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Jusqu'à ce que les vagues cessent de nous bercer de Ramius



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» Auteur : Ramius - Voir le profil
» Créé le 11/10/2022 à 15:25
» Dernière mise à jour le 11/10/2022 à 15:25

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Aventure   Conte

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Chapitre 9 : Apprentissages
L’épée avait un sacré moment angulaire. Margar se laissa involontairement entraîner par son large mouvement circulaire, poussant Onis à s’écarter d’un pas, et elle termina la tête dans le sable, toujours accrochée à l’épée tombée un peu devant elle. Une fois de plus.

« Je suppose que je dois des excuses aux Maîtres qui se sont chargés de toutes ces heures d’escrime, murmura humblement Onis. Je n’ai jamais mesuré ce que je leur dois.

— Oh, ça va. Laisse-moi essayer encore, et je te jure que je vais comprendre comment ce truc tourne.

— Eh bien, l’épée se déplace selon le trajet que tu lui indiques, et…

— Je sais, je sais ! C’est cette idiotie de regagner toute sa masse une fois qu’elle est en mouvement qui me bloque !

— Regagner… Comment ça, regagner sa masse ? »

La question du Guerrier sonna dans le vide : avec une bordée de grognements grincheux et moroses, Margar avait déjà entreprit de soulever l’épée et de la faire tourner, espérant réussir son premier coup de taille de la soirée. Elle perdit l’équilibre vers l’apogée du mouvement et atterrit dans le sable avec une bordée de jurons colorés.

« Margar, l’épée n’a pas de masse, tenta Onis. Elle ne pèse rien.

— Elle ne brisera aucun os s’il n’y a pas d’inertie derrière !

— Ça veut dire que c’est ta cible qui porte son poids, pas toi !

— Ah non, cette épée ignore déjà la conservation du moment cinétique, je ne vais pas en plus l’autoriser à briser la seconde loi du mouvement ! »

Le Guerrier observa la scientiste se relever en pestant pendant un moment. Elle parvint à se mettre debout et à relever l'épée à la verticale, la position depuis laquelle elle trouvait le plus confortable de démarrer le mouvement. C’était assez désespérant : Margar n’était arrivée à rien en deux heures, et Onis commençait à se dire que lui apprendre l’escrime était peine perdue.

« Tu sais, dit-il au bout d’un moment. Je pense que tu résistes à l’épée.

— Pas du tout ! Je ne comprends juste pas comment elle fonctionne !

— Gorbak l’a entraînée pendant des années, poursuivit Onis sans relever l’interruption. Elle sait quoi faire, et j’avais espéré qu’elle saurait te guider. Je me suis trompé.

— C’est moi, où il y a un instant tu disais que c’est moi qui ne me laisse pas guider ?

— Tu ne te laisses pas guider, accepta le Guerrier. Mais ce serait stupide de ma part de lutter contre ça. C’est à l’épée de s’adapter à toi — elle le sait et elle a déjà commencé à le faire. Elle va s’imprégner de la façon dont tu penses, dont tu bouges, et dont tu penses qu’elle doit bouger, et elle bougera comme ça. Tant que ce n’est pas fait, tant que ce ne sera pas toi qui guidera l’épée, naturellement… eh bien, c’est inutile d’essayer. Ça vous rapproche, mais c’est tout. »

Margar eut un sourire cynique, accompagné d’un grommellement inaudible. Onis inclina légèrement la tête, reproduisant involontairement le mouvement qu’avait souvent eu Maître Zatkin lorsqu’un novice se plaignait des exercices à l’épée.

Maître Zatkin était mort depuis dix ans, emporté dans l’effondrement de la Forteresse. Onis ferma les yeux un instant de peine, une gonde à peine, et son souvenir cessa d’être douloureux. Il avait eu bien assez de temps pour accepter les frères perdus. Maintenant, c’était à lui d’être à l’écoute et de faire passer au second plan ses propres problèmes.

« Rien, reprit une Margar dépitée. Je disais juste que la façon dont je pense qu’un bloc d’Acier doit bouger, c’est en restant collé au sol.

— Tu la soulèves avec ton esprit, cita Onis. Les Maîtres qui nous ont enseigné l’escrime avaient tout un arsenal de citations comme ça, mais je pense qu’il te suffit de temps. Ou bien…

— Ou quoi ? répondit la scientiste quand le silence du Guerrier s’éternisa.

— Eh bien, je pensais à un autre Maître. Il n’avait pas laissé son épée évoluer pleinement, parce qu’il… parce qu’elle répondait mieux à ses attentes ainsi. »

Plus exactement, l’épée double de Varsta lui servait à torturer les prisonniers ramenés à la Forteresse, mais Margar était-elle à l’aise avec la torture ? Onis sentit que c’était une bonne idée d’avoir évité le sujet.

« Toutes les épées ne sont pas des combattantes. Peut-être la tienne et toi trouverez-vous un autre chemin. »

La scientiste ne répondit rien, les yeux fixés sur son épée, mais marmonna quelques syllabes dont le sens échappa au Guerrier. L’idée avait l’air de faire son chemin : c’était déjà ça de gagné.

Pourtant Onis ne put s’empêcher de penser qu’avec ou sans épée, Margar resterait à jamais incapable de se battre pour sa vie. Pas contre un humain ; les nomades étaient capables de neutraliser la plupart des prédateurs et elle connaissait certainement leurs techniques, mais elle ne saurait jamais lever la main sur un être humain.

Ce n’était pas forcément plus mal, songea-t-il en se rappelant le visage du premier homme qu’il ait tué. Dire que selon la façon dont on comptait, il pouvait en être à trente-et-un, ou plus de cent cinquante…

« Eh oh ? Onis ?

— Euh, je. Pardon ?

— Tu avais l’air songeur.

— Hmm. Ce n’est rien.

— Si tu veux… »

Le sourire entendu de Margar laissait entendre que non, ça ne serait pas tout à fait comme il voulait, mais elle n’allait pas insister pour le moment. Ce n’était pas forcément plus mal…

« Je te demandais, comment se fait-il que l’épée d’Aixed se soit épuisée ?

— Oh ! Oui, se reprit-il. C’est simple, en fait, elle a trop demandé à son épée de l’aider, et l’épée est tombée d’épuisement. Elle a dû partir en chasse et lui offrir un monstre pour la restaurer.

— Attends une seconde. Pourrait-on la désorienter comme ça ?

— Que veux-tu dire ?

— L’épée d’Aixed, insista Margar. Elle nous suit parce qu’elle ne voit que nous, c’est bien ça ? Est-ce qu’elle pourrait nous perdre de vue si on l’épuise assez ? »

Le Guerrier eut une moue inconfortable. C’était parfaitement possible, oui.

« Cela la tuerait, pointa-t-il. J’aimerais autant éviter.

— Nous n’aurons peut-être pas le choix. Si c’est entre l’épée ou nous, je dois t’avouer que je n’ai pas envie d’épargner l’épée.

— Aixed est partie chercher une flèche, cingla Onis. Je ne serais pas mauvais perdant au point de la priver de sa plus proche compagne après avoir lâché ce rôle, juste pour le plaisir de partir en infligeant autant de dégâts que je peux. »

La scientiste baissa la tête, un peu confuse. Elle ne devait pas avoir compris à quel point l’épée était importante… mais Onis ne lui en voulait pas. Elle n’avait été choisie par la sienne que quelques jours plus tôt, et lui avait eu besoin de plusieurs années pour s’en rendre compte. Il aurait bien aimé voir le visage de Margar, ceci dit : la scientiste pensait de façon trop différente, et il préférait pouvoir suivre les émotions qu’elle laissait transparaître.

« Ce… Varsta, hésita Margar. Vous en parliez avec Aixed ; que lui est-il arrivé ? »

Elle releva la tête et le regarda droit dans les yeux, et Onis y lut un certain inconfort. Elle voulait sans doute s’excuser sans reconnaître tout de suite qu’elle avait eu tort. Mais il n’y avait rien à pardonner.

« C’était un Maître du Sable, reconnut Onis. Il connaissait chaque village, ou peu s’en faut. Il a disparu d’Yspèri il y a peu, et Aixed et moi avons suivi sa trace. »

Poursuivre serait une trahison.

Il n’était plus à ça près.

« Nous avons caché les détails à nos siblings, précisa le Guerrier avec une touche de menace dans la voix. Je ne vais pas te dire ça à la légère, Margar.

— Je suis une tombe.

— Je l’espère… Varsta n’est pas simplement mort. Il a été tué, et la personne qui fait ça a reproduit le schéma exact de… d’une torture. »

Margar tiqua. Onis inspira doucement. Il ne s’était pas trompé, elle n’appréciait pas.

« C’est un rôle des Maîtres des Sables, expliqua-t-il sans dissimuler sa propre gêne. Ça ne plaît à personne, mais…

— Pas la peine de me faire un dessin, coupa Margar. Je me doute bien que ça semble nécessaire. Parfois.

— Merci, souffla le Guerrier. Varsta, donc… Ses blessures se sont étalées sur une demi-semaine, avec une gradation précise, et nous avons vérifié auprès des autres Maîtres du Sable. Un seul homme a jamais tenu aussi longtemps avant de céder.

» Tograz.

— Encore ce nom, Margar dit-elle d’un air désabusé. J’ai l’impression que la moitié des gens que je croise lui court après et que ses écarts de conduite m’ont amenée où je suis, mais je ne l’ai jamais rencontré. »

Un doute furtif passa sur son visage ; Onis ne prit pas la parole. Elle faisait de l’esprit, mais il sentait qu’elle saisissait le problème.

« Quelqu’un a voulu le venger, reprit-elle.

— Oui. Et si cette personne peut manipuler et soumettre un Guerrier, puis le garder sous la main aussi longtemps… Nous pourrions être traqués sans rien en savoir. »

Margar s’agita inconfortablement. Elle connaissait probablement ça — c’était le quotidien du Sèmèrès et cette ironie fit sourire douloureusement Onis.

Ce serait son quotidien aussi, maintenant.

« Tograz était le bras droit de la Lame Noire, ajouta-t-il. Ça n’améliore pas les choses. »

Le sujet n’était pas étranger à Margar, décida Onis. Elle avait l’air bien trop concernée ; il aurait pu jurer qu’elle avait tressailli en entendant le nom de la Renégate. Peut-être l’interrogerait-il en retour ?

« J’ai… entendu parler d’elle, éluda la scientiste sans convaincre son interlocuteur. Est-ce que tu n’avais pas dit autre chose, à propos d’yeux ?

— Les yeux ? Ha. C’est… Nous n’avons jamais bien su ce que c’était. Lorsque Tograz nous a mis sur la piste de la Lame Noire, il y a dix ans, nous l’avons… Nous avons affronté quelque chose, qui était peut-être elle. Peut-être pas. Un colosse de roche, peut-être celui du Conte Fondateur. Ça a été prodigieusement pénible, alors nous avons emporté ses yeux avec nous quand nous l’avons abattu, un peu par rancune. Les épées n’ont jamais vu ce qu’ils étaient, mais logiquement, ils auraient sans doute fait quelque chose si le colosse était revenu, et Aixed avait déjà croisé la route d’un objet dans ce genre. Alors elle les a gardés. »

Margar était complètement immobile, les yeux écarquillés. Le Guerrier se renfrogna. D’accord, « pénible » était un euphémisme et ils avaient dansé avec la mort, mais le comportement de la scientiste était presque louche. D’accord aussi, toute cette affaire ressemblait à un rêve délirant lorsqu’il y repensait, mais qu’avait-il dit qui en rende exactement la folie, qui puisse frapper autant cette femme et ses satanés secrets ?

Enfin, il n’était pas certain de vouloir savoir.

« C’est le passé, soupira-t-il avec un haussement d’épaules. Il aurait mieux fait de rester ensablé.

— Je suppose, répondit Margar. Je suppose… »

Ils gardèrent le silence, un moment. Le passé avait duré trop longtemps pour se laisser écarter d’un geste de la main, et Onis supposait que Margar avait vu son lot de chaos, elle aussi.

Peut-être était-ce vrai, finalement, et malgré ce que Gorbak avait pu en penser, que la Science n’apportait que le conflit. Le Guerrier se renfrogna à peine eut-il vu le sourire malicieux de la scientiste.

« Vous avez l’air proche, Aixed et toi.

— Nous étions siblings, grogna Onis. Je l’ai abandonnée avec l’Ordre.

— J’avais cru voir ça, s’amusa Margar avec un sourire qui se voulait bizarrement diplomate.

— Écoute, j’apprécierais grandement si tu pouvais éviter de verser du sable sur une plaie aussi fraîche. Ce n’est pas comme si tu avais assisté à la moitié de… oh, tiens ! »

Le Guerrier se mordit la lèvre, agacé de ne pas avoir trouvé comment qualifier… Enfin, peut-être que ce sarcasme de dernière minute passerait aussi bien.

Margar haussa les bras, l’air imperméable à toute forme de contrition.

« Je vais bien devoir parler d’Aixed à un moment ou un autre, badina-t-elle impudemment. Par exemple, tu aurais une idée de ce qu’on va faire pour échapper à cette flèche, ou même de la direction dans laquelle on fuit ? »

Onis lâcha un grondement sourd, détournant la tête. Le plus blessant était qu’elle avait parfaitement raison. Le plus blessant était peut-être qu’elle pouvait bien avoir parfaitement raison de le brusquer et de l’empêcher de s’apitoyer sur son sort.

Il n’avait quand même pas été plaintif ou inutile, enfin ?

« On a besoin d’un plan, Onis, poursuivit-elle moins rudement. Et on en a besoin maintenant.

— Il n’y a pas de plan, lâcha le Guerrier. Ils nous tiennent.

— Tu ne penses pas que…

— C’est moi le Guerrier, Margar. Et je ne vois aucune échappatoire, pas à long terme. Même le peu de somnifère qu’il te reste ne servira à rien s’ils adoptent une formation large. Ta Science arrivera peut-être à quelque chose, mais ce n’est pas de mon ressort.

— Ça ne marche pas comme ça, s’irrita la scientiste. Ce n’est pas un jeu de devinettes magiques avec des réponses parfaites ! C’est juste un état d’esprit ! C’est juste continuer de poser des questions quand personne n’a la réponse !

— Vraiment ? se moqua Onis. Dans ce cas-là, qu’est-ce qui fait que toi, en particulier, tu es différente de tous les gens que j’ai rencontré dans ma si courte vie ?

— J’ai juste été assez stupide pour apprendre par cœur une montagne de savoirs inutiles, pauvre illuminé. Et puisque tu soulèves ce point, permets-moi de te signaler que toi, je ne te vois rien remettre en question ! Tout ce que tu as toujours cru, tu l’as trahi et tu n’en as rien abandonné ! »

Le Guerrier se tendit brusquement et fit un pas vers Margar, un seul. Puis il ferma brièvement les yeux, reprenant le contrôle de sa colère. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même, c’était lui qui avait décidé de protéger cette enflure. Eh bien soit !

Des questions ? Pourquoi pas sa place dans l’Ordre, pour commencer ? Il agissait pour le bien de ses siblings et ils finiraient bien par le voir ; il en restait persuadé, il ne pouvait pas abandonner cette idée. Mais eux l’avaient banni, enfermé dans le sable sans fin.

Puisqu’ils le déclaraient, il n’était plus un Guerrier.

Puisqu’il n’était plus un Guerrier, il était un Renégat.

Et s’il était un Renégat, alors ils avaient une destination, et peu importait que sa nuque frissonne de terreur à l’idée du sacrilège.

Il avait abandonné l’Ordre. Aucun sacrilège ne serait jamais aussi grave que celui-là, alors autant prendre le Chien des Enfers par les cornes et boire cette outre de sang jusqu’à la lie.

« Puisque tu insistes, cracha-t-il. Nous avons une destination.

— Formidable, cingla Margar. Et je peux savoir aussi pourquoi c’était parfaitement impossible il n’y a pas trois nutes, ou une hérétique comme moi ne pourrait pas comprendre ?

— Même les hérétiques se tiendraient à l’écart de la Cité d’Antan. »

Il se serait jeté à genoux et aurait remercié le dieu qui donnait, s’il n’en avait pas abandonné le culte en même temps que le village de son enfance : Margar resta le souffle coupé, trop choquée pour répondre. Même les scientistes, semblait-il, se tenaient à l’écart de la Cité d’Antan.

Onis sourit amèrement. La scientiste à la langue trop bien pendue n’avait aucune réponse, et cette victoire avait coûté plus cher que toutes les piques qu’elle aurait pu lancer.

« Eh bien ? la provoqua le Renégat. Ça t’ira, comme remise en question, ou tu veux un peu plus de temps pour te morfondre de ne pas avoir pensé à ça toute seule ?

— Je ne… Pardon. Je suis meilleure pour remarquer les défauts des autres que les miens, j’en ai peur.

— C’est facile. »

La scientiste baissa les yeux, honteuse. Cela ne calma pas Onis, mais il inspira longuement pour tenter de reprendre contenance. Il ferait mieux de se contenter de cette platitude en guise d’excuse. Il ne pouvait pas en vouloir à Margar pendant tout le voyage.

« Va pour la Cité, murmura-t-elle après un silence. Mais je ne suis pas sûre de comprendre ce qui nous y amène.

— C’est le seul endroit du désert où un Guerrier ne mettra pas les pieds. »

Il se sentait épuisé, soudain, sans raison aucune.

« Les Renégats de l’Ordre ont pris l’habitude de s’y rassembler il y a quelques millénaires. Pas tous, et ça a pris du temps, mais globalement, c’est le plus simple pour tout le monde. On assigne des patrouilles à bonne distance pour les empêcher de sortir, et tant pis pour eux s’ils se portent la poisse à eux-mêmes.

— Je croyais que… Je ne sais pas. Ce n’est pas censé attirer la malchance sur le désert entier, s’ils y entrent ?

— Ça ne peut pas être pire que si nous… on allait les chercher. Et puis les juges du Pic avaient répondu que non quand on leur avait demandé, alors personne n’a répété la question. »

La scientiste eut une moue difficile à interpréter. Au moins elle n’avait pas l’air de refuser l’idée maintenant qu’Onis la lui avait mise en tête.

Douze mille ans de scientistes planqués dans le désert, et pas une génération n’avait eu l’idée de s’installer dans la Cité d’Antan. La déclaration enflammée de Margar à propos de questions sans réponse semblait bien fade en comparaison de cette tradition que ses ancêtres n’avaient jamais brisée.

« Deux questions, prévint-elle. Non, trois. Est-ce que les patrouilles vont poser problème pour entrer ? Est-ce qu’on aura le temps de l’attendre ? Et qu’est-ce qu’on trouvera là-bas ?

— Non. Je pense. Et je n’en sais rien. Il pourrait y avoir une armée, ou juste des ruines. Dans tous les cas, j’espère y avoir le temps de souffler un peu et de penser à la suite. En paix.

— Même si c’est une nasse sans issue ? »

Le Guerrier haussa les épaules. Ils risquaient déjà de mourir s’ils ne faisaient rien. Mourir de vieillesse dans un lieu hanté aurait au moins l’avantage de prendre plus longtemps.

Ce n’était peut-être pas un argument. Comme s’ils avaient le choix.