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La voix de l'Aura, Tome 1; Détermination de Warlyok



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Informations

» Auteur : Warlyok - Voir le profil
» Créé le 16/05/2023 à 22:44
» Dernière mise à jour le 06/03/2024 à 02:56

» Mots-clés :   Aventure   Drame   Région inventée

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Chapitre 4 : Photographie et célébrité


Le village semblait vieux. Toutefois, une route pour les voitures la traversait et continuait le long de la montagne. J'imagine qu'elle traverse la montagne par un tunnel à un moment ou à un autre. Il y avait aussi beaucoup de chemins pour les piétons et les cyclistes en terre ou en béton autour de la ville. Le centre pokémon ne fût pas très difficile à trouver, il était juste à l'entrée du village. Il restait peu de monde à cette heure quand j’y rentrai. La plupart des jeunes dresseurs comme moi faisaient un arrêt à cette ville avant de traverser la montagne par une des dizaines de sentiers. Lucas se cacha derrière Evan, ce qui était plutôt amusant, car Evan était légèrement plus petit que Lucas. Je me dirigeai vers l'infirmière pour la saluer.

– Bienvenue, que puis-je faire pour vous ?

– J'aimerais trouver un endroit pour dormir ce soir et vérifier la santé de mes pokémons. Je lui répondis en désignant les deux derrière moi.

– Vous pouvez dormir ici cette nuit, les centres pokémon ont tous des dortoirs pour les dresseurs. Et pour vos pokémons, vous n'avez qu’à suivre Marlène ici présente. Elle va vous conduire à une salle d'examen. Je vous rejoins dans peu de temps.

– Merci. Une Leveinard qui se trouvait à côté d'elle nous fit signe de la suivre. Nous suivîmes le pokémon jusqu'à la pièce en question. J'installai Lucas et Evan sur la table d'examen. L'infirmière entra peu de temps après.

– Voilà, un pokémon intéressant, dit-elle en désignant Lucas. Je n'ai pas eu l'occasion d'en examiner souvent. Elle s’arrêta et se tourna vers moi.

– Pourquoi porte-t-il un bandeau sur les yeux ?

– Il est aveugle de naissance. Elle me regarda puis Lucas.

– Tu ne viendrais pas du village de Millepied ? demanda-t-elle.

– Oui. Comment le savez-vous ?

– L'infirmière qui tient le centre là-bas m'avait appelée un jour pour me questionner sur un Riolu aveugle... Je n’aurais jamais cru le rencontrer moi-même. Elle examina Lucas qui cacha son visage derrière Evan en lui serrant fort le bras.

– Il est vraiment mignon et toi aussi, ajouta-t-elle en désignant Evan.

– Allez, Lucas. Elle est gentille, tu peux lui faire confiance. Elle est là pour vérifier tes blessures. Quand l’infirmière remarqua les bandages autour de son corps et sur ses mains, elle me lança un regard noir.

– Qu'est-ce qui s’est passé ? J’hésitai à répondre, puis lui dis en marmonnant.

– Entraînement et un combat.

– Mmm… bon, ça va, mais faites attention. Les blessures n’ont pas l'air profondes, dit-elle en enlevant les bandages.

Lucas se laissait manipuler, mais refusait de lâcher la main d'Evan. L’infirmière changea les bandages et donna un fortifiant à Lucas, puis examina Evan. Elle déclara qu'il était simplement fatigué. Une bonne nuit de sommeil et il serait en pleine forme le lendemain. Elle termina son examen, disant que Lucas était un vrai tombeur avec son bandeau. Elle me demanda même où je l'avais trouvé, mais elle fut déçue d'apprendre que c'était un cadeau et qu'il avait été fait à la main. Elle nous donna congé et profita de l'occasion pour flatter la tête de Lucas, en se disant à voix basse qu'il était trop mignon.

Nous sortîmes de la pièce et nous dirigeâmes droit vers le dortoir. Lucas et moi, nous prîmes une bonne douche pendant qu'Evan plaçait notre matériel sur mon lit. Nous ressortîmes frais et propres. Je replaçai le bandeau de Lucas et nous nous couchâmes. À peine deux minutes après, nous dormions tous les trois.

Au matin, je réveillai Lucas et Evan. Après être passé aux toilettes, j'enlevai les bandages de Lucas et avoir récupéré toutes nos affaires, nous quittâmes les dortoirs. Il y avait déjà plusieurs personnes dans l'entrée. Lucas se colla contre Evan et essaya de se faire le plus petit possible. Je croisai l'infirmière au comptoir.

– Il y a un endroit où je pourrais acheter des provisions et du matériel ?

– Oui, sortez et suivez la route vers le centre de la ville. Sur la rue principale, tu peux trouver tout ce que tu veux.

– Merci. Quand je fus dehors, je réalisai que je n’avais pas appelé ma mère. Je sortis mon téléphone pour composer son numéro. Il sonna deux fois, puis elle répondit.

– Allô ?

– C'est moi.

– Mon grand ! Comment vas-tu ? Lucas et Evan, ils vont bien ?

– Oui, oui, nous allons tous bien. Je suis au village Miroir. Je suis arrivé tard hier soir, donc je n’ai pas voulu te déranger. Ce qui n’était pas la vérité : j'avais plutôt oublié de l'appeler.

– Je vois, comment se passe ton voyage jusqu'à maintenant ? Je lui résumai rapidement mon voyage et ma rencontre avec Téodor, puis lui dit que j'avais trouvé la balle préférée de Démola dans le sac de Lucas. Je l'entendis rire.

– Tu as donné ta balle à Lucas, ma grande. dit-elle à Démola. Ma mère rit encore, puis Démola grommela quelque chose.

– Je te souhaite bonne chance pour la suite.

– Bye. Je raccrochai le téléphone, puis je me retournai vers mes deux pokémons.

– Maman vous dit bonjour.

Je me dirigeai vers le centre de la ville et j’arrivai sur la route principale. Il y avait beaucoup de monde qui circulait. Il y avait des boutiques des deux côtés de la route et même des kiosques dans le centre de la ville. Je me penchai vers Lucas qui tremblait déjà.

– Restez près de moi. Si vous vous éloignez, vous risquez de vous perdre.

Lucas agrippa le bras d'Evan à deux mains et le serra fort. De sa main libre, Evan tenait le haut de mon pantalon. Nous commençâmes nos achats : des baies, de la nourriture pour moi et pour mes pokémons. Lucas fut attiré par un kiosque de fleurs. Il avait toujours aimé les odeurs des fleurs sauvages. Je réussis finalement à le tirer plus loin et nous continuâmes à faire le tour des kiosques. Tout à coup, je sentis Evan lâcher ma jambe. Je me retournai pour voir ce qui se passait. Il entraîna Lucas dans une boutique tout près de nous. Je les poursuivis en les appelant.

– Evan, pourquoi es-tu parti comme ça, qu'est-ce que… Il ne m’écoutait pas. Il était en train de regarder un cadre posé au pied du mur. C'était une photographie d'un Reptincel sur le bord de la lave en train de cracher des flammes bleues. Je me penchai à côté d’Evan. Lucas agrippa mon manteau.

– C'est un Reptincel, ton évolution. Il est magnifique. Il y eut un clic derrière nous et je me retournai rapidement pour regarder.

– Oui. C'est une de mes meilleures photos. Quand l'homme avait parlé, Lucas s'était caché dans mes bras et ne bougeait plus.

– Il a peur ? demanda l'homme inquiet.

– Oui. Il a une peur maladive des inconnus, surtout parce qu'il est aveugle.

– Ça explique son bandeau. Oh ! Où j'ai la tête ? Je me nomme Arthur. Je suis propriétaire de la boutique et photographe retraité.

– Warlyok. Retraité ? Vous n’êtes pas si vieux. Il se mit à rire.

– C’est vrai, mais la photographie pokémon demande beaucoup d'adresse et de force pour aller dans les endroits les plus reculés de cette planète. Ce n'est plus de mon âge, donc à la place, je vends les photos que de jeunes dresseurs, comme toi, me donnent.

– Elle est vraiment magnifique, cette photo, je répondis en désignant le Reptincel. Evan en est tombé amoureux. Il était encore en train de la regarder, les yeux pétillants de lumière.

– On peut dire qu'il a du goût. Vous voulez voir d'autres photos ?

– Oui, bien sûr. Hey Evan ! Je le poussai légèrement pour le faire sortir de sa rêverie. Il va nous montrer d'autres photos.

Il nous entraîna dans la pièce arrière de la boutique et installa un gros album sur un plateau de dessin. Je plaçai Lucas sur la table un peu plus loin. Arthur ouvrit le livre et je fus stupéfait des photos. Elles étaient plus belles les unes que l’autre. Parfois, on voyait un seul pokémon, d'autres fois, des troupeaux ou des scènes combattent. Il avait même des photos prises pendant des tournois de la Ligue pokémon.

Il me montra un autre album, qui n'était pas le sien. Il m'expliqua que ce dresseur était très doué, mais pas autant que lui. On commença à tourner les pages. Il était évident que la qualité de la photo était très différente, mais elles n'en restaient pas moins magnifiques. Il continua à nous parler de certaines aventures qu'il avait eues, des endroits inimaginables qu'il avait visités. Même Lucas, qui ne pouvait pas voir les photos, était captivé par ses paroles. Il termina sa présentation en expliquant qu'il était déçu de ne pas trouver un jeune qui arriverait un jour à surpasser son travail.

– Même si je le voulais, je ne suis pas doué pour la photographie.

– Oui, j'imagine. C'est gentil de ta part de dire ça. Se penchant par-dessus mon épaule, il ajouta : ton Salamèche a l'air d'aimer énormément la photographie.

Je me retournai vers Evan, il avait pris le vieil appareil photo du photographe et le tenait tant bien que mal devant lui puis cria quelque chose à Lucas qui était assis juste à côté de moi sur la table. Lucas lui répondit joyeusement en levant son bras. Au même moment, Evan réussit à prendre une photo. Evan perdit l'équilibre. Je me lançai sur Evan avant qu'il échappe l'appareil et le déposai sur la table.

– Evan ! Ce n'est pas à toi. Tu aurais pu le casser ! Me retournant vers le photographe. Je suis désolé pour ça. Il était ailleurs, il regardait son appareil photo, puis réalisa que je lui parlai.

– Non, non, ce n'est pas grave. Il n'y a rien de cassé. Puis, il passa sa main dans sa barbe. Si tu as quelques minutes, je vais te donner la photo que j'ai faite de vous. Il agrippa son appareil et disparut dans une pièce au fond de la salle avant que je puisse répondre.

Nous attendîmes dans la pièce. Je m'amusai à de petits jeux d'adresse avec Lucas et Evan. Nous regardâmes certains des albums photo qui étaient sur les étagères jusqu'à ce que le photographe rouvre la porte et nous montra la photo. Elle était magnifique. On me voyait accroupi devant le tableau en train d'expliquer l'image à Evan, complètement absorbé par la photo et Lucas de dos, mais avec la tête à demi tournée pour me regarder en me tenant le manteau. Elle était simplement magnifique. Elle me donnait presque les larmes aux yeux.

– Elle est magique. Je ne trouve pas les mots pour la décrire. Je la montrai à Evan qui fut heureux de se voir.

– Merci, c'est gentil. Maintenant, regardez celle-là.

Il me tendit une autre photo. On voyait Lucas assis sur la table en gros plan. Il avait la main levée et la bouche ouverte. Le jeu de lumière de la pièce donnait des reflets sur le bandeau et le pelage de Lucas, à un tel point qu'on avait l'impression de voir une auréole autour de lui. De plus, son sourire et son émotion étaient parfaitement naturels. Le fait que la photo avait été prise de travers lui donnait encore plus de charme. Je me retournai vers Lucas qui était toujours assis sur la table et jouait des pieds en fredonnant, puis je me tournai vers Evan et lui donnai la photo. Il la regarda un instant puis me la tendit de nouveau tout heureux.

– C'est ta photo. C'est toi qui l’as faite. Elle est magnifique.

– Il a un talent, commença le photographe. Quand je l'ai développée, j’en ai pratiquement pleuré. Personne n’avait égalé mon art et voilà qu'un pokémon qui arrive à peine à tenir ma caméra me fait une si belle photo. J’observai la photo plus longtemps, puis redonna la photo à Evan en répondant à Arthur.

– C'est peut-être un coup de chance. Il secoua la tête avant de me répondre.

– Dans mon métier, être au bon moment au bon endroit n'a rien à voir avec la chance. C'est de l'intuition et un don. Je regardai Evan qui essayait de montrer la photo à Lucas, mais qui était trop excité pour se rappeler que Lucas ne voyait rien. L'évidence me frappa.

– Êtes-vous en train de me dire que vous voulez qu’Evan devienne votre apprenti ?

– Non, me dit-il en riant, mais je veux lui apprendre ce que je sais et vous laisser partir.

– Pourquoi ?

– Les meilleures photos sont celles que l'on ne cherche pas. Durant votre aventure, vous allez rencontrer des endroits, des pokémons et des gens formidables. La seule chose que je vous demande, c'est que vous me montriez les photos qu'il va faire.

– Mmm… Ce n’est pas à moi de décider... Evan vient ici, il s'approcha. Dis-moi, tu aimes les photos ? Il agita la tête en me montrant sa photo. Tu aimerais apprendre à faire de belles photos comme Arthur ? Il s'agita plus en disant oui. Donc, je ne vois pas où est le problème si tu veux. Il me sauta dans les bras et passa à deux doigts de me faire tomber sur le dos.

– J'ai une autre chose à vous dire. Dis Arthur. Evan se calma et nous regardâmes le photographe.

– Je vais envoyer les deux photos au journal. Je suis certain que demain ou après-demain, elles paraîtront dedans, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.

– Non, pas du tout. Hey, Evan ! Ta photo va être dans le journal. Tout le monde va la voir. Il lança des cris de joie et alla enlacer Lucas qui était descendu de la table et ne comprenait pas complètement ce qui se passait.

Ce fut ainsi que mon voyage prit une autre tournure un peu inattendue. Je décidai de rester quelques jours de plus dans la ville pour permettre à Evan d'en apprendre le plus possible sur la photographie.

Deux jours plus tard, la porte de ma chambre s'ouvrit à la volée et quelqu'un cria dans la pièce.

– Ce n’est pas vrai, c'est vraiment toi dans le journal ! Lucas lâcha un cri et se blottit dans mes bras alors qu’Evan s'écrasa sur le plancher, car, dans le sursaut, je l'avais poussé. Je marmonnai quelque chose comme : qu’est-ce qui se passe ?

– C'est toi dans le journal, non ? La personne alluma la lumière de la pièce et me présenta le journal.

– Je reconnaîtrais ce Riolu n'importe où ! s'exclama l'infirmière qui avait examiné Lucas, depuis que j'étais ici, on discutait souvent, mais de rentrer dans ma chambre comme ça...

Elle me présenta un objet, c'était le journal d’aujourd’hui. Sur la première page, on voyait deux photos ; la première, un jeune homme et deux pokémons et sur la seconde un Riolu avec… avec un bandeau noir et argent.

– Evan ! Evan ! Où es-tu ? Je me penchai sur le bord du lit.

– Ta photo est dans le journal. Il se leva rapidement pour m'arracher le journal des mains et cria de joie en voyant sa photo dedans.

– Attends, c'est LUI, Evan ? Le photographe ? L'infirmière me regarda complètement confuse. Je lui expliquai ma rencontre avec Arthur et comment Evan avait pris une photo de Lucas.

– Je n'y crois pas ! Un pokémon qui prend des photos.

Je repris le journal et lui montrant l'article en lui demanda de lire.

« Incroyables, mais pas impossibles, sur la première photo, nous voyons le jeune dresseur Warlyok Haltir, accompagné de son Riolu, Lucas, et de son Salamèche, Evan, dans la boutique du photographe réputé Arthur Melt, qui est l'auteur de la photo. Plus tard, dans la même journée, le jeune Salamèche, Evan, utilisait l'appareil photo d'Arthur pour prendre une image de son ami Lucas. Qui l'aurait cru ! Quel talent ! Quelle prise ! Quelle émotion ! Lucas fera fondre les cœurs de toutes les femmes vieilles ou jeunes, mais également ceux de tous les pokémons. Il sera sûrement le pokémon le plus photogénique de l'année et Evan le futur plus grand photographe de cette décennie. De plus, le grand Arthur Melt mentionna qu'il n’avait pas vu de si belles photos depuis longtemps et que c'était sa première. J'imagine que vous êtes tous d'accord avec moi : nous voulons en voir plus !
Par John Marto »

L’infirmière avait lu à haute voix, Evan ne tenait plus en place. Il sautait sur place, criait et riait. Elle s'assit sur la chaise, près de l'entrée, toujours sur le choc de sa lecture, puis dit doucement.

– Je suis désolée. Elle hésita puis ajouta : tu n’aurais pas la photo sur toi par hasard ? Je fouillai dans mon sac et sortis un petit album photo qu'Arthur m'avait donné et le lui montrai.

– Elle est si belle, je peux l'avoir ?

– Je suis désolé. Celle-là est à moi, mais si tu vas voir Arthur, il pourra sûrement te donner une réduction sur le prix de la photo si tu dis que tu viens de ma part. Elle laissa l'album sur le bureau et cria merci avant de partir en courant.

– Je sens que la journée va être longue, surtout pour toi Lucas. Il me répondit d'un petit son interrogateur. Nous fîmes à peine notre rentrée dans le hall que des dizaines de personnes se battaient pour voir Lucas de plus près. Complètement terrifié, il se cacha dans mes bras et tremblait énormément. Il me serrait tellement fort le cou que j'avais l'impression qu'il voulait me briser la nuque.

– Dites-moi, monsieur Haltir ! C'était un journaliste. Je me dis que je devais faire attention aux paroles que j'allais prononcer. Un cameraman apparut dans la foulée et braqua sa caméra sur moi. Je répondis d'un oui poli.

– Le Riolu dans vos bras est bien, Lucas ?

– Oui, c'est lui.

– Est-il possible de le monter à nos téléspectateurs ?

– À vrai dire, je ne crois pas.

– Pour quelles raisons ? Il enchaînait rapidement les questions.

– Lucas a très peur des inconnus. Présentement, c'est la première fois que je le voie si terrifié. Donc, je ne crois pas que j'arriverai à le convaincre de sourire pour la télévision.

– Pour quelles raisons a-t-il aussi peur ?

– Il a toujours eu peur des étrangers et ce matin, en sortant de notre chambre des dizaines de personnes voulaient le voir. Il a pris peur.

– Je vois... Pour quelles raisons porte-t-il un bandeau sur les deux photos ? Est-ce un effet de mode ?

– Son bandeau est un cadeau fait par une amie, car Lucas est né aveugle. Voilà la raison.

– Plusieurs de nos téléspectateurs se demandent où vous avez trouvé ce bandeau ? Vous pouvez nous en dire plus ? Étrangement, je pensai immédiatement à l'infirmière qui m'avait posé la même question.

– Comme je vous l'ai dit à l'instant, c'est un cadeau qu'il a reçu, il n'a donc pas été acheté quelque part, car il est fait à la main. Ne me demandez pas en quoi il est fait. Je l'ignore. Le journaliste rit à mon commentaire puis enchaîna avec une autre question.

– Maintenant, parlons d'Evan. C'est ce Salamèche ? Je poussai Evan devant moi qui saluai joyeusement le journaliste en poussant quelques petits cris.

– Oui, c'est bien lui.

– Depuis combien de temps a-t-il appris à prendre des photos ?

– Si vous avez lu l'article dans le journal, sa première photo fut celle de Lucas. Il n'avait jamais touché un appareil photo avant ce jour.

– Avez-vous prévu de faire d'autres photographies ?

– Pour l'instant, il apprend comment utiliser un appareil photo avec Arthur lui-même, mais oui, nous avons prévu de partager plus de photos de notre voyage.

– Quelles régions avez-vous prévues de visiter ? Mais ces questions ne finiraient-elles donc jamais ?!

– Vous pourrez suivre notre progression à partir des photos qui seront publiées.

– Je n'ai plus de questions. Vous avez répondu à tous nos téléspectateurs. Il fit signe au caméraman d'éteindre la caméra, puis se retourna vers moi.

– Il est vraiment si terrifié que ça ?

– J'ai l'impression qu'il va me détacher la tête du reste du corps !

– Je suis désolé pour ça, mais vous vous en êtes bien sorti. Voici ma carte, si jamais vous voulez une autre entrevue. Avant qu'il parte, je lui demandai.

- C'était un direct ?

– Oui.

Il quitta le centre pokémon. Maintenant, c'étaient les admirateurs de Lucas qui me harcelaient de questions. Je réussis à les convaincre que je me sentais mal après cette entrevue et que je devais prendre l'air. Une fois dehors, mon téléphone sonna. C'était Téodor.

– Wow ! Je n'y crois pas ! T'es rendu super célèbre !

– Oui, j'ai vu ça. Tu m'as vu à la télé ?

– Qui ne t'a pas vue ? Tu es apparu sur la moitié des chaînes de télé ! Je voulais simplement te dire que j'ai adoré la photo de Lucas et celle qu'on vous voit les trois.

– Merci. À peine avait-il raccroché que mon téléphone sonna immédiatement.

– Allô ?

– Tu vas être aussi célèbre que moi. C'était mon père.

– À vrai dire, c'était Lucas et pas moi la vedette. Il se mit à rire.

– C'est vrai. De plus, Evan a vraiment un talent fou !

– C'est ce qu'Arthur a dit.

– Tu devrais le croire. Il sait de quoi il parle.

– Tu le connais ?

– Nous nous sommes déjà rencontrés. Tu lui demanderas sa photo du mont Terreur.

– OK. Oh ! Papa ?

– Oui ?

– Tu peux faire parvenir les deux photos à Ryla ?Il garda le silence un instant, puis répondit.

– OK, je le ferai.

– Merci. Étrangement, j'eus le sentiment qu'il me mentait.

Dès que je raccrochai, mon téléphone sonna de nouveau. Une chance que peu de personnes connaissaient ce numéro, sinon j'y passerais la journée !

– Allô ?

– Tu es si magnifique ! s'exclama ma mère.

– Merci. Comment tu as trouvé les photos ?

– Quand j'ai vu le journal, j'ai pleuré ! Et pleurer encore quand tu es passé à la télé. Ça ne me surprenait pas venant de ma mère.

– Je vais t'envoyer une copie des photos. Tu pourras les mettre dans le salon.

– C'est gentil. Tu sais quoi ? dit-elle pour changer de sujet. Démola a pleuré aussi en te voyant sur la photo.

– Pour de vrai ?

– Oui. Pas vrai, ma grande ? Je l'entendis japper de mécontentement.

– Haha ! Je dirai à Lucas qu'il manque à sa mère surprotectrice.

– Sois prudent, mon grand. Elle raccrocha le téléphone. Ça me surprit presque de ne pas l'entendre sonner immédiatement. Je décidai d'appeler les autres. Je téléphonai au professeur Celtis.

– Allô ?

– C'est moi.

– Warlyok ! Je t'ai vu à la télé. Tu as été génial. Tu t'en sors très bien.

– Merci. Par contre Lucas est toujours terrifié. C'est un peu moins pire, mais il en tremble encore.

– C'est triste, mais il va s'en remettre.

– Ce sont plutôt ses admirateurs qui ne s'en remettront pas. Je l’entendis rire.

– Et pour Evan ?

– Comme je l'ai dit à la télévision, il suit des cours avec Arthur.

– Arthur est un très bon photographe.

– Vous le connaissez ?

– Oui, il a travaillé beaucoup de fois pour moi et d’autres chercheurs.

– Il doit connaître beaucoup les pokémons.

– Oui, presque autant que moi... Tu as appelé ta mère ?

– Oui, et mon père m'a appelé aussi.

– Je vois. Bon, je te souhaite bonne chance. Bye. Je raccrochai et le téléphone sonna de nouveau.

– Allô ?

– Warlyok. C'est Lyla.

– Vous allez tous bien ?

– Oui. On t'a vu à la télé et dans le journal. Les photos sont vraiment magnifiques.

– Merci. Et Mary ?

– Elle est tout excitée d'avoir vu Lucas à la télé. Je t'appelais justement pour ça... je...

– Vous voulez que je vous envoie une copie des photos ?

– Oui, si ce n'est pas trop demandé.

– J'avais déjà prévu de vous en envoyer une, ainsi qu'à ma mère et au professeur.

– Tu as trop un grand cœur. Je dois raccrocher, Mary arrive. Bye.

J'imaginais qu'elle voulait lui faire une surprise en lui donnant la photo.
Maintenant que tous les numéros de mon téléphone avaient été utilisés, je me dis qu'il ne devrait plus me déranger. Lucas tremblait beaucoup moins depuis un moment. Evan me tenait la jambe, inquiet de voir Lucas dans cet état. Je lui frictionnai le dos en lui parlant.

– Ça va aller. Ils sont partis. Tu n’as pas à avoir peur.

Je sentais qu'il se détendait. Je me rappelais la berceuse que ma mère me chantait quand j'étais plus jeune, qui avait réussi à calmer Lucas un jour. Je me mis à la lui fredonner dans l'oreille. Son étreinte se desserra graduellement, puis il laissa tomber un de ses bras le long de son corps en gardant l'autre autour de mon cou. Je m'assis sur le sol, le détachai de mon cou et le gardai debout devant moi.

– Tu vois. Ça va mieux maintenant. Il hocha la tête comme un enfant qui venait de finir de pleurer. Je lui enlevai son bandeau et lui lavai les joues pleines de larmes avant de lui replacer le bandeau sur la tête.

– Allez. Fais-moi un sourire. Il se força à sourire, puis je le chatouillai pour qu'il me fasse un vrai sourire. Je me retournai vers Evan.

– Je ne crois pas que ça soit une très bonne idée d'aller voir Arthur aujourd’hui. Il risque d'y avoir beaucoup de monde dans sa boutique et il n’aura donc pas le temps de t'apprendre de nouvelles choses. Evan comprit ce que je voulais lui dire et hocha la tête.

– Il y a un terrain d'entraînement derrière le centre pokémon qui est réservé aux dresseurs. On va aller s'entraîner pour la journée. Lucas et Evan acquiescèrent à ma proposition.

Je passai le reste de ma journée à aider Lucas et Evan à améliorer leurs attaques et leur vitesse de réaction. À plusieurs reprises durant la journée, des dresseurs étaient venus nous voir pour avoir un autographe de Lucas, qui leur donna une empreinte de sa patte sur une feuille que je signais après au nom de Lucas.

Le soir arriva finalement et nous partîmes discrètement dans la ville pour aller voir Arthur. Sa boutique était fermée à cette heure, mais comme il habitait dans sa boutique, il ne refuserait pour rien au monde de nous recevoir. Grâce à Evan, il avait sûrement vendu des centaines de photos. Nous arrivâmes devant la boutique toujours allumée avec une grosse pancarte où il était inscrit : « FERMÉ ». Je cognai trois coups à la porte, puis j'attendis crier derrière.

– On est fermé ! Revenez demain !

– C'est nous, Arthur.

– Warlyok ? La porte s'ouvrit à la volée.

– Je suis heureux que tu sois là. J'ai cru que les groupies t'avaient dévoré vivant, vu que tu n’es pas venu de la journée.

– Si vous avez vu la télé ce matin, Lucas n'était pas tout à fait prêt à affronter ses centaines d’admirateurs. J'ai décidé qu'il serait préférable de ne pas venir aujourd'hui.

– Je comprends. Je l'ai vu à la télévision. Il n'a pas bougé d'un pouce. Il semblait paralyser.

– C'était le cas. Ça m’a pris presque une heure pour le faire revenir à lui. Donc, tu comprends pourquoi je ne suis pas venu.

– Oui.

– J'imagine que tu as défoncé ton chiffre d'affaires de l'année, je lançai en plaisantant.

– Tu peux le dire. Les habitants d’ici connaissent mon travail. Chaque fois que j’annonce des merveilles, ils se ruent tous pour les acheter. Tout le monde aime le petit Lucas, une vraie vedette. J'ai tout vendu en quelques heures et j'ai eu tellement de commandes à faire que je vais devoir travailler jour et nuit pendant des semaines.

– En parlant de ça. Je voudrais trois copies des photos. Deux pour ma mère et une pour une amie et la dernière pour le professeur Certy.

– Tu connais M. Certy ?

– C'est lui qui m'a donné Evan.

– Je vois. Je vais te les faire tout de suite. J'imagine que c'est pour les encadrer ?

– Oui.

– Je vais les faire.

– Si tu as besoin d'aide, Evan est là pour ça.

– Mmm, c'est vrai, bonhomme, dit-il en désignant Evan, viens avec moi, je vais te montrer comment développer des photos.

– Sa flamme ne risque pas d'endommager les photos ?

– Non non, à l'époque, on utilisait des Salamèches pour éclairer les chambres noires.

– Je vois. Écoute attentivement Arthur, Evan.

Ils quittèrent la pièce, il ne resta plus que moi et Lucas dans la boutique. Je décidai de regarder les albums photo qu'Arthur montrait à ses clients. Il y avait de très belles photos parmi ces albums. Je tombai sur une photo d’une famille de Démoloss et je repensai aux paroles de mon père : « Demande-lui de te montrer la photo du Mont Terreur. » Je me demandai quel pokémon il avait bien pu prendre dans cette montagne. Juste avec le nom qu'elle portait, ça ne me disait rien de bien. Je sortis la carte du continent et regardai où se situait ce mont. Il me fallut plusieurs minutes de recherche avant de réussir à le localiser. En réalité, j’en étais venu au point de penser que le mont se trouvait sur un autre continent lorsque je la repérai de loin dans le nord-est sur une île près du continent. Mais son emplacement ne m’aida pas à déterminer qu'elle sorte de pokémon, on pouvait trouver dans cette région. La porte du fond s’ouvrit. Evan et Arthur sortirent de la chambre noire. Evan transportait les photos et me les donna d'un air joyeux. Je jetai un coup d’œil. Elles étaient aussi belles que la première qu'Arthur m'avait donnée.

– C'est Evan qui les a développées. J'ai dû l'aider un peu, car il n’est pas assez grand, mais il les a faits tout seul. Je me penchai vers lui et lui caressai la tête.

– Je suis sûr qu'ils vont tous les trois les adorer. Arthur, j'ai une question à vous poser.

– Oui ?

– Mon père m'a dit de vous demander votre photo du mont Terreur. Il resta surpris au nom de la montagne.

– Qui est ton père ?

– Pierre Haltir.

– J'aurais dû m'en douter… Il réfléchit, puis dit : Viens, suis-moi, je vais te montrer.

Nous traversâmes dans l'autre pièce et il chercha un album. Lorsqu'il le trouva, il le tira de l'étagère. Il le déposa devant lui sur la table et chercha la photo en question puis nous la montra. C'était une grotte. On voyait la lumière rentrer par un grand orifice juste en dessous d'une nappe d'eau de quelques mètres. La moitié de l'eau était éclairée. On y voyait le reflet de la pierre de l'autre côté sur la surface. Sur l'autre moitié, comme si elle avait été coupée, on apercevait une forme dans l'eau, recourbée sur elle et la forme avait une longue queue.

– Un Mew ! Il hocha la tête.

– Mais comment c'est possible ? Vous ne l'avez jamais vu ? J'ajoutai impressionné.

– Dans ce type de photo, il arrive parfois qu'en utilisant un filtre spécial pour la lumière, ce phénomène se produise et permet de voir sous l'eau. Quand j'étais là-bas, je sentais que ce lieu était spécial. C'est pourquoi j'ai pris la photo. C'est seulement quelques semaines plus tard que j'ai développé la photo et que je l'ai vu, dormant à quelques mètres de moi.

– J'ai deux questions : pourquoi mon père est-il au courant et pour quelles raisons vous n’avez jamais publié la photo ?

– Les réponses à ces questions sont la même : ton père. Quand je fis cette découverte, je lui montrai en premier la photo et à personne d'autre. Il me convainquit de ne jamais montrer cette photo, car il disait que c'était un lieu sacré et que si des personnes malhonnêtes l'apprenaient, il pourrait y avoir de graves conséquences. Je ne l'avais jamais vu aussi sérieux de ma vie, donc j'ai écouté son conseil, mais avant de me quitter, il me dit que la photo était super belle et que c'était dommage de ne pas la publier.

– Je comprends, je dis en continuant de regarder la photo. C'est sans doute la seule photo claire d'un Mew. Je regardai l'heure et je dis qu'il était temps pour nous de rentrer au centre pokémon.

– Attends ! Tu peux me laisser Evan pour la nuit et la journée ? J'aimerais qu'il m'aide à développer des photos et en même temps, il pourra en apprendre plus. Je regardai Evan.

– Tu veux rester pour la nuit ? Il me fit oui de la tête.

– Bon, je vais revenir te chercher demain soir après la fermeture. Viens ici.

Je le pris dans mes bras et Lucas fit de même à son ami, puis nous les laissâmes tous les deux dans la boutique. Je me dis que c'était le mieux pour l’instant, car je ne pourrai pas me promener en ville pour les prochains jours sans que Lucas refasse une crise. Nous nous dirigeâmes vers le centre pokémon ; à l'intérieur, il ne restait que l'infirmière derrière le comptoir en train d'admirer une feuille. Il ne fallait pas être devin pour comprendre que c'était sûrement la photo de Lucas. Quand elle me vit, elle déposa rapidement la photo sur le bureau et me souhaita une bonne soirée.

– Evan n’est pas avec toi ?

– Il est resté avec Arthur. Il va l'aider à faire des photos et en apprendre un peu plus sur la photographie.

– Je vois. Elle se pencha par-dessus le comptoir pour voir Lucas.

– Bonne nuit, Lucas.

Il leva la tête vers elle et lança un petit cri en lui faisant signe de la main. Je l'entendis gémir d'extase devant Lucas. Je me dis qu'au moins, elle allait avoir une nuit avec de beaux rêves. Nous nous rendîmes dans ma chambre privée. Je pris Lucas et le plaçai sur mon lit.

– Tu as vraiment un don pour faire fondre le cœur des filles. Il pencha la tête sur le côté avec un petit son, me signifiant qu'il ne comprenait pas ce que je voulais dire.

– Non, laisse tomber. Je me fis la réflexion qu'il n’aura certainement pas de difficulté à trouver une partenaire quand il serait plus vieux. Déjà, à son âge, tout le monde craquerait pour son charme.

Je me changeai et me couchai à côté de Lucas. Pour le lendemain, je décidai de quitter le village le plus tôt possible et d'aller m'entraîner avec Lucas dans un bois près de la ville. Je plaçai donc une alarme sur ma montre pour nous réveiller avant le lever du jour.

Ce matin-là, lorsque ma montre sonna, je laissai Lucas aller aux toilettes pendant que je m'habillai, puis j'y allai à mon tour. Je donnai à Lucas son sac et j'en pris un plus léger que mon gros sac de voyage pour y fourrer le minimum nécessaire pour la journée.

Nous sortîmes en douce de notre chambre. Nous passâmes devant Mariane, une autre infirmière plus âgée qui travaillait la nuit. Nous la saluâmes avant de quitter le bâtiment. Les rues étaient encore désertes et le soleil n'était pas encore levé que nous arrivions encore à compter les dernières étoiles dans le ciel. Nous nous dirigeâmes vers la sortie ouest de la ville et empruntâmes un petit sentier qui nous conduisit dans une forêt. Après quelques minutes de marche dans le bois, nous quittâmes le sentier pour trouver un endroit un peu dégagé.

Je trouvai un secteur de la forêt où il n'y avait que des pins et aucune autre végétation. Le sol était assez plat avec des branches ou des racines, sans qu’il y en ait trop. L’endroit était parfait pour entraîner Lucas. Je déposai mon sac au sol et demandai à Lucas de faire pareil avec le sien. Je fouillai dans celui de Lucas pour trouver la balle noire et jaune et sortis une clochette qui était attachée sur un bout de tissu. Je l'attachai solidement à la balle, puis testai le son qui en sortait.

– Lucas, aujourd'hui, on va refaire le même entraînement qu'il a quelques jours avant d'arriver dans la ville. Tu t'en souviens ? Il hocha la tête.

– Bien, aujourd'hui, ça sera très différent. D'abord, parce qu’Evan n’est pas ici et que j'ai attaché cette clochette sur la balle. Je la fis sonner dans les airs.

– L'entraînement restera qu'il faut que tu t'habitues à te déplacer sans voir. Tu t'en sors déjà bien, mais ce n'est pas suffisant. Je vais donc te lancer la balle et tu devras la rattraper avant qu'elle ne fasse plus de bruit ou que je la récupère. C'est clair ? Il hocha la tête encore une fois.

– C'est parti.

Je lançai la balle dans les airs, assez haut pour qu'elle retombe à quelques mètres de Lucas. Il leva la tête pour suivre le son de la balle et se déplaça vers elle. Juste avant d'arriver à l'attraper, il trébucha sur une racine et s'étala de tout son long avant de recevoir la balle sur la tête.

– La difficulté est de se déplacer dans un environnement que tu ne connais pas et que tu ne vois pas. Je m'approchai pour récupérer la balle puis continuai de parler.

– Dans les océans, les pokémons utilisent des ondes électriques ou un sonar pour s'orienter dans la noirceur de l'eau. Dans les grottes, ils utilisent aussi le son pour s'orienter, mais chez de plus rares espèces, les pokémons sont capables de sentir les objets autour d'eux.
– Les Riolus et Lucarios en sont capables, mais ils doivent avoir des années d'entraînement et d'expérience pour maîtriser ce pouvoir. Je suis sûr qu'un jour, tu le maîtriseras aussi. Allez, on recommence. Tu prendras une pause quand tu l'auras attrapée.

Je lançai de nouveau la balle dans les airs. Cette fois, un peu plus loin de Lucas pour l'obliger à se déplacer plus rapidement. Il tomba encore une fois. L'expérience se répéta encore et encore. Puis après une vingtaine de tentatives, Lucas réussit finalement à attraper la balle. Fier de lui, il me la montra et poussa de petits cris de joie.

– Je crois qu'il est temps de prendre une pause bien méritée. Lucas se laissa tomber au sol et soupira. Je m'approchai et lui tendis la main qu'il attrapa sans difficulté. Je le tirai vers le haut pour le forcer à se lever et l'apportai près de nos sacs pour manger un morceau.

Le reste de la journée, je l'entraînai sur ses mouvements de combat. Ses coups étaient puissants et gagnaient en rapidité de jour en jour. Cependant, je n’en connaissais pas suffisamment en arts martiaux ni en techniques d'autodéfense pour l'aider. Je devrais trouver une solution bientôt. Pour l'instant, je le conseillais seulement sur sa vitesse de frappe et sa force. Je me disais aussi que je devrais essayer de lui apprendre l'attaque Forte-Paume, une technique très utilisée chez les Riolus et Lucarios. Je me dis que cela pouvait encore attendre un peu.

Après le repas du soir, nous repartîmes en direction du village. Nous arrivâmes dans la ville avant le coucher du soleil avant de nous diriger directement à la boutique d'Arthur. Je cognai et il nous fit entrer alors qu'Evan nous accueillit tout excité.

– Il ne vous a pas trop posé de problèmes ?

– Des problèmes ? Non, au contraire ! Grâce à lui, j'ai pu non seulement prendre de l'avance sur le développement des photos, mais il m'a aussi aidé à vendre beaucoup d'articles de photographie. Il a autant de charisme que le petit Lucas. Je ne pus m'empêcher de retenir un petit rire.

– Donc, ça a été une bonne journée.

– Oui, moins chaotique qu’hier, mais il y a eu quand même plusieurs personnes. Je crois que demain, il y en aura encore moins.

– Je vois.

– Dis-moi. Tu as l'intention de repartir dans combien de temps ?

– Je pensais reprendre mon voyage dans deux ou trois jours, pas plus. Pourquoi ?

– Pour voir combien de temps, il me reste à passer avec Evan. Tu crois être capable de venir demain matin avant l'ouverture ?

– Oui, bonne nuit. Il me souhaita également une bonne nuit avant de fermer la porte derrière moi.