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L'appât du gain de Lantian



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Informations

» Auteur : Lantian - Voir le profil
» Créé le 19/07/2023 à 23:15
» Dernière mise à jour le 20/07/2023 à 16:09

» Mots-clés :   Famille   Hoenn   Organisation criminelle

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Un patient de dernière minute
« Enfin chez soi » soupira Finn. Il jeta sa sacoche sur le canapé du salon et alluma la télévision :

« Le parc Safari se réinvente ! Les dresseurs peuvent directement y acheter des Pokéblocs créés par l’équipe scientifique du parc appelés les Safari-blocs. Tout Pokémon ayant mangé un de ces cubes miraculeux verra son taux de capture radicalement augmenter ! Associées à ces Pokéblocs révolutionnaires, nos Safari Balls feront passer la Master Ball pour une vulgaire… »

Finn éteignit brusquement la télévision. La simple mention du parc Safari le mettait hors de lui. Il ne voulait plus jamais entendre parler de cet endroit. De toute façon, il était si fatigué qu’il ne pensait qu’à une seule chose : aller se coucher.

Le cabinet médical itinérant qu’il avait créé quelques mois auparavant connaissait un franc succès. Un succès si fulgurant qu’il avait pu s’offrir cette petite maison près du port de Poivressel.
Il volait à travers tout Hoenn sur le dos de son Drattak afin de remettre sur pattes les Pokémon des dresseurs en difficulté qui n’étaient pas en mesure d’atteindre un centre Pokémon. Une fois son travail de soigneur accompli, il proposait également à ces dresseurs déboussolés de les amener à la ville la plus proche afin qu’ils puissent s’y reposer.
Depuis quelques semaines, son PokéNav n’arrêtait pas de sonner. En effet, Marc, le maître de la ligue régionale, venait de se faire détrôner par le rejeton du président de la Devon SARL. Par conséquent, une quantité affolante de dresseurs pas franchement débrouillards s’étaient mis en tête que vaincre un maître novice était tout à fait dans leurs cordes. Ainsi, Finn passait ses journées à venir en aide à des débutants dans le bois Clémenti, à des inconscients explorant le désert de la route 111 sans équipement approprié et à d’autres têtes brûlées s’étant jetées à corps perdu sur les routes de Hoenn.

Finn se laissa tomber sur son lit. Il n’avait rien avalé depuis ce matin mais sa fatigue était bien plus forte que sa faim. Il ferma les yeux et s’endormit en quelques secondes.

« Bip bip… Bip bip… Bip bip »

Finn fut tiré de son sommeil par son PokéNav qui sonnait. Il se tourna vers sa table de nuit afin de regarder l’heure.

— 23h ! Le cabinet est fermé ! grommela Finn.

Il se retourna et tenta de se rendormir en dépit de la sonnerie incessante de son PokéNav. Pris de remords, il se résigna tout de même à répondre :

— Oui ? dit-il d’un ton exaspéré
— Allô Monsieur Finn ? Venez vite s’il vous plaît ! Mon Pokémon ne bouge presque plus ! Je ne sais pas quoi faire !

C’était de toute évidence la voix d’une petite fille. Elle était complètement paniquée et au bord des larmes. Finn tenta de la rassurer tout en essayant d’obtenir plus d’informations :

— Ça va bien se passer. Faisons les choses dans l’ordre. Tout d’abord, dis-moi comment tu t’appelles et où tu te trouves.
— Ilona. Je suis dans ma chambre.
— Ça ne m’aide pas beaucoup ça… Dans quelle ville habites-tu ?
— À Nénucrique. Venez vite s’il vous plaît, il a l’air complètement épuisé !
— Dans ce cas, demande à tes parents d’amener ton ami au centre Pokémon. Le personnel y est très compétent. J’en sais quelque chose, j’y ai moi-même travaillé un temps.
— Mais on y a été cet après-midi avec Papa ! Et ils ont dit qu’ils ne pouvaient rien faire ! Venez vite s’il vous plaît ! répéta Ilona en sanglotant.

Finn n’avait aucune envie de s’envoler pour Nénucrique à cette heure tardive mais la détresse de cette petite fille le toucha.

— Très bien, j’arrive.
— Merci ! Merci ! Merci !
— Donne-moi ton adresse.
— Non !
— Comment veux-tu que je vienne alors ?!
— Papa m’a interdit de vous appeler car il ne veut pas que je parle à des inconnus. Je peux aller dans le jardin depuis ma chambre. De là, je pourrai aller dans la rue sans qu’on me voit. On se retrouve devant l’entrée du centre commercial.
— Quoi ? Mais tu ne vas pas t’aventurer dans une si grande ville à ton âge et à cette heure ! Allô ? Allô ?

Elle avait déjà raccroché. Pas le choix, il fallait se dépêcher. Finn dévala les escaliers quatre à quatre, s’empara de la sacoche qu’il avait jetée en arrivant et sortit de la maison.

La rue était déserte, il n’y avait aucun bruit à part celui des vagues et des grognements de quelques Zigzaton se disputant les restes du marché laissés là par les commerçants. Finn leva les yeux vers le toit de sa maison et cria :

— Tempête ! Réveille-toi, on a une urgence !

Un profond soupir se fit entendre depuis le sommet de la maison. Le Drattak de Finn avait pris l’habitude de rester sur le toit le soir. Il adorait regarder la mer jusqu’au coucher du Soleil et finissait par s’endormir, bercé par le bruit des vagues.

— Allez, s’il-te-plaît. Je ne te réveillerais pas si ce n’était pas important, insista Finn.

Tempête décida de se lever, bailla et s’étira, faisant ainsi trembler toute la maison. Il se posa ensuite devant son dresseur avec toute la délicatesse dont il était capable, c’est-à-dire… aucune. Cela fit assez de bruit pour réveiller tout le quartier.

— Tu as fini ton numéro ? s’impatienta Finn.

Tempête acquiesça de la tête et se tourna pour le laisser monter sur la selle qui ornait son dos. Les deux amis décolèrent ensuite en direction du Nord-Est.

Finn était très inquiet pour la petite fille et voulait arriver à Nénucrique le plus rapidement possible. Il ouvrit alors sa sacoche et attrapa une petite boîte. Il en sortit une bague qu’il mit à son doigt. Ce bijou était surmonté d’une pierre qui scintillait : une gemme Sésame. Il appuya dessus et la fit rentrer en résonnance avec la Drattakite incrustée dans la selle de Tempête. Ce dernier se mit à briller de mille feux, on pouvait le voir à des kilomètres à la ronde. Ses ailes se soudèrent pour ne faire plus qu’une immense aile en forme de croissant de Lune. Puis il rangea ses pattes avant dans l’armure qui venait de lui pousser sur le corps. Il se mit à voler tellement vite que Finn peinait à s’accrocher à lui.

Après seulement un quart d’heure de vol, Finn apercevait les lumières de Nénucrique. Il n’eut aucun mal à distinguer le centre commercial des autres bâtiments. En effet, il s’agissait d’une immense tour dont tous les étages étaient encore allumés alors qu’il était bien évidemment fermé à cette heure de la nuit.

— Bonjour les économies d’énergie, pensa-t-il.

Finn demanda à Tempête de se poser devant les grandes portes de ce temple de la consommation. Il descendit de sa monture qui, en un petit flash de lumière, reprit sa forme originelle.

— Monsieur Finn, vous êtes là !

Finn se retourna et vit une petite fille arriver en courant, une Poké Ball à la main.

— Ilona ?
— Oui, c’est moi. Soignez mon Pokémon s’il vous plaît !
— C’est promis. Montre-le-moi.

Ilona dirigea sa Poké Ball vers le sol et demanda à son Pokémon d’en sortir.

— Mais… Mais… balbutia Finn.
— Vous voyez, il ne bouge presque pas. Il ne fait rien !
— Mais… Mais c’est un MAGICARPE ! hurla Finn.
— Oui et il ne bouge presque pas, répondit Ilona en toute simplicité. Je l’ai capturé ce matin et on est allé au centre Pokémon avec Papa cet après-midi. Ils ont refusé de l’examiner et ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient rien y faire.


Finn bouillait intérieurement. Il n’en revenait pas de s’être précipité pour ça. D’autant qu’il sentait le souffle chaud de Tempête qui lui brûlait la nuque. Il savait très bien que s’il se retournait il aurait à affronter le regard perçant de son ami d’enfance qui doit être particulièrement furieux de s’être fait réveiller et d’avoir volé aussi vite qu’il le pouvait pour constater qu’un Magicarpe ne faisait rien.

— Si tu voulais un Pokémon énergique, il fallait plutôt capturer un Pikachu, déclara Finn d’un ton sarcastique.
Allez, viens. Je te ramène chez toi. Et ne t’avise pas de nous faire déplacer à nouveau pour rien !
— Mais pourquoi tout le monde me prend pour une idiote !? s’écria Ilona.
Je sais très bien comment se comportent les Magicarpe ! Avant que je le capture, il était bien plus énergique. Il lançait Trempette sans arrêt et s’amusait dans l’eau. Mais depuis que je l’ai attrapé, il ne fait plus tout ça…

Finn se résigna à ausculter ce patient nocturne comme le souhaitait sa jeune dresseuse. Ainsi, il pourrait la convaincre de rentrer chez elle et Tempête et lui iraient enfin se coucher.
Il s’agenouilla près de Magicarpe et l’examina. Température ? Légèrement supérieure à la normale mais rien d’exceptionnel. Rythme cardiaque ? Légèrement plus rapide que la normale également mais pas de quoi effrayer un Ectoplasma. Yeux ? Un instant ! Son regard, il avait l’air hagard. Les Magicarpe n’étaient pas connus pour avoir un regard expressif mais Finn trouvait celui de ce spécimen assez étrange.
Tous ces symptômes, bien que légers, pouvaient tout à fait passer pour un simple coup de chaud mais aussi pour un empoisonnement ! Sans gravité heureusement mais assez pour fatiguer un Pokémon.
Finn sortit alors de sa sacoche un antidote de son invention et le donna à Magicarpe. Il lui fit également avaler une baie Sitrus afin de le requinquer.

— Tu l’as combattu avant de le capturer ? demanda Finn à Ilona.
— Non. J’ai juste lancé la Ball et je l’ai attrapé. Ensuite, je l’ai ramené à la maison et il est resté avec moi toute la journée.
— Étrange. Il a été empoisonné mais je ne sais pas avec quoi. Je n’ai jamais vu de poison aussi peu puissant que celui-ci. Si on ne le cherche pas, il est quasi indétectable.
— Il va aller mieux maintenant ? demanda timidement Ilona.
— Absolument ! Une bonne nuit de sommeil et il sera en pleine forme demain, assura Finn.
— Merci beaucoup !!
— Allez, viens. Je te ramène chez toi.
— Non non, Monsieur Finn. Surtout pas ! Papa et Maman croient que je dors donc je dois rentrer en silence et votre Pokémon fait trop de bruit !

Tempête poussa un cri de contestation assez fort pour réveiller tout le quartier. On voyait d’ailleurs de la lumière s’allumer à de nombreuses fenêtres.

— Vous voyez bien, s’amusa la petite fille. Encore merci Monsieur Finn !

Ilona fit rentrer son Magicarpe dans sa Poké Ball, partit en courant et disparut dans la nuit avant même que Finn eût le temps de protester.
Tempête donna un coup de tête dans l’épaule de son dresseur pour lui indiquer qu’il était grand temps de rentrer.

Tous deux s’envolèrent et prirent la direction de Poivressel. Après une bonne heure de trajet, Tempête se posa sur le toit de la maison de Finn et s’installa pour dormir. Finn se trouvait alors coincé sans aucun moyen de descendre. Trop fatigué pour réfléchir, il s’allongea contre ami et s’endormit instantanément.