Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Le fabuleux destin d'un orphelin de sonicvic



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : sonicvic - Voir le profil
» Créé le 14/09/2022 à 15:49
» Dernière mise à jour le 14/09/2022 à 15:49

» Mots-clés :   Absence de combats   Guerre   Kanto   Présence de personnages du jeu vidéo

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Guerre et Psy
Les causes exactes de la guerre n'ont jamais été dévoilées. Officiellement, un homme politique de Kanto avait été emprisonné à Johto pour une sombre histoire d'images pokémonographiques, un motif considéré comme fallacieux par nos autorités. Selon certains médias, les deux nations n'attendaient en réalité qu'une étincelle pour repartir en guerre et s'octroyer les pleins pouvoirs sur le Mont Argenté, une montagne sacrée où l'on avait récemment détecté de nombreux minerais rares, et donc source de richesse pour qui l'exploiterait.
Cette montagne avait beau se trouver à la frontière entre nos régions, le conflit était voué à s'étendre sur une bonne partie des deux territoires. Cela posait d'ailleurs un problème à l'armée kantonienne, plus avancée que sa rivale en termes d'armement mais cruellement désavantagée en terrain rocheux, trop difficile d'accès pour nos tanks et autres véhicules blindés. En face, les soldats johtoïtes étaient formés à un art de la guerre plus traditionnel qui privilégiait les déplacements à pied ou à dos de Pokémon, beaucoup plus pratiques dans les lieux escarpés mais suicidaires face à l'artillerie dans les plaines, ce qui mena assez vite à une guerre de position. Les armées de Kanto et de Johto se toisaient à la limite de la chaîne montagneuse qui s'étendait d'Argenta à Ville Griotte.

La seule fierté de nos généraux kantoniens était l'aviation. Nous avions bien plus de puissance aérienne que nos adversaires et l'armée menait à plusieurs reprises des raids de bombardement dans des zones quasi-désertes de Johto, comme le sud d'Ebenelle ou le nord d'Acajou, ou encore des usines (à l'arrêt au vu des circonstances). Des traités internationaux nous interdisaient de bombarder des zones habitées, mais de nombreux rapports confidentiels indiquaient que quelques civils mouraient à chaque bombardement.
Pour Léo, cette guerre était un désastre. Même s'il était affilié à notre armée, il avait de la famille des deux côtés de la frontière et il redoutait de perdre des proches si le conflit s'éternisait. Chaque jour, il scrutait les journaux locaux et étrangers dans l'espoir de ne pas voir le nom d'une personne qu'il connaissait parmi la liste des disparus. L'angoisse le faisait dépérir, et il n'était plus vraiment à son travail.
Cette situation me donnait deux fois plus de boulot, mais je n'avais pas vraiment le droit de me plaindre. Je préférais couvrir mon ami le temps qu'il aille mieux plutôt que d'en référer à mes supérieurs et de le voir potentiellement arrêté pour trahison.

Après 6 mois de conflit eut lieu une réunion de l'état-major à laquelle je fus convié, tout comme d'autres directeurs de laboratoire de l'armée. Nous nous attendions tous à y passer la journée, mais la réunion fût extrêmement courte et se limita à ces quelques mots du général :
"Messieurs, l'heure est grave. Comme vous le savez, nous avions prévu d'utiliser une arme surpuissante développée dans notre laboratoire de Cramois'île pour mettre fin au conflit au plus vite. Malheureusement, nous avons reçu un rapport nous signalant qu'à la suite d'une explosion dans le labo, l'arme s'était enf… envolée en fumée. Bref, le projet M2 est avorté, nous avons besoin de nouvelles idées. Vous avez une semaine pour me faire des propositions de nouvelles armes ou technologies pour mettre fin à la guerre. Messieurs, Kanto compte sur vous !"

Que Kanto compte sur moi, ça me faisait une belle jambe. Je n'avais ni les connaissances ni l'intention de développer des engins de guerre pour ce conflit stupide. Et puis allez savoir si une nouvelle arme ne pouvait pas se retourner contre nous, tout le monde connaissait le conte de l'Arme Suprême qui aurait autrefois décimé Kalos alors qu'elle avait été conçue pour la paix.
Non, ce qu'il fallait pour finir ce conflit, c'était quelque chose de non léthal. Peut-être qu'avec les outils de communication que nous développions ensemble, Léo et moi parviendrions à mettre fin au conflit ? Je lui en touchai un mot à mon retour, et sa réponse fut catégorique :
"Impossible, toutes les communications sont coupées entre Kanto et Johto, des brouilleurs ont été dispersés sur toute la frontière et je ne crois pas qu'il y ait un réseau de câbles passant entre nos régions. Et si c'était le cas, ils sont sûrement sabotés depuis 6 mois.
- Il y a sûrement un moyen…
- Laisse tomber. Même en admettant qu'on parvienne à communiquer avec l'ennemi, on leur dirait quoi ? "Arrêtez de vous taper, c'est pas très gentil" ? On n'est pas dans un dessin animé, sors de ta bulle."

Ironiquement, à ces mots, Léo replongea dans le mutisme.
La solution ne m'apparut que le lendemain, alors que je sortais du lit. Je buvais mon café tout en lisant le journal, quand je vis une ombre passer devant la fenêtre de mon appartement au rez-de-chaussée. Il s'agissait du fils de mon voisin du dessus, qui s'amusait à cacher des pétards dans le jardinet de la résidence. J'avoue que je préférais ce type d'explosions à celles dont je lisais le compte-rendu dans ma feuille de chou, je me mis donc à observer ce spectacle innocent.
Le gamin avait dispersé ses petits explosifs un peu partout et s'amusa ensuite à les allumer à la chaîne à l'aide d'un briquet. Les détonations ne se firent pas attendre, et retentirent à travers toute la résidence.

C'est alors que je vis un Abra bondir hors des fourrés. Sa sieste avait visiblement été perturbée par l'enfant et il avait été réveillé en sursaut. Pris de panique, il utilisa son attaque Téléport au sommet de son saut et réapparut plusieurs dizaines de mètres plus loin, de l'autre côté du grillage de notre résidence.
Je réalisai alors que si l'on pouvait utiliser la téléportation à l'échelle humaine, on n'aurait même pas besoin d'envoyer des messages de l'autre côté de la frontière ! Il nous suffirait simplement d'envoyer des hommes à des points stratégiques de Johto pour paralyser toute leur armée et mettre fin à la guerre sans verser de sang.

Dés mon arrivée au travail, je décrivis mon idée à Léo. Il nous suffisait d'avoir quelques Pokémon Psy suffisamment endurants pour parcourir quelques kilomètres avec un humain à leurs côtés. Je vis tout de suite une étincelle passer dans le regard de mon génial ami, et il me demanda d'attendre une petite journée.
Le soir même, il me tendit un CD, l'air radieux.
"Qu'est-ce que c'est ?
- Une CT. Tu n'en as jamais vue ?
- Non, mais on m'en a parlé à l'école. On peut apprendre des attaques à nos Pokémon avec, c'est bien ça ?
- Oui. Elles sont plutôt rares, mais notre base militaire a le matériel nécessaire pour presser ces disques, on pourra en recréer autant que nécessaire. Celle-ci contient Téléport, l'attaque qu'utilise Abra pour voyager sur de longues distances, elle nous permettra d'apprendre cette attaque au plus grand nombre de Pokémon possibles. A ma connaissance, c'est la trentième CT jamais créée.
- Eh bien ! Tu as réussi à étudier l'attaque et la synthétiser sur un disque en une journée ?
- Oh, j'ai trouvé quelques travaux préliminaires qui m'ont facilité la tâche, ça n'était pas aussi compliqué que ça en a l'air."

La modestie de Léo m'étonnait toujours, on avait résolu une bonne part du problème grâce à lui et pourtant il restait humble. Nous n'avions plus qu'à trouver des Pokémon Psy suffisamment puissants pour convaincre l'état-major de choisir notre solution.
Là-dessus en revanche, nous séchions. Nous passâmes deux jours à lancer des Poké Balls sur tout ce qui nous passait sous la main, mais aucun de nous deux n'avait d'expérience dans la capture de Pokémon. Léo ne parvint à attraper qu'un faible Abra tandis que je fis chou blanc. Nous n'avions plus beaucoup de temps devant nous.

C'est alors que la providence nous apparut au détour d'un couloir. Alors que nous regagnions notre bureau, une voix familière nous interpella :
"Eh, mais ce sont mes p'tites recrues ! Comment ça va, les Parecool ?"

Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir le Major Bob derrière nous. Nous ne l'avions jamais vu dans notre base, et le sommet de son crâne était enveloppé dans un gros pansement.
Il nous raconta que son avion avait été touché lors d'un raid au-dessus de Johto et que l'impact l'avait assommé contre la vitre de son cockpit. Il n'avait dû sa survie qu'à son Magnéton, qui avait réussi à maintenir l'avion en l'air grâce à son champ magnétique suffisamment longtemps pour que Bob reprenne ses esprits.
Le temps que sa blessure guérisse, il était cloué au sol. Il sortait tout juste d'une réunion exceptionnelle avec le commandant de notre base.

Il remarqua aussi l'Abra qui suivait Léo partout. Lorsqu'il nous demanda des informations sur le Pokémon, nous lui révélâmes notre plan, dans l'espoir qu'il puisse nous apporter une solution.
"Mmmh… Je connais p'têtre quelqu'un, mais elle va pas être facile à convaincre.
- Mais enfin, qui pourrait être opposé à la fin de la guerre ?
- Une cinglée. Mais une cinglée qui sait y faire avec les Pokémon Psy, j'ai jamais vu ça. Vous connaissez l'Arène Combat à Safrania ?
- Oui, dit Léo. C'est une des meilleures de la région.
- Eh bien son Champion a été balayé du jour au lendemain par une totale inconnue qui s'est installée juste à côté. Il paraît qu'elle a battu tous les Dresseurs du dojo avec seulement son Alakazam. Maintenant, plus personne ne respecte l'ancien Champion, et la Ligue Pokémon a été obligée de désigner la vainqueure comme la nouvelle Championne de la ville. Mais elle ne sort jamais de son Arène, je ne sais même pas si elle est au courant qu'une guerre est en cours depuis des mois."

Peu rassurés sur nos chances de la persuader, nous décidâmes de tenter le tout pour le tout et exigeâmes à notre supérieur un convoi express vers Safrania. Quant à Bob, il repartit à Carmin-sur-Mer.
Arrivés à l'Arène, nous fûmes surpris de constater que celle-ci était totalement vide, à l'exception du guide à l'entrée et de la Championne assise tout au bout de la pièce. Nous demandâmes à la voir, précisant que nous n'étions pas là pour un match. Le guide accepta de nous laisser passer et nous arrivâmes devant la Championne. Son regard glacial nous figea sur place, mais elle s'adressa à nous d'une voix douce.
"Je suis Morgane, télékinésiste et Championne de cette Arène. Que voulez-vous ?
- M… Merci de nous avoir accordé du temps, balbutiai-je, mal à l'aise. Nous serons brefs…"

Nous lui fîmes un résumé de la situation et de la raison pour laquelle nous avions besoin d'elle. Morgane parut surprise, visiblement Bob avait raison, elle ne se tenait absolument pas informée des informations.
"Je passe le plus clair de mon temps à méditer dans ce grand bâtiment vide, cela m'aide à renforcer mon lien avec les Pokémon Psy. J'étais surprise de ne plus voir de combattant depuis des mois, mais je pensais que mes collègues Champions avaient simplement réussi à éliminer le menu fretin."

Elle se leva de son siège austère.
"La guerre est mauvaise pour moi. Plus il y a de morts, plus cela engendre de Pokémon Spectres, et je ne peux le tolérer. Mon Kadabra et mon Alakazam ne connaissent plus Téléport depuis bien longtemps, mais si vous pouvez leur réapprendre je suis persuadée qu'ils seront plus que suffisants pour déplacer un régiment entier sur des kilomètres. Je peux également mettre mon Abra a la disposition de l'armée, sans vouloir vous offenser, il m'a l'air mieux entraîné que le vôtre."

Etonnés, nous fîmes quelques batteries de tests une fois nos CT utilisées. Les Pokémon de Morgane étaient bel et bien impressionnants, ils obéissaient à leur maîtresse sans que celle-ci n'ait besoin de parler, tout se passait par télépathie. Surtout, nous constations que ceux-ci pouvaient bien nous téléporter sur de longues distances sans paraître fatigués. Nous ramenâmes Morgane à la base et finîmes notre présentation pour le lendemain.
Par chance, les autres équipes n'avaient que des schémas d'armes à montrer à l'état-major. Léo et moi avions un plan, un moyen d'exécution déjà prêt et surtout cela ne coûterait quasiment rien. Je sentis une hésitation passer dans le regard du général, mais il fut forcé de constater qu'il n'avait aucune autre carte dans sa manche. Il accepta donc l'aide de Morgane pour un essai, rendez-vous fut pris le lendemain. A partir de cet instant, nous fûmes mis en retrait du projet, la suite se déroula sans nous.

Visiblement, le test avait été concluant car le soir même le général lança la première offensive vers le campement johtoïte le plus proche de la ligne de front. Une petite troupe composée de Morgane, Alakazam et quelques soldats se téléporta directement dans la tente de l'état-major ennemi, détruisit leur radio et les força à se rendre. Tous les soldats du camp furent alors réunis et se placèrent au centre du triangle formé par Abra, Kadabra et Alakazam. En un clin d'œil, tous se retrouvèrent dans une prison militaire de Kanto. A partir de ce moment, la guerre de position se transforma en guerre éclair.
En quelques jours, Morgane et ses nouveaux amis obtinrent la reddition d'un nombre conséquent de généraux de Johto. La nouvelle fut tellement brutale que l'état-major ennemi eut peur que cette nouvelle arme inconnue exécute tous les haut-gradés si elle arrivait jusqu'à Doublonville, et ils proclamèrent l'armistice qui marqua l'arrêt immédiat des combats.

C'était enfin fini, et Léo pleura de joie à cette annonce.
Le sentiment du devoir accompli, lui et moi présentions notre démission à l'armée kantonienne au lendemain de la fin des affrontements. Nous avions une idée pour exploiter la puissance de la téléportation mais ne désirions pas continuer à travailler pour l'armée. Notre invention devait servir au plus grand nombre.
Moins d'une semaine plus tard, nous emménagions dans nos nouveaux locaux.