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Les bons conseils de mon grille-pain de Lief97



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Informations

» Auteur : Lief97 - Voir le profil
» Créé le 09/09/2022 à 14:24
» Dernière mise à jour le 15/09/2022 à 17:30

» Mots-clés :   Amitié   Humour   Kanto   Slice of life

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Chapitre 5 : Comment voler au-dessus des rageux
Augustin avait déjà songé à mille et un plans dans sa tête. Ce petit millier de stratégies lui paraissait pourtant trop peu, lui qui craignait par-dessus tout de s’aventurer hors des frontières de son appartement.

La sécurité de sa maison, il n’avait pas envie de la quitter.

Sauf que sans Grille-pain, et avec un voleur dans la nature — tout à fait capable de revenir, d’ailleurs ! — il ne se sentait plus capable de vivre sereinement entre ces murs.

Il devait faire justice lui-même. Et mettre fin aux méfaits d’Arsène Grimalin.

Augustin, pensif, mit de côté son plan 1 : celui qui consistait à ignorer le problème et à allumer sa console. Le plan 2 passa à la trappe également. Déconnecter ses meubles Motismax pour ne plus être dépendant et vivre complètement seul n’était plus envisageable pour lui.

Le plan 8 ? Non, trop extrême. Demander à ses Pokémon d’assembler une bombe pour aller la poser devant le hangar abandonné et la faire exploser, tout ça pour attirer là-bas les policiers incompétents de Safrania, ne fonctionnerait jamais.

En plus, il aurait pu passer pour un des ces terroristes de la Team Flare.

Attendre le jour où une technologie serait suffisamment avancée pour permettre un retour dans le temps était inconcevable. Augustin abandonna donc le plan 27.

Les possibilités se réduisaient, seconde après seconde.

— Hé, Frigo, t’es pas jaloux de mon Type, toi ? s’étonnait Commode à côté du canapé.

Le réfrigérateur haussa les épaules.

— Bof, non. J’aime bien mon Type Glace.
— T’es pas de Type Combat, plutôt ? railla Réveil. Vu que tu nous dis être ceinture noire de judo…
— Ça n’a rien à voir avec mon Type, ça, c’est le talent ! rétorqua férocement Frigo.

Il lança un regard hargneux à Commode :

— Les Type Plante, c’est tous les mêmes, que des envieux et des paresseux !

Tapis approuva du menton.

— Nous, les Type Sol, on vous déteste tout pareil !

Tous les regards finirent par se tourner vers le seul meuble à n’avoir pas encore ouvert la bouche. Même Augustin, concentré à réfléchir au milieu de cette insupportable cacophonie, leva des yeux surpris sur Armoire.

— T’as perdu ta langue ? lâcha le garçon.
— J’ai juste pas envie de vous dire mon Type, c’est tout, répondit sèchement Armoire, un peu boudeur.

Commode fronça ses sourcils de plasma, sceptique.

— T’es pas juste de Type Plante, comme moi ?
— C’est un secret, marmonna Armoire.
— Quoi ?
— C’est un SECRET, OK ?

Augustin secoua la tête, dépassé par la bêtise dont il faisait preuve.

— Écoute, Armoire, dis-nous et tu seras tranquille. Sinon je t’envoie à la décharge.
— … bah envoie-moi à la décharge alors !

De grosses larmes commencèrent à mouiller les yeux exorbités d’Armoire.

— J’mérite que ça, la décharge ! J’suis un raté, hein Augustin ? Hein ?
— Qu’est-ce qui lui prend, tout à coup ? souffla le jeune homme, stupéfait.

Frigo se pencha et lui murmura à l’oreille, mal à l’aise :

— Je lui ai fait goûter la dernière bière à la framboise qu’il me restait… j’crois qu’il tiens pas l’alcool.
— … tu as fait… quoi ?

Le regard d’Augustin s’emplit de ténèbres menaçantes. Frigo déglutit et recula, intimidé par son aura meurtrière. Oui, Augustin adorait cette infâmie que représentaient les bières à la framboise. Et oui, Frigo continuait d’allègrement se servir de tout ce qui se trouvait à sa portée. C’était son estomac, merde alors ! N’avait-il donc pas le droit de manger ce qu’Augustin y rangeait ?

Il n’y pouvait rien si aujourd’hui était un jour exceptionnel ! C’était la première fois depuis longtemps qu’Armoire et Frigo se rassemblaient dans la même pièce, et sans un petit quelque chose pour fêter ça, leurs retrouvailles auraient été bien fades.

Augustin garda son ressentiment de côté, et se leva. Il posa une main dans le dos d’Armoire en train de geindre et de pleurer à chaudes larmes.

— Bon, Armoire, j’ai choisi le plan numéro 745 pour aller sauver Grille-pain. Tu seras la clé de voûte de…
— Quoi, tu m’insultes maintenant ? Une clé de voûte, moi ? Je ne suis pas un vulgaire Spiritomb, Augustin ! Je suis un sublime Motisma !

Ce dernier grinça des dents, et essaya de sourire sans laisser paraître la colère qui faisait briller ses yeux.

— Tu seras le héros de cette opération, Armoire.
— … vraiment ?
— Oui.
— Pour de vrai, genre, pour de vrai ?
— Si tu nous dis ton Type.

Armoire, qui contenait sa joie, grimaça, mais après un court débat intérieur, se convainquit que ce n’était pas cher payé pour devenir un héros.

— Je… je suis de Type Vol.
— Vol ? s’étonna Tapis.
— Je pensais qu’il allait nous dire Fée, avoua Frigo.
— Comment ça, « Vol » ? grogna Augustin. T’es une armoire, que je sache, pas un avion.

Armoire ouvrit en grand les deux portes à l’avant de son corps, et évita soigneusement leurs regards.

— Et ça, c’est quoi selon vous ? questionna-t-il, embarassé.
— Des portes.
— Ouais, clairement des portes.
— Totalement des portes.

Face à ce flot de réponses unanimes, il rougit de plus belle, et nia en bloc.

— Non. Ce sont mes ailes.

Un silence lui répondit.

Puis, dans une explosion hilare, un concert de fous rires résonna dans le salon.

Armoire, rouge de honte, aurait adoré pouvoir sauter par la fenêtre ou se cacher sous la table basse. Mais il était trop grand pour ça, et subit passivement cette scène ridicule, regrettant d’avoir tout avoué aussi facilement.

Augustin finit par inciter ses meubles au calme, et une nouvelle idée germa dans son cerveau.

— Armoire, je crois qu’on pourrait mettre en place le plan numéro 955 que j’avais en tête. Parle-moi un peu plus de tes capacités. Si c’est applicable, y’a moyen que tu deviennes un héros pour de vrai.


***


Jean-Robert était devenu bavard.

Comme si évoquer sa nouvelle carrière dans l’industrie de la corde téléportative avait changé son humeur, il s’était mis à discuter vivement avec Grille-pain, de tout et de rien. Le toaster n’avait encore jamais rencontré un humain avec une telle propension à causer de choses inintéressantes.

— Mon ancêtre le plus lointain s’appelait Godefroy de Monmiraidon. Il venait d’une région lontaine, Paldea. C’était un chevalier avec une moto vivante pour monture, et…
— Oui, bien sûr, bien sûr, répondit Grille-pain.

Il soupçonnait Jean-Robert d’être un menteur pathologique, parfois. L’homme baissa les yeux sur le bout de corde déchiquetée resté sur ses genoux, et le caressait comme s’il s’agissait de son bébé.

Une « Corde Sortie » ? Ce genre d’invention ne marcherait jamais ! Comment le lui faire comprendre ? Sans le pousser de nouveau à haïr sa vie ?

Grille-pain regarda nerveusement vers la porte entrouverte du hangar. Personne en vue. Il faisait nuit noire, dehors. Le halo d’un lampadaire, et ceux des projecteurs de l’Arène à quelques encablures de là, éclairaient l’entrée de lueurs blafardes.

Cela faisait plusieurs heures qu’il avait organisé son faux enlèvement. Augustin n’allait donc pas venir… ?

— En fait, il faudrait que je trouve un Pokémon Psy capable d’imprégner une capacité Téléport dans la corde, non ? Ce serait la création du siècle ! Voilà qui ferait de moi le plus grand inventeur de tous les temps !
— Ne vous réjouissez pas trop vite, Jean-Robert. Il est impossible de prédire la réaction du public quant à… une invention autant en avance sur son temps.
— C’est bien vrai, ça… il faudrait d’abord que j’organise un salon en avant-première, pour tester l’engouement de ces clodos de dresseurs. Tu sais qu’ils sont assez cons pour s’aventurer tout seul dans le Mont Sélénite ? La plupart n’ont qu’un petit Salamèche comme partenaire et un Rattata tout aussi merdique, et ils se promènent gaiement au milieu des Racaillou, des Onyx et des Nosférapti assoiffés de sang qui pullulent là-dedans.
— Ah oui ?
— Sur 100 dresseurs qui rentrent dans ces grottes vers Argenta, seuls 3 en ressortent vivants à Azuria. C’est fou, non ? Je me dis que c’est pas si mal pour réduire leur nombre, mais c’est aussi pour ça que le nombre d’habitants à Kanto est en chute libre… ma Corde Sortie pourrait sauver ces abrutis et faire de Kanto une région aussi habitée qu’Unys !

Grille-pain, distrait, l’écoutait à peine. Face à son excitation puérile, il ne pouvait qu’acquiescer et l’encourager faiblement. Il commençait surtout à s’inquiéter pour Augustin. Leur relation était-elle seulement celle d’un grille-pain et d’un amateur de tartines grillées ? Ou était-ce une véritable amitié, comme il l’avait si souvent et si longtemps espéré ?

Plus le temps passait, et plus Grille-pain se mettait à se morfondre.

Même Jean-Robert finit par s’en rendre compte et se pencha curieusement vers lui :

— Ça ne va pas, toaster ? Je t’ennuie ?
— … non, je m’inquiète pour Augustin.
— Ah, ton proprio ? Bah, si c’est un gosse, ignore-le. Faisons carrière ensemble dans la Corde Sortie !

Grille-pain émit un gros soupir, presque contrarié.

Il n’avait pas envie de devenir un ingénieur fou.

Il voulait juste faire son travail de grille-pain et discuter de nouveau avec le seul ami qu’il connaissait.


***


La porte de l’appartement était grande ouverte.

Les Motismax attendaient dans le couloir, en jetant des regards furtifs à Augustin, figé sur le pas de la porte. Comme si un mur invisible se dressait entre lui et le corridor, le jeune homme était immobile, et ses doigts s’agitaient nerveusement.

— Allez, Augustin, tu peux le faire ! l’encouragea Armoire.
— Mais oui ! T’as juste à descendre les escaliers et une fois dehors, tu te caches dans Armoire ! renchérit Commode.

Tapis approuva vivement, l’air pressé. Frigo se retenait d’avouer toute la vérité sur cette mise en scène de kidnapping, tandis que Réveil, de mauvaise humeur, priait en silence pour ne pas finir en vulgaire monnaie d’échange.

Le jeune homme inspira un grand coup. Il était déjà sorti d’ici, hier. Il pouvait encore le faire. D’autant plus qu’il faisait nuit. Il y avait moins de risques de croiser un voisin à 2h du matin qu’au lever du soleil ! Et s’il voulait sauver son ami Grille-pain, il n’avait pas le choix.

Il devait se forcer.

Il mit un pied dehors, l’autre, et referma derrière lui en utilisant sa carte magnétique. Enfin, en essayant d’ignorer les battements affolés de son cœur prêt à exploser, il se faufila entre ses encombrants compagnons et les guida dans les escaliers vers les étages inférieurs.

Il va sans dire qu’il passa d’une marche tranquille à une course précipitée pour atteindre le rez-de-chaussée. Pourquoi cela ?

Parce qu’une armoire, un frigo et une commode qui dévalent les marches, ça tombe derrière vous à une vitesse folle et en faisant un vacarme de tous les diables !

— Aïe, aïe, aïe ! criait Frigo.
— J’me suis tapé l’orteil dans ton pied, Commode ! se plaignit Frigo en dégringolant les escaliers.
— Quel orteil, abruti ? Aouch ! beuglait Commode en heurtant les murs.

Réveil avait d’hors et déjà été proprement éjecté contre le papier peint et s’était enfoncé dans une tapisserie après plusieurs rebonds ; Tapis avait hurlé à l’intrus quand il s’était fait piétiné, mais s’en sortait sans aucune blessure apparente.

Augustin atteignit le hall en dérapant sur le carrelage, et il évita avec grâce, d’une torsion du buste, les quatre cent kilos de Frigo qui s’étala de tout son long par terre. Une roulade lui sauva la vie et laissa à Armoire tout le loisir de terminer son vol plané vers les boîtes aux lettres, alors que Commode parvenait l’exploit de saisir la rambarde avec ses bras de plasma. Il s’arrêta juste à temps, mais n’empêcha pas un tiroir à chaussettes de s’ouvrir et de répandre son contenu partout.

Augustin, furieux et en même temps très effrayé — tout l’immeuble devait être réveillé, maintenant ! — s’époumonna :

— Mais vous êtes cons, nom d’Arceus ! Vous avez failli me tuer, bande d’abrutis !
— J’ai glissé, chef, s’excusa Armoire d’un air penaud.
— Heureusement que je cours vite, ça aurait pu tourner au drame… vous êtes vraiment des incapables, tous !

Augustin entendait des portes s’ouvrir au premier étage. Il blêmit. D’autres êtres humains horribles se tenaient à quelques mètres de là. Il eut un long frisson de dégoût, et regarda férocement Commode qui ramassait les chaussettes une à une ; il essayait de trouver les bonnes paires.

— On fait un Memory ? proposa le meuble, emballé par son idée.
— C’est vraiment pas le moment ! cria Augustin. Laisse ça ici, on va dehors. IMMÉDIATEMENT !

Le garçon vola presque hors de l’immeuble. Ses meubles se précipitèrent derrière lui, Réveil et Tapis formant l’arrière-garde.

Quand le concierge descendit une minute plus tard, il se frotta plusieurs fois les yeux sans comprendre. Pourquoi donc des chaussettes s’étalaient-elles dans son hall ? Et pourquoi aurait-il juré apercevoir un petit tapis avec des yeux refermer la porte vitrée ?

C’était décidé. Dorénavant, il ne fumerait plus une seule feuille de Noadkoko !


***


C’était une scène singulière qui se déroulait dans les rues de Safrania cette nuit-là.

Un noctambule aurait eu du mal à croire ce qu’il voyait, s’il avait décidé de se promener dans les avenues de la cité. Là, au beau milieu d’une rue, il aurait croisé avec stupeur un réfrigérateur et une commode, transportant sur leurs dos respectivement un tapis surexcité et un réveil à l’air bougon.

Il aurait sans doute eu peur pour sa vie. Ce n’était pas tous les jours qu’on voyait un frigo piétiner les pavés devant la Sylphe SARL.

Mais surtout, s’il avait levé les yeux au ciel, il aurait aperçu un jeune homme accroupi dans une armoire. Une armoire placée à l’horizontale, qui battait frénétiquement des ailes — ou des portes, selon le point de vue — pour voleter au-dessus des toits.

L’armoire en question, qui manquait cruellement d’exercice, n’était cependant pas plus douée pour voler que l’était un Poichigeon nouveau-né.

Et l’adrénaline retombait vite, chez les armoires.

C’était comme ça ; les armoires n’étaient pas taillées pour l’endurance.

Elles n’avaient pas non plus un très bon cardio. Et d’ailleurs, elles n’avaient jamais de bonnes notes en sport. Si vous en trouvez une seule dans ce cas, ce serait l’exception qui confirmerait la règle !

Il y avait un noctambule, d’ailleurs, ou plus précisément, un insomniaque accoudé à sa fenêtre, qui fut spectateur de la scène. Alors qu’il se lamentait dans ses pensées, son regard coula vers les meubles qui couraient en contrebas. Puis un mouvement dans les airs, à hauteur de son étage, attira son attention sur sa droite.

Là-bas, au-dessus des lampadaires de la ville, l’armoire transportant un jeune homme mécontent battait follement des portes.

L’insomniaque en question n’avait ni bu ni fumé. Il ne buvait jamais, et ne fumait jamais. Son seul défaut était son incapacité à trouver le sommeil. Il n’avait jamais été victime d’hallucinations, du moins jusqu’à présent, il en avait toujours été persuadé.

Assister à cette scène insolite risquait fort de briser cette conviction.

L’armoire perdit de l’altitude, et le rythme effréné de ses ailes ralentit, devint irrégulier et laborieux…

— Remonte, merde ! T’es de Type Vol, soi-disant, prouve-le-moi ! Sinon c’est la décharge !
— Non, pitié Augustin ! Je fais ce que je peux…
— C’est pas assez !

L’armoire causait.

L’insomniaque secoua la tête, espérant effacer cette hallucination de sa vision. Mais elle y resta, palpable, parfaitement réelle.

C’était vachement réaliste, une hallucination !

L’armoire chuta d’un petit mètre, retrouva la force nécessaire pour se mettre en vol stationnaire, reprit quelques centimètres de hauteur… puis fit de nouveau une chute.

Droit sur un câble électrique qui passait au-dessus de l’avenue. L’armoire, en bois, ne prit pas le courant, ni son passager. Mais le câble se coupa net sous son poids.

D’un coup, toutes les lumières de la ville s’éteignirent.

Safrania fut purement et simplement plongée dans le noir.

L’insomniaque aurait voulu voir la suite de cette hallucination loufoque ; sauf qu’il n’y avait plus que le son. Il tendit l’oreille.

— Putain, t’as fait quoi, encore ?
— Rien, Augustin, j’te jure ! J’ai vu une corde, j’me suis juste dit qu’en sautant dessus, j’allais rebondir et utiliser l’élan pour m’envoler plus haut…
— Rebondir ? Rebondir sur un truc aussi fin, toi, alors que tu pèses deux cent kilos ?
— Deux cent soixante-cinq kilos avec toi, Augustin, répliqua l’armoire.
— … tu veux vraiment aller à la décharge, toi, hein ?
— Pardon…

L’insomniaque entendit les deux individus de son rêve éveillé s’éloigner au pas de course sur les pavés. Il entendait encore leurs voix, mais elles n’étaient plus assez audibles pour qu’il saisisse la conversation. Il détourna le regard vers l’immeuble de la Sylphe SARL.

Ne serait-ce pas problématique pour cette multinationale surpuissante que leur production de Master Ball, qui avait commencé la veille au soir, soit brusquement interrompue ? Car une étrange odeur de brûlé se faisait déjà ressentir, et à la lueur de la lune, on distinguait comme une volute de fumée s’échapper des sous-sols du bâtiment. Clairement, quelque chose avait explosé là-bas, à cause de la coupure de courant.

— Drôle de rêve, quand même, s’étonna l’insomniaque. Mais impossible qu’une armoire soit responsable d’une catastrophe pareille !

Il ferma sa fenêtre et se laissa tomber sur son lit, sans comprendre qu’il était bien éveillé, et qu’à cause de cette scène surréaliste, la Master Ball resterait un objet unique au monde pour des années durant.