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Bienvenue à la Baston SARL, que puis-je pour vous ? de MichikoAoneko



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Informations

» Auteur : MichikoAoneko - Voir le profil
» Créé le 19/07/2023 à 22:40
» Dernière mise à jour le 19/08/2023 à 22:51

» Mots-clés :   Drame   Famille   Paldea   Slice of life   Unys

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Chapitre 2 : Premiépas
Et un dernier carton !

J’observe depuis le pas de ma porte de mon nouveau chez moi, une pièce remplie de multiples cartons plongés dans la pénombre. Je remarque un dépliant posé devant ma porte d’entrée. Je le ramasse aussitôt.

La pièce n’est que ténèbres. Je me dirige vers le bout de la pièce en direction de l’unique fenêtre pour tirer les rideaux et apporter un peu de lumière naturelle. Je me tâte d’ouvrir la fenêtre pour apporter un peu d’air frais, mais je me ravise en repensant à mes premiers pas dans la région.

Je sais qu’une aprèm’ de montage de meuble et de vidage de cartons, m’attend. Et rien que d’y penser, je sens la fatigue m’accabler.

Mais je n’ai pas le choix.

***

Plusieurs heures plus tard, les meubles les plus importants sont montés. J’ai sorti une grande partie des affaires de leurs cartons. Il en reste encore un peu, mais je verrais plus tard.

Je n’ai pas encore de frigo, il est prévu qu’il me soit livré la semaine prochaine en dehors des heures de travail.

J'essuie avec mon poignet la sueur qui perle sur mon front. Et depuis un coin stratégique, je prends une photo de mon studio, fraîchement rangé, puis je poste la photo, sur le groupe de discussion de mon ancien groupe de formation.

Je reçois immédiatement quelques commentaires :

“ Trop mignon”
“J’adore ton bureau où l’as tu acheté ?”
“ Il faut absolument que tu fasses une pendaison de crémaillère.”

Après les avoir rapidement lues, je m’affale sur mon lit. Je ne suis pas peu fière d’avoir trouvé ce bon plan en même temps que l’offre d’emploi. Le loyer est très correct, et je ne suis pas du tout loin de mon lieu de travail. C’est vrai que ce n’est pas très grand, mais ça ira très bien pour le moment. Après avoir accumulé de l’ancienneté, je pourrais déménager dans quelque chose de plus grand. L’un des rares défauts est qu’il se trouve non loin d’une ruelle mal famée. Mais je ne me fais pas de souci. Pour remédier à ça, il me suffit de faire un détour.

Maintenant que je suis installée, je songe au lendemain avec appréhension.


***

Cette première matinée de travail n’a pas été des plus simples.

Je pensais innocemment être en binôme avec un autre employé pendant un petit temps, histoire d’intégrer les quelques spécificités de mon poste, comme lors de mes précédents stages.

Mais ça n’a pas été le cas.

Je me suis présentée. On m’a confié un petit vestiaire pour y mettre mes affaires ainsi qu’un badge pour accéder à différents endroits, notamment les archives. Puis, on m’a laissé derrière ce comptoir que j’avais vu la première fois, mais occupé par une tout autre personne.

On m'a laissée seule et je n’ai reçu aucun briefing.

Ainsi, les premières difficultés sont apparues. Je me retrouve littéralement à apprendre sur le tas, sans aucune indication claire sur les procédures de l’entreprise. Pendant toute la matinée, j’ai eu l’impression de marcher sur des œufs, parce que tout est différent de ce que j’ai appris. Je ne peux que faire de mon mieux.

Peu de passants ou de dresseurs ont de la considération pour la secrétaire d’accueil que je suis.

Je me suis rapidement sentie ridicule de répéter “Bienvenue à la Baston SARL, que puis-je pour vous ?” sans que l’on me réponde. Alors, j’ai vite arrêté.

Beaucoup d’entre eux passent à côté de moi, sans un bonjour et se dirigent vers l’ascenseur. Seuls quelques dresseurs viennent pour me demander de soigner leur Pokémon. Mais je n’ai pas la possibilité de le faire. Je suis obligé de les diriger vers le Centre Pokémon le plus proche, ce à quoi ils réagissent en soupirant bruyamment.

Je fais pas mal de bourdes. Je ne sais pas renseigner la plupart des personnes qui téléphonent. Le logiciel de l’entreprise m’est parfaitement inconnu, et je mets de longues minutes à réaliser des tâches pourtant simples.

C’est ainsi que la matinée est passée en un éclair, me menant à la pause-déjeuner.

J’ai droit à une seule heure, entre 12h30-13h30.

Je place sur le comptoir, une petite pancarte prévue à cet effet sur laquelle il est marqué : “de retour à 13h30”. Je me dirige vers l’ascenseur, y pénètre, et appuie sur le bouton du 30e étage où se trouvent la salle de pause ainsi que les vestiaires.

Dans cette salle, il y a une très longue table où plusieurs groupes d’employés sont attablés. Personne ne fait attention à ma présence. Je découvre qu’il n’y a pas de micro-ondes. Et je regarde alors le plat que j’ai entre les mains. Je devine donc que je vais devoir manger mes pâtes bolognaises froides.

Je m'assois seule à une table et commence à manger d’une main. De l’autre, je consulte mon Motismart et regarde les réseaux sociaux.

Alors que mes yeux se perdent sur l’écran de mon téléphone, quelqu’un s’assoit en face de moi. Je relève alors la tête, à la fois surprise et contente que l’on vienne enfin à ma rencontre. Il s’agit d’un jeune homme qui a sans doute le même âge que moi. Il a les cheveux châtains, courts et plaqués avec du gel. Il porte une chemise blanche impeccablement repassée.


« - Bonjour, tu viens d’arriver, n’est pas ? Enchantée, je m’appelle Ayden Blake. Je travaille au service marketing.
- Enchantée, et oui, c’est mon premier jour. Moi, c’est Mila Alba, je suis la nouvelle secrétaire.
- Je suis venue te voir car je voulais faire connaissance, mais également car ça n’a pas l’air d’aller. Est-ce que je peux t’aider ?
- Euh…C'est-à-dire... »


Je dois tirer une tête de si pied de long, pour qu’il vienne me dire ça. Il est vrai que cette première matinée n’a pas été simple. Mais, il vient à peine de m’adresser la parole, et je n’ose pas le déranger avec ça.

« - Si quelque chose ne vas pas, n’hésites pas à m’en parler. Je suis déléguée du personnel. »

Je prends une grande inspiration.

« - J’ai fait pas mal de bourdes ce matin. Je ne connais pas le logiciel utilisé ici et on ne m'a rien expliqué. De plus, j’ignore pas mal de choses sur le fonctionnement de l'entreprise alors je ne suis pas capable de renseigner ceux qui appellent à l'accueil. »

II ne dit rien, alors je ne peux m'empêcher de rajouter une pointe d’humour pour détendre l’atmosphère.


« - Et mon plat est froid, car je pensais qu’il y aurait un micro-ondes ici, haha.
- Pour ce dernier point, je pense que je peux t’aider. Rétorque-t-il avec un grand sourire. »

Il met la main dans sa poche et en sort une PokéBall. Il appuie sur son bouton. Sur la table-même, apparaît un petit Pokémon rouge.

« - Je te présente mon partenaire Pokémon. Flamajou, peux-tu réchauffer ce plat s’il te plaît ? »

Le Pokémon Primate s’exécute avec joie et place ses deux pattes au-dessus de mon plat. Une légère aura rouge émane de ses mains. Il les maintient immobile pendant une trentaine de secondes. Dès lors, une légère vapeur indique que le plat est réchauffé. Je m'exclame :


« - Merci beaucoup Flamajou !
- Merci mon ami. Maintenant, reviens dans ta Pokéball. »


Joignant le geste à la parole, Ayden rappuie sur le bouton et Flamajou disparaît.


« - Et pour le reste, si tu veux, je peux venir te montrer cet aprem’. Me propose-t-il.
- Et pour ton travail ?
- Ne t’en fais pas, j’ai pris de l’avance sur mon travail d’aujourd’hui. Alors, ça t’irait ?
- Oui, avec plaisir ! Merci ! »


***

Et tu vois, c’est ainsi que tu enregistres un nouveau client. Ce n’est pas évident, mais à force de répéter la manœuvre, ça finit par devenir un automatisme. Ne t’en fais pas.


« - Et si une personne appelle pour me demander un remboursement ? Je suis toujours perdue.
- Il faut que tu lui demandes son identité, et le numéro de son contrat, puis tu le transfères au service marketing. C’est une des collègues de mon service qui recevra l’appel.
- Je vois, j'espère que je vais vite intégrer cela.
- Je ne fais pas de soucis pour toi, tu as l’air de vite comprendre. Et puis, comme je te l’ai dit, ça vient avec le temps.
- Merci beaucoup, de m’avoir tout expliqué, mais aussi d’être venu vers moi.
- C’est mon devoir en tant que délégué du personnel et…»


Je vois qu’il hésite à me dire quelque chose, il se frotte la nuque nerveusement.


« - Il y a un souci ? Tu as l’air gêné ?
- Non, rien de grave. Je me demandais si ça t’intéresserait d’aller boire un verre avec moi, dans un bar que je connais bien. En tout bien toute honneur bien sûr ! On va être amené à se côtoyer souvent, à partir de maintenant, donc c’est pour faire davantage connaissance.
- Hum…oui pourquoi pas, après tout. Mais quand ?
- Et bien, allons-y ce soir ! Ça te va ? Tu n’as rien de prévu ?
- Non, je ne fais rien ce soir. Donc, ça me va très bien. »


Le reste de la journée passe assez vite, je suis un peu plus à l’aise même si ce n’est pas encore parfait. Ayden est resté à mes côtés, et m’apporte son aide quand il sent que j’en ai besoin. Je me sens bien mieux que ce matin, ainsi soutenue.

La fin de journée arrive enfin. Je range mes affaires et éteins l’ordinateur. Puis, nous nous rendons dans les vestiaires pour récupérer nos sacs et nos vestes.


« - Pars devant, je dois passer au sanitaire. Lui dis-je simplement.
- Très bien, je t’attends devant le bâtiment. À tout de suite. Me répond-il. »


Dès lors, je me dirige vers les toilettes, et je croise une jeune femme que je ne connais pas. Elle a les cheveux châtains, coiffés à la garçonne. Ses yeux sont de la même couleur que ses cheveux. Elle se dirige vers moi, et semble hésitante, puis elle finit par m’adresser la parole.

« - Excuse-moi de te déranger. J’ai vu que tu parlais avec Ayden. Je ne sais pas comment dire ça mais, tu dois me croire… Méfie-toi de lui car…»

Une porte s’ouvre brusquement et interrompt la conversation, ce à quoi elle finit par dire :

« - Désolé, je dois y aller ! »

Sur ces mots, elle prend la fuite, en direction des vestiaires. Je ne cherche pas à la poursuivre, et continue mon chemin en direction des toilettes. Après y être, je me dirige vers l’ascenseur.

Ce que m’a dit cette jeune femme, me perturbe. Dois-je la croire ?

Il est vrai que je viens d’arriver et que je ne connais pas vraiment Ayden.

Est-ce attitude de façade ? Je ne peux pas y croire. Il a vraiment été gentil avec moi. Il est venu vers moi et a passé tout son aprèm’ pour m’expliquer certaines choses. En plus de cela, il m’invite à boire un verre. Je ne sais pas quoi en penser. Cette fille n’avait pas l’air de mentir non plus. Et…

« - Hey ! Où est-ce que tu vas ? »

Je m'arrête en me rendant compte que je suis déjà dehors du bâtiment. Et que la personne qui m’a interpellé est Ayden.

Machinalement, j’avais commencé à me diriger vers mon studio, en oubliant complètement qu’il m’attendait.

Il vient vers moi, l’air inquiet. Et pose ses deux mains sur mes épaules.

« - Il s’est passé quelque chose ? Tu as l’air ailleurs…»

J’hésite à lui dire de quoi il en retourne. Mais je veux en avoir le cœur net. Je ne peux pas croire qu’il soit une personne dont je dois me méfier. C’est sûrement un malentendu.

« - Une personne m’a raconté quelque chose sur toi…
- D'accord, explique-moi tout ça pendant qu’on marche en direction du bar. Entendu ? »

***

En marchant vers le bar, j’ai raconté ce que m’avait dit cette fille à Ayden. Il eut l’air un peu agacé, puis gêné et peiné. À notre arrivée, on s’est finalement installé et on a commandé deux bières. Lorsque nos boissons nous ont été servies, il a commencé à clarifier ce qu’il venait de se passer :

« - Désolé pour ça, il s’agit de mon ex-petite amie. Notre relation ne s’est pas bien terminée. Et dès qu’une nouvelle personne intègre l’entreprise, elle essaie de dire à qui veut l’entendre, des médisances sur moi. Heureusement, peu de gens la croient.
- Me voilà rassuré, j’ai eu quelques doutes.
- Vraiment, tu as cru ce qu’elle disait ?
- Non, je ne l’ai pas cru, mais je me suis posé des questions.
- Je vois…»


Il soupire légèrement et finit par porter sa boisson à ses lèvres. Je décide de faire de même et de boire à mon tour.

***

Deux heures plus tard, nous sommes toujours au bar.

Et Ayden a beaucoup bu. Je finis par me dire que cette histoire l’a bien plus affecté qu’il ne le laisse paraître. Il m’a souvent proposé de boire davantage, mais j’ai poliment refusé. Je bois très peu d’habitude, et donc je ne tiens pas bien l’alcool.


« - Je crois que je vais y aller, il se fait tard…
- Att…attends, je te… rac … racccompagne. Dit-il en tentant de se lever maladroitement.
- Non, tu devrais directement rentrer chez toi. On va t’appeler un taxi. Moi, j’habite pas loin, ça ira.
- Non, y’a…c’est dangereux là nuit…ici, te raccompagne… Tente-t-il de me dire avec difficulté.
- Bon, ok, mais tu prends un taxi après, d’accord ? »


Il acquiesce.

On règle notre note, puis on quitte le bar. Ayden me suit en titubant. Je marche lentement, et le surveille pour le rattraper s’il chute. En quelques minutes à peine, on arrive devant l’immeuble où se trouve mon studio.

Je lui dis qu’il peut me laisser là, et que je vais appeler son taxi. Mais ce dernier insiste pour m’accompagner jusqu’au pas de ma porte. Dans son état, je sens bien qu’il est inutile de l’en dissuader.

On monte les quatre étages, avec plus de difficulté pour l’un de nous deux. Mais, on finit par y parvenir tant bien que mal. Il se tient contre le mur, manquant d’équilibre. Je prends la clé de mon studio dans mon sac, et la tourne dans la serrure, deux fois.

La porte s’ouvre, et j’allume la lumière, ce qui me fait me souvenir que j’ai laissé du bazar avant de partir ce matin.

« - Ne fais pas attention au désordre, je viens d’emménager… Dis-je un peu gêné en pénétrant de quelques pas dans mon logement. »

Je me retourne, et constate qu’il ne me répond pas, il s’est seulement un peu déplacé et me fait désormais face, en étant lui-même sur le pas de la porte. Je commence à fouiller mon sac, à la recherche de mon Motismart.

« - Bon, maintenant, je vais t’appeler un taxi. J’espère qu’ils ne vont pas refuser, au vu de ton état et…»

Mais, à peine, ai-je fini ma phrase qu’Ayden s’affale d’un coup sur moi, comme s’il avait trébuché. Je le rattrape immédiatement, non sans difficulté. Une forte odeur d’alcool parvient à mes narines, me confirmant qu’il a beaucoup trop abusé de la boisson ce soir.

Alors que je m’apprête à lui demander s’il ne se sent pas trop mal…Je sens ses bras se serrer autour de mon corps. Et je l’entends me murmurer…

« - Tu me … laisses entrer…? »

Cette simple question me paralyse quelques instants. Finalement, je me contente de le repousser doucement et tente de le persuader qu’il doit vraiment rentrer chez lui. Mais il ignore ce que je lui dis, et resserre son emprise. Je me sens de plus en plus oppressé.

« - Allez…ça va être sympa…»

Je sens dans le ton de sa voix que son intention n’est pas seulement de rentrer pour boire un verre d’eau ou pour attendre son taxi. Son emprise se resserre encore plus, et il plonge sa tête dans mon cou. L’état de paralysie me reprend de plus belle.

Je comprends que la situation est en train de déraper d’une manière qui ne me plaît pas du tout.

D’un seul coup, je ressens un fort électrochoc. Réalisant ce qu’il se passe, l’adrénaline permet à mon corps de trouver la force nécessaire de le faire lâcher et de le pousser en dehors de mon studio. Je me mets alors à hurler :

« - STOP !!! »

Je le pousse si violemment qu'il finit droit dans le mur qui me fait face. Je ne peux que dire :

« - Je… Je suis désolée…vraiment…»

Il ne répond pas. Je crois voir un regard de colère se dessiner dans ses yeux, mais je ne suis sûre de rien. Il finit par se relever sans tituber, comme si le choc l’avait “dessaoulé”. Je me contente de lui dire :

« - Tu devrais retourner en bas. Je vais appeler un taxi pour toi, il ne devrait pas mettre trop de temps… À demain. »

Et sans attendre de réponse de sa part, je ferme immédiatement ma porte. Car, pour le moment, je ne me sens pas en sécurité en sa présence. Je me mets à observer à travers le judas de la porte, pour voir s’il s’en va.

Je le vois se diriger vers les escaliers, sans tituber. Et il disparaît enfin de mon champ de vision. Je me retourne, je suis dos à la porte de mon logement, et je tombe sur les genoux, encore sous le choc et l’incompréhension de ce qu’il vient de se passer.