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The meaning of his tears de FireHana



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Informations

» Auteur : FireHana - Voir le profil
» Créé le 01/12/2022 à 21:48
» Dernière mise à jour le 05/12/2022 à 16:56

» Mots-clés :   Amitié   Drame   Famille   Fantastique   Présence de personnages du jeu vidéo

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Today is worst
— Mais si tu as deux papas... C'est qui qui t'as porté dans le ventre ? demanda Seamus en croisant les bras, les sourcils froncés de perplexité.

— Aucun des deux : papa a divorcé de maman avant de se mettre avec p'pa, expliqua Daniel en sautant sans répit dans le château gonflable.

— Aaaaaah ! C'est pour ça ! La chance d'avoir trois parents !

Alistair ne rétorqua rien à cette exclamation, mais elle le choqua. Lui, ça ne lui viendrait jamais à l'esprit de vouloir que ses parents se séparent, même si c'est pour en avoir plus. Il préférerait avoir un petit frère ou une petite sœur... Ou même une grande ! Mais ça ne semblait pas vraiment possible dans ce sens-là.

— Mais ça va pas de dire des choses comme ça le jour du mariage de nos parents ! intervint alors Rachel en arrivant avec un ballon de foot sous le bras, T'es complètement toc-toc !

— Rhoo, ça va ! Je veux pas qu'ils divorcent, je dis juste que ça doit être cool d'avoir plus de parents !

— Papa et maman se détestent, alors ce n'est pas "cool".

Un silence gênant s'installa. On n'entendait plus que Daniel rebondir dans la structure gonflable, comme si de rien n'était. 

Rachel se racla la gorge tout en mettant en avant le ballon.

— On fait un foot ?

— Ouais ! s'écrit Seamus en se précipitant vers sa sœur.

Du haut du toboggan, Alistair se laissa glisser pour aller rejoindre les deux autres enfants. Il s'arrêta à mi-chemin pour interpeler Daniel :

— Tu... Tu ne viens pas avec nous ? 

— Non merci, déclina-t-il en continuant de sauter.

Opal fit un petit tour sur lui-même en poussant un cri mélodieux. Alistair haussa les épaules et se joignit au jeu des deux autres enfants. Étant plus âgée, la fratrie était plus adroite et plus rapide qu'Alistair qui passait le plus clair de son temps à courir après le ballon plus qu'à taper dedans. La frustration atteignit son sommet et éclata : il donna un grand coup de pied ; le ballon vola au dessus de la haie.

— Oh... Je vais le chercher, murmura-t-il avec embarras.

— OK ! On t'attend ! sourit Rachel par derrière sa frange brune.

Ce qu'il ignorait alors, c'était qu'ils l'attendirent un temps avant de rejoindre Daniel dans le château gonflable. Ils furent pris de fous rires, car l'infrastructure n'était pas faite pour autant de monde. Alistair et le ballon furent oubliés dans l'euphorie du moment.

De son côté, Alistair chercha le ballon du regard, et le trouva bien vite. En plein milieu de la piscine, il était là, flottant indolemment. Il eut une mine contrariée : comment faire pour l'atteindre ? 

Son regard s'illumina lorsqu'il trouva une grande perche à côté du cabanon de rangement. Ses petites mains arrivaient tout juste à empoigner le manche, et il eut bien du mal à la déplacer tant elle était lourde. Ce fut à bout de souffle qu'il parvint à la positionner à l'horizontal au milieu du bassin. Néanmoins, il se rendit bien compte que le ballon était trop loin, et que la perche était trop lourde s'il ne se contentait que de la poser à même le sol pour l'orienter. En prenant bien soin de ne pas la laisser couler, il la reprit à pleines mains. 

Après plusieurs manœuvres difficiles qui le firent transpirer dans son costume, le ballon arriva enfin à sa portée. Il n'avait qu'à tendre le bras, et le tour était joué ! 

Alistair mit la barre à la verticale pour pouvoir s'appuyer dessus alors qu'il se penchait au-dessus de l'eau. Il y était presque ! Ses doigts touchèrent le ballon, s'appuyèrent dessus et le firent tourner sur lui-même, s'éloignant légèrement du garçon. Il poussa un "tch !" d'agacement et se mit sur la pointe des pieds sur le rebord du bassin. Tout son corps était au-dessus de l'eau. Il ne tenait qu'en équilibre entre le bord et sa prise sur la lourde perche, s’appuyant dans le fond granuleux de la piscine. 

Là ! Il l'avait !



— Il est où ? demanda subitement Daniel en cessant de sauter.

— Qui ça ?

— Le garçon qui devait chercher le ballon.

— Je me rappelle plus son prénom, mais oui... Il aurait dû revenir depuis un moment, fit remarquer Rachel en fronçant légèrement les sourcils.

Opal ne ressentit pas d'angoisse à proprement parler. C'était davantage que tout le monde se demandait où avait bien pu passer le plus jeune du groupe. Pour sa part, il ne s'inquiéta pas davantage : il était certainement reparti auprès des adultes après avoir cherché en vain le ballon. Les enfants n'avaient pas une capacité de concentration très élevée, après tout. Néanmoins, Opal jugea qu'il serait sage de vérifier où l'enfant était passé, et en informa Daniel. Son protégé acquiesça et répéta ce qu'il lui avait conseillé.

— Je t'accompagne ! s'écria alors la fillette à tresses.

— Moi je préfère continuer à jouer. J'reste là, déclara Seamus qui venait de trouver une petite voiture dans le bac à jeux.

Rachel haussa les épaules avec un air désapprobateur. 

Et ainsi, ils se mirent en route tous les trois.

— Dis, ça te dirait qu'on fasse un combat Pokémon après ? proposa Rachel en se tournant vers Daniel.

— Je n'ai pas de Pokémon.

— Bah ! Et Opal alors ?

— Opal, c'est pas un Pokémon de combat. On me le prête pour m'aider à comprendre les émotions des autres et comment y répondre... Et aussi pour m'aider à comprendre ce que je ressens moi.

— Oh... murmura-t-elle toute déçue.

Daniel identifia correctement ce qu'elle éprouva, mais confia à Opal qu'il n'en comprenait pas la raison.

"Elle est probablement impatiente de s'entraîner pour son voyage initiatique. Mais tu n'as pas besoin d'ajouter quoique ce soit : ta réponse était appropriée et vraie, c'est à elle de canaliser sa frustration," lui expliqua le Kirlia.

Il ne lui donna pas de réponse, et Opal n'en attendit pas. Il savait qu'il avait compris.

— Bah ! s'écria à nouveau Rachel, Il était juste là, le ballon !

En effet, le ballon de foot flottait à la surface, collé à l'un des bords. Probablement qu'il était attiré par la bonde dans la rigole du mur...

"Je vais le récupérer," prévint le Pokémon. "Il ne vaudrait mieux pas que vous tombiez dans la piscine par mégarde."

Rachel eut un sursaut avant de se tourner vers le Pokémon avec des grands yeux. Le ballon se mit à léviter, puis arriva à côté des deux enfants.

— C'est - C'est lui qui vient de parler ? parvint enfin à dire Rachel.

Daniel acquiesça, les yeux fixés sur la piscine. Il était en train d'étudier la barre qui flottait à la surface et les théories s'enchainaient dans sa tête…

— Oulà, ça fait bizarre... C'est... pas très agréable...

Soudainement, une très forte émotion se dégagea de son protégé. De la surprise, puis une immense peur. Opal s'en inquiéta - qu'est-ce qui lui évoquait autant d'effroi ?

Le garçon. Il est au fond de la piscine.

Opal se précipita au bord pour s'assurer que ses dires étaient vrais.

Ils l'étaient.

Intriguée et quelque peu interloquée par le brusque changement d'attitude, Rachel le talonna. Et elle vit aussi. La terreur l'envahit à son tour. Son hurlement retentit dans le jardin et glaça l'air tout entier. Daniel sursauta, et sortant de sa stupeur, sauta sans hésitation dans la piscine en se bouchant le nez.

"Va chercher un adulte !" ordonna le Pokémon alors qu'il surveillait la progression de Daniel. Rachel partit à toutes jambes.

Heureusement, il savait bien nager. Les cours de piscine avaient fini par payer. Une fois qu'il eut saisi un des bras du noyé, le Kirlia l'aida à ressortir de l'eau. Avec un sang-froid exemplaire, Daniel se mit en position et commença le massage cardiaque. Opal l'encouragea silencieusement.

Les adultes arrivèrent, une femme se détacha du groupe. Un tourbillon d'émotions négatives envahit son esprit et, dans tous le brouhaha, Opal entendit un murmure implorant et douloureux :

Mon petit garçon...

Le Pokémon déglutit, affecté par toutes les émanations du groupe qui s'avançait. Incompréhension, peur, indignation, inquiétude, horreur. Il ferma son esprit pour ne plus que se focaliser sur Daniel et l'enfant inconscient, en quête d'un quelconque soupçon d'éveil.

— Écartez-vous, je suis médecin ! Laissez-lui de l'espace !

Un éclat de soulagement naquit aussi bien dans le cœur de Daniel que d'Opal à la reconnaissance de cette voix familière. Clovis prit le relais et ils se mirent en retrait, contre la haie et loin du monde. À l'aide de ses pouvoirs psychiques, Opal ôta l'eau des vêtements de son protégé avant de s'assoir à ses côtés. 

"Tu as été formidable Daniel. Tu peux être fier de toi."

Il lui envoya des ondes d'énergie positives pour accompagner ses propos. Mais Daniel continuait de regarder la scène. Son père venait de sortir Vanille, son Dedenne, et avait commencé à administrer des Ondes de Choc. Le corps de l'enfant s'éleva brutalement, s'arc-boutant sous la décharge. Mais malgré ses efforts, Opal ne détectait rien - aucune pensée, aucune émotion, aucun souffle.

Les secours avaient été appelés par Connor, assistant au mieux Clovis. La mère, livide, était prise en charge par la mariée ; celui qui devait être le père était non loin d'elles, et avait le visage dans les mains, sur le point de craquer. Seamus avait fini par rejoindre le groupe, interpelé par tous les cris. Blake était venu vers lui, tout en essayant de calmer Rachel qui pleurait de façon incontrôlable. 

— Est-ce qu'il va s'en sortir ? finit par demander Daniel.

Opal se retourna vers lui, attristé et incertain.

"Je l'espère."



Alistair ne passera pas la nuit.

C'était ce qu'avait dit le médecin, avec tout le tact que l'on puisse donner dans une telle situation. Un psychologue les avait reçus pour les accompagner. D’aider à les soustraire de la culpabilité (impossible), d'évoquer des souvenirs s'ils le souhaitaient. Ils avaient été beaucoup plus bavards qu'ils ne l'auraient cru. Comment leur fils était, ses premiers pas, ses bêtises, les petites choses qu'il faisait qui rendaient leurs vies un peu plus ensoleillées...

Ils rirent un peu. Ils pleurèrent beaucoup.

Edwina évoqua l'attente de ce petit garçon. La peur de le perdre lui aussi - elle avait eu une fausse couche un an avant qu’elle tombe enceinte d’Alistair et avait perdu le bébé ; une fille.

Un garçon n'avait pas été malvenu, mais elle avait entendu dire qu'ils étaient plus susceptibles de faire des morts subites du nourrisson. Elle avait fait tout ce qu'elle avait pu pour qu'il grandisse comme il fallait, en sécurité. Au bout de quelques temps, vers les 2 ans d'Alistair, Sebastian lui avait fait remarquer qu'elle était trop envahissante avec leur fils, et elle avait fait de son mieux pour se détacher de lui. Lui laisser de l'espace pour expérimenter par lui-même, même si cela coutait quelques bobos.

(Une part insidieuse en elle lui assurait qu'elle avait eu tort d'abandonner cet instinct maternel. Maintenant, ils en payaient tous les conséquences.)

On n'évoqua pas encore l'après. C'était trop tôt encore. Alistair était toujours en vie, même si chaque minute le rapprochait de plus en plus vers l'autre côté...

— Est-ce que vous avez des Pokémon ? Il faudra leur expliquer la situation. Si vous le souhaitez - et si leurs physiologies le permettent - vous pourrez les sortir pour qu'ils puissent aussi lui dire au revoir, leur proposa alors le psychologue.

Ils acquiescèrent gravement. 

Luka et Loukoum apparurent devant eux. Ils ne pouvaient pas exactement savoir ce qu'il se passait, simplement que quelque chose de grave et de douloureux était en train de se produire. La Banshitrouye ne souriait pas, ses bras pendaient et elle frôlait le sol de ses doigts ; le Pyroli était bien trop calme comparé à l'habituel.

Ils demeurèrent immobiles, fixant leur dresseur respectif dans l'expectative. Ce fut Edwina qui finit par prendre la parole :

— Alistair ne va pas bien. Il... Il n'en a plus pour...

Le reste de sa phrase mourut dans sa gorge. Sebastian l'attira contre lui. Elle n'avait même plus envie de pleurer, elle avait déjà versé tant de larmes... Et pourtant sa gorge était toujours aussi nouée.

Les Pokémon se blottirent contre leurs jambes. Loukoum poussa un petit cri pathétique et affligé. Les bras de Luka enlacèrent les parents endeuillés. Son toucher était frais et lisse, comme une feuille. 

Ils restèrent ainsi un long moment. Une éternité perdue dans le temps dont il fallut en sortir pour affronter la réalité. Le groupe prit l'ascenseur dans un silence assourdissant. Ils trouvèrent la chambre. Sebastian mit sa main sur la poignée, mais n'appuya pas dessus immédiatement. 

— J'aimerai pouvoir dire que ça va aller... qu'on va y arriver... Mais...

Elle hocha la tête lentement. Ça n'ira pas. Le plus dur était à venir.

Ils ouvrirent la porte.

On aurait pu croire qu'il dormait. C'était difficile d’admettre qu'il ne se réveillerait pas. Sa respiration était lente et présente, mais aussi artificielle. Il avait été changé pour une tenue d'hôpital, une aide respiratoire lui avait été mise dans les narines.

Sebastian alla chercher des chaises et se mirent chacun des deux côtés du lit. Luka resta avec d'Edwina tandis que Loukoum sauta sur le lit. Il s'approcha de l'enfant, le renifla, et posa sa truffe contre son nez. Puis il se recula en geignant, les oreilles basses, et se coucha à ses pieds. 

Edwina prit la main de son fils, plus froide que tiède.

— Alistair...

Elle se tut. Sebastian prit à son tour l'autre main d'Alistair, tremblant.

— J'ai été très heureuse de t'avoir comme fils... aussi court que ce temps ait été... Tu as été un petit garçon formidable qui nous a comblés de bonheur... et... et...

Et il y avait tant de choses à dire. Il y avait tant de choses qu'ils auraient souhaité pour lui. Il y avait tant de choses qu'il aurait dû accomplir.

— Je suis tellement, tellement désolée...

Sebastian embrassa longuement la petite main de son enfant. Des larmes s'étaient remises à couler le long de son visage.

Tous deux, sans concertation, du plus profond de leur cœur, se mirent à prier pour un miracle. N'importe quoi, quoiqu'en soit le prix tant que leur fils puisse à nouveau vivre à leurs côtés. Ils prièrent la science, ils prièrent le ciel, ils prièrent n'importe qui pouvant leur venir en aide.

Quelqu'un dut les entendre.

Un tremblement de terre secoua le bâtiment, une secousse brève et juste assez forte pour faire vibrer la terre mais pas assez pour renverser quoique ce soit. Ensuite il eut des cris : peur, panique, colère. Il y avait... comme une sorte de musique de parade. Des cymbales, des tambours, des percussions en tout genre au tempo rapide, se rapprochant de plus en plus, allant de plus en plus vite ! Tous semblait s'emballer !

— ARRÊTEZ CES POKÉMON ! hurla quelqu'un.

La porte de la chambre s'ouvrit en claquant contre le mur, ainsi que toutes celles voisines. Sebastian lança un regard interloqué à Edwina, mais son regard était rivé sur le couloir. Loukoum se redressa, Luka s'avança légèrement au devant de sa dresseuse, aux aguets.

Trois Pokémon passèrent devant eux sans s'arrêter — Edwina reconnut un Noctunoir dans la foulée. Et là, arriva le plus grand, plus énorme, le plus titanesque Ectoplasma que les deux humains n'eurent jamais vu. Il ne pouvait même pas rentrer dans la chambre sans passer au travers de l'encadrement de la porte. Mais ce qui était le plus étonnant, c'était l'étrange couleur qui émanait de son corps.

De quelle couleur était-ce ?

Elle aurait été impossible à décrire. Certains vous auraient dit qu'elle se rapprochait du bleu, ou du mauve, voire de l'indigo. Mais ça n'aurait pas été exact. Ce n'était pas une couleur détectable par l'œil puis traduit dans le cerveau humain, car elle ne réfléchissait aucune lumière et n'en absorbait aucune autre non plus. Cette couleur ne pouvait être visible que grâce à l'âme.

Tout s'enchaîna très vite. Le Pokémon Spectre sauta sur le lit, cracha quelque chose d’invisible qu'il força à faire rentrer dans le corps d'Alistair, rebondit sur le matelas et traversa la fenêtre. Il eut un bruit de verre brisé, et pourtant la fenêtre resta intacte. Avant de disparaitre, il se retourna et fit une grimace et un petit "v" avec ses doigts, puis chuta dans le vide dans un rire tonitruant. Le temps que Sebastian ouvre la fenêtre, le Pokémon avait disparut.

Tout avait disparut. Les autres Pokémon, la musique, les cris des soignants. Il n'y avait plus qu'un silence un peu embarrassé, où chacun se demandait ce qui avait bien pu se passer et dans quel but.

Puis, une inspiration brisa le silence. Légère, fugace, mais présente, brisant l'aspect mécanique et artificiel du souffle généré par la machine. La preuve de la vie ; un espoir fou. Dans un même corps, les parents se retournèrent vers Alistair.

Il venait d'ouvrir les yeux. Il leva ses mains au niveau de son visage, comme s'il les redécouvrait pour la première fois.

Puis il éclata brusquement dans de terribles sanglots en s'enlaçant le corps. Ses parents se précipitèrent à son chevet et le prirent dans leurs bras, tout se mettant à pleurer aussi. Mais cette fois, c'était de soulagement, de joie. Leur fils était réveillé et bien vivant : c'était tout ce qui leur importait.

— C'est fini Alistair, c'est fini, promit Edwina en lui embrassant le haut de la tête avant de reprendre ses pleurs.

Loukoum s'était joint à eux et léchait les joues humides de chacun et chacune, si bien que les pleurs finirent par devenir des rires.

Un des médecins assistait à la scène, médusé et ému par le spectacle. Ce genre de miracle, on n'en voyait qu'une fois dans une vie. Bien qu'il était heureux pour la famille, l'absurdité de la situation et l'incompréhension était trop forte pour qu'il puisse en profiter pleinement de cette "réussite". Il ne faisait aucun doute que ce n'était pas quelque chose d'humain qui était derrière tout ça. Par pudeur, il finit par quitter les lieux en fermant la porte, et alla prévenir ses collègues de ce qui venait de se passer dans la chambre 222.

Dans cette effusion de joie, Luka se tenait à l'écart, observatrice bienveillante de leur retrouvaille. Mais quelque chose avait changé. Le regard qu'elle posait sur Alistair était certes amical et affable, mais une étincelle de fascination s'était allumée dans ses grands yeux jaunes...