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L'affaire LQ12 de Caul



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Informations

» Auteur : Caul - Voir le profil
» Créé le 09/09/2022 à 12:11
» Dernière mise à jour le 09/09/2022 à 12:11

» Mots-clés :   Aventure   Drame   Poésie   Science fiction   Suspense

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Chapitre 6 : De l’autre côté de la nuit
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Un jour, j’irais peut-être voir le Mont Couronné. On dit souvent que c’est la plus belle des montagnes, que son sommet est perpétuellement couvert de glace. J’imagine que la vue doit être exceptionnelle.

- - -


L’extérieur était différent de tout à l’heure. Finis la forêt légère et l’ambiance lugubre du Manoir Barjok. Là, une mince couche d’eau recouvrait le sol, faisant office de miroir au ciel. À droite, comme à gauche, rien. Seul le ciel, d’un noir d’ébène, piqué par de multiples étoiles rejoignait le sol qui en reflétait la moindre étoile. Devant moi, aligné en deux rangées parallèles, de grands hêtres. Un étrange tableau plongé dans le noir, le silence et l’étrange.

Je marchais droit devant moi, suivant le chemin tracé par les arbres, regardant l’horizon, en quête du moindre détail bizarre, de cette porte que l’on me demande de trouver. Nul bruit, à par le clapotis de mes pas dans l’eau froide. Je marchais sur le ciel, parmi les étoiles et les constellations. Pléiades, Voie Lactée, nébuleuse. Je foulais le tout d’une marche de somnambule, allant vers un endroit inconnu. Seul.

Je portais ma main dans ma poche et je touchais les pokéballs de Ciza’ et de Frida. Non, je n’étais plus seul.

Un son grave, venant de devant, attira mon attention. Les arbres avaient disparu sans que je me rende compte. Je m’immobilisais, perdus dans le néant et parmi les étoiles. Le ciel, il commençait à onduler. Quelque chose, comme une sphère, distordait l’espace autour de lui. L’objet tournait sur lui-même, flottant au-dessus de l’eau. Je m’approchais alors de lui, puis je fus englouti dans un gouffre de couleur.

Ma chute fût ralentie et j’atterris sur un sol froid, de pierre noire. Je repris rapidement mes esprits et, une fois mes yeux habitués à l’étrange luminosité de l’endroit, je distinguais alors les détails. Le sol de pierre noire était lisse et gravé d’un texte que je ne pouvais lire. Il n’y avait pas de mur, pas de limite, le sol gravé s’étalait à l’infinis, changeant régulièrement de style d’écriture, ou bien tout simplement de langage. Et je vis alors sur ma gauche une silhouette bouger. Elle avait deux bras et deux jambes, un torse, un ventre et une tête, et c’était tout. Un corps humanoïde, sans détails, sans doigt, sans orteil, sans visage, mais qui semblait me regarder. Elle n’avait pas de peau, et son corps semblait fait d’argile. Et il vibrait. Espacé de quelques secondes, de légères vibrations, tel les vagues d’un lac, partaient de son centre et parcourait l’ensemble de son corps.

« - Bon sang, c’est quoi se bordel, fis-je à voix basse. »

Je fis un pas vers la silhouette, elle fit le même. Je levais ma main droite, elle leva la sienne. Apparurent alors des doigts, fins comme des brindilles.

« - Tu en a mis du temps, Lazarus. »

La vois venait du visage sans bouche.

« - Mais encore ? lui répliquais-je.

- Je pensais que tu m’aurais trouvé plus rapidement.

- Et pourquoi cela ? »

La silhouette marqua une pause dans son jeu de mimétisme gestuelle.

« - Ici, le temps est différent, reprit-elle. Il fluctue. Un instant une seconde dure mille ans du monde d’où tu viens, l’instant d’après, c’est l’inverse. Ici, tu te trouve de l’autre côté de la nuit.

- Mais de quoi tu parles ? T’es qui ? T’es quoi ?

- Je suis le fruit des expériences de toi, de tes doubles issus de chaque dimension. Vous m’appelez “Nuée”, mais je n’ai pas vraiment de nom à proprement parlé.

- Bon, on va t’appeler Mordred.

- Mordred ? Je ne comprends pas. »

Je regardais alors la silhouette. Un sillon parcourut la partie basse de la tête, puis disparut. Je crue voir un bref instant un tressaillement à l’endroit où aurait dû se trouver l’œil droit.

« - C’est juste un prénom au pif, lui répondis-je. Tu en veux peut-être un autre.

- Je suis étonné que tu ne te souviennes pas de moi, mais que tu penses tout de même à me donner un prénom. Appelle-moi comme tu veux, si ça te chante, cela ne changera rien pour ce qui va suivre.

- Et que va-t-il se passer ?

- Et bien, si rien ne change, tout sera annihilé. Je serais omniprésent, dans chaque dimension, et j’aurais supprimer toute existence.

- Pourquoi fais-tu cela ?

- Je ne l’ai pas choisi. C’est le principe même de mon existence. Que je le veuille ou non, je le fais. J’ai bien essayé de stopper tout cela, mais c’est comme inscrit dans vos gènes, à vous, les Lazarus. Dans chaque dimension, que ce soit volontaire ou non, le Lazarus de cette dimension créer ou exploite la Nuée. J’ai donc créé cette endroit multi-dimensionnel dans l’espoir de stopper tout les Lazarus qui pourraient menacer l’existence en me créant ou en me propageant. Tu as pu en croiser quelques spécimens, notamment celui qui m’a créé.

- J’en ai croisé un qui parle de voix aussi. »

Mordred s’assit à-même le sol.

« - Oui, celui-là est particulier.

- Particulier en quoi ? fis-je avec un léger sourire aux lèvres avant de m’assoir en face de Mordred.

- Dans la dimension où il est originaire, ils ont percé le secret des ultra-brèche. Et cela, je ne l’avais pas prévue quand je l’ai amené ici. Et depuis, il a eu accès à de multiples dimensions où il s’amusait à défaire ce que je faisais, me répandant partout où il passait.

- Il y a un truc qui me chiffonne dans toute cette histoire. Tu me dis que le principe même de ton existence est de te répandre et d’annihiler, mais tu aurais créé tout cela pour t’en empêcher. Ça n’a pas de sens. »

Mordred garda le silence quelque temps, comme s’il réfléchissait. Puis il rompit le silence.

« - Peut-être est-ce dû à mes origines. Mon créateur à dû te l’expliquer, je suis issu de ces expérimentations sur un Deoxys. Je suis donc ce qui reste de la raison de ce Deoxys. Il n’a jamais eu envie d’anéantir l’existence, même s’il a été en colère contre ces gardiens.

- Et moi, dans tout ça ?

- Cette question, elle te brûle de l’intérieur depuis longtemps, j’imagine.

- Depuis que je me suis éveillé auprès de cette toure qui n’existe pas celons les dires des gens qui habite mon monde.

- Si cela peu te rassurer, elle existe bel et bien, mais ton monde est rempli de secret. Quant à toi, effectivement, tu n’es pas originaire de ce monde ?

- Alors de quel monde je viens ?

- D’aucun monde. »

Silence

Aucun monde ? Et puis quoi encore. Je viens forcement d’un endroit.

« - Tu viens d’ici, fit Mordred. »

Euuuh, quoi ?

« - Connais-tu un pokémon du nom de Lunala ?

- Oui.

- Son rôle est, en plus d’être une incarnation de la lune celons les humains, de surveiller les ultras-brèches. Un jour, j’ai pu m’entretenir avec elle et tout lui expliquer sur mes origines et la mission que je me suis donné. Nous nous sommes rendus compte d’un problème à propos de ton monde. Quant à elle, elle m’a avouez vouloir revenir dans sa dimension d’origine, mais elle ne parvenait pas à la retrouver. Je lui ai donc demander son aide pour enquêter sur ton monde et découvrir quelle était le problème, et je lui ai promis de l’aider à retrouver sa dimension.

- Vous y êtes parvenus ?

- Plus ou moins.

- C’est à dire ?

- Le monde problématique en question est le tiens. Là-bas, le Lazarus de ce monde était décédé, pourtant, quelqu’un, autre qu’un Lazarus, va créer une autre Nuée en se basant sur un autre Deoxys. Alors, je t’ai créé avec l’espoir que tu puisses agir. »

Me créer. Pour agir sur un monde qui n’était au final pas le mien. Je viens de nul par. Je suis né dans le néant.

« - J’imagine mal ce que tu dois ressentir, Lazarus, j’ai …

- Non, Mordred, tu ne peux pas l’imaginer. Pourquoi avoir fait cela.

- Nous pensions que remplacer le Lazarus de ce monde par une copie de mon cru me permettrais de savoir ce qui se passe dans ce monde, et de pouvoir agir en conséquence.

- Comme un pécheur appâtant le poisson avec un appât. Sauf qu’ici, l’appât, c’est moi. Et Lunala dans tout cela, elle vient du même monde ?

- Non. Mais je sais de qu’elle dimension elle vient.

- J’imagine qu’elle doit être contente de cette nouvelle. »

Mordred garda le silence.

« - Tu ne lui as rien dit, en déduisis-je.

- Elle vient de la même dimension que moi. »

Nouveau silence gênant.

« - Que comptes-tu faire maintenant, Mordred.

- Je n’en sais rien, Lazarus. Et toi ?

- Nous sommes tous les deux complètements perdus. Que veux-tu que je fasse de plus.

- J’imagines que je dois être la dernière créature que tu ais envie d’aider, alors je voudrais te demander quelque chose.

- Tu voudrais faire appel à mon esprit chevaleresque pour que je sauve mon monde.

- Oui, fit simplement Mordred. Je suis désolée de te demander cela, aux vues de ce que je t’ai fait.

- Et si je refuse, j’imagine que tu vas recréer une version de moi, plus docile.

- Si cela est nécessaire, je le ferais.

- Va te faire foutre, l’ami. Hors de question que tu t’amuses avec nos existences. Je parle au nom de tous les Lazarus à qui tu as retiré toute forme de libre-arbitre.

- Certains allaient détruire leurs dimensions.

- Et les autres ? »

Mordred se tût.

« - J’imagine qu’un nombre incalculable de moi ont été amené ici sans leur accord. Tu te prétends être un sauveur, mais une victoire au prix de la liberté a un goût abjecte.

- Prouve-moi que j’ai eu tort.

- Finalement, le nom que je t’ai donné par pitié te va bien.

- Ah bon ?

- J’accepte de t’aider, fis-je en me levant. Mais à la condition que plus jamais tu ne refasses ce que tu m’as fait et que tu n’imposes plus de force tes décision sur aucun Lazarus. »

Mordred se leva et dit :

« - Prouve-moi que tu as raisons et je prendrais en compte ce que tu m’as dit. Mais n’oublie pas, pour moi, ma cause est juste, et j’irais jusqu’au bout. »
Et, avant que je ne puisse rajouter autre chose, il tapa du pieds trois fois. Le sol sembla m’engloutir et je me retrouvais alors dans les ténèbres.
Quelque chose m’effleura le visage. Je pouvais bouger les doigts. Mon corps semblait léger. J’ouvris les yeux. Il me fallut quelque temps pour comprendre ce que je volais. Je volais.

« - Enfin, tu te réveilles, Lazarus. »

Je ne volais pas, j’étais sur Lunala, parmi les nuages du ciel. Je ne savais plus quoi dire, plus quoi faire, alors je laissais Lunala, choisir. Elle garda le silence et se laissa porté par le vent.