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La voix de l'Aura, Tome 1; Détermination de Warlyok



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» Auteur : Warlyok - Voir le profil
» Créé le 19/05/2023 à 01:44
» Dernière mise à jour le 08/06/2024 à 00:55

» Mots-clés :   Aventure   Drame   Région inventée

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Chapitre 9 : La lumière dans les ténèbres


Le voyage entre Pierre Rouge et Andero prit 16 jours. Nous rencontrâmes beaucoup de pokémons, de toutes sortes. Nous traversâmes trois petites forêts et nous en profitâmes pour récolter différentes baies afin d’économiser sur la nourriture. Le voyage fut tout de même monotone, les matins nous préparions le déjeuner et un casse-croûte pour le dîner, nous marchions jusqu'au soir et nous installions dans un lieu à l'abri. Puis, avant de se coucher, nous faisions de petits entraînements ou mes quatre pokémons simulaient des combats entre eux.

Je repris l'entraînement spécial de Lucas quand nous traversâmes la première forêt. On avait une source d'eau et des arbres fruitiers en abondance. Je décidai donc de prendre une journée pour s'entraîner ici. Au début de la journée, j'entraînai tout le monde individuellement. Evan avec ses attaques Tranche et Lance-flammes sur des arbres morts. Lucas travailla son jeu de jambes et ses enchaînements contre un arbre, il devenait très doué dans le combat. Martel, elle, continuait de s'entraîner sur sa technique de Tempête de sable dans son coin. Sparks, je le pris avec moi. Je trouvai un arbre abattu dans la forêt. Je lui demandai de monter dessus et de marcher d'un côté de l'autre sans tomber, il réussit assez facilement.

– Tu sais, les pokémons de ton espèce, Raichu et Pikachu, utilisent leur queue pour maintenir leur équilibre. Tu vas te déplacer sur le tronc et je vais te lancer cette balle. Je lui montrai la balle rouge et jaune.

– Tu devras me la renvoyer. Il hocha la tête comme s'il se disait que ça va être facile. Il commença de bord à l’autre sur le tronc d’arbre en étant sur ces pattes arrière, puis je lui lançai la balle au-dessus de lui. Sans lever la tête, il la suivit des yeux, puis fouetta la balle avec sa queue. Au choc, il perdit l'équilibre et s'étala sur le sol. Je me penchai par-dessus le tronc d’arbre pour le regarder.

– Tu comprends ce que je voulais dire ? Sans t'en rendre compte, ta queue te sert de contrepoids. Si tu l'utilises en combat, tu risques de perdre pied et de tomber. Il se releva en frottant sa fourrure pour enlever la saleté.

– Aller, on recommence, tu dois trouver par toi-même comment garder ton équilibre. Je ne te le dirai pas.

Il me regarda mécontent, puis remonta sur l'arbre. Il se remit à parcourir l'arbre d’une extrémité à l’autre, puis je lui lançai la balle juste devant sa tête et il la frappa avec vitesse et dextérité, mais perdit encore une fois pied. Il réussit toutefois à s'agripper sur le tronc, ce qui lui évita de tomber au sol. Je me rapprochai de lui et lui poussai entre les deux yeux avec mes doigts.

– Tu as perdu. Il tomba au sol en criant.

- Allez, on recommence. Il marmonna quelque chose, puis remonta sur l'arbre. Je me suis dit que je lui donnais un indice dans dix lancées, s'il n’avait pas encore trouvé. Dix lancées plus tard, il s'écrasa encore une fois au sol. Je me penchai pour le regarder.

– Tu dois te rappeler, souviens-toi quand tu étais encore un Pichu et un Pikachu. Il se roula sur le ventre, puis se poussa avec les pattes avant pour se relever. Il figea au milieu de son geste, il venait de comprendre ce que je lui avais dit. Confiant, il remonta rapidement sur l'arbre et se mit à marcher d’une extrémité à l’autre. Je lui lançai la balle au-dessus de la tête. Il se pencha immédiatement sur ses quatre pattes et fouetta la balle dans ma direction, avant de se relever et de lancer des cris de joie.

– Tu as compris. Avec ta nouvelle forme de Raichu tu peux apprendre des techniques de combat avec tes bras et tes pieds, contrairement à tes anciennes évolutions. Quand tu es sur un plancher et tu n'as pas besoin d'être en équilibre comme sur cet arbre, tu peux combattre avec tes mains en même temps qu'avec ta queue. En équilibre, tu as besoin de ta queue ou de tes quatre membres pour rester en équilibre.

Il hocha la tête pour dire qu'il avait compris puis je lui dis de recommencer. Je lui fis plusieurs lancers avant de retourner au campement pour le dîner. Après le dîner, je proposai à tous de faire l'entraînement de Lucas, Sparks se demanda ce que c'était.

– Je vais t'expliquer. Pendant cet entraînement, Lucas est tout seul. Ce que je veux dire, c'est que tous les autres sont des ennemis. Ton rôle est d'empêcher Lucas d'attaquer cette balle par tous les moyens. Je lui montrai la balle noire et jaune avec la clochette. Ce qui veut dire que tu peux l'attaquer, feinte, tricherie, tout est permis. Il regarda les autres et tous hochèrent la tête pour qu'il accepte.

– Même si Lucas est blessé, tu ne l'aides pas. On l'aidera quand l'entraînement sera fini. Il fit oui de la tête. Une dernière chose à faire attention. Il me regarda confus. Tu peux attaquer Lucas, mais lui aussi peut t'attaquer. Sparks se retourna vers Lucas et avala sa salive.

J’amenai la petite troupe plus loin dans la forêt et trouvai un terrain plus plat et relativement dégagé. Les branches les plus basses des arbres étaient à plusieurs mètres de haut, parfaits pour lancer la balle très haut. Il avait un gros arbre mort qui trônait au sol et plusieurs branches éparpillées partout. Je demandai au monde de se disperser dans la zone. Une fois cela fait, je me déplaçai autour d'eux en regardant chacun. Evan et Martel attendaient le lancer pour foncer, Sparks regardait chacun en se demandant quoi faire. Je lançai la balle dans le ciel pour viser près de Sparks. Lucas s'élança rapidement vers Sparks, Evan se lança à sa poursuite, Martel décida de lancer du sable sur Lucas. Ce dernier se pencha pour éviter le sable, mais Evan le rattrapait. Evan sauta pour l'attaquer avec Tranche, mais Lucas tourna sur sa gauche, puis du revers de sa main repoussa Evan plus loin avant de reprendre sa route vers l'endroit où la balle allait tomber.

Paniqué, Sparks ne savait plus quoi faire. Le bruit de la clochette sur la balle lui fit reprendre ses esprits, il devrait empêcher Lucas d'avoir la balle. Sparks s'avança de quelques pas, regarda la balle, puis, tandis que Lucas tendait les mains pour l’attraper, Sparks la frappa avec une rapidité surprenante du bout de sa queue, l’envoyant voler dans le bois. Lucas se redressa et fit une mine mécontente, il avait passé si proche de prendre la balle qu'il avait négligé Sparks.

– Tu as oublié que nous avons un nouveau compagnon dans l'équipe, Lucas. Fais attention.

Evan me rapporta la balle et je le remerciai. Je lançai cette fois la balle non loin de Martel. Evan garda ses distances et lança un Lance-flamme vers Lucas pour lui bloquer le chemin, mais ce dernier utilisa Vive-attaque pour éviter le feu, puis continua de courir dans la direction de Martel. Malheureusement, il fut plaqué par Sparks qui, lui aussi, avait utilisé Vive-attaque, ce qui lui avait permis de le rattraper et de l'attaquer.

– Écoute les sons autour de toi, Lucas. Il se releva péniblement et Martel me rapporta la balle. Tu n'as pas entendu Sparks courir vers toi ?

Lucas grommela quelque chose et se replaça. Sparks monta sur la souche d'arbre et regarda Lucas. Je lançai la balle entre Sparks et Lucas. Lucas s'approcha de l'endroit où la balle devait tomber, Martel et Evan attaquèrent en même temps et Lucas réussit à éviter leur attaque. Il riposta d’un coup de pied latéral pour Evan et d’un coup de poing au visage pour Martel, ce qui les envoya valser. Il ne restait que Sparks devant Lucas. Sparks leva les yeux en haut, puis sauta en bas de son perchoir et frappa le sol avec son attaque Éclat-roche. Une tonne de débris vola dans les airs au-dessus de Lucas qui se protégea le visage de la terre, de la roche et des branches. Dans tout ce déluge, Lucas rata la balle qui tomba à ses pieds. Je ne dis rien pour cette fois, Lucas avait compris son erreur. Nous continuâmes les lancers et Lucas se fit blesser à plusieurs reprises par Evan et Sparks, il semblait éviter Martel. L’ensemble des blessures étaient superficielles, je mis finalement fin à l'entraînement et soignai les blessures de chacun. Lucas n’avait pas été de main morte contre ses amis.

La deuxième fois que je fis l'entraînement, c'était une fois de plus dans une forêt, mais je changeai radicalement les règles. Je demandai à Lucas d'empêcher les trois autres d'attraper la balle. Au début, ce fut très difficile pour Lucas, car les trois apprirent rapidement à travailler en équipe. Evan et Sparks avaient l'avantage de la vue. Cependant, Lucas ne se laissa pas faire et réussit à leur faire perdre quelquefois la balle.

Pour le troisième entraînement, je changeai encore une fois, cette fois, c'était une partie de cache-cache. Je donnai une clochette à chacun, sauf à Lucas. Je demandai à tous de partir se cacher dans la forêt sans s'éloigner trop. Le but de Lucas était de récupérer toutes les clochettes. Le premier tour, Lucas pris beaucoup de temps à retrouver tout le monde, moi y compris. Martel s’était simplement adossé à un arbre et faisait tinter sa cloche de temps à autre. Sparks avait attaché sa clochette à sa queue et il était monté sur un rocher étroit et avait fait tourner en rond Lucas pendant plusieurs minutes, puis agacer, Lucas avait détruit le rocher avec Forte-Paume et repris la clochette à Sparks. Pour ma part et celle d'Evan, c'était un cours de chasseur chassé. Nous nous promenions dans la forêt et quand nous apercevions Lucas ou nous l'attendions venir, nous nous cachions ou partions à courir dans la direction opposée, obligeant Lucas de nous poursuivre dans un terrain inconnu. Il s’en sortait tout de même assez bien, nous rattrapant rapidement avec Vive-attaque, s’il ne trébuchait pas ou fonçait dans un arbre.

Au second tour, je leur proposai de se défendre plus, d'engager un combat contre Lucas pour la protection de la clochette. Cette fois, Lucas avait le choix de la voler ou de battre son ennemi et de prendre la clochette après. Martel s'endossa sur un arbre caché quelque part en faisant tinter sa clochette, mais quand Lucas s'approcha d'elle, elle se leva pour combattre. Martel attaqua la première et fracassa une branche d'arbre qui se trouvait derrière Lucas avec ses griffes. Lucas essaya de reprendre la clochette dans la main de Martel, mais elle le repoussa d'un revers. Il décida donc de l’attaquer. Ils échangèrent plusieurs attaques sans toucher l'autre, puis Lucas donna un puissant coup de poing au visage de Martel. Elle tomba sur le dos et fut sonnée quelques secondes, juste assez pour que Lucas lui vole sa clochette et de se sauver.

Sparks se promenait tranquillement dans la forêt comme si de rien n’était. Il avait attaché de nouveau la clochette à sa queue. Un bruit se fit attendre derrière lui. Il se retourna rapidement en position d'attaque, mais rien ne bougea. Il se retourna de nouveau, mais se retrouva face à face avec Lucas. Il prit peur et recula sur une branche et tomba à la renverse en s’assommant. Lorsqu’il reprit conscience, Lucas avait disparu comme pour sa clochette. Il ne restait plus que moi et Evan. Je me demandais comment Lucas arrivait maintenant à se déplacer facilement dans la forêt. Je me dis qu'il devait avoir appris à contrôler l'Aura et à percevoir le terrain sur lequel il était ou quelque chose dans le genre. Je contournai un arbre et aperçus Lucas plus loin. Il marchait doucement dans ma direction, puis tout à coup, il trébucha sur quelque chose, s'étalant de tout son long en émettant un petit cri. Finalement, il devait seulement avoir beaucoup de chance. Je m’éloignai le plus discrètement possible, mais ma clochette tinta. Je tournai la tête, mais Lucas avait disparu. J'attendis des bruits de pas sur ma droite. Je détalai en vitesse comme si ma vie en dépendait. Je sautai par-dessus des arbres déracinés et des souches, puis je me retrouvai sur un terrain plat et dégagé. Je m’arrêtai et regardai autour de moi. Je n'attendais plus aucun son.

Tout à coup, les branches à ma gauche bougèrent et une forme sortie, fonçant sur moi pour me plaquer au sol. Je tombai à la renverse, emportée par le choc. Je sentis les pattes de Lucas chercher la clochette, mais je réussis à le repousser avant de me relever. Il était debout devant moi en position de combat. À quoi je pensais ! Combattre Lucas, je n’avais aucune chance. Il chargea vers moi, je réussis à l'éviter. Il sauta de nouveau pour me frapper dans le ventre. Je réussis à détourner son attaque. Je compris que ma taille l'obligeait à sauter sur moi, ce qui me donnait un avantage. Il me fit une feinte de sauter, mais il exécuta un croche-pied et je m’étalai une fois de plus au sol. Il s'empressa de me fouiller pour trouver la clochette. Quand il la trouva, il cria de victoire et se sauva de la forêt. Je restai allongé un moment sur le sol à regarder les feuilles d'arbres au-dessus de moi. Lucas retrouva rapidement Evan et il y eut un combat féroce entre les deux. Evan ne le laissa pas s’approcher de lui. Le maintenant à distance avec son feu. Quand Lucas réussissait malgré tout à s’approcher de lui, Evan le repoussait plus loin avec un coup de queue.

Lucas comprit qu'il devait changer de tactique pour battre Evan. Il se cacha derrière une roche pour éviter le Lance-Flamme. Il plaça sa paume sur la roche et la fit éclater avec Forte-Paume, Evan pour se protéger des éclats du rocher leva les bras devant lui. Lucas en profita pour s'approcher rapidement de lui et commença à l'attaquer avec une rafale de coups de poing et termina le combat avec un bon coup de pied. Fier de lui, Lucas rentra avec Evan au campement et il me présenta les quatre clochettes et je le félicitai. Tout le monde avait été blessé par Lucas, sauf Sparks. Quand je le questionnai sur le comment Lucas lui avait repris la clochette, il évita mon regard et alla plus loin sans me répondre. Je ne pus me retenir de rire un peu devant son attitude.

Il ne nous restait que quelques heures avant d'arriver à Andero. Nous apercevions déjà le grand édifice de la ville, il était presque midi, je décidai de prendre une pause. Je venais de terminer mon dîner que le téléphone sonna. Je le sortis de ma poche.

– Allô ?

– Warlyok Haltir ? demanda un homme.

– C'est bien moi, qui parle ?

– Je suis Tom Roni, je travaille dans le centre pokémon d’Andero.

– Continuez. Je répondis poliment.

– J'aimerais vous demander un service, pouvez-vous venir me voir le plus vite possible à Andero.

– Il se trouve que je suis en route pour cette ville et que je serais arrivé dans quelques heures à peine.

– J'ai vraiment de la chance, quel hasard.

Hasard ! Depuis le début de mon aventure, je me disais que le hasard n'existe pas, mais avec tout ce qui m’arrivait lorsque je prenais une décision, je me demandais si je ne suivais pas un chemin déjà tracé pour moi.

– Venez au centre pokémon et demandez Tom, il continua.

– D'accord, je vais venir. Mon interlocuteur raccrocha.De toute façon, je devais passer au centre pokémon de cette ville pour prendre une chambre. Je me demandai vraiment pour quelles raisons cet homme voulait me voir et par qui il avait obtenu mon numéro. Seuls mes parents et des amis proches le connaissaient.

Nous reprîmes la route vers la ville et nous arrivâmes en plein milieu de l'après-midi. La ville était impressionnante. Il y avait beaucoup de gratte-ciel, mais autant de petites maisons. Il y avait toute sorte de magasins. Il y avait beaucoup de route pour les voitures dans cette ville. Je demandai finalement à un passant où je pouvais trouver le centre pokémon. Il me pointa une rue et me dit de la suivre et que je ne pourrais pas le rater. Je le remercie et pris la direction qu’il m’avait montrée pour arriver devant le centre pokémon. C'était une bâtisse impressionnante, elle ressemblait plus à un vrai hôpital gigantesque que les autres centres pokémon. Je me rappelai que le centre dans cette ville était réputé comme étant le plus grand et le plus avancé technologiquement. Je passai les portes et me dirigeai vers le comptoir. Une infirmière me salua.

– Je viens voir un certain Tom qui travaille ici, il m’a appelé plus tôt dans la journée

– Tom ? Je vais le chercher, il est juste à côté. Elle se dirigea vers une porte derrière elle et l'ouvrit. Tom est là ? J’entendis une chaise se renverser, puis quelqu’un la remettre en place, puis un homme apparut dans la porte. Il se dirigea vers moi et me tendit la main.

– Je suis Tom.

– Warlyok, vous vouliez me parler de quelque chose, si je ne me trompe pas ?

– Oui, suivez-moi, je vais vous montrer. Il me fit signe de le suivre vers les ascenseurs, puis nous montâmes vers le 4ᵉ étage. Il ne me dit pas un mot du trajet. Quand nous arrivâmes sur l'étage, il tourna à droite et commença à parler.

– Nous sommes sur l'étage des blessés graves. Beaucoup d'entre eux ne survivent pas, mais certains ont plus de chance.

– Pourquoi vous me dites ça ?

– Il y a un peu plus d'un mois, une maison a brûlé. Tous les habitants ont réussi à sortir à temps, sauf un pokémon. Elle a été retrouvée dans les décombres et fut amenée en urgent à l'hôpital.

– Qu'est-ce que cette histoire a à voir avec moi ?

– Eh bien, depuis deux semaines, le pokémon a arrêté de se nourrir. Elle se laisse mourir. On la maintient en vie en la gavant. Il s'arrêta devant une vitre d'une salle avant de continuer de parler. Au début, elle voulait recommencer à s'entraîner avec son dresseur, mais ses blessures étaient trop graves, elle arrivait à peine à bouger. Puis progressivement, elle arriva à bouger et demanda à son dresseur de continuer de s’entraîner avec… mais le pauvre n'y arrivait plus. Il avait perdu la volonté de s’occuper d'elle, de la voir souffrir à chaque mouvement.

Il regarda à travers la fenêtre et je fis de même, il avait une Noctali couchée sur un lit. Elle était recouverte de bandages sur la plupart de son corps et je voyais qu'elle périssait. Elle était extrêmement mince et son pelage était en mauvais état. La Noctali couchée là ne lui restait sûrement pas beaucoup de temps à vivre dans ses conditions. Sans détourner les yeux du pokémon.

– Et pour quelles raisons m'avez-vous appelé ?

– J’ai vu, il y a environ une semaine, le reportage à la télévision te concernant. Je me suis dit que vous pourriez parler avec son dresseur et les aider tous les deux.

– Où est-il ? Je dis après une courte réflexion.

– Il quitte rarement la chambre. Il doit être parti aux toilettes ou manger. Je vais le chercher. Si tu veux, tu peux attendre à l'intérieur. Il m’ouvrit la porte puis partit dans le corridor à la recherche du jeune dresseur. Je m’approchai du pokémon et me penchai près d'elle. Je lui touchai l'oreille du côté où elle n’avait pas de bandages et lui chuchota.

– Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu ne peux pas te laisser mourir de faim ainsi.

La Noctali ouvrit ses yeux et me regarda. Ses yeux étaient mauves et magnifiques, ils contrastaient avec la couleur de ses cercles bleus, qui étaient de couleur atypique pour un Noctali, normalement jaune. Cela faisait d’elle un pokémon chromatique. C’était le nom donné pour caractériser qui était de différentes couleurs de celles de son espèce.

– Tu sais que tu es magnifique, elle essaya de se lever, mais était trop faible pour le faire. Elle se laissa tomber sur le ventre et dressa la tête vers moi tout en rapprochant sa patte valide sous elle.

Je fis le tour d'elle. Elle avait été brûlée sur presque 50 % de son corps, tout son côté droit avait été brûlé et il était maintenant sous des bandages. Je lui grattai derrière son oreille gauche, je lui répétai qu'elle était magnifique et finalement lui demanda pourquoi elle se laissait mourir. Elle détourna le regard et une lueur de tristesse passa dans ces yeux. Elle remarqua finalement Evan et Lucas qui l'observait du sol, elle tourna la tête vers moi.

– Je te présente Evan et Lucas, tous deux la saluèrent. Lucas est aveugle, elle tourna rapidement la tête vers Lucas puis revint vers moi. J'ai…

– Qui êtes-vous ? lança une voix dans la porte. C'était un jeune garçon d'une quinzaine d'années, sûrement le dresseur de cette Noctali. Éloignez-vous d'elle ! Je reculai d'un pas et il s'approcha de son pokémon.

– Je suis Warlyok, un infirmier du nom de Tom m'a demandé de venir vous voir et de discuter av…

– Je n’ai pas besoin de discuter, me lança-t-il.

– Toi non, si tu le dis, mais pas elle, il se retourna vers moi, puis regarda Noctali la tête haute en me regardant. Evan et Lucas firent se coller dans mes jambes.

– Je te présente Evan et Lucas, comme je le disais à ton pokémon Lucas est aveugle. Il pencha la tête et regarda le bandeau de Lucas. Je sortis de ma ceinture les pokéballs de Sparks et Martel pour les appeler. Ces deux-là, c'est Martel et Sparks. Comme tu peux le voir, Martel est aussi aveugle, elle a été blessée il y a de nombreuses années. Sparks lui est incapable de produire d'électricité depuis sa naissance. Il les regarda tous un après l'autre.

– Evan lui ? demanda-t-il.

– Evan m'a été offert comme second pokémon pour débuter mon voyage. Il est en parfaite santé et de plus, il est un grand photographe. Tu as sûrement vu ses photos dans le journal. Il haussa les épaules et dit sûrement. Il se retourna vers Noctali et la brossa légèrement, puis dit.

– Alors pourquoi es-tu ici ?

– Je ne sais pas trop. Tom m’a appelé et m’a demandé de venir, puis il m’a parlé de ton pokémon et de son accident.

– Pourquoi il a fait ça ?

– Tu ne l’as peut-être pas remarqué, mais depuis près de deux semaines ton pokémon se laisse mourir de faim. J'ignore la raison, mais je suis sûr qu'il s'est passé quelque chose entre vous.

– Sorte d'ici, il me dit à mi-voix, puis le répéta en criant. Je fis sortir tout le monde et allai attendre plus loin dans le corridor. Tom revint et regarda par la fenêtre de la chambre avant de se diriger vers moi.

– Tu lui as parlé ?

– Oui.

– Et alors ? demanda-t-il.

– Son pokémon n'a pas de problème. Le problème vient de son maître. J'ignore ce qui s'est passé, mais depuis ce jour, elle a perdu le goût de vivre. Il regarda dans le corridor puis dit.

– Ils se sont disputés, je ne sais pas exactement sur quel sujet, mais je sais qu'elle essayait de se déplacer dans la pièce pour s'entraîner et il l'a arrêté, puis il a eu une dispute et depuis ce moment. Elle ne veut rien manger.

– Et ces parents ?

– Ils ont dû déménager dans une autre ville, je ne sais pas les détails du pourquoi, mais ils ne peuvent pas venir souvent rendre visite à Noctali.

Mon regard se perdit sur le mur en face de moi puis Evan tira mon pantalon. Je me penchai vers lui et il me pointa le corridor. Lucas longeait le mur puis rentra dans la chambre de Noctali.

Je m’approchai de la vitre de la chambre en restant le plus sur le bord de la fenêtre pour regarder. Lucas s'approcha de la table, Noctali qui le regarda s'approcher, puis il grimpa sur une chaise et se hissa sur la table. Le jeune dresseur ne le remarqua pas. Lucas toucha le visage de Noctali puis se mit à la caresser son corps, le jeune dresseur remarqua finalement Lucas. À genoux à côté de son pokémon, il se leva rapidement et contourna la table.

– Ne t'approche pas d'elle, qu'il lança à Lucas. Noctali se leva et frappa la main de son maître pour l'empêcher de toucher Lucas. Elle se plia de douleur par son geste et il se pencha immédiatement vers son pokémon.

– Pourquoi, pourquoi tu ne comprends pas ? Je ne veux pas que tu souffres.

– Elle comprend, mais c'est toi qui ne la comprends pas, je lui répondis du cadre de la porte. Il se retourna vers moi tandis que je continuai, elle t’a dit après son accident qu'elle voulait encore s'entraîner avec toi malgré ses blessures. Elle t’a montré qu'elle pouvait encore le faire, mais qu'as-tu fait ? Tu as refusé, de peur de la voir plus souffrir. Il resta silencieux.

– Qu'est-ce que tu peux en savoir toi. lança-t-il mécontent.

– Je le sais, car tous les matins, je me réveille et je me retourne vers Lucas pour le réveiller. J'espère alors que ce matin-là, il ouvrira les yeux, juste pour moi en souriant, mais non, il ne les ouvre pas. Tous les jours, je me dis que la vie a été injuste avec lui, qu'il ne méritait pas ça. Contrairement à Lucas, Martel a perdu la vue en protégeant quelqu'un ou pour sa propre vie, mais, lui, il n'a jamais ouvert les yeux. Sparks, ce n'était pas mon pokémon quand il était plus jeune. Sa dresseuse l'aimait et pendant huit ans, ils ont travaillé ensemble pour devenir plus forts. Elle l’a fait évoluer, car tous deux espéraient qu'il pourrait produire de l'électricité. Pendant huit longues années, Sparks a souffert de son handicap. Pendant huit ans, sa dresseuse l’a aidé à passer à travers sa tristesse.

– Pourquoi elle ne l'a pas gardé ? Elle s’en est débarrassée en te le donnant ?

– Tu te trompes complètement, elle m’a supplié de le prendre avec moi. Elle a compris qu'en restant avec elle, Sparks ne réalisera jamais son rêve, car elle n’était pas assez forte et douée pour l'entraîner. Ils ont tous les deux pleuré leur séparation, mais tous les deux savaient que c’était pour le bien de l'autre. Je regardai Sparks essuyer des larmes et je fis pareil.

– C’est pourquoi je suis ici, pour te montrer que si ton pokémon a le courage de continuer, tu dois le suivre et l'aider, peu importe les difficultés. Je le laissai digérer ce que je venais de dire et appelai Lucas. Il toucha le bras du jeune dresseur avant de descendre du lit. Je quittai l'étage avec Evan et Lucas, mais avant, je rappelai les deux autres dans leurs pokéballs. Je retournai à l'entrée pour voir l'infirmière.

– Alors ? Comment vont-ils ?

– Vous le saviez ? Je demandais.

– Oui, c'est moi qui ai trouvé votre numéro de téléphone à partir de votre nom de dresseur. J’ai appelé le professeur Certy, mais il a cru que j'étais une admiratrice et m’a raccrochée au nez, puis j'ai appelé votre mère. Après avoir discuté avec elle, elle m’a donné votre numéro. Je suis vraiment désolée.

–Non, vous avez bien fait, ils ont juste besoin de temps après ce que je viens de leur dire, surtout le dresseur. Je gardai le silence avant d'ajouter. Je dois rester quelque temps ici, où je peux trouver un endroit pour dormir ?

– Nous avons une section pour les dortoirs de dresseur, elle me présenta des papiers que je remplis, puis elle me donna une clé.
– C'est dans cette direction.

– Merci. J’allai dans ma chambre et déposai mon matériel. Je regardai l'heure, il était trop tard pour aller acheter la pierre en question. Je ressortis avec Evan et Lucas et nous allâmes manger à la cafétéria du centre. Tom vint me rejoindre à notre table et poussa Sparks et Evan dans le fond du banc. Ils poussèrent des cris plaintifs qu'il ne prit pas en considération.

– Il est complètement bouleversé.

– C'est normal, je viens de lui mettre la vérité de son problème sous le nez.

– Tu n’as pas été trop dur avec lui ?

– Ça fait deux semaines que son pokémon se laisse mourir. Si j'étais un ami proche, je lui aurais mis un poing à la figure pour le réveiller.

– Je crois que tu as fait plus que ça, me répliqua Tom, inquiet.

– Oui, mais il va comprendre. S'il ne comprend pas, il ne mérite pas son pokémon. Lucas s'agita à côté de moi, je me retournai vers lui. Qu'est-ce qu'il a ? Il me pointa quelque chose devant lui, je me penchai pour voir et aperçu le jeune dresseur. Il cherchait quelque chose puis s'approcha de nous. Avant qu'il arrive à nous, je demandai à Tom d'aller chercher une chaise. Il se leva rapidement et alla en chercher une. Le jeune dresseur arriva à ma hauteur.

– Je voudrais te parler, je lui désignai le trou devant moi que Tom avait laissé, puis il s'assit à côté de Sparks qui lui fit un salut.

– Je voudrais te parler, me répéta-t-il.

– Commence par te présenter, je lui répondis doucement.

– Je suis Tony, je suis le dresseur de Noctali.

– Parle-moi d'elle, quand l’as-tu rencontrée ?

– Elle a toujours été présente, cher moi. Mes parents avaient reçu un œuf d'Évoli quelques années avant ma naissance. J'ai grandi avec. Elle a évolué quand j'avais environ sept ans. Sa personnalité a changé, elle était devenue plus sûre d'elle et fière d'elle, mais elle ne refusait jamais de jouer avec moi.

– Et l'accident ? Il baissa les yeux et le ton.

– Il y a environ un mois, la maison où nous habitions a brûlé. Noctali nous a tous réveillés en pleine nuit et nous sommes sortis, mais elle est restée coincée dans une pièce de la maison. Je ne sais pas pourquoi. Quand les secours l'ont retrouvée, elle a été amenée aux urgences, elle fut sauvée, mais elle avait été brûlée sévèrement. Sa voix se mit légèrement à trembler.

– Au début, elle voulait que je joue avec elle pour me remonter le moral, puis elle essaya de se lever, mais ses blessures la faisaient souffrir. Un matin, elle s'était levée de son lit et était descendue pour marcher dans la pièce, chacun de ses pas la faisait souffrir, ça se voyait dans son regard, mais elle voulait que je joue avec elle. Je… je…

– C'est beau, je comprends, tu ne voulais pas qu'elle souffre encore plus, donc tu lui as dit que tu ne voulais plus jouer avec elle, mais elle a compris que tu ne voulais plus rien savoir d'elle et c'est à partir de là qu’elle c'est laisser mourir de faim, je me trompe ? Il secoua la tête, Tom était revenu au début du récit et n'avait pas dit un mot.

– Et maintenant ? Que comptes-tu faire ? Je lui demandai, il garda le silence.

– Je ne veux pas qu'elle souffre.

– Tu préfères la voir mourir ? Je lui dis plus sévèrement.

– Non !, qu'il me cria.

– Alors que vas-tu faire, je lui répétai plus brusquement.

– Prends-la avec toi, comme Sparks, il me lança finalement. Tom s'agita sur sa chaise.

– Non, je lui répondis doucement, non, je ne prendrais pas ton pokémon avec moi.

– Pourquoi, qu’il explosa, tu as bien pris Sparks avec toi.

– Tu veux fuir tes problèmes, tu veux que je m'occupe de Noctali, car tu ne veux plus le faire, je lui dis en haussant le ton, puis je continuai plus doucement.
– Retourne la voir. Elle t'aime, c'est clair. Prends soin d'elle et elle te rendra les soins que tu lui donnes, je me levai du banc.

– On y va. Je rappelai Sparks et Martel dans leurs pokéballs, Evan glissa sous la table pour me rejoindre et je donnai la main à Lucas.

Je commençai à m’éloigner de la table, mais je ne pus me résoudre à ne pas regarder Tony une dernière fois. Il pleurait, la tête penchée, à un tel point qu'il en tremblait. Je m’arrêtai devant la table suivante.

– Qu'elle retrouve le goût à la vie et là, je changerais peut-être d'avis. Je retournai à ma chambre, il était encore très tôt, mais je ne pouvais pas me résoudre à me promener dans les corridors du centre et tomber sur Tom ou Tony, Lucas jouait avec ma main dans le lit et Evan me fit la tête en bas du lit.

– Quoi ? Je ne vais pas prendre tous les pokémons que les gens ne veulent plus. Il me lança un cri mécontent. Oui, je sais, je suis allé trop loin, mais il devait comprendre que c'est lui le problème, pas son pokémon. S'il comprend cela, son Noctali reprendra goût à la vie et s'il me propose toujours de l'entraîner… je ne sais pas quoi faire.

Il me poussa le bras pour que je le regarde, il me fit signe de briser et pointa son cœur.

– J’ai brisé son cœur ? Il fit oui de la tête et je réfléchis un moment. Je ne crois pas, je crois plutôt que j’ai brisé la cage qui retenait ses vrais sentiments pour son pokémon. Evan arrêta finalement de me faire la tête et il vint se coucher dans le lit. Le lendemain matin, je sortis de ma chambre et me dirigeai vers le comptoir. C'était une autre infirmière qui se tenait là.

– J'aimerais une information.

– Oui, quelle est-elle ?

– Je dois trouver une boutique spécialisée dans la vente de pierre précieuse et de pierre spéciales, comme les pierres évolutives. Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais une autre personne la devança derrière moi.

– Tu dois sûrement parler de la boutique Pierre et Bijoux. Je me retournai, c'était Tom. Il était habillé en civil.

– En réalité, mon ami a oublié de me donner le nom de la boutique, mais il dit que c'est la plus réputée de la région.

– Il n'en a pas de meilleur, viens, je vais te montrer où elle est. Je remerciai l'infirmière et suivis Tom. Il ne parla pas pendant un moment.

– Il a pleuré presque toute la nuit à côté de son pokémon. Il s’est finalement endormi à bout de force. Je ne répondis pas. Nous arrivâmes dans la boutique.
Elle était gigantesque, la boutique était séparée en deux. D'un côté, il y avait toutes sortes de pierres et de l'autre des bijoux et des colliers. Je me dirigeai vers le comptoir sur ma gauche pour les pierres, le vendeur m’accueillit et me demanda si je cherchais quelque chose en particulier.

– Je cherche une pierre qui influence les capacités qui modifient la météo.

– En cherchez-vous une en particulier ?

– Oui, une pour les tempêtes de sable, vous en avez ?

– Oui, voilà, il sortit un petit coffre et l'ouvrit, il y avait une douzaine de pierres à peine plus grosses que mon pouce.

– Je m'attendais à voir une pierre beaucoup plus grosse.

– Je vous garantis qu'elles sont très efficaces, vous en prenez une ? Si oui, laquelle ?

– Celle-là, je lui pointai une faite sur le long, elle était brune avec des réflexes beiges.

– Vous savez que nous avons une promotion cette semaine, deux pour le prix d'une.

– Vraiment ? Alors mmm… je vais en prendre une pour la pluie.

– Excellent choix, il sortit une autre boîte et l'ouvrit, une que vous préférez ? Je les examinai. La plupart avaient la forme d'une goutte d'eau entrain de tomber, mais deux étaient différentes, une était carrée et l'autre était ronde.

– Celle-là, la ronde, vous pouvez me les faire en pendentif ?

– Bien sûr, pour vos pokémons, j'imagine.

– Oui, quelque chose de solide et durable.

– Évidemment, par contre cela prendra quelques jours. Voulez-vous les faire livrer ou venir les chercher ici ?

– Je vais revenir les chercher, je lui donnai mon téléphone et mon nom.

– Merci, et bonne journée. Je quittai la boutique et Tom me suivait toujours sans dire un mot. Je tournai sur une autre rue où j’aperçus plusieurs boutiques, puis nous commençâmes la discussion qu'il attendait depuis le début.

– Va-t-elle guérir ? Je ne connais pas trop les blessures par brûlure.

– En temps normal, les personnes brûlées survivent si le traitement est correct et qu’il n’y a pas d’infection. Cependant, pour la plupart, surtout ceux qui sont brûlés sur une grande partie de leur corps, ils souffrent longtemps et à chacun de leurs mouvements. Parfois, il s'en remettent, mais d'autres souffrent toujours des cicatrices.

– Pour le cas de Noctali ?

– Elle va souffrir durant des années, je gardai le silence un moment tout en marchant.

– Je sais qu'il existe des traitements pour aider, mais il en existe-t-il un qui l'empêcherait de souffrir en bougeant ? Il ne me répondit pas. Je répétai plus fort ma question.

– Oui, mais… Il est très coûteux et il a de graves conséquences. Je m'arrêtai sur le trottoir.

– Quelle sorte de contrepartie ? Il secoua la tête et je répétai plus fort ma question.

– Je ne suis pas un expert dans le domaine, mais il y a quelqu'un dans cette ville qui connaît le traitement.

– Où est-elle ? Lucas me tira par le pantalon, je me penchai vers lui et il me pointa la boutique à côté de nous. Pas celle où nous nous tenions, mais la suivante. Je m’avançai vers elle et rentrai dedans. Tom m'appela, mais je l’ignorai.

C’était une boutique d'herbe médicinale. Depuis notre épisode de chasse et chasseur dans la forêt, Lucas semblait se déplacer avec son intuition. C'était la seule raison que je voyais pour expliquer qu’il ait réussi à nous retrouver rapidement dans la forêt. Il y avait toute sorte de plantes accrochées sur les murs et entassées sur des étagères. Il avait quelques réfrigérateurs où nous apercevions différentes baies de tailles et de couleurs différentes, ainsi que des contenants remplis. Une femme se tenait derrière un comptoir et me salua. Quand je rentrai, une autre dame, plus âgée, traversa la porte de l'arrière-boutique.

– Vous cherchez quelque chose en particulier ? Me demanda-t-elle.

– Oui, je cherche un traitement pour guérir des brûlés, mais c'est un traitement un peu spécial. La femme n’eut pas le temps de répondre que Tom rentra derrière moi en frappant presque Evan avec la porte.

– Warlyok, ne fait pas ça, me lança-t-il en traversant le portail, puis il s'arrêta derrière moi en voyant les vendeuses. Désolé pour le dérangement, on va repartir. Il essaya de me prendre par le bras, mais Evan le frappa d'un coup de queue. Je m’avançai plus loin dans la boutique.

– Je disais que je cherchais un traitement pour traiter les brûlures sévères qu'un pokémon souffre beaucoup. J'ai attendu dire qu'il en existait un, mais je voulais en savoir plus dessus avant. Elles regardèrent Tom, puis la veille dame dit à Tom.

– C'est pour le Noctali du jeune ?

– Oui… il répondit à mi-voix, je me retournai vers lui et haussai le ton.

– Tu savais pour ce traitement et tu ne lui as pas proposé ? Je lui lançai mécontent.

– Il a bien fait, répondit la vieille dame. Il est trop dangereux et les effets sont trop importants. Je jetai un coup d’œil à Tom, puis aux deux femmes.

– Parlez-moi de ce traitement et je dirais s'il vaut la peine ou pas. La plus jeune regarda l'autre un peu terrifiée, puis la veille soupira avant de commencer.

– Le traitement est, d’abord, très coûteux. Ils sont faits de plusieurs herbes et baies plus ou moins rares.

– Ce n'est pas un problème ça, je lui répondis rapidement.

– Il suffit d'une seule application pour qu'il fonctionne. Cependant, il a… je la regardai déterminer, elle comprit qu'elle n’avait pas le choix de toutes me dire sinon je la questionnerais.
– Il a plusieurs problèmes avec ce traitement. D'abord, à long terme, la peau ne souffre plus de la brûlure quand le patient bouge, ce qui est un bien pour lui, mais sa peau devient extrêmement sensible, un simple touché provoque des douleurs. Mais, c'est seulement la plus facile des conséquences, l'autre est pendant le traitement, au contact de la peau brûlée, elle provoque une douleur atroce, toutes les personnes traitées et qui ont survécu n'ont jamais ressenti une telle douleur. Plus la surface a traité est grande, plus la personne souffre et risque de mourir.

– C'est si douloureux ? Une lueur de tristesse passa dans ses yeux.

– J'ai déjà prodigué ce traitement à une personne. Je n’ai jamais entendu un cri pareil, elle garda le silence comme perdu dans ses souvenirs, presque terrorisé, puis se tourna vers moi. Je te déconseille d'utiliser ce traitement.

Je gardai le silence pour réfléchir. Le traitement permettrait à Noctali en quelques jours de retrouver sa mobilité sans souffrir, mais sa peau traitée deviendra très sensible et la douleur du traitement est insupportable. Dans la condition immédiate de Noctali, elle ne survivrait pas, c'était certain. Lucas me tira la jambe et me regarda, il avait sa tête déterminée qu'il faisait avant ses entraînements spéciaux.

– Je tiendrais compte de votre conseil, mais ce n'est pas à vous de choisir, n'y à moi. Tandis que je me retournai vers la sortie, la vieille femme me lança.

– Je t'en conjure, ne fait pas subir ce traitement à ce Noctali.

– Ce n'est pas à moi de choisir, c'est à Tony et à son pokémon de décider. Je fermai la porte derrière moi après avoir laissé passer Lucas et Evan et je me dirigeai vers le centre pokémon. Tom ne me suivait plus. Je m’installai sur un banc où je fis gripper Evan et Lucas avant de sortir le téléphone.

– Allô ?

– C'est moi.

– Warlyok ! Comment tu vas, me réponds ma mère.

– Bien, et les autres vont bien aussi. Je lui résumai mon aventure depuis la dernière fois et lui parlai de Sparks qui avait rejoint le groupe.

– Oui, je t’ai vue à la télévision. Je suis fière de toi.

– Je voulais avoir ton conseil sur quelque chose, je lui parlai de Noctali et de Tony, puis lui expliquai le dilemme du traitement.

– Mmm… Comme tu l’as dit, ce n'est pas à toi de choisir, me dit-elle doucement.

– Je sais, mais je ne sais pas comment lui dire.

– Je suis sûr que tu trouveras les bons mots.

– Mmm… Je l'espère.

– OH ! Pendant que j'y pense, j'ai reçu, il y a plusieurs jours, un téléphone d'Arthur Melt, le photographe.

– Que voulait-il ?

– Il a parlé des photos d'Evan et il m’a dit que tu lui avais écrit une lettre demandant de m'envoyer l'argent qu'il gagnerait avec ces photos.

– C'est vrai.

– J'ai tout transféré dans un compte à ton nom, elle me donna les indications pour le compte, je suis sûre que tu utiliseras ces fonds correctement.

– J'espère, car c'est l'argent d'Evan et pas la mienne, je lui dis en plaisantant, elle rit puis ajouta.

– Je t'aime.

Je lui répondis moi aussi avant de raccrocher. Je regardai les numéros de compte que j'avais écrits sur un papier, puis je me levai. Ne pouvant cette fois me référer à Tom, je demandai à un passant la direction dans laquelle pouvait se trouver la banque la plus proche. Il m'indiça le chemin, puis je me dirigeai avec Lucas et Evan vers celle-là. Je rentrai dans la banque et me dirigeai vers le comptoir. Il y avait peu de monde et quand ce fut mon tour, je m’approchai du comptoir.

– Bonjour, dis-je au commis.

– Bonjour, que puis-je faire pour vous ?, me répondit-elle, gentiment.

– Un nouveau compte a été créé pour moi, j'aimerais le consulter. Elle me posa une centaine de questions, puis je me divulguai les informations du compte.

– Présentement, il y a vous êtes le seul à pouvoir en sortir, c'est correct ?

– Oui.

– Voilà ce que votre compte comprend à l'heure actuelle. Elle me montra une feuille de papier que je pris. Quand je lus les chiffres, je rabaissai la feuille sur le comptoir pour regarder la commis droite dans les yeux.

– Vous êtes sûr que c'est le bon montant ?

– Oui, messieurs, douze mille trois cent quarante-cinq dollars, le dernier transfère date de trois jours de la compagnie Photo et portrait. Il y a un problème ?

– Non, non, je suis juste surpris du montant. Je m'attendais à moins, à vrai dire. Je me penchai vers Evan et lui dit, tes photos se vendent beaucoup. Intriguée, la femme se pencha par-dessus le bureau pour voir à qui je parlais et remarquais Lucas et Evan. Evan avait les mains dans les airs et lança quelques cris de joie.

– Attendez, c'est lui, Evan, le Salamèche photographe, dit-elle surprise.

– Oui, c'est lui. Elle se rassit et prit quelque chose sur son bureau et me le montra, c'était un petit cadre plié en deux où on voyait la première photo d’Evan et la photo de Martel blessée avec Lucas à ses côtés. Je la montrai à Evan avant de lui redonner.

– Il y a plusieurs années, mon Kecleon s'est blessé à l’œil et a perdu la vue de celui-ci. Avec le temps, il a perdu goût des combats, mais quand je lui ai montré vos photos et votre entrevue, il a repris goût des combats et s'entraîne avec mon petit-fils.

– J’en suis heureux pour vous, puis elle me demanda ce que je faisais dans cette ville. Je lui parlai rapidement de Martel pour sa pierre de tempête, mais également de Noctali et du traitement. Elle renifla ses larmes.

– C'est triste, j'avais entendu parler d'un pokémon retrouvé dans les flammes, mais… Elle ne termina pas sa phrase, puis elle dit soudainement, montrez-lui vos photos, je veux dire les photos d'Evan.

– Les photos ?

– Croyez-moi, si vous lui montrez, il comprendra. Ils retrouveront aussi le goût à la vie et ils feront le choix nécessaire, faire le traitement ou non.

Je réfléchis à sa proposition et je ne la trouvai pas stupide. Les photos d'Evan avaient déjà touché la vie de plusieurs personnes, ce n'était pas la première qui me le disait. Je regardai Evan puis la remerciai avant de quitter la banque en vitesse. Je demandai mon chemin une fois de plus pour trouver la boutique de photographie de la ville et une dame très gentille m'indiqua le chemin. Evan était tout excité d'aller développer ses dernières photos. Lucas me tenait la main en fredonnant des chansons le temps d'arriver devant la boutique. Evan rentra en trompe dedans, immédiatement, je me dis que ça ressemblait à un déjà-vu, repensant à la boutique de Pierre Rouge. Il y avait quelques clients, tous étaient amusés par le Salamèche qui pointait les photos ou le matériel en poussant des cris de joie.

– Evan, calme-toi, je dis sur un ton de réprimande. Il revient vers moi, mais continua de pointer les photos sur les murs. Oui, oui, elles sont belles, allons voir la vendeuse. La jeune fille était debout de l'autre côté du comptoir et regardait Evan amusé en remettant l'argent à un client. Elle se pencha par-dessus le comptoir pour parler à Evan.

- Que puis-je faire pour toi, petit bonhomme. Il se mit à émettre des sons et fit des gestes, je me mis à rire.

– Ce qu'il essaye de dire, c'est qu'il a des photos à développer.

– Qu'il a ? répéta la caissière, puis ses yeux s'écarquillèrent. Vous l'avez appelé Evan ! Evan le photographe. À ce commentaire, les clients se tournèrent vers le pokémon et se mirent à chuchoter entre eux.

– Oui, c'est lui. Il aimerait utiliser votre chambre noire pour développer des photos, c'est possible ?

– Bien sûr. Elle s'empressa de dire. Elle contourna de son comptoir et passa la tête dans l'arrière-salle pour crier à quelqu’un. Mathieu, le grand Evan est là et veut utiliser ta chambre noire. Un puissant « Quoi ? » résonna dans l'arrière-boutique et un homme apparut dans la porte. Il chercha du regard l’être promis et un sourire lui vint lorsqu’il vit Evan.

– C'est un honneur de vous recevoir dans ma boutique, venez, je vais vous aider. Il tandis la main vers Evan, il la prit et les deux disparurent dans l'autre pièce. Je me mis à rire.

– Il est un vrai admirateur d'Evan. Il adore ses photos. Commença la jeune fille.

– Il n'est pas le seul, je lui dis. Je me penchai vers Lucas puis dit, Evan est vraiment populaire lui aussi.

– C'est Lucas, le Riolu aveugle, dit une femme près de moi.

– Oui, c'est Lucas, Lucas se cacha dans mes jambes.

– J'ai adoré sa photo, avez-vous d'autres photos de lui ? Je pointai en direction de la chambre noire.

– C'est Evan qui a les photos. Quand il reviendra, je me ferai un plaisir de vous les montrer, mais je ne pourrai pas vous les vendre, du moins, pas tout de suite.

– Merci, dit-elle, impatiente de les voir, puis une fillette s'approcha de moi.

– Vous avez d'autres pokémons ? Son père lui dit que ce n’était pas poli de demander ça en s'excusant pour sa fille.

– Ce n'est pas grave. Je répondis à son père avant de m'adresser à l'intéressé. Oui, j'ai deux autres pokémons, Sparks et Martel. Aimerais-tu les voir ? Elle fit oui de la tête. Je sortis les pokéballs et demandai de sortir.

– Wow. dit-elle en voyant Sparks. Il est mignon. Elle se dégagea de son père et s’approcha de Sparks pour le regarder. Je peux le flatter ?

– Vas-y, je suis sûr qu'il aimera. Sparks se laissa caresser la tête et les joues, après, il montra sa dextérité avec sa queue pour amuser la fillette. Pendant ce temps, je grattai le cou de Martel pour la consoler de ne pas avoir retenu l'attention. Je rappelai Sparks et Martel dans leurs pokéballs puis Evan ressortit de la chambre noire et cria en courant vers moi.

– Tu as fait des photos pour ton album aussi ? Il fit oui, puis je dis, bon regardons ça.

– Vous pouvez venir dans l'autre salle, me proposa Mathieu. Il a une grande table pour placer vos photos. Je le remerciai et je traversai de l'autre côté en compagnie de tous ceux présents dans la boutique.

Je commençai à placer les photos en ordre chronologique tout en expliquant ce qu'il s'était passé entre les photos. La première était celle de la séparation d’Émilie et Sparks, les deux suivants étaient celles où Sparks avait perdu le contrôle de l'énergie frappé par la foudre et l'autre où Martel poignarda Sparks pour le libérer de son énergie. La prochaine, je fus le premier surpris de la découvrir. On m’y voyait avec Lucas, nous étions tous deux en méditation, lui avec son aura bleue et moi, assis en face, enveloppé d'une aura orange. Par la suite, c'étaient des photos de pokémon et de paysage entre notre départ de Pierre Rouge. La dernière présentait Noctali avec son maître dans la chambre d’hôpital. On le voyait pleurer et Noctali tournée vers lui pour le regarder.

Les personnes présentes étaient impressionnées des photos sur la table, puis je sortis l'album d'Evan et leur montrai les autres photos. La fillette adorait celle où on était dans la forêt et nous avions croisé une famille de Dynavolt et d'Élecprint. La dame qui nous demanda d'autres photos de Lucas et adorait celle avec moi en méditation. L'homme aimait bien celle de Sparks et Martel. La caissière aimait beaucoup celle où on voyait un Azurill au bord d'un étang pour boire de l'eau et le propriétaire celle où on voyait un Charmilllon sur un arbre au-dessus d'un Linéon qui se tenait sur ses pattes arrière. Je regroupai toutes les photos, au reproche des clients.

– Vous pouvez envoyer ces photos à Arthur Melt ? Je demandai au propriétaire, il me fit remplir les papiers puis scella le tout dans une enveloppe.

– Quand pourrons-nous avoir ces photos ? Demanda l’un des clients.

– Dans quelques jours, j'imagine. Je ne sais pas comment fonctionne le système, mais je crois que vous pouvez les commander ici et la boutique vous appellera dès que les photos seront en vente.

Tous les clients se poussèrent pour prendre commande et je les quittai amusés. J'entendis un merci étouffé dans le raffut. Je me dirigeai vers le centre pokémon, Evan et Lucas étaient devant moi et Evan chantait une chanson comme à son habitude. Je me demandai où ils avaient bien pu apprendre toutes ses chansons. Je remarquai qu'il était déjà tard et nous n’avions toujours pas mangé. Quand je rentrai dans le centre pokémon, je me dirigeai vers la cafétéria où je croisai Tom assis à une table avec un repas à peine commencé devant lui, mais déjà froid. Je m'assis devant lui avec mon plateau et récupérai celui d'Evan pour le partager entre tout le monde. Evan et Martel poussèrent Tom dans le fond de la banquette et s'assirent à côté de lui. Lucas et Sparks se placèrent de mon côté et je mis dans le fond, face à Tom. Je mangeai en silence en regardant Tom, toujours perdu dans ses pensées. Lucas et Sparks faisaient beaucoup de bruit à côté de moi. Evan regardait parfois Tom pour voir comment il allait et lui vola son biscuit discrètement pour le donner à Martel. Elle le remercia en lui frottant la tête avec sa patte et mangea le biscuit.

– Ne fais pas ça. dit-il finalement, je déposai ma fourchette. Tout le monde autour de la table ne parle plus.

– Je vais aller le voir après le repas et lui parler. Il secoua la tête.

– Rien de bon ne va sortir de tout ça.

– Tu te trompes, je vais juste lui parler, il leva ses yeux vers moi, puis je lui répétai, je vais juste lui parler à lui et à Noctali, je lui souris. Il regarda les autres autour de la table, tous enthousiastes et heureux, puis dit en secouant la tête.

– J'ai raté quelque chose ?

– On peut dire ça, j'ai fait de drôle de rencontres dans la journée après ton départ. Je laissai le mystère flotter pour le torturer. Si tu veux entendre ce que je vais lui dire, tu peux venir, ça te fera du bien aussi. Perplexe, il hocha doucement la tête. Puis je me penchai de l'autre côté de la table et pris le biscuit d'Evan et le tendis à Tom.

– Tu vas avoir besoin de force si tu veux entendre mon histoire au complet, Evan émit des cris plaintifs de lui avoir volé son biscuit, Sparks et Lucas se mirent à rire et cacha leur biscuit des mains d'Evan, il fit la tête le reste du repas et nous quittâmes la cafétéria.

Avant de sortir de la cafétéria, je pris un bol de nourriture pokémon et l'apporta avec moi. Nous montâmes au 4ᵉ étage et nous dirigeâmes vers la chambre de Tony et Noctali. Il était assis sur sa chaise et Noctali dormaient sur son lit. Je cognai dans la fenêtre de la porte et entrai sans attendre de réponse. Les cercles bleus de Noctali l'illuminaient et elle leva la tête vers moi. Je plaçai le bol de nourriture sous sa tête, mais elle détourna la tête.Je ne réagis pas.

– Je suis venue parler.

– Je ne veux pas te parler, Tony me répondit de mauvaise humeur.

– Très bien, je vais raconter mon histoire à Noctali d'abord. Evan, peux-tu me donner ton album ? Il s'approcha de moi et sortit son album et me le donna. Je l'ouvris et le plaçai ouvert sur la première page devant Noctali après avoir poussé le bol de nourriture plus loin.

– Tout commença un jour avec un œuf, le jeune homme prit soin de lui et le chérissait. Après un certain temps, il en sortit un pokémon, un petit Riolu, mais dans son bonheur, il s'aperçut que le pokémon était aveugle. Attristé, il aida le jeune Riolu. Le temps passa, ils décidèrent de voyager ensemble. Les proches s'inquiétèrent de le laisser partir, ils lui donnèrent un Salamèche pour l'accompagner. Le Riolu et le nouveau compagnon deviennent rapidement amis. Un jour, ils rencontrèrent un photographe. Je pointai la première photo. Cette dernière admira le talent du Salamèche à prendre des photos. Le jeune pokémon décida de prendre une photo de son ami le Riolu. Je pointai la seconde photo, Noctali donna un coup de tête à son maître et il regarda la photo.

– Par la suite, ils repartirent. Ils décidèrent de traverser une montagne. Ils pensèrent plusieurs jours dans la montagne à s'entraîner, je pointai la photo du coucher du soleil.
- Ils se jurèrent de devenir plus forts. Ils firent aussi une rencontre inattendue, de vils pokémons attaquèrent un autre pokémon. Ils décidèrent de l'aider, mais ces blessures étaient graves. Je pointai Martel et Lucas blessés. Ce pokémon était sage et doux, elle aimait les autres et avait beaucoup d'histoires à rencontrer. Je pointai la photo où tous dormaient devant Martel.
- Par la suite, leur aventure se poursuivit à travers les plaines pour arriver à une ville. Dans cette ville, le jeune dresseur rencontra une fille et son Raichu. Tous deux rêvaient que le Raichu devienne le plus puissant pokémon du monde. Cependant, il ne pouvait pas produire la moindre décharge et la maîtresse n'était pas douée pour le combat. Elle supplia le jeune dresseur de le prendre avec lui pour l'entraîner et le rendre plus fort.
- Il accepta, Raichu et la dresseuse ce dire leur adieu. Pourtant, tous deux savaient que c'était pour le bien de l'autre qu'ils faisaient ce choix difficile. Je montrai la photo d’Émilie et Raichu.
- Leur entraînement commença, il était difficile, mais le Raichu montra à tous sa détermination de devenir plus fort. Je montrai la photo de Raichu et du jeune dresseur sous la pluie.
- Un jour, un autre dresseur demanda l’aide au jeune dresseur pour retrouver son pokémon disparu. Pendant plusieurs heures, ils cherchaient et finirent par le retrouver durant l'orage. Par contre Raichu sauva la vie des deux jeunes dresseurs en servant de son corps pour les protéger de la foudre. Cependant, il ne réussit pas à contrôler l'énergie qu'il absorba des éclairs : il perdit le contrôle. Avec ces pokémons le jeune dresseur essaye de sauver leur compagnon à leur propre vie. Je pointai la prochaine avec Martel et Sparks. Tous deux furent grièvement blessés, mais ils survécurent.
- L'entraînement de la troupe continua, il n'y avait pas que ces pokémons qui devaient devenir plus forts, mais le jeune dresseur aussi. Je lui montrai la photo de moi et Lucas en méditation. Ils reprirent leur voyage à travers plaine et forêt, je lui présentai les autres photos. Ils s'amusèrent et s'entraînèrent, ils rencontrèrent des difficultés, mais rien ne les arrêtaient. Un jour, ils rencontrèrent un jeune homme, il avait un pokémon, un pokémon magnifique et courageux. Mais, son maître avait peur, peur de la voir souffrir plus, car elle avait été blessée par des flammes, mais elle n’avait pas baissé les bras. Elle voulait montrer à son ami qu'elle allait bien et qu'elle pourrait le suivre encore. Cependant, son maître était trop apeuré pour le voir, et ils se perdirent l'un l'autre. Je lui montrai la dernière photo, où on voyait Tony pleurer et Noctali le regarder pour le réconforter.

Je repris l'album et le redonnai à Evan en silence. Tony s'était pendu au cou de Noctali et lui suppliait de lui pardonner de ne pas l'avoir écouté, qu'il était désolé. Noctali lui frotta la tête avec son menton. Je lui pris sa main sous le cou de Noctali et lui plaçai le bol de nourriture dans sa main et quittai la pièce avec Lucas et Evan. Je m’arrêtai devant la fenêtre pour regarder Noctali manger dans le bol que Tony lui tendait et quittai l'étage.

Je retournai dans ma chambre et me laissai tomber sur le lit. Lucas marcha sur moi pour aller de l'autre côté se coucher sur mon long, alors Evan déposa son sac avant grimpé à côté de moi.

– C'était le bon choix, je dis en regardant le plafond. Lucas colla sa tête dans mon cou et Evan émit quelques gémissements pour me réconforter et je m’endormis rapidement.

Je fis un rêve étrange. J'étais dans le noir et je ne voyais rien du tout, même pas mes bras. Tout à coup, une lueur mauve apparut devant moi, puis se transforma en lumière bleue, puis blanc, puis, tout à coup, tout devint blanc, puis une voix me réveilla.

– Tu vas dormir longtemps comme ça? Tom était dans le cadre de ma porte.

– Pourquoi tu es là ? Je lui dis encore endormi.

– Tony veut te parler.

– Evan, Lucas ? Je les cherchai du regard. Ils n’étaient plus dans la pièce, ni les pokéballs sur ma table. Où étaient mes pokémons ? Je me réveillai en sursaut.

– Ils sont entrain de manger avec Tony et Noctali.

– Pourquoi ils ne m'ont pas réveillé ?

– Tony est venu frapper à ta porte et Evan lui a ouvert. Lucas et lui ont pris tes pokéballs et t'ont laissé dormir.

– Les petits monstres, ils vont m'entendre parler de moi. Et Martel, tu n'es pas mieux. Je réalisai qu'elle était dans le cadre de porte avec Tom.

– Elle est venue me voir, déclara ce dernier. Je m’habillai rapidement et m'approchai d'elle.

– Qu'est-ce que serait ma vie sans toi. Je laissai quelques secondes passer, puis je me répondis à moi-même. Un vrai enfer… Je lui pris la main et remontai à l'étage de la chambre de Tony. Mes trois pokémon couraient partout dans la chambre en criant et en riant. Ils se pourchassèrent et se bousculèrent. Je me plaçai dans la porte et criai.

– Vous devriez avoir honte ! Tous arrêtèrent de bouger. Noctali toujours couché sur son lit, se tourna vers moi. Venez ici, je dis avec autorité. Lucas se cacha derrière Evan, Sparks longea le mur les oreilles collées sur la tête, Evan avança d'un pas lent en jouant avec ses mains. Je les laissai s'approcher, puis les regardai un après l'autre.

– Vous êtes venus ici, tout seul et sans me réveiller. Lucas me lança un petit cri. Tu entends ça, Martel ! Je fis semblant d'être outré. Martel, qui embarqua dans le jeu, siffla tout en faisant vibrer ses écailles. Merci Martel. Je n’ai pas le choix, je vais devoir vous punir. Tous furent apeurés.
– Martel, tu t'occupes de Sparks, moi, je prends ces deux-là. Prête ? Nous sautâmes sur eux et les chatouillâmes jusqu’à tant qu'ils demandent pardon, puis je les laissai partir. Martel me donna un coup sur la jambe pour me féliciter du jeu. Je lui répondis d'une caresse sur la tête.

Noctali semblait déjà aller mieux que la veille. Elle mangeait beaucoup et avait retrouvé ses couleurs. Elle semblait plus heureuse. Tony aussi, il s'amusait avec mes pokémons. Je les laissai le reste de l'avant-midi jouer ensemble et nous dînâmes avec eux. Dans l'après-midi, je dis à Tony que j'avais des choses à faire, mais que je ne quitterais pas la ville avant plusieurs jours et que je reviendrais le voir. Je quittai la chambre et me dirigeai vers l'ascenseur que Tom prit avec moi.

– Tu as toujours l'intention de lui proposer le traitement ?

– Oui, mais pas aujourd’hui. Il ne répondit pas tout de suite.

– Merci d'être venu lui parler, je me contentai de lui répondre qui ne l’aurait pas fait. Je passai le reste de la journée à faire les boutiques. J'achetai quelques objets pour l'aventure, puis je retournai au centre de photographie de la ville. Quand je rentrai, le propriétaire courra vers moi pour me saluer.

– Rebonjour, je suis tellement heureux de vous revoir.

– Je suis venu voir si Evan voulait acheter du nouveau matériel pour ses photos. J'aimerais que tu lui présentes ce que vous avez et que tu le conseil.

– Oui, viens par ici, Evan, je me dirigeai vers la caissière.

– Êtes-vous aussi une photographe ?Je lui demandai.

– Non, mais j'adore les photos. Je ne suis pas douée pour capturer les images.

– Moi non plus, mais il en a une dans le lot qu’Evan a sous son nom, que c'est moi qui l’ai prise. Intriguée, elle me demanda laquelle.

– Celle où on voit une Sablaireau dormir contre un arbre et d'autres pokémons autour d'elle.

– Vous l'aviez prise ?

– Oui, on voit Evan dormir devant Martel. J'ai pris son appareil et pris l'image. Je me disais que je devais la prendre.

– Elle est vraiment belle.

– Je sais.

Nous restâmes là en silence à regarder Evan et Mathieu faire le tour de la boutique. Parfois, Evan lui montrait un équipement qu'il avait dans son sac. Je pris Lucas et l'assis sur mes genoux. La caissière tendit la main et regarda son bandeau de plus près.

– C'est un tissu de haute qualité, dit-elle en le touchant entre ses doigts. En plus d'être très solide, ce tissu est très doux.

– Vous savez en quoi il est fait ?

– Oui, si je ne me trompe pas. Continua-t-elle. Il est fait avec de la fourrure d'Altaria. Mais, il est rare de le voir de cette couleur, car très peu de teintures sont applicables sur ce tissu. La broderie argentée est magnifique.

– Je l’ignorais. Je regardai plus attentivement le bandeau et le passai entre mes doigts. Je me dis que la famille de Mary avait dû payer cher pour le faire fabriquer. Evan revint vers moi et me montra deux lentilles.

– Tu veux les acheter ? Je lui demandai et il hocha la tête en me les donnant à la caissière qui me les rendit une fois payées. Tiens Evan, fait attention. Il hocha la tête et plaça le tout dans son sac à une place prédéterminée.

– Il a un matériel de haute qualité, dit le propriétaire en observant le matériel d'Evan.

– Oui, la plupart lui ont été donnés par Arthur Melt. Sinon, les autres, on les a achetés à Pierre Rouge.

– Ils ont du bon matériel là-bas aussi. Maintenant, qu'allez-vous faire ?

– Je dois rester en ville pendant quelques jours… des choses importantes à régler.

– Je vois… ça vous dit de venir dîner avec nous ce soir ? Il se pointa et pointa la caissière.

– Je ne vois pas de problème, toutes les occasions pour en apprendre plus sont les bienvenues. Par contre, je ne connais toujours pas votre nom, je dis à la caissière.

– Julie.

– Warlyok, je lui répondis. Nous restâmes dans la boutique à regarder des albums de photos et Evan signa quelques autographes à de jeunes photographes amateurs qui venaient faire des achats. Evan était vraiment heureux. Puis l'heure de la fermeture sonna.

Ils nous emmenèrent dans un restaurant non loin de leur boutique. Je sortis mes pokémons et appris que Mathieu et Julie en avaient aussi. Julie avait un Skitty et Mathieu avait un Arcko. Nous mangeâmes tous ensemble dans le restaurant. Skitty et Sparks s'entendaient très bien et Evan s'amusait avec l’Arcko de Mathieu à des jeux d'adresse, alors que Lucas et Martel restèrent tranquilles avec nous autour de la table à écouter la discussion. Je leur parlai de mes projets et parlai rapidement de Tony et son Noctali.

– Tu vas vraiment lui proposer ce traitement ? Mais, tu as dit toi-même ; elle va souffrir comme jamais.

– Seulement si elle le veut. Je regardai Lucas et Martel. On ne peut pas devenir plus fort sans souffrir ni sacrifier quelque chose. Ils les regardèrent, eux aussi, puis ils me dirent qu'ils ne comprenaient pas. J’hésitai, puis leur parlai des entraînements spéciaux de Lucas. Ils furent choqués au début, mais ils me laissèrent terminer mes explications.

– C'est Lucas qui le voulait. Je l'ai prévenu que ce serait difficile pour lui et pour nous aussi. Evan a pleuré longtemps pendant son premier entraînement, surtout quand Martel le blessa gravement. Il se tourna vers Martel, tranquille sur sa chaise et regarda Lucas assis en face d'eux, entrain de jouer avec ma main. Nous pouvions apercevoir sa petite cicatrice sur son épaule gauche.

– Je ne sais pas quoi dire, répliqua Mathieu. D'un côté, je trouve ça cruel, mais en même temps, tu as prouvé qu'ils sont courageux et déterminés à avancer et à devenir plus forts.

– Je n’aurais jamais eu le courage de le faire, dit Julie.

– Moi non plus, suivit Mathieu.

– Ça n'a pas été facile, vous pouvez me croire. Je me suis demandé à chaque fois si c'était la bonne décision, mais Lucas démontrait tant de courage et de la détermination, donc je ne pouvais pas l'abandonner.

Nous gardâmes le silence, puis je dis qu'il se faisait tard. Je leur souhaitais une bonne nuit et que j'allais sûrement repasser les voir avant de partir. Je quittai le restaurant avec Lucas et Evan. Ils ne bougèrent pas de la table et me regardèrent passer devant la fenêtre. Ils devaient se dire que j'étais cinglé ou un fou, mais ils devaient comprendre mon point de vue. La vie avait été dure pour mes pokémons et encore plus pour progresser. Nous étions tous là, l'un pour l'autre, c'était pour cette raison que nous avancions encore, tous ensembles.

Je retournai dans ma chambre du centre pokémon. Il se faisait déjà tard et demain, j'avais décidé de reprendre l'entraînement et d'aller parler du traitement à Tony le soir pour le laisser réfléchir toute la nuit. Je m’endormis rapidement entre Evan et Lucas. Au matin, je me réveillai en premier. J'allai aux toilettes et revins m'installer sur la chaise de la chambre pour regarder Lucas et Evan dormir paisiblement. Je me penchai, récupérai l'appareil photo d'Evan, pris une photo d’eux qui dormaient devant moi et replaçai l’appareil à sa place dans son sac avant de les réveiller. Je récupérai mon sac plus petit et le remplis de matériels utiles pour la journée avant de quitter la chambre.

Il y avait une fleur sur le sol devant ma porte avec une enveloppe. Lucas se pencha et ramassa la fleur pour la sentir, alors je pris la carte en dessous, c'était de la part de Julie et Mathieu.

Nous avons longuement discuté des paroles que tu nous as dites hier soir. Nous avons compris ce que tu essayais de nous dire et on voulait simplement te dire qu'on te soutenait, bonne chance dans tes choix et que tu n'étais pas seul. De plus, nous voulions que tu offres cette fleur à Tony et à son Noctali. Elle représente la détermination et le courage. Peu importe le choix qu'ils feront pour le traitement, on le comprendra et leur souhaitons du courage et bonne chance dans la vie qu'ils choisiront.

Mathieu et Julie

Je plaçai la carte dans mon sac et plaçai la fleur bleue dans le sac de Lucas tout en lui disant de faire attention à elle. Après un bon déjeuner, on se dirigea vers le terrain d'entraînement du centre pokémon. Il avait déjà plusieurs dresseurs qui s'entraînaient dans leurs coins. Je sortis Sparks et Martel de leur pokéball.

– Bon, aujourd'hui, on va s'entraîner. Evan va travailler ton Lance-Flamme contre la tempête de sable de Martel. Elle doit s'améliorer et si elle est en danger, je crois qu'elle va apprendre plus rapidement. Du moins, qu’elle sera plus motivée.

Les deux hochèrent la tête et je leur fis signe de s'éloigner. Je me tournais vers Lucas et Sparks pour m’occuper de leur cas.

– Bon, pour vous deux, vous allez vous entraîner ensemble. Ils tournèrent la tête vers l'un et l'autre. Sparks, tu vas jouer de dextérité et de rapidité. Tu vas attaquer Lucas avec ta queue. Je veux des coups puissants et précis. Tu peux faire ce que tu veux. Sauter, courir, des feintes, pas de règle, et toi, Lucas, tu ne dois pas te faire toucher par sa queue. Tu as le droit de repousser sa queue avec tes attaques, mais sans attaquer Sparks.

Ils allèrent se placer sur l'arène à côté de celle où Evan et Martel étaient. Je me plaçai entre les deux pour pouvoir simplement me retourner et voir ce que les uns et les autres faisaient. Evan et Martel avaient déjà commencé leurs entraînements. Martel matérialisait de puissantes tempêtes, mais elles duraient trop peu. Lucas et Sparks se placèrent face à face et prirent leur position de combat. Sparks chargea sur la gauche de Lucas et le frappa avec sa queue. Lucas évita la première attaque en se penchant, mais la pointe de la queue revint rapidement dans l'autre sens et il la repoussa de justesse d'un revers de la main. Sparks tournait autour de Lucas en fouettant avec sa queue de tous les côtés, mais Lucas arrivait à éviter ou à repousser tous les coups. Sparks changea de tactique et sauta par-dessus Lucas qui leva les bras pour se protéger le haut du corps, mais la pointe de la queue entailla la cuisse droite de Lucas.

– Attention, Lucas ! criais-je. Ne suis pas seulement les mouvements de son corps, ressent tout son corps.

Sparks tenta une autre tactique. Il faisait preuve d'imagination. Il enroula une partie de sa queue en deux cercles et approcha sa pointe vers Lucas. Lucas repoussa d'un direct la pointe de la queue, mais le piège se referma autour de son bras et Sparks le tira de toutes ses forces, Lucas qui fit un vol plané et s'écrasa par terre. Sparks plaça alors la pointe de sa queue sur la nuque de Lucas.

– Il t'a battu. Il a été plus rusé que toi, Lucas. Il émit un gémissement mécontent puis se releva. Allez, tu peux faire mieux que ça, et bien jouer, Sparks. C'était très ingénieux comme tactique.

Je me retournai vers Evan et Martel. Une tempête faisait rage et les flammes d'Evan traversaient le voile sans rien toucher ou étaient emportées par le vent lorsqu’elles n’étaient pas assez fortes. Martel était complètement invisible dans le sable. Je ne m’étais pas trompé sur sa capacité innée. Par contre, le voile tombait rapidement et Evan en profitait toujours pour lancer un puissant Lance-Flamme droit vers Martel qui l'évitait toujours de justesse. Quelque chose tomba derrière moi. Je me retournai et vis Lucas au sol.
Sparks lui avait fait un croche-pied avec sa queue. Je ne pus m'empêcher de rire de l'ingéniosité dont Sparks faisait preuve avec sa queue. Il donnait beaucoup de mal à Lucas. Je les arrêtai un moment pour prendre une pause, puis leur fit reprendre le même entraînement. Lucas termina l'avant-midi avec plusieurs entailles peu profondes sur le corps, ce qui montrait que Sparks avait eu l'avantage sur le combat. Du côté d'Evan et Martel, tous deux étaient fatigués d'utiliser leur capacité. Martel avait quelques brûlures superficielles, mais rien de grave.

Après le repas, nous reprîmes l'entraînement. Je demandai à Martel et Lucas de faire une méditation. Je me disais que c'était peut-être l'élément qui permettrait à Martel de maîtriser sa tempête de sable. Ils partirent s'installer au bout de la cour sous un arbre. Evan, je lui demandai d'aller s'entraîner avec les poids et les haltères comme le Machop de Léon lui avait montré. Il partit en courant vers l'endroit en question. Il ne restait que moi et Sparks. Je croisai les bras devant lui.

– Qu'est-ce qu'on pourrait faire nous deux ? Sparks tourna la tête pour chercher, mais ne trouva rien. J’allai m'asseoir sur un banc, puis l'invitai à me rejoindre, je le plaçai sur mes jambes et sortis le pokédex de mon sac.

– Parfois, il faut prendre du recul pour trouver. Voyons voir. Tu maîtrises très bien l'attaque souplesse et tu es très habile avec ta queue. Regardons les attaques qui peuvent se faire avec une queue… Je passai la liste, mais il n’y avait pas grand-chose que Sparks pouvait apprendre. Il y avait Queue de fer, mais je préférais regarder pour une autre attaque. Je dis à Sparks.

– Voyons, Machop t’a montré Éclate-roche et quand tu reçois une décharge électrique, tu peux utiliser Poing de foudre. Deux attaques avec les mains, et si on regardait une attaque avec tes pieds ? Il regarda ses pieds et hocha la tête. Bon, voyons voir… je passai la liste des attaques.

– Non, il n'y a pas d'attaque qui soit bien avec ton style de combat… Sparks agita la queue devant moi pour attirer mon attention, puis fit le geste de se défendre. Une technique pour te défendre ? Il hocha la tête. Bon, regardons ça. Il y avait hâte, reflet… Sparks émit un son. Quoi, tu veux reflet ? Oui, c'est une bonne idée. Si on l’utilise avec la dextérité de ta queue.

– Bon, c'est décidé. On va essayer Reflet. Tiens, regarde, il y a une vidéo d'un pokémon qu'il utilise. C'est justement un Pikachu. Je lui montrai la vidéo du Pikachu qui se dédoublait. Quand elle se termina, il sauta sur le sol, prêt à s'entraîner. La prochaine fois, je t'apprendrai Queue de fer. Elle te sera bien utile comme technique.

Nous commençâmes, je lui dis que la technique de reflet était très proche de sa vive-attaque. Nous nous entraînâmes tout le reste de l'après-midi. Juste avant la fin, il réussit à créer un double de lui, mais ne le maintint pas très longtemps. Je le félicitai tout de même d'avoir progressé. Nous allâmes rejoindre Evan près des poids et je lui dis que j'allais chercher les deux autres pour aller manger. Je m'approchai de Martel et de Lucas, tous deux étaient en profonde transe et je fus surpris de voir une aura autour de Martel, rouge et légère. Je pensais qu'elle était simplement visible pendant des attaques spéciales. Cependant, je me demandai si elle n’avait pas une certaine maîtrise de l'aura ou autre chose comme cela. Lucas lui avait une lueur très légère qui l'entourait, il apprenait graduellement à percevoir l'Aura. Je m’approchai d'eux et tous deux se tournèrent vers moi en même temps.

– Je dois aller quelque part avant le souper, Lucas se leva et je rappelai Martel dans sa pokéball et retournai vers Evan et Sparks. Je rappelai Sparks dans la sienne et me dépêchai d'aller en ville avant que les boutiques ne ferment. Je me retrouvai devant la boutique d'herboristerie, je poussai la porte et entrai. La femme me dit sans me regarder.

– Nous allons fermer, je suis navrée.

– Je ne suis pas ici pour acheter, mais pour discuter. Elle s'arrêta quand elle reconnut ma voix, l'autre femme traversa dans la boutique.

– Que veux-tu ? Me demanda-t-elle sévèrement.

– Hier, j'ai discuté avec des gens de la situation et de mon histoire. Voici ce que j'ai trouvé ce matin devant ma porte. Je demandai à Lucas de leur montrer. Il s'avança vers la veille dame et fouilla dans son sac pour sortir la fleur et la tendit à la femme pour qu'elle la prenne.

– Une Modéra bleue, dit la plus jeune, un peu surprise, je lui tendis la lettre aussi.

– Il avait ceci avec. La vieille dame redonna la fleur à Lucas et parcourra la lettre avant de la donner à sa fille.

– Tu comptes toujours lui demander de faire le traitement ?

– Non, je n’ai jamais voulu lui demander de le faire, simplement lui proposer cette solution.

– C'est beaucoup trop dangereux, et c'est inhumain, me dit-elle de mauvaise humeur.

– Il y a deux jours, après avoir passé ici, je suis retourné le voir. Je lui ai montré l'album photo et rencontré l'histoire de ce dresseur. Je demandai à Evan de lui montrer l'album et je récupérai la lettre.

Je les laissai tourner les pages de l'album. À quelques reprises, je les vis avoir des larmes aux yeux, d’autres fois, elles me souriaient en montrant une photo, puis elles s'arrêtèrent à la dernière photo. Elles la regardèrent un moment, puis refermèrent le livre avant de le redonner à Evan.

– Quand j'ai terminé de conter l’histoire de ce dresseur, Tony a fondu en larme et a demandé pardon à son pokémon. Par la suite, Noctali recommença à manger et retrouva le bonheur de vivre. Tony aussi. Hier, mes pokémons se sont sauvés au matin, me laissant dormir pour rejoindre Tony et Noctali pour jouer avec eux. Tom m’a dit qu'il n’avait pas ri autant depuis le feu, il y a un mois. Maintenant, Noctali reprend rapidement des forces et veut retrouver sa force d'avant.

– De belles paroles de sagesse, mais je refuse toujours que tu fasses ce traitement. Tu ne peux connaître la douleur qu'elle provoque.

– Vous avez vu les photos, je haussai le ton. J'ai souffert, ils ont souffert, mais on a continué d'avancer. Si Tony est assez fort et que Noctali a la volonté de le faire, vous ne pouvez pas les arrêter et vous le savez bien. Martel sortit de sa pokéball et s'approcha de la vieille dame. Elle leva le regard vers elle.

La dame fut surprise en voyant ses blessures et cria presque de surprise. Martel pointa son cœur, puis elle me pointa. Elle se retourna vers la dame et toucha son cœur avec le bout de la griffe et pointa dans ma direction.

– Elle me fait confiance, et elle vous demande de me faire confiance. Martel se tourna et revint vers moi d'un pas lent et s'arrêta à côté de Lucas pour lui frotter la tête et me pointa ensuite sa pokéball pour me demander de rentrer dedans.

– Attend, déclara la dame avant de s'approcher de Martel et de se pencher pour prendre son visage dans ses mains. Je ne t’ai jamais remerciée pour ce que tu avais fait à l'époque, merci. Martel dégagea la main de son visage avec sa patte et serra la main de la dame entre ses pattes, puis toucha à son tour le visage de la dame avec le dos de sa patte avant de se retourner vers moi. Je la rappelai dans sa pokéball et la regarda un instant avant de la ranger.

– Vous la connaissez ? Je lui dis surpris, elle hocha la tête doucement.

– Il y a bien des années, elle m’a sauvé la vie dans la montagne. Je m'étais perdu dans les tunnels du mont Miroir. Elle m'a aidé à ressortir du noir, puis, quand j'ai vu ses yeux, j'ai pris peur et je me suis enfuie. Quand j'ai vu tes photos, je me suis dit que c'était impossible que se soit elle.

– C'est bien elle, car elle vivait depuis longtemps dans le mont Miroir avant de venir avec nous. Elle est venue pour Lucas et Evan. La dame se redressa, puis retourna derrière le comptoir, pensive.

– Si tu juges que Tony et Noctali sont capables de supporter ce traitement, je vais te le fabriquer. La jeune femme paniqua.

– Madeleine, tu ne peux pas faire ça.

– Silence, elle lui lança, je fais confiance à son jugement. Quand prévois-tu lui demander ?

– Ce soir, je vais aller le voir, lui en parler et lui demander de se décider pour demain, et je pourrai voir s'il est assez fort pour le surmonter.

– Bien, dit-elle, on va fermer maintenant.

– À demain, dis-je en quittant la boutique.

J'entendis la plus jeune argumenter contre cette idée derrière la vitre, mais je ne restai pas pour écouter la fin de leur conversation. Je me dirigeai vers le centre pokémon. Nous rentrâmes par la porte principale et nous allâmes prendre notre souper. Personne ne parla du repas, car tout le monde savait que les prochaines heures seraient difficiles et que de grandes décisions seraient prises. Je quittai la cafétéria et pris l'ascenseur pour me rendre au 4ᵉ étage. Je me dirigeai ensuite vers la chambre de Noctali, par la fenêtre, je vis que Tony était absent. Je décidai de rentrer et d'aller voir Noctali. Elle se leva sur ses quatre pattes et me salua d'un hochement de tête. Elle s'assit, mais je perçus qu'elle souffrait dans ses gestes. Je m’approchai d'elle et la caressai derrière l'oreille gauche.

– Tu sembles en meilleure forme. Elle me donna un coup de tête, mais se crispa légèrement après ce geste par la douleur. Je suis venu parler de choses importantes. Tu vas devoir être forte, pour Tony. Elle me regarda inquiète de mes propos. Je laissai Lucas monter sur le lit et il s'amusa à frotter la fourrure qui ne lui faisait pas mal.

Tony rentra un peu plus tard, et fut surpris de me voir avec Noctali. Il donna un bol de nourriture à son pokémon et alla s'asseoir sur la chaise à droite de la pièce.

– Tu es venu la voir ?

– Oui, je voulais voir comment elle allait, mais aussi pour une autre raison.

– Ah oui ? Laquelle ? dit-il, prenant une bouchée de son repas.

– Je veux que tu me laisses parler jusqu'à la fin sans m'interrompre. Il fit oui de la tête. Tu sais que la plupart des grands brûlés comme ton pokémon guérissent bien, mais ont souvent des douleurs à cause de leur peau brûlée cicatrisée. Il fit oui, doucement.
- Il existe un traitement rapide qui permet de guérir les brûlures, mais il y a de grandes contreparties à ce traitement. La première, la moins pire, est que la peau guérie par ce traitement devient très sensible. À un tel point qu'un simple toucher lui provoque d'atroces douleurs, mais elle ne souffrira plus jamais dans ses mouvements. Elle pourra marcher, courir et sauter comme avant.

– La seconde contrepartie est terrible et beaucoup de gens m'ont déconseillé de t'en parler à cause de celle-là. Elle est pendant le traitement. Quand la substance est placée sur la peau brûlée, elle provoque une douleur atroce. Une personne qui a déjà assisté à une de ces guérisons a dit qu'elle n’avait jamais entendu quelqu'un hurler comme ça. La douleur est imaginable, et risquer, car certaines des personnes traitées n’ont pas survécu à ce traitement. Surtout si le patient est traité sur une grande partie de son corps.

– Avant que tu me donnes une réponse, j'ai ceci à dire que peu importe ton choix, je le respecterai, mais, si tu décides de prendre le traitement pour ton pokémon, tu devrais être fort. Tu ne seras pas seul, je serais là et Tom aussi, et d'autres personnes te soutiennent. Je sortis la lettre et lui donnai. Lucas plaça la fleur devant Noctali. Quand il finit de lire la lettre, il prit la fleur, mais tremblait tellement qu'il l'échappa sur la table devant Noctali. Je me dirigeai vers la sortie, puis lui dit avant de passer la porte.
- Je reviendrai demain pour entendre ta réponse.
Je sortis suivi par Evan et Lucas. Je m'arrêtai devant la fenêtre, Tony tenait son Pokémon par le cou et pleurait. Je détournai le regard pour quitter l'étage pour rejoindre ma chambre. Je me couchai sur le dos dans mon lit pour observer le plafond.

– J'ai fait le bon choix ? Je demandai à voix haute. Lucas passa par-dessus moi et s’assit sur mon ventre. Je relevai la tête pour voir ce qu'il faisait. Il fouilla dans son sac et sortit une baie Oran. Il me la pointa et pointa le plafond.

– Tu crois qu'il va accepter de la guérir ? Je demandai. Il fit oui de la tête, mais sera-t-elle assez forte pour le supporter ? Il rangea la baie dans son sac et sortit la balle noire et jaune. Il la pointa et me pointa, puis pointa la balle à nouveau, puis pointa son cœur. Je n’étais pas certain de comprendre ce qu'il me disait, Evan montra sa tête par-dessus le lit et ouvrit son album et me montra la photo de Sparks et Émilie. L'amour ? Je demandai stupidement. Lucas hocha la tête et Evan fit un cri de joie, content que j'aie compris.

Ils me disaient qu'ils accepteraient de faire le traitement et que leur amour l'un pour l'autre serait leur force. Pourquoi pas, je devais croire à l'instinct de mes pokémons. Je me préparai à me coucher et m'endormis rapidement. Le lendemain, je me fis réveiller par Lucas qui me secoua, je me préparais doucement avant d'aller manger. Je montai au 4ᵉ étage et je me dirigeai vers la chambre, Tony s’était endormi à côté de son pokémon. Noctali se réveilla et me regarda de ses yeux mauves, mais je n'osai pas réveiller Tony. À la place, je m’installai sur une chaise en silence, près de la porte et je pris dans mes bras Lucas. Je le regardai dormir un moment, puis il se réveilla. Je le laissai se lever, puis remarquer ma présence.

– Salut, je lui dis doucement en me levant.

– Salut, qu'il me répondit un peu perdu.

– Tu as pris ta décision ? Il ne répondit pas. Je sais que ce n'est pas un choix facile, mais le choix ne revient qu'à toi. Je ne suis là que pour entendre ton choix, alors qu'as-tu choisi ? Lucas s’était approché de la table et avait monté pour se mettre près du pokémon.

– Tu ne peux pas me demander de choisir de faire une telle chose ! me cria-t-il.

– Alors, tu veux qu'elle guérisse normalement, mais elle risque de souffrir le reste de sa vie dans tous ses mouvements. Qu'elle soit plus capable de courir sans souffrir, de sauter et même de jouer avec toi.

– Non ! me hurla-t-il dessus.

– Alors, quel est votre choix ? Il secoua la tête.

– Je veux plus qu'elle souffre, mais je ne veux pas lui faire subir ça.

– Et elle, que veut-elle ? Il leva les yeux vers moi, surpris puis regarda Noctali. Elle se leva sur ses pattes et me regarda d'un air de défi.
- Elle veut se battre, elle veut retrouver sa vie d'avant, elle ne veut pas être clouée dans un lit le reste de sa vie.

– C’est vrai, c'est ce que tu veux ? Son pokémon lui donna un coup de tête en poussant un petit cri et retourna vers moi d'un air de défi, puis son dresseur se tourna.

- Je fais confiance à la volonté de Noctali. On va le faire, nous allons passer à travers cette opération et je vais l'entraîner. Elle retrouverait sa force et deviendrait plus puissante. Tony me fit cette déclaration en me pointant du doigt. J'entendis un son à côté de moi. Evan baissa son appareil photo.

– Ton choix est fait, tu ne peux plus faire marche arrière.

– Je… Nous ne reculerons pas.

– Bien, je reviendrais te voir pour le traitement. Reprenez des forces, ça ne sera pas facile. Je m’arrêtai un instant, réalisant quelque chose.

– Et t’es parent ? Qu'en pensent-ils ?

– J’ai discuté avec eux hier, ils m’ont dit qu’ils ignoraient ce qui était le mieux alors que je devais choisir avec Noctali.

– D’accord, je vois. Je dis doucement, puis je saluai une dernière fois.

Je récupérai Lucas avant de descendre dans le hall du centre pokémon pour sortir. Je me dirigeai dans la rue d'un bon pas vers ma première destination. Je tournai sur la dernière rue et rentrai dans la boutique de photographies et Julie se leva en sursaut en me voyant. Mathieu était avec un client. Mais, quand il me vit, il fit une tête inquiète et regarda Julie. Je poussai Evan devant moi et je lui dis : tu sais quoi faire Evan.
Il se dirigea d'un pas lent vers le fond de la boutique et ouvrit la porte de la chambre noire et Mathieu rentra après pour l'aider. La cliente ne comprit pas ce qui se passait et Julie alla la rejoindre pour l'aider. J’allai m'asseoir sur une chaise près du comptoir, assis Lucas sur mes genoux et le laissai jouer avec ma main. La cliente partit, et Julie ne dit pas un mot. La porte du fond s'ouvrit, Evan s'avança vers moi et me donna la photo. Pour le remercier, je lui grattai la tête. Mathieu arriva un peu après et il avait les yeux bouffis d'avoir pleuré. Paniquée, Julie vient près de lui et demanda ce qui se passait.

– Il a fait son choix, dit-il en pointant la photo. Je la montrai à Julie qui émit un gémissement avant d'avoir des larmes coulées. Je me dirigeai vers la porte, l'ouvris et m’arrêtai dans le cadre de porte.

- Il s'appelle Tony. Il est au 4ᵉ étage. Je vais voir si son Noctali pourra être traité demain. Je suis sûr qu'il aimerait que vous soyez là… mais vous devez être fort.
Puis je quittai la boutique de photos et me dirigeai vers d'autres rues. Je retrouvai ma seconde destination. Je rentrai dans la banque et me dirigeai vers le comptoir. Il n’avait pas encore de client. Je me dirigeai vers la dame avec laquelle j'avais parlé la dernière fois. La femme à côté d'elle dit que ce comptoir n’était pas ouvert. Je me plaçai devant elle et elle leva les yeux et dit à sa voisine que c'était correct. Je lui tendis la photo.

– Il a fait son choix. Elle regarda la photo et elle se mit à pleurer. Ses voisins se penchèrent de leur bureau pour voir la raison de ces pleurs. Il s'appelle Tony et il est au 4ᵉ étage du centre pokémon. Je vais voir si on peut la traiter demain. Je suis sûr qu'il aimerait vous voir, mais vous devez être forte. Elle hocha la tête entre deux sanglots, puis je repris doucement la photo et quittai le comptoir.

J'attendis sa voisine, demander si ça allait. Je quittai la banque pour me rendre à ma dernière destination. Je tournai sur plusieurs rues et me retrouvai devant la boutique d'herboristerie. Je rentrai dans la place. Il avait un autre client dans la salle. Quand la jeune femme me vit, elle partit dans l'autre pièce. Le client paniqué de sa réaction me regarda. Je m’approchai du comptoir. La vieille dame apparut par la porte et me regarda sévèrement. Je lui tendis la photo.

– Ils ont fait son choix. Elle regarda la photo où on me voyait face à un jeune homme, le doigt tendu vers moi. Son air sérieux montrait sa détermination. Son Noctali tournait vers moi, prêt à m'attaquer, avec Lucas qui était debout à côté du pokémon et qui me regardait, lui aussi, avec son air déterminé. Elle fut surprise de la photo et attristée. Elle me redonna la photo et dit.

– Je vais la préparer. Reviens demain matin, elle sera prête.

– Merci.

– Ne me remercie pas, dit-elle contrariée.

– Je suis sûr qu'il aimerait que tu viennes demain pour son traitement.

– Je ne te promets rien.

Je quittai la boutique sous l’œil inquiet de l'autre client. Quand je sortis dans la rue, je respirai profondément. Demain sera une dure journée. Je retournai vers le centre pokémon pour régler les procédures pour l'intervention pour Tony. Je rentrai dans le hall, Tom attendait près du comptoir. Quand il m’aperçut, il se dirigea vers moi. Il essaya de me donner un coup de poing, mais je l’évitai facilement.

– Tu n'avais pas le droit de faire ça, me cria-t-il sans retenue.

– Ce n'est pas moi qui ai pris la décision, il l’a prise lui-même. Il essaya de m'agripper, mais Lucas et Evan le bloquèrent. Il a pris sa décision tout seul et je ne l'ai pas forcé. Je lui ai dit les pour et les contres. Ce que les gens m’ont dit, je lui ai montré une lettre que des inconnus lui ont écrite. Je lui ai laissé du temps pour y penser et il a pris sa décision. Je secouai la tête.

- Ils ont pris leur décision tous les deux. Je dis ma dernière phrase mot pour mot, enfin qu'il comprenne bien.

Il recula d'un pas en perdant son énergie. Evan resta auprès de lui pour le réconforter, alors je me dirigeai vers l'infirmière pour lui parler du traitement. Quand je terminai, elle regarda Tom et comprit sa réaction. Tom se réveilla finalement et vint organiser l’intervention pour le pokémon de Tony. Je terminai la discussion en demandant si l’opération pouvait se faire demain, dans l'après-midi, si c’était possible. Elle hocha la tête et me répondit qu’il n’avait pas de problème pour l’intervention après que Tom ait approuvé. Je la remerciai, me dirigea vers un banc. Tom remplit les papiers pour l’opération et vint s’asseoir à côté de moi. Je savais qu’il voulait encore me parler.

– Même si je ne voulais pas qu'il le fasse, je n’aurais pas pu les arrêter. Je lui tendis la photo. Ils sont déterminés. Il baissa les yeux sur la photo et sourit, puis son sourire s'effaça. Tu devras être fort demain, car ils auront besoin du soutien de tout le monde.

– Désolé de m'être emporté. Ajouta-t-il après un léger silence, le temps que je rende la photo à Evan.

– Ce n’est pas grave, je comprends ta réaction. Dis-moi pourquoi tu es si proche de lui ?

– C'est moi qui ai soigné son pokémon aux urgences. Quand je l’ai vu, si triste, mais si heureux de voir son pokémon en vie… je ne sais pas si tu peux comprendre.

– Tu as déjà oublié l'histoire que j'ai rencontrée il y a quelques jours ? Quand Sparks a absorbé les éclairs pour nous protéger, il a perdu le contrôle et a passé à deux doigts de mourir. Martel aussi en le sauvant. Je comprends ce qu'il a ressenti, même si mes pokémons étaient avec moi depuis peu.

– Désolé, quand on vous voit tous les quatre, on oublie toujours quoi vous avez traversé. Vous êtes si heureux, si plein de vie.

– Tu nous vois comme ça? Je lui demandai.

– C'est comme ça que les gens vous voient. Il se dirigea vers le comptoir et me lança, je vais aider à préparer la salle.
Notre discussion se termina. Je me levai pour aller vers la cafétéria, mais mon téléphone sonna.

– Allô ?

– Bonjour, messieurs Haltir, je vous appelais pour vous dire que vos pendentifs sont prêts.

– Merci, je vais passer aujourd'hui les récupérer.

Il me remercia et raccrocha. Je rangeai mon téléphone dans ma poche et me dirigeai avec Lucas et Evan vers la cafétéria. Nous mangeâmes sans trop de débordement. Quand le repas fut terminé, nous quittâmes une fois de plus le centre pokémon pour aller à la boutique de pierres. Je rentrai dans la boutique et me dirigeai vers le vendeur sur ma gauche. Il me reconnut, alla chercher une petite boîte et l'ouvrit devant moi.
À l’intérieur, il y avait les pendentifs montés de leur pierre respective. La pierre-tempête était simplement attachée au bout d'un morceau de métal poli et enfilé à une chaîne qui ressemblait à de l'argent. Je la pris pour l'examiner. Elle était vraiment magnifique, un ornement simple, mais parfait pour Martel. Je la sortis de sa pokéball et lui présentai le pendentif avant de le lui passer autour du cou. J'attendis un sifflement et la chaîne se contracta pour se raccourcir pour lui arriver à la bonne hauteur, juste en dessous de son cou.

– Il te va bien, Martel, je lui dis doucement. Elle le toucha avec sa patte et me sourit. Je la retournai dans sa pokéball et regardai l'autre pendentif dans la boîte.

La pierre bleu clair était au centre d'un anneau de métal, mais il était en forme de flocon de neige. Pourtant, c'était une pierre de pluie, pas de grêle. Je trouvai cela bizarre. Je la pris dans mes mains pour l'observer. La pierre était en plein centre et la pierre dépassait de chaque côté du morceau de métal.

– Pourquoi un flocon de neige ?

– Je l'ignore. Quand je vous ai vue, j'ai pensé que c’était la forme la plus appropriée.

– C'est vous qui l'aviez fait ?, lui répondis-je surpris.

– Oui, je suis orfèvre.

– Vous êtes vraiment doué. Il me remercia. Vous avait une boîte pour ce pendentif ? Je n'ai pas de pokémon pour le porter pour l'instant.

– Bien sûr, je vais vous en chercher une. Je déposai le pendentif dans la boîte et regardai les pierres sur le comptoir. Mon regard fut attiré par une pierre orange et une violette. Le vendeur revint et me donna la boîte avec le pendentif.

– Dis-moi, ces deux pierres-là, qu’est-ce que c'est ?

– Ce sont des pierres comme celle que vous avez achetée. Elle influence certaines techniques.

– Pour quel type d'attaque ?

– Mur Lumière pour la violette et Protection pour l’orange. Je réfléchis un instant puis demandai.

– Il est possible de les monter sur un même objet ?

– Oui, pourquoi ?

– Vous avez une feuille et un crayon ?

– Oui, tenez. Il me donna ce que je demandai.

– Voyez-vous, je connais un pokémon, une Noctali. Elle est de nature solitaire, mais aime tout de même la compagnie des autres. Elle est confiante, fière d'elle et très déterminée. Je dessinai les deux pierres l’une à côté de l'autre et traçai une sorte d'ovale autour des deux ronds. Je sortis la photo de Noctali et Tony et lui montrai.

– Elle a été brûlée sur près de 50 % de son corps et demain elle va subir un traitement très douloureux pour se soigner plus rapidement, mais sa peau deviendra très sensible. C’est pourquoi je ne peux pas lui donner en pendentif. Je pensais lui fabriquer une sorte de boucle d'oreille pour lui placer ici. Je lui montrai le haut de son oreille gauche.

– Je vois, venez. dit-il en traversant le comptoir et se dirigea de l'autre côté de la pièce. Il fouilla dans une armoire, sortit une boîte pour me la présenter. Quelque chose comme ça?

Je l'ouvris. Il y avait deux morceaux de métal de trois centimètres de largueur. C'était de petits cylindres qu'on plaçait comme une boucle d'oreille. Chaque plaque avait une pierre de différentes couleurs, une rouge et une bleue, à leur centre.

– Oui, c'est exactement à ça que je pensais. Deux… oui, pourquoi pas deux anneaux surmontés chacun d'une pierre. Vous croyez pouvoir faire un modèle pour Noctali ? Il regarda la photo qu'il tenait toujours.

– Oui, je crois que j'ai déjà une idée pour les deux boucles. Oui, faites-moi confiance, je vous les fabriquerai.

– Je me fiche du prix, fait les plus belles et les plus appropriées pour Noctali. Il hocha la tête.

– Je peux garder la photo ? Je lui dis oui, qu'il pouvait la garder.

Nous retournâmes à son comptoir et je remplis des papiers pour la fabrication. Il ne savait pas le prix final, il me demanda simplement un paiement d'acompte pour la fabrication, de payer la différence quand je viendrais les chercher. Je récupérai ma boîte avec la pierre pluie et quittai la boutique satisfaite. Je rangeai la boîte dans mon sac en retournant vers le centre pokémon. Je retournai voir Tony pour le souper et restai un moment avec lui avant d'aller dormir. Un infirmier était venu le prévenir que demain en après-midi le traitement sera fait. Il était nerveux, mais je le rassurai en disant que je serais là, moi aussi et Tom. Je le laissai dans la chambre pour aller me coucher tôt, car demain la journée serait très dure.
Au matin, je me réveillai et me préparai pour quitter la chambre, alors Lucas et Evan me suivirent en se tenant la main. Je me dirigeai vers la boutique d'herboristerie. Quand la jeune femme me vit rentrer, elle quitta directement la pièce, puis la vieille dame sortit par la porte en portant un gros pot dans les mains. Elle le déposa sur le comptoir, puis quand j'approchai, elle me dit le montant pour le traitement.

- huit mille ! Ce n’est pas donné. Je m'exclamai surpris.

– Je t'avais dit que le traitement était cher.

– Oui, mais quand même. Bon, je vais payer. Je lui fis un chèque du montant demandé, puis je pris le pot.

– Vous allez venir ? Je demande à la dame.

– Je ne sais pas, dit-elle à mi-voix.

Je ne dis rien de plus, à part merci et bye. Je quittai la boutique et me dirigeai vers le centre pokémon avec le pot dans mes bras. J'avais l'impression de transporter une bombe ou un objet d'art. J’arrivai finalement au centre pokémon et donnai le pot à l'infirmière du comptoir et elle appela quelqu'un pour le transporter. Je décidai d'aller rejoindre Tony et de passer la journée avec. Quand j’arrivai au 4ᵉ étage, je sortis de l'ascenseur et me dirigeai vers la chambre de Tony, mais il avait des gens dans la chambre. Julie et Mathieu étaient présents. Quand je rentrai dans la pièce, Evan cria de joie de les voir et alla donner un câlin à Mathieu, puis à Julie.

– Je suis heureux de vous voir ici, je leur dis.

– On a fermé le magasin pour venir vous voir, répondit Mathieu.

– Ils m'ont raconté ce que tu as fait pour eux, dit Tony. Ça me gêne un peu.

– Je vois… quelqu'un cogna dans la fenêtre derrière nous et on se retourna tous. C'était la dame de la banque. Je lui fis signe de rentrer. Quand elle rentra, je lui pris la main pour la présenter, mais je ne lui avais jamais demandé son nom.

– Voici… He…

– Doris Malis.

– Doris travaille à la banque. Je l’ai rencontré là-bas et on a discuté longtemps.

– Oui. J'ai amené quelqu'un avec moi. Miroir ? Miroir ? Montre-toi, allez. Lucas lança un cri et pointa quelque chose dans le coin de la pièce.

– Allez, ne fais pas ton timide et montre-toi. Une forme se détacha du mur et prit de plus en plus de couleurs. Un Kecleon apparut devant nous. Je vous présente mon petit Miroir. Il nous salua. Il avait une profonde cicatrice sur son œil droit, mais ça ne semblait pas le déranger.

– Dis-moi, Doris, commença Tony, pour quelles raisons êtes-vous ici ? Elle commença à rencontrer son histoire avec Kecleon expliquant qu'avec les photos d'Evan, il avait repris goût aux combats pokémons, puis raconta notre rencontre dans la banque et celle de la veille où je lui montrai la photo de Tony et Noctali.

Julie et Mathieu se présentèrent à la dame et discutèrent à leur tour comment je leur avais parlé et les avais convaincus. Après quelques minutes de discussion, elle nous dit qu'elle avait préparé un petit repas pour nous, mais n'avait pas pensé qu'il y aurait autant de monde. Je lui dis que ce n’était pas grave et que j'irais chercher de la nourriture en bas avec Sparks. Je laissai Martel sortir de sa pokéball et partis avec Sparks chercher un peu plus de nourriture pour tout le monde. Quand je revins, l'Arcko de Mathieu et le Skitty de Julie étaient dans la pièce entrain de jouer avec Miroir et mes pokémons. Noctali se réjouissait de voir autant de monde s'amuser dans sa chambre. Elle regardait surtout Tony qui riait des blagues de Mathieu. Quand je rentrai dans la chambre, les bras remplis de plateaux, et Sparks aussi, Tony me demanda comment j'avais réussi à prendre l'ascenseur chargé comme ça.

– Le petit talent de Sparks. Sparks fit fouetter sa queue dans les airs. Il est très habile avec. Bon, qui veut manger ? Tous criaient en même temps et se jetèrent sur nous.

Nous mangeâmes tous ensemble, puis je demandai à Doris si normalement, elle ne devait pas travailler. Elle me répondit simplement qu'elle avait pris congé pour la journée et qu’elle avait hésité à emporter son petit-fils ici, mais avait décidé qu'il n’était pas prêt pour voir tout ça. Elle parlait du traitement et un silence s’abattit dans la salle que je brisai en disant que j’avais reçu le pendentif de Martel. Elle le montra à tout le monde et le trouva magnifique. Je leur montrai l'autre pendentif avec la pierre pluie.

– Pourquoi est-il en forme de flocon de neige ? Demanda Julie.

– Je lui ai demandé la même question. Il m’a répondu : quand je t’ai vu, j'ai eu l'impression qu'il serait plus approprié de le faire comme ça.

– Je vois, un excentrique, lança Mathieu.

– Tu ne devrais pas te moquer de James. Il est très doué et comprend rapidement ce que les gens recherchent, défendit Doris.

– Vous le connaissez ? Je demandai à Doris.

– Oui, elle sortit un collier de son chandail. C'est lui qu'il l'a fait.

– Wow, il est magnifique, fit Julie en le voyant. Il était en or jaune et en or blanc et était en forme d'arbre. Il était fait avec les courbes du métal et entrelaçait les deux couleurs.

– C'est vrai qu'il est doué, je lui répondis en regardant le collier.

Nous continuâmes de parler de tout et de rien en riant. Lucas et les autres pokémons jouaient entre eux, sauf Skitty qui était sur la table avec Noctali et lui grattait la portion du ventre qui n'était pas couvert de bandage. Puis quelqu'un cogna dans la fenêtre de la porte, c'était Tom en tenue d'infirmier.

– C'est l'heure, dit-il doucement après avoir silencieusement ouvert la porte.

La salle tomba silencieuse, et tous se tournèrent vers Tony et Noctali. Le jeune homme se leva et hocha la tête. Tom autorisa uniquement deux autres personnes à rentrer dans la salle d'opération pour leur tenir compagnie. Tous les regards se tournèrent vers moi et je hochai la tête. Je pris Lucas avec moi et je demandai aux autres de rester dans le corridor pour veiller sur nous. Tom vint chercher la table sur laquelle Noctali se tenait et la poussa hors de la salle tout de suite, suivie par moi et Tony.
Il s'arrêta à un tournant, la vieille dame de la boutique d’herbe se tenait devant lui. Elle s'approcha de Noctali, puis plaça sa main sur la joue gauche du pokémon et lui dit d’être forte. Elle recula pour laisser passer Tom et elle me sourit. Tom traversa une porte double et tous les autres s'arrêtèrent dans le corridor, sauf moi et Tony. Tom nous prépara pour que nous ne soignions pas à risque d’être contaminés. Il nous donna des gants et une combinaison. Tony me demanda qui était cette femme.

– C’est elle qui était le plus contre l'idée de faire ce traitement, car elle avait déjà assisté dans le passé à un de ces traitements. Mais, c'est elle aussi qui avait le plus confiance en vous et c'est elle qui a fabriqué le traitement.

Il regarda la porte comme s'il espérait la voir, puis je le tirai par la manche pour le faire avancer. Nous nous retrouvâmes au centre d'une pièce ronde. Il y avait la table de Noctali et une autre avec du matériel et le pot de la solution. Tom s'approcha de nous.

– On peut seulement faire ce traitement si elle est consciente. Par contre, avec le degré de ses blessures, on ne peut pas l'attacher. Il n’est pas non plus possible de la maintenir avec des pokémons psychiques, car elle est un pokémon de type ténèbres. On va devoir la maintenir sur la table nous-mêmes.

– Je comprends, je répondis. Tony hocha la tête.

Nous nous plaçâmes tous autour de la table avant de coucher le pokémon sur le côté. Je plaçai une chaise sur le bout de la table pour que Lucas soit au niveau de sa tête. Il la flattait sur la tête pour la rassurer. Les infirmiers commencèrent par enlever les bandages des plaies. Ce n'était pas joli, elle avait perdu toute sa peau où il y avait des brûlures. Il ne restait qu’une fine couche de peau pratiquement transparente qui recouvrait ses muscles. Elle se mit à respirer fort, car elle souffrait déjà. Lucas essayait de la rassurer le plus possible et Tony lui caressa l’arrière de la tête.
J'étais placé du bord du dos de Noctali. Je devais tenir son dos pour l'empêcher de se tourner, de se lever ou encore de se pousser vers l’arrière. Tony en face pour maintenir ces deux pattes de devant et permettre à Noctali de le voir en tout temps. Les trois autres maintenaient les jambes, le bas du dos et le dernier assistait Tom. Tom plongea un outil dans le pot et le ressortit. Il se retourna vers tout le monde.

– Vous êtes prêt ?, demanda-t-il. Tout le monde répondit oui, puis il respira profondément avant de murmurer, je suis désolé.
Il avait décidé de commencer à appliquer le traitement sur la basse de sa queue, puis de remonter le long du corps pour finir par le visage. L'instrument recouvert de la substance jaunâtre toucha la plaie à vif du Pokémon. Elle se raidit et poussa un hurlement. Un tel son n'était pas imaginable, cela ressemblait à un cri d'une bête mythique, sauvage et enragée. Son hurlement transperçait le corps, le cœur et l'âme. Je ne sais comment le décrire, mais personne ne pouvait imaginer un tel cri. Elle se mit à se débattre en hurlant, elle avait perdu la raison. Tom hurla quelque chose, mais personne n’entendit au travers des hurlements du pokémon devant nous, mais je me doutais qu'il avait crié ; tenez-la ! Je levai les yeux vers les autres. Tony pleurait, il ne supportait pas les cris, mais tenait bien malgré lui. Tom essaya d'aller le plus vite possible, mais dès qu'il touchait la peau de Noctali elle hurlait plus fort et se débâtait.
Combien de temps ça la durée ? Je ne sais pas, mais quand Tom était rendu près des épaules, je sentis Noctali se détendre, bien que Tom appliquât toujours la solution. Je crus au pire, je regardais la tête de Noctali, elle avait la bouche ouverte et les yeux dilatés. Tom cria qu'elle avait perdu connaissance. Quand il appliqua une fois de plus la substance, elle se réveilla et hurla en se convulsant. Lucas était en larme au bout de la table, incapable de la calmer. Je lui criai de rester calme et de se concentrer. Je vis ses mains arrêter de trembler et de se poser sur la tête de Noctali.
Il se mit à fredonner la berceuse de ma mère, son aura bleue enveloppa sa main et se propagea autour de la tête de Noctali. Elle arrêta de crier, mais se débâtait toujours. Je regardai Lucas, il était concentré, mais je me fis du souci pour lui. Il utilisait son aura pour la calmer, mais à quel prix. Elle devait partager sa douleur avec lui. L'opération était presque terminée, il ne restait que la tête à faire, mais Lucas perdit sa concentration. Noctali lâcha un hurlement qui traversa tous les murs, avant de perdre une fois de plus connaissance. Tom enleva son outil et dit que c'était fini. Tout le monde lâcha Noctali et soupira de soulagement. Elle respirait encore difficilement et rapidement. Tout le monde se retira sauf Tom et Tony qui restèrent avec Noctali. Je pris Lucas dans mes bras et me dirigeai vers la sortie.

Lucas tremblait dans mes bras. J’enlevai les habits avant de sortir dans le corridor. Tout le monde était en larme et lorsqu'ils me virent, ceux qui étaient en état de bouger s'approchèrent de moi. Je leur dis que c'était fini, qu'elle allait survivre. Evan et Sparks se jetèrent dans mes jambes et se mirent à pleurer, je les consolai en caressant leur tête. Martel s'avança vers moi et entraîna Sparks et Evan plus loin. Julie et Doris pleuraient toutes leurs larmes sur des chaises. Julie réussit tout de même à dire.

– Je n’ai jamais entendu un cri pareil. J'ai eu… j'ai eu l'impression qu'il m'a traversé l'âme.

– Personne ne peut supporter une telle douleur, dit Doris entre deux pleurs. Je l'aidai à se relever.

– Je n’aurais jamais eu le courage de faire ça à mon pokémon, dit Mathieu en reniflant.
– Je vous remercie tous d'être venus, je commençai. Grâce à vous, nous avons réussi à passer au travers. Aller dans la chambre de Tony et Noctali pour vous reposer. On vous rejoindra quand ils pourront déplacer Noctali. Julie me prit la main.

– Warlyok, tu ne t’en rends pas compte, mais tu as été le plus fort. Personne n’aurait proposé un tel traitement pour un ami. Il fallait du courage pour lui dire et pour le supporter avec lui. Elle lâcha ma main et partit avec les autres.

Quand ils tournèrent le coin du corridor, je m’endossai sur le mur, près de la porte, et me laissai tomber au sol. Je respirai profondément plusieurs fois, les larmes se mirent à couler. Comment j'avais pu imposer ça à quelqu'un ? Est-ce que je serais capable de me regarder dans un miroir après cette journée ? Une main se posa sur mon épaule. Je sursautai. C'était la vieille dame de la boutique.

– Tu as été fort, maintenant, c'est terminé. Demain sera un autre jour. Elle s'assit à côté de moi et me donna la main. Lucas bougea dans mes bras. Evan vint s'asseoir à côté de moi sur ma droite et coucha sa tête sur mon torse près de Lucas. Sparks s'installa entre mes jambes et enroula sa queue autour de mon bras droit. Martel se fit une place entre la vieille dame et moi, puis s'endossa sur mes hanches. L'herboriste se leva et laissa ma main à Martel.
Je fermai les yeux et laissai mon esprit vagabonder. Je pensai seulement aux sensations de contact que mes pokémons avaient avec mon corps. Le corps chaud d'Evan sur moi, l'étreinte de Lucas autour de mon cou, la douceur de la fourrure de la queue de Sparks autour de mon bras et la respiration lente et calme de Martel contre moi. Je m'endormis à cet endroit et j'ignorai combien de temps je restai endormi. Certainement pas longtemps, car Tom me réveilla.

– Viens, on va manger quelque chose. Noctali n’est pas encore réveillé, mais elle est retournée dans sa chambre avec les autres. L'hôpital nous a préparé un festin. Mes pokémons bougèrent pour me laisser me lever. Lucas se réveilla aussi dans mes bras. Je le laissai sur le plancher et je lui pris sa main pour retourner dans la chambre de Tony. Tout le monde était encore silencieux et regardait le plancher. Tom rentra dans la chambre puis dit.

– Je l’ai retrouvé. Il dormait dans le corridor plus loin.

– Désolé, je me suis assoupi sans m'en rendre compte, je répliquai pour m'excuser.

– Ce n'est rien, répondit Tony. Moi aussi, après l'opération, je me suis endormi à côté de Noctali. Le silence retomba, puis je dis.

– Ça ne va pas, tout le monde leva la tête vers moi. On vient de passer le plus dur et on a réussi, alors pourquoi ces têtes d'enterrement ? Vous pensez qu'elle préférait se réveiller dans un endroit où tout le monde est triste qu'elle ait survécu ou qu'elle se réveille dans un endroit où tout le monde se réjouit qu'elle soit pleine de vie. Mon discours fit bouger quelques personnes, puis Mathieu se redressa et dit.

– Tom a parlé d'un festin, non ?

– C’est vrai, je me retournai vers Tom. Où est-il ?

- Hee ..., émit-il incapable de répondre.

– Tu sais, quand Evan a faim, il est très agressif. Pas vrai, Evan ? Evan se tourna lentement vers Tom en faisant grincer ses dents, puis se mit à grogner et sauta dans la direction de Tom, les griffes et les crocs sortis. Tom prit peur et s'enfuit dans le corridor en criant qu'il allait voir où il en était.

Tout le monde bouffa de rire, puis l'atmosphère se détendit. Nous recommençâmes à parler de petites choses, les pokémons se remirent à se battre pour un rien ou un tout et ce courant après dans la pièce en poussant des cris. Le festin arriva finalement et tout le monde se sévit sans pour autant interrompre leurs conversations et activités. Mathieu me demanda mes plans sur ce que j'allais faire prochainement.

– Je ne sais pas. J'étais venue ici pour une pierre tempête. Maintenant que je l’ai, je ne sais pas encore où aller.

– Tu peux toujours aller vers l’ouest jusqu'à l'océan.

– Il a quoi par là, demandai-je.

– Quelques villes, une grande ville, sans oublier le grand Lac juste à l’ouest de la ville, commença Doris. Après la forêt, il a une chaîne de montagne qui forme un col. Je sortis la carte de mon sac. Ici tu vois au nord-ouest, il a un désert de roche et un plateau rocheux, au sud-ouest il a aussi un désert. Il est plus chaud et moins dangereux que celui du nord à cause des pokémons sauvages. Mais, entre les deux il y a une énorme forêt entourée par des montagnes. Si tu pars dans l'autre sens, vers est, il a une ville HydroCity qui a une multitude de centrales hydroélectriques d’où viens son nom. Elle me pointa sur la carte plus loin à est.

-Au centre de ces rivières, tu retrouves le quartier général des Protecteurs,

– Quelques villes, une grande ville, sans oublier le grand Lac juste à l’ouest de la ville, commença Doris. Après la forêt, il a une chaîne de montagne qui forme un col. Je sortis la carte de mon sac. Ici, tu vois au nord-ouest, il y a un désert de roche et un plateau rocheux, au sud-ouest, il y a aussi un désert. Il est plus chaud et moins dangereux que celui du nord à cause des pokémons sauvages. Mais, entre les deux, il y a une énorme forêt entourée par des montagnes. Si tu pars dans l'autre sens, vers est, il a une ville HydroCity qui a une multitude de centrales hydroélectriques d’où vient son nom. Elle me pointa sur la carte plus loin à est.

– Au centre de ces rivières, tu retrouves le quartier général des Protecteurs.

– Je n’ai pas trop le goût d'aller voir mon père… Je vais peut-être partir vers l’ouest.

– Ton père ? Demanda Tony.

– Pierre Haltir, il fait partie des Protecteurs. Je me pris un fromage du buffet avant de continuer. Il est… Tout le monde s’était retourné vers moi, bouche bée. Quoi?

– Ton père est Pierre Haltir ?

– Oui, et alors ? Warlyok Haltir, Pierre Haltir, la différence n’est pas grande.

– J'ignorais ton nom de famille, répondit Julie.

– Moi, je n’avais pas fait le lien, répondit Doris.

– Je ne connaissais pas ton nom de famille non plus, dit Mathieu.

– Moi non plus. ajouta Tony, puis tout le monde se trouva vers Tom.

– Quoi ?, commença Tom, je le savais, moi. C’est moi qui ai fait les recherches pour le contacter , dit-il en me désignant. Je sais aussi que ta mère est la grande Joany Myst.

– QUOI ! répondirent-ils tous simultanément.

– Tu es le fils de la grande dresseuse canine Joany Myst ? Commença Doris.

– Oui, je sais qu'elle avait été dans les plus grands, mais je ne pensais pas qu'elle avait été si populaire.

– Elle était dans les plus grands, oui, commença Julie, mais elle était LA plus grande dresseuse de sa génération. On dit que sa Démoloss était la plus forte de toutes. Je repensais à Démola qui se roulait sur le plancher, ou faisait la tête quand on lui disait qu'elle était une mère surprotectrice. Je pouffai de rire à ces pensées.

– Qu'est-ce qu'il a de drôle ? Demanda Mathieu.

– C'est juste que j'ai grandi avec Démola, la Démoloss en question. La plus puissante des pokémons de ma mère, mais j'ai juste du mal à l'imaginer comme la plus puissante au niveau national. J’ai toujours su qu'elle était forte, mais… enfin, j'ai grandi avec elle et elle ne m’a jamais donné cette impression-là.

– J'ai entendu dire qu'elle avait une Lucario aussi, continua Mathieu, je me demandai comment elle est.

– Une Lucario. Je commençai , elle s'appelle Ryla et c'est la mère de Lucas. Ils regardèrent tous Lucas avant de reprendre les discussions sur d'autres sujets que moi.

Après un certain temps, je remarquai que Noctali s'agitait. Je m’approchai d'elle et lui dit à l'oreille : tout va bien, dors maintenant, laisse-toi emporter par nos voix et dort. Elle se recoucha et s'endormit, mais personne ne remarqua, tout le monde s'amusa, puis la nuit s'annonça. Doris nous quitta en premier, disant qu'elle devait aller voir son petit-fils. Nous la remerciâmes avant qu’elle nous quitte. Mathieu et Julie quittèrent peu de temps après, puis je vis que Lucas et Evan se mettraient à bâiller. Je dis à Tony et Tom que j’allais devoir y aller pour coucher ces deux-là. Ils me souhaitèrent une bonne nuit et je quittai la chambre, suivi de Lucas et d'Evan tout somnolents. Quand j’arrivai dans ma chambre, Lucas tomba raide endormi quand il toucha le lit et Evan s'endormit peu de temps après. Je me couchai entre les deux et m'endormis à mon tour.

Nous nous fîmes réveiller par quelqu'un qui cogna à la porte. Je criai que j’arrivai, puis je me levai et m'habillai. C'était Tony et debout à côté de lui Noctali, fièrement dressé sur ses pattes. Je fus surpris en la voyant.

– Je savais que le traitement était efficace, mais pas à ce point-là. Lucas et Evan sortirent en courant de la chambre pour aller rejoindre leur amie.

– Oui, je suis aussi surpris que toi. Elle m’a réveillée ce matin, et courait partout dans la chambre, heureuse de pouvoir bouger de nouveau sans avoir mal.

– Et sa peau ? Il fit une mine plus triste.

– Comme tu me l’avais dit, elle est devenue très sensible, mais ce n'est pas grave. Elle peut de nouveau bouger et vivre, c'est l'important. Je lui fis oui de la tête.

– Ça te dit d'aller faire un tour dans la ville pour lui dégourdir les pattes ? Je suis sûr qu'elle aimerait aller courir dans le parc.

Il accepta ma proposition. Je retournai dans ma chambre pour préparer un sac pour la journée. Nous passâmes à la cafétéria pour manger et prendre un repas pour le dîner. Nous quittâmes le hall du centre pokémon. L'infirmière de garde fut surprise de voir Noctali se pavaner dans le hall comme si son accident n’était jamais arrivé. J'entendis des rumeurs comme quoi, sur plusieurs étages, ils avaient été entendus les cris de douleur d’un pokémon. D'autres dirent simplement que c'étaient des fantômes, car un tel cri ne pouvait pas être d'un être vivant. Je fus un peu amusé des commérages, mais triste au souvenir du traitement. Nous quittâmes le centre pokémon. Tony, qui habitait la ville avant l’accident, nous montra tous les sites touristiques. Il nous dirigea vers un parc au début de l'après-midi.

– Je propose de faire une course, déclarais-je une fois rendu dans le parc. Celui qui arrive le premier aura une surprise de ma part. Ils crièrent tous de joie de relever le défi, je tournai sur moi pour examiner le lieu, puis déclarai.

– Voici les règles, pas de bousculade, pas de tricherie, j'entends par là pas de Vive-Attaque. Je regardai Lucas, Sparks et Noctali. Une course pure et simple. Je me retournai et pointai une fontaine plus loin. Courez jusqu'à la fontaine, faites le tour par la gauche, et revenez ici. Tony et moi, on sera la ligne d'arrivée. Le premier qui nous dépasse gagne, compris ?

Ils lancèrent des cris, puis je leur demandai de se mettre en ligne. Martel ne se plaça pas avec les autres et je ne dis rien. À son âge, ce genre d'activité n'était pas pour elle et elle se contenta d'encourager les coureurs. Quand tous furent prêts, je me plaçai d'un côté et Tony se plaça de l'autre côté de la ligne de pokémon.

– Vous êtes prêt ? Ils se mirent en position de départ, partez !

Noctali décolla la première, suivi de près par Sparks et Lucas juste derrière. Evan était le dernier. Ils coururent tous si rapidement qu'ils atteignirent la fontaine en quelques secondes. Noctali était toujours en tête du groupe, mais fit un virage autour de la fontaine trop grand. Sparks se faufila entre elle et la fontaine pour la dépasser, et il lui lança un petit rire en la dépassant. Mécontente, elle lança un cri et redoubla de vitesse. Lucas était toujours troisième et Evan le dernier. Noctali se retrouva à égalité avec Sparks. Tous allaient se jouer sur la ligne d'arrivée. Evan commençait à perdre du terrain avec le groupe principal. Noctali et Sparks traversèrent en même temps la ligne d'arrivée, puis moi et Tony nous nous regardâmes avant de déclarer Noctali la grande vainqueuse de la cour, gagnée par une demi-tête sur Sparks. Lucas arriva troisième et Evan dernier.

– La vitesse n'est pas ton point fort, Evan, je lui dis en frottant sa tête de ma main pour le réconforter. Bon maintenant, le prix. Je fis semblant de réfléchir puis d'ouvrir la bouche pour parler, mais mon téléphone sonna.

– Allô ?

– Monsieur Haltir, je vous appelais pour vous dire que les deux boucles d'oreilles sont terminées.

– Déjà ? Vous avez fait vite, je lui répondis, surpris.

– J'ai travaillé toute la journée et la nuit dessus, et vous ne serez pas déçu.

– Ça ne me surprend pas, je vais venir les chercher dans quelques minutes, nous ne sommes pas loin. Il me remercia et raccrocha.

– Qui était-ce ? Demanda Tony. Je jouai avec mon téléphone pour réfléchir, puis lui dit en souriant, le prix de Noctali.

Je ne dis rien de plus à Tony, malgré ses questions interminables. Il finit par ne plus me poser les questions et se contenta de me suivre dans la ville. Quand j’arrivai dans la boutique, Tony regarda autour de lui et dit.

– Qu'est-ce qu'on fait ici ?

– Je viens récupérer le prix pour Noctali. Je m’approchai du comptoir. Quand l'homme me vit, il alla immédiatement chercher une petite boîte sur une étagère et me l'ouvrit.

Les deux boucles d'oreilles étaient dans la boite, elles étaient de trois centimètres de long avec de la petite pierre au centre. De chaque côté de la pierre, il y avait un trou en forme de triangle avec une courbe à sa base qui longeait la pierre ronde au centre. Elles ressemblaient beaucoup au cylindre qu'il m'avait montré la dernière fois, mais le métal était presque plat. Plus je les regardais, plus je voyais qu'elle formait la même courbe que l'oreille de Noctali. L'une était de couleur argentée et surmontée de la pierre orange et l'autre était d'un métal bleu et noir avec la pierre violette à son centre. Elles étaient identiques, sauf pour leur couleur.

– Qu'est-ce que c'est, demanda Tony qui essayait de voir le contenu. Je lui tendis et me retournai vers le vendeur.

– De quel métal est faite celle en bleu ?

– Le bleu est simplement un métal teint que j'ai partiellement mélangé pour donner ces traits dans le métal.

– Elles sont magnifiques. Il me tendit la photo pour me la rendre. Vous pouvez la garder, j'ai les négatives. Je peux m'en refaire une.

– Merci, je la conserverais pour me rappeler pour qui elles ont été fabriquées.

– Pardon, dit Tony.

– M. Haltir m’a demandé de les fabriquer pour ce pokémon, il tendit la photo, mais comprit que c'était le jeune homme sur la photo et que le Noctali était assis à côté de lui. Il essaya de parler, mais n'y arriva plus.

– C'est moi sur la photo, déclara Tony. Il se retourna vers Evan puis vers moi. Tu avais déjà prévu de donner ces pierres à Noctali ?

– Oui, quand je suis revenu pour récupérer les pendentifs, j'ai aperçu ces pierres et il a accepté de les fabriquer sur mesure pour Noctali. Tony regarda le vendeur.

- Pourquoi ? Demanda-t-il à James.

– Quand il m'a raconté votre histoire. Commença-t-il. J'ai senti que c'était important et que je ne le regretterais pas. Quand il me montra la photo, j'ai tout de suite compris de quoi il voulait parler, et maintenant, vous voyant tous les deux devant moi, je ne regrette pas les heures pour les fabriquer.

– Je vous dois combien ? Il me donna la facture et je payai le montant. Tony déposa la boîte sur le comptoir.

– C'est trop cher, s’exclama-t-il. Je secouai la tête.

– Non, elles sont rares, donc coûteuses. Je me retournai vers Tony. Il avait une tête effrayée. Quelque chose ne va pas ?

– Qui a payé le traitement ? Je lui répondis simplement, ce n’est pas important. Il me répéta la question plus fort. Je ne répondis pas. Tu m’as dit que le traitement était très coûteux, qui l'a payé ?

– Je l’ai payé, je lui dis finalement agacé.

– Combien ?

– Ce n’est pas l'important.

– Combien ! me lança-t-il.

- huit mille. Je lui dis dans un soupir. Même le vendeur fut surpris du coût.

– Je ne peux pas les prendre, dit-il en reculant pour s'enfuir par la porte. Noctali se leva, mais ne sortit pas.

– Suis-le, je lui dis, puis elle détala pour le suivre. Je me retournai vers le vendeur. Je suis désolé.

– Pourquoi il ne les veut pas ?

– Le traitement, je crois qu’il refuse de recevoir un autre cadeau de ma part. Je pris la boîte du comptoir, je vais aller lui parler.

– Attends, me lança le vendeur. Il prit une feuille et écrivit quelque chose avant de la glisser dans une enveloppe pour me la donner. Tu peux lui donner ça. Je regardai l'enveloppe et lui dis oui.

Je quittai la boutique et me dirigeai vers le centre pokémon. Lucas et Evan me suivaient tranquillement sans dire un mot. Je montai au 4ᵉ étage et rentrai dans la chambre de Noctali. Je savais qu'il ne serait pas à cet endroit, mais qu'il reviendrait dans la journée. Je déposai la boîte sur le lit de Noctali et déposai la lettre endossée sur la boîte. Par curiosité, je la lus.

Tony, je souhaite simplement t'expliquer la raison qui m’a incité à fabriquer ces boucles d'oreilles. J'ai toujours eu le don de comprendre et de percevoir ce que les personnes veulent, mais également qui elles sont en réalité. Quand j'ai vu Warlyok Haltir la première fois, j’ai compris qu'il n’était pas ordinaire. Il avait, si on veut, le même don que moi, de comprendre la vraie nature des gens. Quand il me parla de ton histoire, je crus voir de quoi il parlait en toi et en ton pokémon, une détermination et une volonté de combattre et de vivre. Il me montra la photo et je sus que je ne m'étais pas trompé. Tu peux faire confiance à Warlyok, c'est un homme bien qui cherche à aider les autres, même si ces méthodes peuvent paraître étranges. Il trouve comment réveiller la vraie nature des gens. Je lui fais confiance, fais-lui confiance aussi.

Si tu acceptes ces boucles, ce sera un plaisir de les poser sur Noctali. Tu n’as qu'à venir me voir à la boutique.

Je vous souhaite bon courage et bonne chance dans votre vie, James

Je quittai la chambre. Je décidai d'aller dans la cour extérieure pour nous entraîner, mais aucun de nous n’était d'humeur à faire un entraînement. Nous restâmes sur le banc, tous les cinq, à regarder les autres dresseurs avec leur pokémon. Le temps passa et je décidai d'aller me promener dans la ville et de faire un tour dans le parc. Lucas et Evan me suivaient doucement dans le parc, le soleil commençait à se coucher derrière nous. Je descendis une pente puis Lucas me tira sur la jambe pour que je m'arrête.

– Qu'est-ce qu'il a, Lucas ? Il me montra quelque chose dernière nous. Un cri résonna et je levai les yeux vers le haut de la colline. Un pokémon se tenait dans le soleil couchant. Je plissai les yeux pour l’identifier. C’est alors que sur sa droite une ombre humanoïde apparut, un homme. Ils commencèrent à descendre la pente et j’aperçus finalement qui c'était, Tony et Noctali.

– Je te cherchais, commença Tony. Son pokémon s'approcha de nous, Lucas et Evan allèrent la saluer. Un reflet violet passa devant mes yeux et je regardai plus attentivement. Noctali portait une petite pierre violette sur quelques centimètres du bout de son oreille gauche, et de la même hauteur sur l'autre oreille, avait sa jumelle argentée avec la pierre orange. Tous deux étaient fixés vers l'intérieur de sa tête.

– Tu veux me dire quelque chose ?

– Tu veux aller manger quelque part ? Commença Tony, c'est moi qui paye.

– Attention à tes paroles, car tu risques de les regretter avec ces deux-là, dis-je en désignant Lucas et Evan. De vrai glouton, mais j'accepte ton invitation. Il se mit à rire. Je regardai Evan qui rangeait son appareil photo et je me demandai comment il faisait pour prendre une photo aussi rapidement. Tony me conduisit dans un restaurant pas très loin du parc et nous mangeâmes tous en discutant. Il avait peu de clients.

– Je me demandais, il se tourna vers moi, tes parents sont où ? Je suis ici depuis plusieurs jours et je n’ai jamais vu tes parents te rendre visite et ils étaient absents pour le traitement non plus.

– Ils sont dans une autre ville. Après l'accident, ils ont tous les deux trouvé un nouvel emploi et nous avons là-bas, mais je ne pouvais pas laisser Noctali ici toute seule ni la transporter là-bas.

– Je comprends, mais maintenant que Noctali est guéri, tu vas sûrement repartir ?

– Oui, j'ai appelé mes parents la veille du traitement, mais ils ne pouvaient pas venir. Ce matin, je les ai rappelés pour leur dire la nouvelle et ils ont dit qu'ils viendraient nous chercher demain un peu avant le dîner.

– Donc, c'est ta dernière nuit avant de partir, il hocha la tête. Dans ce cas, promets-moi de m’attendre avant de partir demain. Il me répondit qu'il ne partirait pas sans me voir.

Nous quittâmes le restaurant en remerciant la serveuse du repas et en s’excusant du dérangement dû au fait que Lucas et Sparks avaient renversé une table pendant qu'il se battait pour un dessert. Je dis bonne nuit à Tony et partis de mon côté. Je dirigeai la petite troupe dans la rue puis Evan se mit à s'exciter, il savait où je me dirigeais. Nous arrivâmes devant la boutique de photographie, une grande pancarte FERMER était dans la fenêtre, mais il avait encore de la lumière et une ombre passa dans la fenêtre. Je cognai à la porte et quelqu'un répondit.

– Je suis désolé nous sommes fermés, revenez demain. C'était Julie.

– C'est Warlyok et Evan. J'entendis une chaise tomber et quelqu'un se débattre avec la serrure de la porte. Mathieu ouvrit la porte.

– Entrez, entrez, ne restez pas là, que me vaut une telle visite ? Je lui parlai de la journée et que Noctali était déjà rétabli et en pleine santé.

– C’est fou, je ne pensais pas qu'elle serait remise aussi vite.

– Evan, peux-tu aller dans la chambre noire ? Fais-moi six copies de la photo, ok? Evan bomba le torse, émit un son et se dirigea vers la salle noire. Mathieu le suivit et ferma la porte derrière eux.

– Quelle photo ? Demanda Julie.

– Tu vas voir. Je laissai Lucas jouer avec le Skitty de Julie, puis Evan ressortit de la chambre noire avec Mathieu.

– Je n’ai jamais vu de telles photos, Evan a vraiment le don. Il donna une des copies à Julie et me tendit les autres.

Nous apercevions Noctali dans le coucher de soleil, elle était tournée vers la gauche, on apercevait toutes ces brûlures. Elle tournait aussi la tête vers la gauche, dans ces oreilles, on apercevait deux reflets de lumière, une orange et l'autre violette. Evan avait utilisé un zoom pour que l'on voie Noctali de tout son corps et que l'on aperçoit légèrement Tony à droite de Noctali.

– Elle est vraiment belle, dit Julie en la regardant.

– Celle-là est pour vous deux, les deux se retournèrent vers moi.

– Vraiment, dirent-ils à l'unisson.

– Oui, les autres sont pour ceux qui l'ont soutenu dans sa douleur. Je m’arrêtai de parler un instant puis continuai, je ne peux pas aller à la banque pour donner celle de Doris.

– Tu peux aller chez elle directement.

– Je ne connais pas son adresse.

– Elle me l’a donné, dit Julie.

– Vraiment ? Elle sortit une enveloppe de la même taille que la photo et écrivit l'adresse dessus avant de me la donner. Je lui demandai d'autres enveloppes et j'écris le nom de chacun dessus, Tom, Tony, James, Madeleine. Je tendis la dernière photo à Mathieu.

– Elle est pour toi, pour te rappeler Noctali et de son courage. Il prit la photo. Ils vont partir demain, juste avant le dîner. Il m'a promis de m'attendre avant de partir.

– On viendra le voir, commença Mathieu, on fermera la boutique quelques heures et l'on reviendra après.

Je les remerciai et quittai la boutique. Je me dirigeai vers la boutique d'herboristeries, comme chers Julie et Mathieu la boutique était fermée, mais ils avaient encore de la lumière. Je cognai trois fois et j'entendis des pas venir vers la porte et elle s'ouvrit. C'était la jeune femme.

– Vous ! me dit-elle mécontente.

– Je viens voir Madeleine. Elle me répondit de partir, puis ferma la porte. Cependant, Lucas s'était faufilé par la porte pendant que je parlais. J'entendis la femme crier après puis j'entendis Lucas émettre des cris interrogateurs. Il cherchait Madeleine, après quelques minutes, la porte s'ouvrit de nouveau. Madeleine avait Lucas dans ses bras et me fit signe de rentrer.

– Il n’est pas commode votre pokémon quand il veut quelque chose.

– Je sais, il ne renonce jamais. Je le lui pris de ses bras et le déposai sur le sol. Je voulais vous donner ça. Je lui tendis l'enveloppe avec son nom, elle le prit et sortit la photo, puis sourit.

– Merci. J'allais ressortir quand elle dit, je peux parler à Martel un moment ? Si ça ne te dérange pas.

– Non, pas du tout. Je pris la pokéball de Martel et la fis sortir.

Toutes deux quittèrent la pièce et allèrent discuter dans l'arrière-boutique un moment puis Martel réapparut dans la porte et se dirigea vers moi. Je la rappelai et remerciai la vieille dame, et elle me souhaita bonne nuit. Je me dirigeai vers la boutique de pierre où James travaillait, je glissai l'enveloppe sous la porte et quittai cette rue. Il me restait qu’à trouver la maison de Doris, alors je me renseignai auprès d'un couple de marcheurs. Ils m'indiquèrent gentiment le chemin et je trouvai la rue en question, puis je parcourrai maison après maison avant de trouver le bon numéro. Je m’engageai dans l'entrée et alla sonner à la porte correspondant à l'adresse que Julie m'avait donnée. Un jeune garçon ouvrit la porte. Il était à peine plus âgé que Mary.

– Ta grand-mère est là ? Je lui demandai doucement, puis une ombre apparut à côté de lui. Tiens, Miroir, tu es là, toi aussi. Il me fit de grands signes, puis quelqu'un parla derrière avant d’apparaître dans la porte. Un homme d'âge mûr.

– Que voulez-vous ?

– Je viens voir Doris, elle est là ?

– Qui demande ? Demanda-t-il, soupçonneux.

– Warlyok Haltir. Je vis sa bouche s'ouvrir et le jeune garçon se tourna vers son père. On dirait que tous deux connaissaient mon nom.

– Rentre, je t'en prie. Il referma la porte derrière moi. Je vais la chercher, dit-il rapidement et me laissa seul avec le garçon et son pokémon.

– Evan, Lucas, allez jouer avec Miroir et… quel est ton nom ?

– David, me répondit timidement l’enfant.

– David, je te présente Lucas et Evan. Tu peux aller jouer avec eux. Il me sourit, Evan lui tendit la main et ils allèrent dans la pièce à côté pour jouer. Doris apparut de l'autre côté du corridor.

– Warlyok ! Quelle bonne surprise. Qu'est-ce qui t'amène ici ?

– Je voulais vous donner ceci. Je lui tendis l'enveloppe, qu’elle ouvrit et eut les larmes aux yeux.

– Elle est si belle, je lui répondis oui. Tu veux rester un moment ?

– De toute façon, Lucas et Evan viennent de partir jouer avec David, je ne vais pas repartir tout de suite. Elle m'entraîna dans la cuisine. L'homme était assis à la table.

– Je te présente mon fils, Jean. Jean, voici Warlyok.

– Enchanté, je lui dis et il dit la même chose.

– c'est le dresseur du Salamèche qui prend des photos, tu te rappelles.

– oui oui , je m'en rappelle. Pour quelles raisons es-tu venu ? Sa mère lui montra la photo.

– Elle est magnifique, mais c'est le pokémon que tu es allé voir à l'hôpital ?

– Oui, c'est elle, elle est en pleine santé maintenant. Nous discutâmes de tout et de rien, puis je lui montrai les photos d'Evan dans son album. Son fils n’en revenait pas de la qualité des photos, surtout prises par un pokémon. Je leur dis que Tony allait repartir demain, juste avant le dîner.

– Je suis en congé demain, dit le père. Je pourrais amener David. Doris, tu n'as qu'à demander de prendre ton heure de dîner plus tôt, j'irai te reporter avant de revenir.

– Oui, merci, mon cœur, dit-elle avant d'ajouter, tu veux rester pour dormir ? Je secouai la tête.

– Non, je ne peux pas. Ça ne serait pas raisonnable d’une part, mais j'ai autre chose à faire cette nuit, dis-je en leur désignant les deux dernières enveloppes.

– Je vois, bon courage, me dit-elle.

J’appelai Lucas et Evan, avant, ils dirent au revoir au petit David, puis nous quittâmes la maison. Je me dirigeai d'un pas lent vers le centre pokémon et la nuit était déjà bien avancée. Lucas et Evan chantaient une chanson en marchant devant moi. On arriva dans le centre pokémon et je me dirigeai vers le comptoir pour voir l'infirmière de garde. Je lui demandai si Tom était en service et elle me répondit que oui, puis m'indiqua comment le trouver. Je tournai un moment dans les couloirs du centre pokémon puis trouvai finalement Tom avec un Magmar blessé d'une dresseuse. Quand il me vit, il me fit signe qu'il allait venir me voir après. J'attendis dans le corridor et il sortit finalement.

– Warlyok, tu veux me dire quelque chose? Je lui tendis l'enveloppe.

– C'est pour vous, mais je vous demande de ne pas la montrer à Tony. Il sortit la photo et me regarda.

– Pourquoi ?

– Je vais lui donner une copie demain avant son départ. Je n’aimerais pas que vous lui gâchiez la surprise. Il rit.

-Je vois, je te la promets.

Il me remercia et retourna dans sa salle, alors je retournai dans ma chambre. Nous nous endormîmes rapidement et nous nous levâmes tard. Le soleil était déjà levé depuis longtemps. Je récupérai tout mon équipement, car moi aussi, j'avais décidé de quitter la ville aujourd'hui. Je vérifiai une dernière fois si je n’oubliais rien, puis quittai ma chambre pour remettre ma clé au comptoir avant de partir faire des achats rapidement avant le départ de Tony. Les provisions pleines, je repartis vers le centre pokémons. Une voiture était dans la rue devant le centre pokémon et j’aperçus Tony parler avec deux adultes, ses parents. Quand il m’aperçut, il m'invita, et me présenta à ses parents. Ils me remercièrent pour ce que j'avais fait pour Tony et Noctali.

– Ce n'est rien, qui ne l’aurait pas fait.

– Personne n’aurait eu le courage de le faire, dit son père, mais je suis heureux tout de même pour Noctali même si je sais ce qui s'est passé…

J’aperçus Julie et Mathieu approcher, je leur fis signe de venir. Ils se présentèrent aux parents de Tony et discutèrent puis Doris et sa famille arrivèrent peu après. David admira Noctali et joua avec la queue de Sparks qui s'amusait à le faire courir autour de lui pour qu'il l'attrape. Tom apparu à son tour du centre pokémon et donna une carte à Tony.

– C'est de la part de tous les employés du centre, et ceux qui étaient présents pendant le traitement t’ont écrit quelques mots. Tony le remercia et je m’approchai de lui.

– J'ai un dernier cadeau pour toi et tes parents. Ce n'est pas grand-chose, mais tient. Je lui tendis l'enveloppe, il l'ouvrit et en sortit la photo. Il sourit et la montra à Noctali et à ses parents.

– Nous avons quelque chose pour toi, Warlyok, commença sa mère. Elle me tendit un paquet, mais ouvre-le seulement quand on sera parti.

– D'accord, Tony me tendit une petite boîte. C'était celle où il y avait les boucles d'oreilles de Noctali.

– Ceci est pour toi, c'est quelque chose de très précieux. Je voudrais que tu en prennes soin. Noctali et moi sommes d'accord. Intrigué, je pris la boîte et l'ouvris. Il y avait une pokéball dedans. Je la pris dans ma main et regardai Tony.

– Une pokéball ? Il hocha la tête puis dit.

– Pas n'importe laquelle, c'est celle de Noctali. Tous crièrent de surprise, même les parents de Tony. Puis, il continua, je veux que tu prennes soin de Noctali. Je veux que tu fasses d'elle la plus grande et la plus forte. Je suis certain que tu peux le faire. Il me regarda avec les yeux humides.

– Je ferai d'elle la plus grande et la plus magnifique des pokémons. Quand tu la reverras, tu seras fier d'elle autant qu'elle le sera. Noctali s'approcha de moi et je penchai pour la flatter dans le cou. La mère de Tony lâcha un sanglot, Doris pleurait et Julie, émue, elle aussi, essuya une larme à son œil.

– Mon cadeau prend encore plus d'importance dans ce cas. Tony hocha la tête. Il fit le tour de tout le monde pour les remercier et donna un dernier câlin à Noctali avant de monter dans la voiture. La voiture s'éloigna, puis j'ouvris le paquet de la mère de Tony. Je souris et m’agenouillai à côté de Noctali.

– Toi aussi, tu as un souvenir de Tony. Je lui montrai le paquet. J'ai vendu les boucles d'oreilles à Tony et il te les a offerts. Elles sont de lui et non de moi. Si tu t'ennuies de lui, rappelle-toi que tu portes son cadeau précieux. Elle bâtit des oreilles pour sentir ses boucles d'oreilles, je plaçai le paquet rempli d'argent dans mon sac.

Je remerciai les personnes présentes avant de les quitter. Je devais reprendre mon voyage moi aussi. Mais, cette fois, je repartais avec un membre de plus dans mon équipe, Noctali. Je me dirigeai vers la sortie ouest de la ville sans regarder derrière moi, car je ne regrettais rien, plus maintenant.