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My Trainer Academia. de TyronneTyronne



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Informations

» Auteur : TyronneTyronne - Voir le profil
» Créé le 22/10/2022 à 22:12
» Dernière mise à jour le 20/05/2023 à 21:50

» Mots-clés :   Action   Présence de personnages du jeu vidéo   Slice of life

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5 | Bleu.
« Désolé, pote, mais après ta victoire de cette aprem’, on peut pas prendre le risque de tomber contre toi. Sans rancune hein ?

À la faible lueur des quelques lampignons, mucioles et lumivolles en vadrouille, le visage de Bleu, déjà submergé par ses mèches, demeurait illisible. Les mains dans les poches, le reste de son corps ne s’exprimait pas plus.

-Si vous m’agressez, il me suffira de vous rapporter aux autorités pour que vous soyez disqualifiés. Vous m’aurez mis de côté pour rien, retorqua-t-il, tranquille.

-Ah ouais, tu ne connais même pas nos noms, ni nos visages, répondit son second agresseur.

Tous deux tirèrent sur leurs capuches.

-Je sais que vous êtes en première année, en filière combat, que l’un de vous a un coatox, et l’autre, un grayhèna. Ça faciliterait déjà pas mal les recherches, non ?

Un grognement s’éleva de l’une des capuches, tandis que les postures des voyous perdaient en contenance.

-Qu-Qu’est-ce qui te dit que nous ne les avons pas empruntés à d’autres, d’abord ?! tenta l’un.

-Euh, ouais, exactement ! renchérit son acolyte.

-Tant d’investissement juste pour moi ? Flatteur. Vous auriez peut-être une chance si vous mettiez autant de temps à préparer notre possible match.

L’agresseur au coatox posa sa main sur le dos du crapaud bipède.

-On verra si tu fais autant le malin après une p’tite injection, hein ? dit-il en adressant un regard complice au pokémon.

Ce-dernier lui répondit d’un œil incertain, pointant Bleu d’un geste hésitant.

-Oui ! Lui, ‘direct toxik’ !

Le coatox demeura immobile, dirigeant les mêmes yeux perdus vers le grahyèna qui n’en menait pas large, non plus.

-Allez, dépêche ! » s’impatienta l’étudiant, poussant le pokémon poison.

Ce-dernier se retourna pour adresser à son supposé « partenaire » un regard menaçant, mais en eut à peine le temps que le partenaire en question se retrouvait plaqué au sol.

Bleu leva la tête, dirigeant un regard curieux vers le nouvel arrivant, qui luttait, techniques de l’école du chiffonnier, avec un des agresseurs.

L’autre, pris de vitesse, esquissa un pas hésitant pour aider son acolyte.

« Attends ton tour ! » s’exclama Kiawe, dardant la tête vers lui.

Son adversaire direct profita de cette diversion pour lui infliger un crochet. Le plaquer au sol devint aussitôt plus facile. Il prit le temps de l’observer.

« Hé mais, t’es pas le gars qu’il a écrasé c’t’aprèm ? Mais si, j’te reconnais ! conclut-t-il.

-T’parles trop ! retorqua Kiawe.

Sur ces mots, il abattit son crâne contre le sien, le culbutant sur le côté.

-‘Tain. T’es malade ou idiot ? s’énerva l’agresseur en se massant la tête, tout en se roulant au sol. Si on s’débarrasse de lui, ça fait une place de plus dans l’équipe du clash ! En plus, on te venge un peu là.

Sourd à tout cela, Kiawe se relevait déjà, poings serrés pour cogner de plus belle.

-J’t’ai dit… qu’tu parles trop !

Il se jeta sur lui, prêt à amocher quoi que ce soit que cette capuche préservait, lorsque deux bras venus de derrière l’accrochèrent et le tirèrent.

-Pas si vite, le loser, intervint le second.

-Tiens le bien ! Toi aussi, j’vais écourter ta mêlée printanière, » déclara le premier en se relevant.

Une poké ball s’écrasa contre sa nuque, le propulsant vers l’inconscience, avant même qu’il n’ait l’occasion de faire de ces mots une réalité.

La capsule retourna à la main de Bleu, plus chirurgical que jamais.

« Lâche-le, » ordonna-t-il.

Lui refusant l’occasion d’obéir, une volée de projectiles scintillants fusa de la cime d’un arbre adjacent pour faire gicler le sang tout aussi brillant de l’agresseur restant.

En poussant un couinement porcin, ce-dernier tint en face de lui sa main, dans laquelle s’était logée un shuriken. Les autres dressaient une ligne en face de lui.

Désormais libre, Kiawe pivota et s’abaissa, le balayant d’un mouvement fluide.

Bleu leva les yeux vers l’origine des étoiles ninja, mais ne put arracher qu’un foulard flottant au vent de l’identité du tireur, tandis que ce-dernier disparaissait à travers les branchages.


Une prison de glace liait et scellait les deux agresseurs, sous le regard sévère de Mme Lorelei, tenant les capsules du coatox et du grahyèna.

« Quelle honte. Si je ne peux pas garantir votre renvoi, je peux d’ores et déjà vous assurer votre disqualification de la mêlée printanière. »

Plus loin, Erika, surveillante en chef, s’assurait de l’état de santé de Kiawe et Bleu.

« Ce coatox ne vous a absolument pas blessé ? vous en êtes sûrs ? certains ? demanda-t-elle, scrutant leurs bras.

Tous deux hochèrent la tête, avant que la jeune femme ne les prenne tour à tour dans ses bras.

-Tant mieux, rien qu’une égratignure, et ça aurait été le désastre.

-Il n’empêche, nota Olga en s’approchant, ce genre de chose peut arriver durant la mêlée. C’est spécifié pour tous les participants sur vos portables scolaires, et un paramètre vous notifie de ne pas quitter vos dortoirs passée une certaine heure !

Les yeux ronds, Kiawe sortit le sien de sa poche, pour constater la présence du signe d’avertissement en rouge parmi ses notifications.

-Ah, ça…

-Toutes mes excuses, réagit Bleu, calme. J’avais besoin d’un jogging pour évacuer le trop plein de stress du premier match et j’ai été imprudent. Cela ne se reproduira pas. »

Il s’inclina pour compléter ces excuses, laissant Kiawe décontenancé. Devait-il faire pareil ? Dans le doute, il baissa la tête d’un léger niveau.

Un sourire médiateur aux lèvres, Erika posa ses mains sur les épaules du professeur de la filière de combat.

« Désolée pour ce qui vous est arrivé. L’école essaye toujours des mesures pour limiter ce genre de malheurs. Faites attention à l’avenir et rentrez aussi vite que possible, d’accord ? »

Tous deux hochèrent la tête. Erika leur sourit encore, avant de s’éloigner, tirant avec elle le professeur.

« Il y a du progrès, mais il reste du travail, Olga, murmurait la surveillante.

-Je fais de mon mieux !

-Je ne t’ai pas vu sourire.

-Ça a l’air si facile dit comme ça !

-Ça avait aussi l’air facile lorsque tu m’as invité à dîner, hein ? retorqua Erika, un sourire en coin.

-Mais, ça ne compte pas ! » se défendit le professeur, rouge jusqu’aux oreilles.

Laissés côte à côte, le chant des crikziks représentait la seule animation sonore entre les deux adversaires du jour, alliés de la nuit.

« Du coup, merci pour le coup de main, initia Bleu.

Kiawe sursauta presque.

-Oh, em, bien sûr, c’est naturel.

Il leva les bras, les croisant sur sa nuque tandis que son regard dérivait vers le ciel.

-Ce serait ballot de perdre un futur coéquipier aussi doué que toi. Pour le clash, j’veux dire.

Ces mots, et le grand sourire niais de Kiawe, ébranlèrent le faciès imperturbable de Bleu, un sourcil se levant pour exprimer une surprise momentanée.

Il rangea toutefois aussitôt ce sourcil, comme il rangeait ses mains dans ses poches, se tournant pour prendre la direction des dortoirs.

-Si tu le dis.

-Ah oui ! le retint Kiawe. Je t’ai cherché ! Je dois te parler.

-Allons-y, alors, déclara Bleu sans se retourner, ni ralentir.

-Euh, où ?

-Ma chambre, avant que d’autres rivaux ne nous attaquent.

Kiawe marqua une pause, fronçant les sourcils, avant de s’élancer à sa suite, la surprise passée.

-Oh, bien sûr ! »



« Donc tu as vraiment fait du porte-à-porte pour me trouver? demanda Bleu, tandis que lui et Kiawe cheminaient à travers le couloir du dortoir.

Kiawe acquiesça, se grattant la nuque.

-Beh, vu que je connais ta classe, j’étais au moins au courant du bâtiment et de l’étage, haha.

-La voici, alors, ma chambre.

Sur ces mots, Bleu s’arrêta devant l’une des chambres.

-Un, soixante… cinq ? lu Kiawe, se décomposant à mesure.

-Un problème ?

-Un peu qu’il y a un problème ! C’est la dernière chambre que j’ai visitée, et le type à l’intérieur m’a dit que tu dormais pas ici !

Bleu demeura de marbre face à cette éruption, tandis qu’il déverrouillait la porte.

-N’en veut pas à Léo. Lorsqu’il t’a vu, il a dû se dire que tu venais chercher une revanche musclée.

Kiawe ralentit dans son écoulement de frustration, considérant ce que Bleu disait, alors que ce-dernier poussait la porte, l’invitant à l’intérieur.

L’alolaïen jeta un coup d’œil, pour constater l’absence du fameux Léo. Il entra donc ensuite dans ce qui s’apparentait à un dortoir tout ce qu’il y avait de plus banal. Un espace assez restreint, un lit superposé contre un mur, une armoire à vêtements et deux chaises accompagnant un bureau large, posé contre le mur.

Seulement, l’invité repéra un tableau blanc vissé au-dessus dudit bureau, sur lequel s’était déchaîné un gribouilleur.

Essayant de déchiffrer les mystérieux écrits, Kiawe se rapprocha, et parvint à lire, au milieu de l’étendue de feutre, « LUDICOLO ». Ses yeux s’écarquillant, il déplaça son regard pour réaliser la présence d’autres noms : « OSSATUEUR », « FARFADUVET » et même « BATRACNé », reliés par des flèches de couleurs différentes à ceux des pokémons de Bleu dans un schéma.

Plus bas, le tableau se divisait en deux catégories, l’une intitulée « SOLEIL » et l’autre intitulée « PLUIE », qui se scindaient elle-même en deux côtés, « Avantage » et « À surveiller ».

« Donc, de quoi est-ce que tu voulais me parler ? »

Mais Kiawe demeura immobile, toujours de dos. Il serra ses poings, tout comme ses dents, retenant la frustration qui lui grattait les yeux et ne demandait qu’à dévaler ses joues.

« De ça, » déclara-t-il en se tournant vers Bleu, pointant le tableau du doigt. « Tu es tellement… Tu as… »

Abandonnant la lutte pour trouver la formulation juste, Kiawe se laissa tomber sur la chaise devant le bureau, la tête entre ses mains.

« Tu es fait pour les combats pokémons.

Un sanglot s’éleva, tandis que Bleu demeurait de marbre. Kiawe prit un grand souffle pour se donner la force de continuer.

-Tu as… préparé, et mené ta stratégie en exploitant toutes les informations que tu avais sur moi. Tu t’es adapté, sans flancher, à tout ce que tu n’avais pas prévu et tu as juste été un meilleur… dueliste. Pendant que moi…

Kiawe serra les dents, avant de balayer les larmes sur son visage. Il releva la tête, fixant Bleu d’un regard ardent.

Si son expression ne changea pas, Bleu se raidit.

-J’ai été incapable de retenir ne serait-ce que les capacités de mes propres coéquipiers, sans parler de ton équipe. J’me suis même pas donné la peine de l’étudier…

L’alolaïen ne put retenir un petit rire amer.

-C’est pour tout ça que je te cherchais. Je veux savoir si tu n’as pas quelques astuces et con-

-Kiawe, tu veux t’entraîner avec moi ?

Coupé et pris de court, Kiawe demeura bouche bée, les yeux larges. Bleu ne cilla pas.

-Moi ? répéta l’intéressé.

-Oui, toi. Nous nous sommes déjà affrontés, donc aucun de nous deux n’a un quelconque avantage à en tirer.

Bleu leva la tête vers le plafond. Rêveur.

-Aussi, tu me rappelles quelqu’un. Quelqu’un que je dois battre.

Ces mots martelés comme une sentence dans un tribunal étourdirent son interlocuteur.

-Il y a quelqu’un que tu souhaites battre ? Toi ?

Un sourire amer tira les lèvres de Bleu, tandis qu’il s’enfonçait d’autant plus dans ses souvenirs.

-Faut croire. »

Dans le blanc du plafond se reflétait les carreaux tout aussi impeccables du laboratoire qu’avait si souvent côtoyé Bleu, plus jeune.

Il se vit, retenu derrière l’entrouverture de la porte, tandis que, coude-à-coude, le respecté scientifique et le jeune garçon à la casquette rouge se penchaient sur une machine dressant des profils de pokémons.

« ça marche, alors ! »

Bleu baissa les yeux vers Kiawe qui, un sourire ambitieux aux lèvres, lui tendait la main. Retournant à un air aussi expressif qu’une calculatrice casio, Bleu la serra.

« Allons au clash cardinal ensembles ! » renchérit Kiawe.

Son nouveau partenaire hocha la tête.