La voix de l'Aura, Tome 2: La source de Warlyok

Je ne croyais toujours pas ce qui m'arrivait, on était déjà à quelques jours du début du tournoi de la Ligue pokémon. Tant de choses s'étaient passées en quelques semaines depuis notre dernier Badge contre le champion de PierreRouge.

Tout d'abord, nous avons attendu quelques jours que Darkness mettre au monde son œuf pokémon. Comme je m’y étais attendu, sa grossesse la fit souffrir énormément, sa peau devenue extrêmement sensible était étirée par le jeune pokémon dans son ventre. Les deux derniers jours avant l'arriver de l'oeuf, Darkness passa ses journées au centre pokémon couché sur un lit. Je restais à son chevet le plus longtemps possible, mais elle refusait que je la voie ainsi et m'obligeait à la quitter pour retourner à l'entraînement. J'avais toujours pensé que les œufs pokémon étaient tous de la même taille ou presque, mais celui de Darkness était bien plus grand et gros que celui de Luxio que Catherine m'avait offert ou celui de Lucas. Le médecin qui s'occupait de Darkness m'expliqua que c'était normal, d'une espèce à une autre et même dans la même famille les œufs pouvaient être de tailles différentes.

J'ai décidé de garder Darkness une journée de plus en observation, afin qu'elle se rétablisse parfaitement. Je lui laissai aussi son œuf blanc et brun entre ses pattes. Elle était heureuse de l'avoir contre son corps pendant ce temps, car elle savait que bientôt elle devrait s'en séparer. La ville de Gorique où se trouvait le tournoi de la Ligue pokémon était située à l'est du continent avant une plaine et la chaîne de montagnes qui formaient l'extrémité est du continent et je décidai de prendre l’autobus pour m'y rendre.

Evan et Lucas étaient surexcités de voyager dans ces énormes véhicules. Pour ma part, j'avais déjà emprunté l'un de ces engins pour rendre une visite-surprise à mon père avec ma mère au quartier général des Protecteurs. Très peu de gens utilisaient leur voiture, plutôt, peu en avaient réellement besoin. Ceux qui en avaient besoin étaient des personnes comme le père d'Émilie qui travaillait à l'extérieur de la ville ou des gens comme la tante de Léon qui travaillait sur un site archéologique. Pour la plupart des gens, ils marchaient ou utilisaient des pokémons pour le transport. Pendant le voyage, je transportais l'oeuf de Darkness dans mes bras ou le laissai à Lucas et à Evan malgré que leur excitation me faisait douter que cela soit une bonne idée. J’observai l'oeuf durant le voyage qui dura une journée complète. Je réfléchissais à qui je pourrais confier l'enfant de Darkness. J'étais persuadé que l'enfant serait comme sa mère un Évoli, mais il n'était pas impossible que ce soit un tout autre pokémon comme son père.

La ville de Gorique était impressionnante, comme la ville d’Andero elle était l'une des plus grosses du continent Balic. Les extrémités de la ville étaient dotées de nombreux quartiers résidentiels, de centaine de maisons alignées. Sauf pour la partie nord de la ville où l'on retrouvait des usines et une centrale électrique. Le centre de la ville était réservé aux immeubles gigantesques, des édifices d'entreprises et d'habitations, mais aussi le bâtiment pour le centre pokémon avec l’énorme logo de pokéball. Il y avait aussi le centre de police plus petit non loin du centre pokémon et sans parler du plus grand centre commercial du continent qui se trouvait dans cette ville.

À notre arrivée, je réservai une chambre dans le centre pokémon pour la durée du tournoi pokémon. L'infirmière responsable me demanda si je participais au tournoi et me fit remplir les papiers pour mon inscription. Lorsqu'elle lut mon nom sur les papiers, elle me regarda et me félicita pour mon parcours. Elle était impressionnée par ce que nous avions accompli. À partir de ce moment, ce fut le début des entraînements. Au début, on s'entraînait sur les terrains au centre pokémon, mais de plus en plus de dresseurs arrivaient alors je décidai de sortir de la ville tous les matins et de nous entraîner dans un endroit où personne ne pourrait nous espionner. Notre stratégie était essentiellement basée sur la surprise et la ruse, si les autres dresseurs connaissaient les techniques de mes pokémons, il serait plus difficile des battre.

Je cherchais toujours à qui je pouvais confier l'oeuf de Darkness, pour l'instant chacun de mes pokémons le transportait avec joie, même si s’était essentiellement Lucas et Evan qui s’occupaient de la tâche. Lors de nos pauses, Darkness se couchait autour pour le conserver et sentir sa chaleur. Martel aussi s'en occupait parfois de lui, elle arrêtait son entraînement et s'installa contre une roche ou un arbre et berçait l'oeuf contre elle. Elle devait se souvenir de ses propres enfants qu'elle avait un jour portés et protégés comme cet œuf.

Sparks aussi était heureux de s'occuper de temps à autre de l'œuf. Il le faisait tournoyer autour de lui comme s'il dansait avec. Darkness n'aimait vraiment pas quand il faisait ça avec son enfant, mais je savais bien que Sparks était très prudent et savait ce qu'il faisait. Malgré tous ses efforts, Jack ne parvenait pas à cacher le bonheur qu'il avait quand il tenait l'oeuf entre ses bras. Il marchait en le tenant bien fort contre lui de peur de l'échapper et le caressait de temps à autre d'un air rêveur. J'étais persuadé qu'il ferait un bon père même avec son attitude distante. Parfois, je le surprenais à parler à l'oeuf, cela se passait surtout le soir. Il était assis quelque part avec l'oeuf entre ses jambes et de ses mains il mimait des frappes ou de grands mouvements en poussant des sons comme s'il racontait ses combats à l'enfant de Darkness. Pour ne pas le surprendre, je m'éloignais de lui et je l'appelai avant de m'approcher.

Un jour, Sparks s'approcha de moi avec l'oeuf de Darkness pendant un repas, il me poussa plusieurs cris, mais je secouai la tête pour dire que je ne comprenais pas, puis il appela Evan qui s'approcha. Sparks désigna l'oeuf et pointa Evan avant de le lui donner.

-Tu sais à qui le donner ? Lui demandai-je.

Il fit oui de la tête puis il fouilla dans le sac d'Evan pour sortir l'album photo et s'assit devant moi pour tourner les pages le livre au sol. Il s'arrêta sur une page et désigna une photo. C'était pendant un entraînement, les jours suivant l'arène roche où Sparks s'était fait gravement blesser par le pokémon de la championne et avait dû porter un plâtre pendant plusieurs jours. Il me désigna un coin de la photo, nous y voyons Sparks et Posipip s'entraîner et au fond de la photo, Roméo avec Jack à s'entraîner avec Danse-Pluie.

- Mais oui ! Étienne !, déclarai-je à haute voix. Darkness s'était rapprochée de nous en entendant parler de son œuf et regarda l'album photo elle aussi.

- Tu proposes de l'offrir à Étienne? Sparks poussa un grand cri de joie et fit oui de la tête, je me tournai vers Darkness. Tu en penses quoi? Il veut devenir entraîneur pokémon et il a le potentiel de devenir un grand entraîneur. Il aime les pokémon, Posipi et Roméo l'adorent et le soutiennent.

Elle se tourna vers Evan qui tenait son enfant dans les bras. C'était sa dernière chance de renoncer à combattre pour vivre avec son enfant, car il ne pouvait nous suivre et elle le savait très bien. Je la laissai un moment à contempler son enfant puis je sortis le téléphone de ma poche.

- Darkness, c'est toi qui décides, acceptes-tu de placer la garde de ton enfant à Étienne? Elle se tourna vers moi, elle avait un regard triste, puis elle regarda l'album au sol puis son œuf. Elle posa la patte sur la photo que Sparks m'avait montrée et poussa un petit cri étouffé par ses émotions. Elle acceptait de le donner à Étienne. Je ne voyais pas pourquoi Étienne refuserait de prendre soin de l'enfant de Darkness. J’étais certain que tous les deux seraient heureux et deviendraient des amis inséparables comme avec Posipi et Roméo.

-Allo, commença une voix au bout de la ligne.

-Salut, c’est Warlyok.

-Warlyok! Comment vas-tu? Et les autres?

-Nous allons tous bien, nous avons nos huit badges et nous sommes déjà inscrits pour le tournoi.

-Wow, je savais que tu y arriverais.... mais pourquoi tu m'appelles ? demanda Étienne.

-J'ai une faveur à te demander, je commençai.

-Je t'écoute.

-J'aimerais que tu viennes me voir le plus tôt possible à Gorique. C’est important.

-Mmm... oui, je peux venir demain, mais pourquoi?

-Je vais te le dire une fois que tu seras ici, si ça ne te ne dérange pas.

-Comme tu veux, à bientôt.

Il raccrocha, je fermai le téléphone doucement pour regarder Darkness. Elle tourna la tête et s'approcha d'Evan et frotta sa joue contre l'oeuf en pleurant. Il ne lui restait plus qu'une journée avant de devoir quitter son enfant. Je la laissai dormir dans le lit avec son œuf contre elle. Le lendemain, je la réveillai pour aller déjeuner. Elle traînait de la patte tellement qu’elle était triste, elle ne mangea pas grand-chose de son repas.

Étienne arriva juste après le dîner, il me dit qu'il avait pris le transport de nuit pour venir ici. Il était parti du bout du continent pour venir jusqu'ici, c'était une très longue distance. Après quelques échanges de nouvelles entre nous deux, il me demanda la raison pour laquelle que je l'avais appelé.

-J’ai une faveur à te demander, je commençai. En voyant mon air grave, il ne fit plus un geste immédiatement imité par Posipi et Roméo qui discutaient avec Sparks. J'aimerais que tu prennes soin de l'enfant de Darkness qu'elle a eu.

La surprise fut grande pour lui et ses pokémons, il ne savait pas quoi répondre et encore moins comment réagir devant ma demande. Je fis signe à Darkness d'approcher, elle donna un coup de tête à Lucas qui tenait son œuf dans les bras et s'avança près de moi.

-Je sais que c'est soudain, mais Darkness et tout le monde croient que tu es le mieux placé pour l'élever. De plus, il y a de fortes chances que l'enfant soit un Évoli comme sa mère, ce qui est une bonne chose pour toi, car ils peuvent apprendre de nombreuses attaques différentes. Il regarda l'oeuf puis secoua la tête.

-Je ne peux pas le prendre... je ne suis pas aussi doué que toi pour élever un pokémon... je... pourquoi tu ne le gardes pas avec vous, il serait bien plus heureux d'être avec sa famille, avec sa mère. Il désigna Darkness.

- Je ne peux pas imposer à un enfant de suivre notre chemin. Les combats pokémon sont très dangereux, ce n’est pas la place pour un enfant. Il resta muet un moment.

- Pourquoi moi ?

- Je ne te mentirai pas, tu étais le deuxième choix, le premier était l'ancien maître de Darkness, mais lui et sa famille ne peuvent se permettre d'avoir un bébé pokémon. Ensuite, Sparks t'a proposé, il se tourna vers Sparks qui lui fit signe de la main. Tu as les compétences pour l'élever, demande à Posipi et Roméo.

Il se tourna vers ses deux pokémons qui poussèrent des cris pour l'encourager, ils étaient tous deux d'accord avec ce que je disais. Étienne regarda un moment Darkness puis elle hocha la tête doucement. Il s'approcha de Darkness pour se pencher devant elle.

- C'est vraiment ce que tu veux? Darkness tourna la tête, les larmes aux yeux, puis elle regarda de nouveau Étienne avant de se tourner vers Lucas avec l’œuf dans les mains. Elle tendit sa patte vers son enfant et caressa la surface un moment puis elle émit un petit son pour Lucas qui avança d'un pas et tendit l'oeuf devant lui pour qu’Étienne le prenne. Il le récupéra et le colla profondément contre lui.

- Je te promets d'en prendre soin, tu pourras le ou la voir quand tu le souhaiteras. Tu n'as qu'à m’appeler, il dit les derniers mots en se tournant vers moi.

- Je l'espère bien et une dernière chose, tu nous appelles dès que l'oeuf va éclore. Il regarda l'oeuf dans ses bras et le caressa un moment.

- Compte sur moi. Posipi et Roméo s'approchèrent d'Étienne, il se pencha vers eux pour présenter leur nouveau compagnon puis les deux petits pokémons électriques discutèrent avec Darkness. Ils devaient essayer de la rassurer et de lui dire qu'ils prendraient soin de son enfant comme si c'était le leur.

On passa le reste de la journée avec Étienne, lui expliquant comment faire avec l'oeuf pokémon et aussi prendre soin d'un bébé pokémon. Il ne semblait pas apeuré par la tâche d'élever un jeune pokémon, mais Darkness était toujours nerveuse de laisser partir son enfant. Étienne décida de partir le soir même, même s'il venait tout juste d'arriver, il voulait repartir rapidement pour continuer à étudier et apprendre plus sur l'entraînement pokémon. Nous l'accompagnâmes jusqu'à la gare du train qu'il devait prendre, il se pencha vers Darkness.

- Ne t'en fais pas. Il lui caressa la tête pour la rassurer, mais elle resta aussi anxieuse. Il me regarda, je lui fis signe de la tête de partir, il devait partir avant que Darkness ne change d'idée. Même si aucun parent ne voulait abandonner son enfant, Darkness et moi, nous savions bien que c'était pour son bien. De plus, ce n’était pas un abandon, elle pourrait aller voir son enfant et vice-versa quand elle le souhaiterait.

Étienne monta dans le train en regardant une dernière fois Darkness, il traversa les wagons pour s'installer à son siège. Le train démarra rapidement après qu'il soit installé. Posipi et Roméo nous poussèrent des cris par la fenêtre en agitant les bras afin de nous dire au revoir, le train commença à avancer et Darkness s'agita. Elle se mit à gémir en regardant par la fenêtre où se trouvait Étienne et son enfant, elle rabattit ses oreilles en arrière. Le train accéléra, Darkness se mit à marcher puis courir pour garder la fenêtre à sa hauteur puis quand il dépassa le bout du quai elle s'arrêta. Darkness poussa un puissant cri puis essaya d'en pousser un deuxième, mais elle s'étrangla par ses pleurs. Je m'approchai d'elle doucement pendant qu'elle poussait de petits cris vers le train qui s'éloignait toujours de nous.

-Tu vas le revoir, lui dis-je. Étienne a promis que tu pourrais le revoir quand il serait né. Je me penchai près d'elle et lui caressa la joue, elle pleurait sa séparation, ce qui était tout à fait normal.

On resta un moment sur les quais en observant l'horizon, puis je forçai Darkness à partir, tout comme la séparation de Sparks avec Émilie. Darkness refusait de partir pour attendre son retour, mais il ne ferait jamais demi-tour. Cette nuit-là, Darkness dormit avec nous dans le lit, elle se coucha en boule contre moi et s'endormit rapidement. Les jours suivants, elle n'était pas d'humeur à s’entraîner. Chacun de mes pokémons essayait de lui remonter le moral, même Jack. Ce fut Martel et Lucas qui eurent le plus d'impact sur elle, mais elle avait toujours la tête ailleurs et ne donnait pas d'effort à son entraînement.

Je finis par aller la voir et lui dire qu'elle devait s'entraîner, pas simplement pour elle, mais pour son enfant. De montrer qu'elle était forte et surtout pour lorsqu'elle ou qu'il aille voir sa mère à la télévision ou en photo, elle ou lui puissent dire; « C'est ma mère! Elle est la plus forte. »

À mes paroles, Darkness, les jours suivants, reprit son entraînement. Elle redoubla d'efforts pour rattraper son retard depuis sa grossesse. Je décidai même de commencer à lui apprendre une nouvelle attaque, Abris, une attaque qui lui permettait de se protéger face à la majorité des attaques pendant quelques secondes. Elle demandait beaucoup de concentration et d'habileté pour la maîtriser. Darkness prit tout le temps qui nous restait avant le tournoi pour bien maîtriser sa nouvelle technique.

Entre-temps, j'ai dû chercher un moyen pour Evan de protéger son bras droit. Comme Émilie me l'avait suggéré, je cherchai un magasin ou une boutique qui pourrait fabriquer ou acheter un bracelet pour Evan. Les premières boutiques que je visitai dans l'énorme centre commercial étaient surtout pour des costumes pas assez solides et résistants pour les combats. Je visitai plusieurs boutiques spécialisées dans les tissus et vêtements, mais aucun d'entre eux ne pouvait fabriquer un bracelet pour Evan. Après plusieurs jours de recherche, une personne me conseilla une boutique située à ouest de la ville. Elle me prévint qu'il était très arrogant et que son service laissait à désirer, mais personne ne connaissait aussi bien les tissus et vêtements. Elle me précisa aussi qu'il était à la limite du fanatisme question de vêtements, que je devais faire attention avec lui et qu'il effectuait un travail que s'il trouvait qu'il en gagnait autant en retour.

Sur le coup, je n'avais pas compris de quoi elle parlait, mais quand je le rencontrai, je compris exactement de quoi il en retournait. Je m'arrêtai devant la boutique, elle n'était pas grande, une vitrine était placée en avant à côté de la porte. La boutique semblait vendre que des vêtements et accessoires de haute couture et magnifique. Il y avait une robe rouge impressionnante sans manche avec une fente sur le côté pour pouvoir marcher, à côté d'elle, il y avait un complet pour homme noir puis des chapeaux de toutes les couleurs et formes dans un présentoir. Je poussai la porte pour rentrer, une clochette résonna. Au centre de la pièce, il y avait le comptoir du vendeur. Il était assis de l'autre côté et lisait une revue avec une énorme pile de revues à côté de lui. Dans le reste de la pièce, il y avait des mannequins avec différents vêtements avec quelques présentoirs d'un ou deux mètres de long avec des vêtements sur des crochets de différentes grandeurs. Il y avait des miroirs disposés un peu partout dans la pièce et le long des murs. Il y avait des étagères toutes remplies de rouleaux de tissu sauf celui à notre droite qui contenait des sacoches et des chapeaux pour hommes et femmes.

Je fis plusieurs pas vers le comptoir avant que l'homme lève les yeux vers moi. Il m'examina de haut en bas puis Evan à côté de moi, Lucas était caché derrière mes jambes et tremblait beaucoup.

-Tu devrais aller au centre commercial si tu cherches quelque chose, ici c'est beaucoup trop cher pour tes moyens. Qu'il me lança avant de reprendre la lecture de sa revue. Il était vieux, il avait les cheveux grisonnants et commençait à avoir des rides autour des yeux. Son regard était vif, mais sévère.

-Je l'imagine, mais je cherche quelque chose que je ne peux trouver dans les autres boutiques et j'ai entendu dire que vous pourriez le fabriquer. Il me regarda de nouveau puis secoua la tête.

-Je peux ne rien faire pour toi, alors tu peux partir.

-Vous ne savez même pas ce que je veux. Je répliquai un peu énervé. Comme réponse, il fit signe de la main de partir sans nous regarder. Énervé, je me retournai pour me diriger vers la porte.

-Allez, Lucas, Evan, nous allons trouver un vrai artisan qui pourrait nous aider. Je commençai à m'avancer vers la porte. L'homme avait levé la tête lorsque j'avais appelé Lucas et Evan.

-Attend. Cria-t-il. Je me retournai. Il s'était levé d'un bond. Il contourna rapidement son comptoir et courut presque vers nous. « Ce bandeau... le bandeau que votre pokémon porte, c'est bien de la soie d'Altaria. » J'étais toute même impressionnée qu’il ait reconnu cette soie rare malgré la distance.

-Oui. Je lui réponds sèchement. Il se pencha vers Lucas et tendis la main vers lui. Lucas poussa un cri et se cacha de l'autre côté de ma jambe. L'homme insista pour toucher le tissu, mais Lucas poussa des cris paniqués.

-Allez, laisse-moi le voir, qu'il dit à Lucas. Je le repoussai légèrement de Lucas et moi.

-Hey, laisse-le, vous voyez bien que vous lui faites peur. Je lui répliquai en colère. Il se redressa en grognant quelque chose que je ne compris pas.

- C'est un travail impressionnant, je veux simplement le voir de plus près. Je le fixai un moment, je me calmai pour me retourner vers Lucas.

-Tu veux lui montrer ton bandeau? Je lui demandai doucement. Il ne bougea pas pendant quelques secondes puis secoua doucement la tête, j'insistai en plaçant mes mains sur son bandeau de chaque côté de sa tête comme pour l'enlever. Allez Lucas, juste pour quelques minutes. Il plaça ses mains sur son bandeau en poussant un petit cri puis secoua la tête. Il ne voulait vraiment pas laisser son bandeau à l'homme.

-Qu'est-ce qui lui prend? demanda le vendeur impatient.

-Il ne veut pas, je lui répondis simplement.

-Tu es son dresseur, il devrait t'obéir. Me lança-t-il. Je me retournai vers lui en fronçant les sourcils.

-C'est un cadeau qu'il a reçu d'une personne importante, s'il ne veut pas l'enlever, je ne le forcerai pas. De toute marnière, je ne suis pas ici pour parler de son bandeau.

-Pardon! s'écria le vendeur, c'est un chef-d’œuvre, de la soie d'Ataria, et noir en plus ! s'écria-t-il. Tu ne te rends pas compte à quel point c'est rare et difficile d'avoir un tel tissu.

-Oui, je sais, vous n'êtes pas le premier qui m'en parle, mais je ne suis...

-Qui l’a fabriqué ? qu'il me coupa.

-Une femme avec l'aide de sa fille.

-Mère de famille ?

-Oui, je lui répondis découragé. Il ne voulait pas du tout parler d'un autre sujet.

-Impossible ! s'étonna-t-il, impossible qu'une simple femme de foyer puisse créer une telle beauté. Qui l’a réellement faite?

-Personne d'autre, c'est elle et sa fille qui l'ont fabriqué et donné à Lucas. Je répliquai en colère du manque de respect qu’il manifestait envers la mère de Mary.

-Impossible, elle a dû l'acheter à un artisan, mmm... Il doit être aussi doué que moi pour utiliser un tissu semblable et les motifs… Il examina le bandeau à distance, s’en était trop pour moi.

-J'aurais dû écouter les autres. J'explosai. Lucas, Evan on s'en va. Je me tournai vers l'homme.

-Adieu. Il me retint par le bras.

-Que veux-tu dire?

-Je veux dire que tous les gens qui m'ont indiqué le chemin pour venir ici m'ont tous déconseillé de venir vous voir. Ils disaient que vous ne voudriez jamais fabriquer quoi que ce soit pour quelqu'un. À ce que je voie, ils n'avaient pas tort. Je dégageai mon bras de sa main et fis un pas vers la porte.

-Je t'écoute, Me lança t-il. Qu'est-ce que tu voulais que je fabrique. Je me retournai vers lui, il était sérieux et avait les bras croisés.

-C'est pour Evan. Je fis signe à Evan d'aller vers le vendeur. Je vous passe les détails.

-Je l'espère. Qu’il me répliqua.

-Il lui faut quelque chose pour protéger son bras durant les combats pokémon. Evan présenta son bras à l'homme, il pencha les yeux pour regarder la brûlure sur son bras. J'ai pensé à lui fabriquer un bracelet pour le protéger, mais personne n’en fabrique.

-Je peux lui fabriquer, mais pourquoi je lui ferais? La vieille dame avait raison, il voulait quelque chose en retour. Je réfléchis, c'était un marchand et un artisan. Ce qu'ils voulaient tous était de vendre leur produit, mais aussi de se faire connaître.

-Si vous lui fabriquez son bracelet et je vous garantis que vous ne le regretterez pas.

-Pourquoi? Demanda-t-il, intrigué par ma réponse.

-Pour trois raisons: la première est que j'ai déjà passé dans le journal, plusieurs fois à la télévision et je vais sûrement encore faire des entrevues. Si jamais il pose des questions sur son bracelet, je pourrais dire qu'il vient de votre boutique et fabriqué par vous-même. Deuxièmement, je vais participer à la ligue pokémon. Je vais rencontrer beaucoup de dresseurs et de personnes importantes. Je pourrais parler de votre travail.

-La ligue? Il rit à lui-même, tu vas me dire que tu as l'intention de la gagner c'est ça? Pfff, n'importe quoi, tous les jeunes ont le rêve de la gagner. Si c'est ta troisième raison, laisse tomber, je ne le ferai pas. Je lui souris, ce qui le prit par surprise.

- La troisième raison est Evan. Je désignai Evan qui fixait le vendeur. Evan est déjà très connu, il a déjà des centaines voir des milliers d’admirateurs. Il est considéré comme le plus grand photographe de la dernière décennie.

-Lui! S'écrit le vendeur avant de rire, un pokémon photographe, il continua de rire. Ne dis pas n'importe quoi.

-Evan, tu as toujours le journal? Evan se tourna vers moi et hocha la tête. Il ouvrit son sac et sortit un journal. Ce journal est la preuve. Il a été écrit il y a plusieurs mois, j'imagine que vous ne l'avez pas lu sinon vous ne diriez pas cela. Il arracha le journal des mains d'Evan et resta figé sur la première page. Il regarda les deux photos sur la couverture et regarda Lucas et Evan avant de lire l'article. Quand il eu terminé, il redonna le journal à Evan et s'éloigna de nous.

-Très bien je vais le faire, dit-il.

-Son bracelet doit protéger sa brûlure parfaitement et il ne doit pas bouger. S'il bouge, il aura mal et c'est justement ce que je veux éviter. De plus, il doit être résistant, pour les combats pokémon, et doit résister à la chaleur évidemment. Vous allez être capable de le faire?

-Tu me prends pour un débutant! S'écria-t-il en se retournant. Tes parents étaient encore au biberon que je confectionnais des chefs d’œuvres. Il fit signe à Evan d'approcher et prit des mesures de son bras. Quand il termina, il chassa Evan d'un geste.

-Une dernière chose, il se retourna vers moi agacé, son bracelet doit être capable de résister à l'eau.

-À l'eau? Pourquoi ton pokémon est un pokémon feu.

-Evan a appris à nager. Il parut surprit, il alla répliquer quelque chose comme si je mentais ou que c'était impossible, mais en voyant mon regard et celui d'Evan, il ne répliqua rien. Fais-le pour qu'il représente Evan.

-Je ne suis pas un novice, s'énerva le vendeur puis il retourna à son comptoir pour prendre mes coordonnées et noter les mesures prises. Pendant ce temps, je plongeai ma main dans le sac d'Evan et sortis l'album.

-Tenez. Je lui tendis l'album.

-Quoi encore. Il se retourna toujours plus énervé, mais resta surpris par le livre. Qu’est-ce que c'est ?

-C’est l'album photo d'Evan, il a pris des photos depuis le début de notre voyage. Le regarder pourrait vous aider à comprendre mieux Evan et aussi vous donner de l'inspiration.

-Je n’ai pas besoin d'inspiration. Je me dirigeai vers la porte.

-Je reviendrais le chercher demain à la fin de l'après-midi. Ne brisez pas le livre et ne le perdez pas, c'est toute la vie d'Evan.

Je ne lui laissai pas le temps de répliquer quelque chose que j'étais déjà entrain d'ouvrir la porte de la boutique pour sortir. Je jetai un coup d'oeil à travers la porte vitrée lorsqu'elle se referma, il était déjà penché au-dessus de l’album à regarder les premières photos d'Evan. Je me disais qu’une fois le bracelet d'Evan terminé, je ne remettrais jamais les pieds dans cette boutique... Il était clair qu'il était un artiste extrêmement doué, mais son attitude envers les autres était tous simplement inacceptable. Evan me tira par la jambe, il semblait anxieux. Je me penchai à sa hauteur.

-Qu'est-ce qu'il y a? Je lui demandai, il joua avec ses griffes un moment puis il tourna la tête vers le bâtiment du fabricant en poussant un léger gémissement. Tu t'inquiètes pour ton bracelet ? Je lui demandai, il fit non de la tête et toucha son sac, il était inquiet pour son album photo qu'il avait laissé.

-Il n’en a pas l'air, mais il va y faire attention. Je lui dis, il tourna la tête vers moi toujours inquiet. Fais-moi confiance, on va retourner le chercher demain avant la fermeture. Il ne me répondit pas, il se tourna vers la boutique puis il prit la main de Lucas, non pour le guider, mais pour se rassurer lui-même.

On retourna à la boutique le lendemain après notre entraînement, l'homme sortit de l'arrière-boutique lorsqu'on rentra, il nous salua d'un; « Ah! C'est vous! » Il nous redonna l'album d'Evan. Je vérifiai qu'il ne manquait rien et que toutes les photos étaient toujours en ordre. Pendant que je tournais les pages, l'homme s'occupa derrière son comptoir et reprit les mesures du bras d'Evan pour être certain de ne pas se tromper. Je restai figé sur place quand j'arrivai sur la page où devait se trouver la photo retournée du combat de Sparks, elle n'avait pas disparu, mais elle était revenue à l'endroit. Il l'avait sortie de sa pochette et l'avait replacée dans le bon sens. Le regard de Luxio me hanta, ma main se mit à trembler lorsque j'essayai de la sortir de l'album pour la replacer à l'envers, mais je n'y arrivais pas. Incapable de la retourner, je tournai la page d'un bon coup, puis je me forçai de respirer lentement. L'homme me regarda, je me tournai légèrement sur le côté pour ne pas le regarder puis je vérifiai les dernières photos.

Je redonnai l'album à Evan puis nous quittâmes la boutique sans vraiment échanger de mot. Il me rappela une semaine plus tard pour m'annoncer que le bracelet d'Evan était terminé. Nous retournâmes à la boutique. Une fois de plus, il n'y avait pas de clients, ce qui ne me surprit pas beaucoup.

-Je vous attendais. Qu’il me lança quand je m'approchai de son comptoir. C'est un vrai chef-d’œuvre, il ira parfaitement à Evan. Je ne répondis rien, je me contentai de pousser légèrement Evan vers l'homme quand il contourna son comptoir. Il avait un coffret sur le meuble qu'il ouvrit.

Le bracelet était de couleur brun, rouge; sur le dessus il était fait d'une seule pièce de cuir ou de quelque chose qui y ressemblait. Cette pièce était brune et portait des motifs de flammes en bronze sur tout le tour à un centimètre des côtés qui étaient orientés vers le centre du bracelet. En plein centre orienté vers l'arrière du bracelet, il y avait une flamme d'un centimètre par deux de haut, mais verte, le même vert que les flammes d'Evan. Le dessous était composé d'un tissu rouge-brun qui devait entourer le bras d'Evan et le maintenir contre sa peau pour ne pas bouger. Il avait ajouté comme décoration des lacets de couleur bronzée qui était reliée à de petits trous juste en dessous des flammes de la partie supérieure. À l'avant du bracelet, le tissu continuait et avait un trou, il avait fait en sorte qu'une partie de son bracelet s'enfile entre ses doigts, il diminuait en largeur de la base du bracelet pour se terminer près de ses doigts.

Le vendeur aida Evan à enfiler son bracelet, mais il se débattit au début par la douleur que le contact du bracelet lui faisait contre sa brûlure puis quand il réussit finalement à le mettre en place, le tissu se resserra autour de son bras et ne bougea plus. C'était le même tissu que portait Sparks pour son grelot zen.... déjà la quantité utilisée pour Sparks m'avait coûté cher je n’imagine pas pour le bracelet à Evan. Je l'observai lorsqu'il attacha les lacets de décoration en dessous de son bracelet, il serra de l'avant vers l'arrière puis fit une petite boucle qu'il cacha dans une sorte de pli dans le tissu à cet effet afin de ne pas se faire déranger par la boucle et non plus qu'il se dénude tout seul.

Evan leva le bras devant lui et regarda son nouveau bracelet sur tous les côtés et regarda le tissu qui passait entre ses doigts. Il poussa des cris en me montrant son bras. Je me penchai à sa hauteur et lui fis signe d'approcher, il me tendit son bras, j'observai de plus près les motifs de flamme de couleur bronze puis la flamme au centre en vert. Je tirai légèrement le bras de ma main gauche puis de l'autre je donnai un coup sec droit où se situait la brûlure d'Evan. Surpris par mon geste Evan poussa un cri et recula en retirant son bras. Il réalisa qu'il n'avait rien senti puis il regarda son bracelet en poussant quelques cris heureux.

-En quoi est-il fait? Le tissu sur le bracelet je le connais, un autre de mes pokémons en porte un morceau, mais le cuir? Je demandai à l'homme.

-De la peau de Carchacrok.

-Carchacrok? Mais ces pokémons sont d'une couleur bleu pas brune ou rouge.

-Le bandeau de ton Riolu est noir non? Me répliqua l'homme. Je me tournai vers Lucas qui était entrait de toucher le nouveau bracelet d'Evan.

-Il a été teint. Il secoua la tête découragée.

-Non, il a subi différents traitements coûteux pour le rendre de cette couleur. Je regardai de loin le bracelet à Evan puis je me levai. Coûteux que je me répétai dans ma tête, il ne sera vraiment pas donné.

-Il résiste aux flammes, à l’eau, et aussi il le protégera des attaques électriques en plus d'être très résistant.

-Je vois... bon il est temps de vous payer, je crois, je vous dois combien?

-13 800 , déclara-t-il.

-Quoi!

-Vous vous attendiez à quoi? Vous pouvez payer au moins? dit-il d'un ton accusateur.

-Oui bien sûr. Lui dis-je. Je n’en revenais pas, aussi cher, je savais que les deux matériaux utilisés étaient chers, mais pas à ce point-là ! Il devait se faire un gros montant en me le vendant aussi cher. Je regardai Evan tout heureux de montrer son nouveau bracelet à Lucas. Je me dis au moins c'est l'argent qu'Evan a gagné s'il c'est pour lui faire plaisir et qu’il puisse continuer de combattre, la somme n'était pas si haute.

On régla le paiement sans dire un mot de plus. N'importe qui savait qu’à ce prix-là c'était de l'abus, mais je voulais juste partir de cet endroit et ne plus jamais y revenir. Je me retournai vers la sortie, mais je m'arrêtai. Je lui avais promis de vanter ses talents, mais j'ignorais complètement son nom.

-Dis-moi, je lui dis en me retournant. Quel est votre nom? Il parut offusqué que je lui demande une telle chose. Si vous voulez que je dise à tout le monde qui a fabriqué le bracelet d'Evan, il faudrait que je connaisse votre nom.

-Frédéric Milord, qu'il me répondit.

-Au revoir. Je lui dis. Evan le salua de la main en poussant quelques cris, avant de me suivre à l'extérieur de la boutique.

Je traversai la rue pour me retourner et voir le nom de la boutique une dernière fois, Vêtement et Artisant Milord. Je ris à moi-même d'être stupide de ne pas avoir pensé que son nom était écrit en gros sur sa boutique. Le soir même, Evan montra fièrement son bracelet aux autres, il était heureux comme jamais. Son bracelet en plus d'être une vraie beauté était le symbole qu'il pouvait reprendre les combats pokémon sans le moindre risque.

Cependant, je demandai aux responsables de tournois si cette pièce d'équipement était autorisée. Au tout début, ils n'étaient pas certains si oui ou non, mais semblaient dire qu’elle ne l'était pas. En expliquant la situation d'Evan et qui l'avait fabriqué, ils ont conclu qu'il pouvait le porter, car elle était classée dans accessoire de mode. Du moins, c'est ce qu'ils voulaient faire croire aux autres personnes, car ils savaient bien que c'était pour le protéger qu'il le portait. J'ai su plus tard que plusieurs personnes dans le comité soutenaient mon parcours et me supportaient qu'ils ne diraient rien à ce sujet.

Évidemment, nous allâmes aussi visiter les boutiques de photographies, il y en avait trois dans cette ville. Deux étaient tenues par des vendeurs qui reconnurent immédiatement Evan alors que la troisième était tenue par un jeune couple. Ce fut amusant de les rencontrer, car ils vantaient les photos d'Evan en me montrant ses plus grandes photos selon eux. Ils leur prirent environ un quart d'heure avant de se rendre compte que j'apparaissais sur plusieurs de ces photos et plusieurs minutes aussi pour comprendre que ce n’était pas moi Evan, mais mon Reptincel. Ils m'en ont voulu pendant quelques temps de ne pas leur avoir dit qui j'étais au début et de les avoir laissés me présenter les photos d'Evan. On prit des photos du bracelet sur tous les côtés et quelques-unes d'Evan pour les envoyer à Émilie, afin qu'elle termine son assortiment de peluches.

Aujourd'hui, je me tenais sur le bord d'une clôture qui se trouvait dans un jardin public de l'autre côté où s'étendaient des centaines de fleurs de toutes les couleurs. Lucas et Evan s'amusaient avec les autres pokémons un peu plus loin. Des pokémons sauvages et des dresseurs s'étaient joints à eux et jouaient parmi les arbres et les fleurs. Mon téléphone sonna.

-Allo?

-Warlyok, je reconnus la voix de Mary, elle se mit à parler très rapidement d’où que je ne compris rien à part le mot œuf.

-Holà Mary, parle moins vite je n'ai pas compris, qu'est-ce qui se passe ?

-Warlyok, l'oeuf a éclos! Me cria-t-elle au téléphone toute heureuse, je me tournai vers mes pokémons.

-Hey ! L'oeuf de Luxio a éclos! Je leur criai. Ils arrêtèrent de jouer et se ruèrent autour de moi, dit moi, comment il va ? Quelle sorte de pokémon c’est? Une fille ou un garçon?

-C’est une fille, s'exclama Mary. Elle est trop belle et mignonne, une Goupix.

Une Goupix? Je me dis, c'est donc que sa mère était une Goupix aussi ou une Feunard. Il avait vraiment de drôle de goût Luxio en matière de partenaire. J'entendis une voix derrière Mary puis quelqu'un d'autre prit le téléphone.

-Warlyok? C'est Lyla.

-Salut, alors l'oeuf a vraiment éclos et c'est une petite Goupix qui est née?

-Oui, Mary est tout heureuse, puis elle se mit à rire.

-Elle est en santé? Je demandai.

-Oui, mais c'est étrange.

-Qu’est-ce qui est étrange?

-Normalement les Goupix ont le pelage complètement rouge, mais elle a des taches comme des rayures noires sur le ventre, le dos et au visage.

-C'est vrai... que pense le professeur de ça?

-Il dit que ça peut arriver et c'est assez courant dans le croisement d’espèce. Je réfléchis un moment. C’est vrai qu’en temps normal les pokémons ayant des enfants de parents de la même espèce leur ressemblent donc en croisant deux espèces ce n’est pas impossible qu'il ait des traits des deux parents.

-Mary va lui donner un nom? Je demandai.

-Oui, elle l’a déjà choisi depuis hier. On attendait de sortir du centre pokémon avant de t'appeler.

-Alors?

-Minerva.

-Minerva? C'est un beau nom, mais elle l’a trouvé où ? Elle se mit à rire.

-Je l'ignore, mais je le trouve beau aussi. Toutes les deux s'entendent bien ensemble et elles sont parties jouer dans leur chambre. Je me tournai vers mes pokémons qui étaient tous rassemblés devant moi et attendaient des nouvelles.

-C'est une petite Goupix, elle s'appelle Minerva. Ils poussèrent des cris de joie surtout venant de Sparks.

-Ils sont contents qu'elle aille bien, je dis à Lyla.

-J'entends ça, dit-elle amusée, tu es prêt pour le tournoi ?

-On s'entraîne tous les jours, ils sont …. Nous sommes tous impatients de commencer le tournoi.

-Je vous souhaite bon courage et on va vous regarder.

-Merci, je lui répondis avant de raccrocher le téléphone.

Je n'avais rien dit pour les peluches que j'avais fait envoyer chez Mary une fois qu’Émilie les aurait terminées, mais je savais qu'elle les adorerait, surtout celle de Lucas.

Mes pokémons retournèrent jouer avec les autres pokémons dans les jardins de fleurs, je restai à regarder les fleurs de l'autre côté de la barrière. Au loin, au travers des arbres, nous apercevions le sommet du dôme principal de la Ligue pokémon. Autour de l'énorme dôme où se déroulaient les quarts de finale jusqu'aux finales, il y avait huit autres bâtiments. Pourquoi huit? Sûrement, à cause du nombre de badges minimaux demandés pour avoir le laissez-passer. Ces bâtiments servaient à faire les éliminatoires avant les quarts de finale.

Depuis hier, une semaine avant l'ouverture officielle, il y avait dans ces bâtiments des combats pokémon par centaine. Ils étaient pour ceux qui n'avaient pas le nombre requis de badges. Chaque dresseur devait combattre dans les huit bâtiments et rapporter le plus de duels possible. J'ignorai le nombre exact de participants, mais il y en avait beaucoup et la grande partie serait déjà éliminée avant même l'ouverture officielle. Il ne gardait qu’environ mille à deux mille dresseurs pour l'ouverture, puis il y aurait de nouveau le même type de combat, mais cette fois ceux qui avaient les badges, comme moi, participeraient. Nous étions très peu nombreux en possession des huit badges. D'après ce que j'avais entendu, il y avait environ 200 dresseurs de tous âges.

Une fois cette phase passée du tournoi, ils sélectionneraient environ 500 personnes pour la dernière partie du tournoi; des éliminatoires. La première phase était des combats à un pokémon contre un. La deuxième était aussi des combats un pokémon contre un sauf que le dernier combat sera à deux pokémons. À partir des quarts de finale, on utilisait six pokémons.

J'étais extrêmement impatient que la ligue commence et d’y participer, mais inquiet aussi. Serons-nous à la hauteur? Comment les gens allaient-ils réagir devant mes pokémons? Lucas supporterait-il d'être observé par autant de gens? Et les autres? La dernière fois, j'ignorais que j'étais filmé. Cette fois, j’allais en être bien conscient. J'espérais ne pas paniquer. J’allais devoir rester concentré, surtout plus que j'approcherais de la finale.

Les jours suivants se ressemblèrent, le matin et le soir on s'entraînait à l'extérieur de la ville, puis, dans la journée, on assistait aux combats de différents dresseurs dans les huit bâtiments. Il y avait toutes sortes de dresseurs, des plus jeunes aux plus vieux. Je rencontrai même un homme âgé de 75 ans qui participait avec son petit-fils au tournoi. Il y avait autant de filles que de garçons qui participaient au tournoi. Je voyais aussi que beaucoup n'avaient pas l'étoffe de devenir de grands dresseurs, mais cela ne les empêchait pas de participer et de s'amuser avec leurs pokémons malgré leur défaite. D'autres attiraient l'attention de la foule. Un bon exemple était l’homme habillé d’un veston cravate verte, ses combats ne duraient jamais plus qu’une minute. Il utilisait toujours le même pokémon, un Persian mâle. Il était vraiment impressionnant, personne ne lui tenait tête. Une chose qui était sûre c'était qu'il allait se rendre au moins aux quarts de finale.

Les bâtiments étaient tous sous un thème, il y avait des arènes de combat dans chacun des bâtiments et il y avait aussi des terrains indépendants du bâtiment. Un des bâtiments avait le terrain de toutes ses arènes couvertes d'arbres et de plantes, alors qu'un autre avait des piscines comme pour l'arène d'Hydroville. Ces différents terrains étaient pour tester l'habileté du dresseur à utiliser et s'adapter au milieu.

Le jour de l'ouverture officielle arriva finalement. Tous les dresseurs participants étaient invités à venir au dôme principal pour l'ouverture. Cependant, les organisateurs obligeaient à tous les dresseurs de venir avec un seul pokémon et pas plus. Je devais remettre soit Lucas ou Evan dans sa pokéball le temps de l'ouverture. Je ne savais pas lequel des deux choisir. Lucas serait terrifié d'être au centre d'autant de monde, mais de le laisser seul dans sa pokéball serait pire. Evan pourrait prendre des photos et serait heureux comme jamais de voir l'ouverture de la Ligue pokémon. Je décidai de prendre Lucas avec moi. Même si j'aurais aimé qu'Evan puisse prendre des photos, Lucas restait tous de même mon premier pokémon et je me disais que si les autres dresseurs le voyaient aussi terrifié, ils se méfieraient moins de mon pokémon le plus puissant.

Je gardai le sac d'Evan avec moi et le renvoyai dans sa pokéball. Il avait comprit et ne fit pas de scène de ne pas être présent pour l'ouverture. Nous nous trouvions devant l'entrée principale, Lucas était déjà très terrifié avec le nombre de personnes qui circulait autour de nous avec leur pokémon. Je décidai de le prendre tout de suite dans mes bras et il se cacha le visage dans mon cou en passant ses bras autour de mon cou. Il y avait autant de spectateurs qui rentraient dans le bâtiment que de dresseurs pour le tournoi. Des organisateurs criaient dans la foule pour diriger les participants vers le lieu de rendez-vous alors que les visiteurs montaient par différents escaliers pour rejoindre les gradins. Nous étions tous réunis dans un corridor extrêmement long. Devant nous, un organisateur était debout sur une chaise et criait.

-Silence s'il vous plaît. Tous les dresseurs tournèrent la tête vers lui, lorsque vous allez rentrer dans le stade, vous allez tous vous aligner en deux groupes. D'autres personnes vous indiqueront où vous placer.

Derrière moi, un autre organisateur cria la même chose et ainsi de suite pour tous les dresseurs réunis dans ce corridor. Une musique se fit entendre au bout du corridor où la lumière du jour arrivait puis les organisateurs firent avancer tout le monde. Lucas s'accrochait fortement à moi puis nous sortîmes dans le centre du dôme. Il était énorme, le chemin qui nous séparait du centre était de deux cents mètres voir plus. En plein centre se dressait le terrain de combat surélevé du sol qui serait utilisé pour les quarts de finale jusqu'à la finale. Pour l'instant, celle-ci était utilisée comme estrade pour les représentants et les figures importantes du tournoi. Elle était surélevée de deux mètres et comportait des marches de notre côté et en face, pour l'adversaire. Tout autour de la délimitation de la zone de combat, il y avait une bordure deux mètres de plus en métal. J'avais entendu dire que le terrain pouvait changer d'apparence durant les demi-finales et la finale contrairement aux autres années. Je me demandais vraiment comment c'était possible.

Je me dirigeai vers la droite pour me mettre dans un rang puis je fis comme tous les autres dresseurs, je regardai autour de moi pour voir si je reconnaissais quelqu'un. Je savais que Téodor était quelque part, mais je ne le voyais pas. Sinon je reconnus très peu de monde, surtout des dresseurs rencontrés ici et là pour discuter dans les centres pokémons. Lucas bougea dans mes bras et émit un gémissement. Je lui frottai le dos en lui marmonnant que tout allait bien. Un dresseur non loin de moi qui remarquai Lucas émit un léger ricanement puis parla avec celui à côté de lui qui se mit à rire aussi. Même si ça paraissait cruel d'imposer Lucas à sa peur, je savais que c'était pour son bien, du moins la première étape pour surmonter son traumatisme. De plus maintenant, les autres dresseurs pensaient que Lucas était un pokémon faible alors qu'il était probablement dans les plus forts participant à la Ligue.

Je me tournai pour regarder les dresseurs derrière moi. Je n'aperçevai toujours pas Téodor, mais je croisai le regard du dresseur du Persian. Son pokémon était assis bien droit à ses côtés et il m'observait. On se regarda pendant un moment puis je me retournai vers l'avant. Une chose était sûre, je ne voulais pas l'affronter, du moins pas avant les demi-finales.

La musique s'arrêta, un employé sur la scène leva les mains dans les airs en s'approchant d'un micro, tous les dresseurs arrêtèrent de parler et le regardèrent.

-Bienvenu, commença-t-il. Pour ceux que ne me connaisse pas je suis Yvan Polare, président de l'association de la Ligue pokémon. Puis il présenta les autres personnes qui l’accompagnaient, la plupart étaient des commanditaires de l'événement, mais il y avait aussi des membres du comité et des représentants des Protecteurs.

-Je suis heureux de voir autant de dresseurs et pokémons réunis aujourd'hui pour ce 73e tournoi. Il eut des applaudissements de la foule, puis il fit signe de la main pour reprendre le silence. Ce tournoi n'est pas seulement pour désigner qui est le plus fort, mais aussi une étape pour un dresseur et son pokémon dans son aventure. Un moment où il peut affronter de puissants adversaires et aussi s'amuser, ce qu’il ne faut pas oublier. C’est aussi une occasion de montrer que les humains et les pokémons sont capables de grande chose ensemble et de montrer la profonde amitié et harmonie qui peut se former entre un pokémon et son dresseur.

-Maintenant, je vais vous parler comment le tournoi va se dérouler, les trois écrans de chaque côté du dôme s'allumèrent. Tous d'abord la première semaine, tous les dresseurs ici présents, devront affronter huit autres dresseurs tirés au hasard dans chacun des huit dômes. Une fois terminées, nous choisirons 512 dresseurs qui participeront aux éliminatoires, pas un de plus pas un de moins.

Sur les trois écrans huit arbres apparus, chacun comportait des espaces pour les photos des dresseurs et au sommet de chacun une seul, le vainqueur de sa section. Les 512 participants seront répartis au hasard dans huit sections différentes. Par la suite, les huit champions de ces sections vont participer au quart de final pour le titre de champion. Les écrans affichèrent les combats de quart de final jusqu'à la finale. Les combats de la première et seconde partie se feront avec un pokémon chacun sauf pour les combats finaux qui se joueront à deux pokémons. Les quarts de final seront avec six pokémons ainsi que les demis et la finale. Les règlements sont les mêmes que les combats officiels, lorsqu'un pokémon n'est plus capable de se battre il est considéré comme éliminer, le dresseur a le droit de changer de pokémon à la fin de chaque combat. Il a le droit de changer de pokémon qu'une fois lorsque des combats à deux pokémons et deux fois avec six pokémons. Il peut n'importe quand durant le combat.

Il s'éclaircit la voix une dernière fois.

-Je déclare qu'à partir de maintenant le tournoi de la Ligue pokémon est officiellement commencé! Qu'il déclara avec force.

Un tonnerre d’applaudissement et de cris d'autant des spectateurs et des dresseurs avec leurs pokémons s’éleva dans le dôme. Lucas poussa un cri que personne d'autre que moi n’attendit dans ce boucan et il s'accrocha encore plus à moi. Il tremblait énormément et sa respiration était très rapide.

Tout en lui frictionnant le dos, je cherchais toujours à voir si Téodor était quelque part, mais je ne trouvai pas. Je me retournai de nouveau vers l'inconnu avec son Persian, il applaudissait doucement dans ses mains sans trop de conviction tout en me regardant. Il n'avait pas arrêté de me regarder du discours puis la foule se mit à bouger. Certain se dirigeait vers la sortit alors que d'autres restèrent sur place pour discuter avec leurs amis, je décidai alors de quitter le dôme. Même si j'aurais voulu rester plus longtemps, je devais calmer Lucas. Je lui avais imposé cette expérience en sachant bien que ça le terroriserait, je me devais de m'excuser auprès de lui. Le propriétaire du Persian était déjà parti, il devait être l'un des premiers à avoir quitté le dôme. La musique reprit et des artistes sortirent des autres rentrées pour donner un spectacle sur la scène, mais je n'y prêtai pas attention. Je pensai seulement à Lucas.

Je quittai le dôme principal et me dirigeai vers le nord où se trouvaient les dômes cinq et six pour trouver un endroit tranquille où je pourrais aider Lucas à reprendre ses esprits. Je m'assis sur un banc non loin du dôme six avant de faire sortir Evan de sa pokéball. Il s'assit à côté de moi et regarda Lucas d'un air triste et inquiet. Tous les dômes étaient situés dans une sorte de forêt reliée par de larges sentiers en pierre grise. Vu de haut nous apercevions l'énorme forêt en pleine ville avec les huit dômes en cercle et le dernier au centre de ceux-ci. Lucas commençait à se calmer quand je lui chantai la berceuse de ma mère alors qu'Evan la fredonnait à côté de moi.

Après quelques minutes, Lucas était déjà plus détendu et calme, mon téléphone sonna.

-Allo?

-Salut, Warlyok, c'est Téodor. Je t'ai perdu de vu quand tu es sorti de dôme principal, tu es où?

-Je suis devant le dôme six.

-Ok, j'arrive. Me lançai-t-il avant de raccrocher la ligne.

Je replaçai mon téléphone dans ma poche. Lucas bougea sa tête dans mon cou comme s'il venait de se réveiller d'un rêve ou plutôt dans ce cas un cauchemar. Il desserra son emprise sur moi et je le fis s'asseoir sur mes genoux dos à moi pour qu'il regarde le dôme qu'on apercevait l'entrer un peu plus loin. Lucas resta assis pensif sans bouger. Evan lui s'était levé et marchait autour de nous en regardant tout ce qui nous entourait jusqu’à l'arrivée de Téodor qu’il nous annonça d'un cri en le pointant.

Il avait changé. Il ne portait plus le même style de vêtements, mais c'était surtout son regard qui avait changé. Il semblait plus vieux et avait un regard comme s'il avait vu des choses que nul ne devrait voir. Il avait aussi une cicatrice au-dessus de l'oeil droit.

-Il va mieux? Qu'il me demanda en désignant Lucas, mais ce fut Lucas qui lui répondit en lui envoyant la main avec un cri. Téodor sourit puis continua. Tu as donc réussi à avoir les huit badges.

-Oui et j'imagine que toi aussi tu les as depuis longtemps, il croisa les bras et regarda les arbres à ça gauche.

- Heee... oui... j'ai obtenu le dernier la semaine passée. Je fus surpris.

-Quoi? Tu as commencé bien avant moi.

-Je me suis arrêté pendant un temps pour les entraîner. Dit-il pour se défendre, mais je savais qu'il ne voulait simplement pas admettre que j'étais plus fort que lui.

-L'important c'est que tu les as eus. Il hocha la tête content de ne pas pousser la discussion dans cette direction.

-Depuis notre dernière rencontre, que s’est-il passé? Je l’invitai à s'asseoir sur le banc puis je lui racontai tout ce qui s’était passé. Par contre, je ne lui spécifiai pas les méthodes que j'avais utilisées pour battre les champions d'arènes ni les attaques que mes pokémons maîtrisaient. Quand je terminai mon récit, il s'endossa sur le banc en regardant droit devant lui.

-il t'est arrivé beaucoup de choses... , dit-il finalement. Pour ma part, pas grande chose. Il m'expliqua rapidement son voyage, il avait attrapé plusieurs pokémons dans différentes régions et avaient combattu les cinq derniers champions qui lui restaient après notre affrontement.

-Dit-moi, comment tu t'es fait ça? Je lui demandai en désigna sa cicatrice au-dessus de son œil. Il la touche du doigt puis sourit.

-C'est arrivé quand j'étais dans la chaîne de montagnes à l'est du continent, tu connais? Je fis oui de la tête, c'était la même chaîne de montagnes que ma mère me disait qu'elle avait passé beaucoup de temps à s'entraîner avec Ryla et c'était maintenant là qu'elle vivait.

-J'entraînais un Embrylex mâle que je j'avais capturé il y a peu de temps quand, tout d’un coup, il s'est mis à agir bizarrement et à frapper tout ce qu'il voyait.

-Il t'a attaqué? Je demandai.

-Non, j'ai essayé de le calmer, mais j'ai glissé dans une pente avec lui. À mon réveil, il était au-dessus de moi avec mes autres pokémons. Il avait repris ses esprits.

-Étrange... on resta un moment en silence à penser à son accident puis je continuai. Tu as un Embrylex, c'est assez rare comme pokémon. Il tourna la tête pour pas que je le voie puis il dit.

-Non, je l’ai relâché après cet accident.

Je restai un moment silencieux, je me demandais pourquoi il avait fait cela et si c'était la vérité.

-Bon … tu penses quoi de la Ligue? Je demandai pour changer de sujet. Nous discutâmes des dômes et des dresseurs. Il avait lui aussi remarqué l'homme avec son Persian. Il pensait qu'il aurait des chances de se rendre en final.

On discuta pendant presque une heure. Lucas s’était éloigné avec Evan pour jouer dans la forêt. Je me levai pour les appeler. Téodor se leva aussi et me salua avant de partir.

-J'espère qu'on combattra en final et pas avant. Qu'il me lança en s'éloignant.

-Ne te fais pas éliminer avant. Je lui criai.

Les jours suivants étaient la première partie du tournoi. Tout le monde se battait dans le centre pokémon et à l'entrée des dômes pour voir à quelle heure et où se déroulait leur combat. Pour ma part, j'avais un combat par jour sauf le vendredi le 5e jour du tournoi que j'en avais deux. J'ai eu beaucoup de difficulté à convaincre mes pokémons de ma stratégie qui consistait à utiliser Jack tout le long de la première phase. Évidemment, ils n'étaient pas d'accord avec mon choix, sauf Jack, car chacun d'entre eux voulait combattre et prouver à tous qu'il pouvait se battre.

-Vous allez tous combattre. Je lançai par-dessus eux pour reprendre le silence. Nous nous trouvions sur notre terrain d'entraînement improvisé à l'extérieur de la ville. La raison d'utiliser un seul pokémon était simplement tactique. À partir des quarts de final, nous allions combattre des dresseurs aussi puissants que les champions et même plus. L’idée était d'éviter qu'ils ne connaissent tous vos techniques de combat et les stratégies que vous utilisez.

Ils ronchonnèrent encore un peu, mais finirent par accepter mon choix. Jack était bien heureux d'être celui qui allait combattre. J’y avais bien réfléchi avant de choisir Jack comme pokémon de cette phase. Je ne voulais pas que Darkness montre la puissance terrifiante de son aura noire devant tout le monde avant les derniers combats, car une fois qu'on avait compris comment elle fonctionnait, il était possible de la contrer. Pour Evan, je voulais que son premier adversaire ait une surprise devant sa force titanesque. Dans le monde des combats, la surprise était toujours un atout indispensable. Tous comme pour Evan, je voulais garder les techniques de combat de Lucas secrètes, surtout Forte-Paume qui nous donnait un avantage considérable contre des pokémons plus puissants que lui. Celui qui devait rester le plus secret était évidemment Sparks, ne pouvant pas utiliser d'attaque électrique tous son combat se reposait sur ses stratégies inventives. Ses techniques Reflex et Requiem étaient essentiels pour lui. Si quelqu'un la voyait avant le temps, il pouvait trouver facilement une parade contre celles-ci et mettre Sparks en mauvaise posture.

De plus, contrairement au combat contre les champions d'arène, je prévois jouer les avantages de type à partir de la seconde phase. Ce n'est plus des combats d'entraînement, mais pour devenir champions en titre. À présent informés de mes plans, ils poussèrent des cris de motivation avant de reprendre l'entraînement.

Jack impressionna tous les gens durant ses combats. Au départ, plusieurs firent des commentaires sur sa condition, mais très vite, après ses victoires éclair contre tous les types de pokémon simplement en utilisant ses poings de glace, l'avis des gens changea. Des centaines de spectateurs se réunissaient pour le voir combattre. Jack était plus heureux que jamais, même si parfois il était déçu par son adversaire trop faible qui ne tenait pas plus longtemps contre ses coups. À chacune de ses victoires, je lui disais qu'il combattrait des dresseurs bien plus forts une fois cette phase terminée. J'allais observer aussi les autres combats dans les différents dômes. Surtout les combats de Téodor lorsque je le pouvais et lui faisait de même. Avant chaque combat, nous regardions dans les estrades ou autour des terrains pour nous saluer avant le match. Tous comme moi, il avait choisi d'utiliser qu'un seul pokémon pour tous ses combats, son Kangourex. Il était beaucoup plus puissant que lors de notre premier combat entre Jack et lui. Jack avait toujours une dent contre lui et était complètement excité quand il regardait l'un de ses combats.

La sélection fut rapidement terminée, que je remarquai à peine les jours se succéder. Il avait beaucoup de dresseurs débutant dans la Ligue pokémon, mais la majorité se faisait éliminer par la première phase. La deuxième phase était des combats éliminatoires dans un dôme spécifique. Téodor se retrouva dans le dôme trois, la pierre, et moi dans le huitième, celui de la glace. Je fus heureux de combattre dans ce dôme vu qu’il avantageait Jack. Pendant nos entraînements, Jack et les autres s'étaient habitués de combattre sur de la glace et Jack était de loin le plus doué. Je devais choisir un deuxième pokémon pour là final de cette phase, au cas où Jack avait de la difficulté. J’hésitais entre prendre Evan ou Lucas, car Martel et Darkness avaient beaucoup plus de difficulté de combattre sur ce type de terrain. Pour Sparks, il était juste derrière Jack pour combattre sur la glace, mais je préférais ne pas dévoiler ses habilités tout de suite.

En parallèle, je me renseignai auprès des infirmières et infirmiers sur l'homme au Persian, mais très peu pouvaient me dire quoi que ce soit. Ils étaient tous énormément débordés, je sus juste son nom, Fred Tornel. Je me rendais souvent aussi à la boutique de photo pour remonter le moral d'Evan qui était très nerveux à propos du tournoi. C'était à cet endroit que j'en appris le plus sur cet individu. Le jeune couple était de vrai fanatique de la Ligue pokémon, ils faisaient des recherches sur tous les dresseurs qui se démarquaient du lot, dont moi et Téodor.

-Fred Tornel, commença la femme, personne ne sait grand-chose sur lui, il vient de l'archipel d'île au nord-est du continent Litorel la ville de …. elle regarda ses notes,... Tyraka!

-Il n'a affronté aucun champion d'arène et personne ne sais quel autre Pokémon qu'il possède que son Persian. Continua son mari.

-Il doit s'enregistrer, nous sommes obligés d'enregistrer au moins cinq pokémons pour participer à la Ligue. Je répliquai.

-Oui, mais les inscriptions sont confidentielles, seuls les organisateurs peuvent les consulter et seule la personne qui l’inscrit sait quel pokémon il a. Je réfléchis pendant un moment.

-De toute manièrent, je préfère ignorer quel pokémon il utilise. Je dis finalement.

-Comment ça? Demanda la femme.

-Quand on connaît les pokémons de son adversaire ou encore les attaques que chacun utilise, le combat devient beaucoup plus facile vu qu’il est possible de planifier une stratégie pour contrer chacun de ses pokémons. Par contre, si on ne connaît pas son adversaire, le combat devient plus réel. Ce combat représente la véritable force de chacun et celui qui est le plus fort gagne, celui qui s'adapte le plus rapidement gagne. Ils s'échangèrent un regard.

-Si c'est ce que tu veux, je ne vois pas de problème. Répondit l'homme.

Je restai un moment avec eux puis je les quittai avant la fermeture. J'ai dû forcer un peu Evan pour quitter la boutique, car il voulait rester à regarder le matériel et les photos dans les albums. À partir de demain, les vrais combats commenceraient, chaque jour nos adversaires deviendraient plus forts. Chacun de mes pokémons ne tenait plus en place, tous étaient excités de combattre contre les plus forts. Même Martel, qui habituellement restait distante quand il était question de combat, était maintenant animée d'une détermination de combattre et de gagner. Elle ne tenait plus en place et lors de ses entraînements, je ne l'avais jamais vue aussi sérieuse et impliquée. J'avais moi aussi très hâte de commencer les combats.