la barque, et ils s’éloignèrent du rivage aussi vite que possible. Leurs rames battant avec précipitation l'eau du lac qui reflétait le ciel crépusculaire.
«Nous n'allons pas vous laisser partir comme cela. Nous n'en avons pas finit avec vous.» s'exclama une voix qui semblait venir de nulle part et de partout à la fois, et dont le calme me cachait pas les sinistres intentions.
Tout à coup, le décor s'effaça pour être remplacé par un plateau rocheux surplombé par un ciel d'améthyste. Les quatre héros et leurs pokémons, regardèrent de tous les cotés, pour essayer de comprendre ce qui venait de leur arriver. Soudain au bout de l'horizon quatre silhouettes de ce qui semblaient être des pokémons colossales se dessinaient.
Une expression d’angoisse se dessina rapidement sur le visage des jeunes dresseurs, et leurs compagnons.
La scène se figea, et vira au jaune pâle, et une inscription A suivre apparu.
«Quoi ! Ils ne peuvent pas terminer l'épisode comme ça ! Je dois voir le suivant» s'exclama Lucien devant l’écran de son ordinateur.
Il cliqua pour lancer l’épisode d'après quand son regard croisa l'heure. Le milieu de l’après-midi était déjà entamé.
«Je devrais me mettre au travail.» dit-il une pointe de culpabilité dans la voix.
Il changea de fenêtre et bascula sur le document texte qu'il avait commencé, et dont le blanc complet n'était brisé que par l'inscription chapitre 5 tout en haut.
Il baissa le regard vers son bloc-note, celui-ci ne contenait que huit idées, six d’entre elles étaient rayées et les deux autres méritaient de l'être.
Il releva les yeux vers l'écran, et constata toutes les fenêtres ouvertes. Chacune d'entre elles étaient un lien avec un sujet qu'il avait voulu approfondir. Ou plutôt avec lequel il avait détourné son attention de son présent manuscrit.
Il soupira tout en passant sa main dans sa chevelure emmêlé.
Sa séance d'auto culpabilisation fut rapidement interrompu par Chacripan qui bondit sur le bureau et poussa un faible miaulement.
«Alors tu as fini ta sieste, toi ?» lui dit-il affectueusement tout en caressant la tête du pokémon.
Lucien ramassa le jouet qui traînait sur le bureau, une simple boule de poile relié à un bâton par une ficelle. Il tendit le jouet vers le félin qui le regarda avec dédain un court instant avant de tourner son attention vers son maître. Quand il compris qu'il n'obtiendrait rien de mieux il bondit au sol, et partit avec détachement.
«Prend un Chacripan qu'il disait, c'est plus affectueux qu'on ne le dit.» marmonna sarcastiquement Lucien.
Il retourna son attention vers la page vierge, et essaya de concevoir une suite à son histoire, quand le téléphone sonna. C'était son agent.
«Salut, Anatole.»
«Salut Lucien, je ne te déranges pas ?» demanda t'il d'un ton neutre.
«Non.» répondit il simplement.
«J'en déduis que tu n'as pas avancé sur ton roman.»
Si il lui avait laissé le bénéfice du doute avant, son ton laissait maintenant paraître son agacement. Lucien tourna son regard vers la page blanche sur son ordinateur.
«C'est juste que ça n'avance pas aussi vite que ce que j'aurais voulu.» tenta t-il avec un demi mensonge.
«Ça fait des mois que tu es sur cette histoire tu aurais du l'avoir fini aujourd'hui.»
«Certaine histoires sont plus longues à aboutir que d'autres, c'est tout.» se justifia l'auteur.
«Je ne dis pas le contraire. Seulement tu ne produis presque rien depuis un moment, ton dernier chapitre t'as pris un mois.»
«La toile pourpre de Migalos est un livre complexe ça parle de l'idée de se construire quand on ne réussit pas à se connecter à ses racin...»
«Es ce que tu peut admettre que tu n'arrives plus à écrire depuis ta rupture avec Océane ?» le coupa Anatole.
A la seule évocation de ce nom Lucien eut un flash, un souvenir d'Océane souriant et riant, ses cheveux blonds flottant dans le vent à chacun de ses pas. Il lui fallu un moment pour s'en remettre.
«Ça n'a aucun rapport.» lui dit-il, autant pour se convaincre lui-même que son ami.
«Vraiment ? Quand tu as trouvé cette nouvelle idée de roman tu était enthousiaste, tu m'as donné coup sur coup les trois premiers chapitres. Et là vous vous séparez, après ça tu me remet péniblement le chapitre quatre au bout de cinq semaines. Et là trois semaines plus tard tu n'as rien à me donner. C'est une coïncidence ?» il dit ses mots sur ton plus compatissant qu'accusateur.
«C'est juste que le récit s'est complexifié en cours d'écriture.»
«Écoute ça arrive à tous les auteurs d'avoir une panne d'inspiration. Ce qu'il faut c'est se ressaisir. Tu devrait faire une activité qui t'inspires. Anis s'inspire de ses combats pokémon pour écrire.»
Et allez, on lui ressortait encore l'histoire d'Anis et de ses combats. Pourquoi fallait-il qu'on le compare à chaque fois à la romancière d'Unis.
Pour autant cela lui chassa Océane de l'esprit.
_«Anis écrit des récits d'aventures et d'actions, moi j’écris des histoires avec des pokémons comme métaphores de l'individu, ça n'a rien à voir. Et puis tu m'étonnes qu'elle ait de l'inspiration, elle est membre du conseil 4, elle croise des dresseurs puissants toutes les semaines. Et puis tu sais que je n’apprécie pas les combats pokémon» répondit Lucien, un peu vexé.
Chacripan revient dans la pièce, il marchait sur ses deux pattes arrières, avec sa démarche caractéristique entre nonchalance et dédain. Il marcha jusqu'au canapé puis bondit dessus et se roula en boule.
«Peut être, mais comme ça elle a un mode de vie qui lui permet de s'épanouir et d'être productive dans les deux domaines qu'elle affectionne. Ce que je veut dire c'est que tu ne t'en sortiras pas si tu te contentes de tourner en rond comme tu le fait maintenant. Il faut que tu trouves quelque chose pour te décoincer. La prochaine fois que l'on se contactera j’espère que tu auras avancé.»
Il raccrocha, Lucien posa son téléphone, tourna son regard vers son absence de manuscrit. Et là il se fis une raison, il avait bien une profonde panne d'inspiration.
«Il va falloir que je trouve comment me sortir de cet situation. T'as pas une idée Chacripan ?»
Le pokémon ténèbres, bien conscient que c'est à lui que l'on s’adressait ce contenta d'ouvrir mollement l’œil droit et de pousser un faible «Chacri.» avant de retourner à sa sieste.