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L'affaire LQ12 de Caul



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Informations

» Auteur : Caul - Voir le profil
» Créé le 06/09/2022 à 19:12
» Dernière mise à jour le 06/09/2022 à 19:15

» Mots-clés :   Aventure   Drame   Poésie   Science fiction   Suspense

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Chapitre 5 : Création et annihilation
- - -

C’était une petite île au nord d’Isolarmure, où il n’y avait pas grand-chose. Deux-trois arbres à baies, un platane et ce que les gens du coin appellent un antre dynamax. Celui-ci était inactif depuis longtemps. Juste devant, face à la mer, une stèle sur laquelle était gravé : « Ci-git Lazarus KOBA, 1996 – 2024, Maitre de la Ligue de Galar ». Ici, dans ce monde, je suis déjà mort.
Il est né le même jour que moi et est mort l’année de mon arrivé.
Demain, j’irais à Auffrac-les-congères.


- - -


Je ne sais pas combien de temps je dormis, mais à mon réveil, le soleil avait réchauffé l’intérieur de la cabane. La porte était grande ouverte et donnait non pas sur la salle du Paradis Æther, mais sur un léger sous-bois. Un petit vent frais m’accueillit lorsque je passais la porte. Ciza’ et Frida étaient dehors. Elles avaient changé, elles me souriaient en me voyant et se précipitèrent vers moi. Un grand chauve barbu sortit d’entre les arbres, un sac usé sur l’épaule. Du sel en tombait à chacun de ces pas.

« - Cela fait bien trois heures que tes pokémons sont réveillé et me les brises, l’amie, dit-il. Tu viens d’où ?

- C’est une bonne question. Je ne sais pas d’où je viens, ni où je suis, ni où je dois aller.

- Mouai … tu m’as l’aire bien pommé.

- On est où ?

- C’est quoi ton nom ?

- Lazarus

- Lazarus KOBA ?

- Oui, pourquoi ? »

Le barbu resta pensif quelque temps puis :

« - Devant toi, sur ce chemin, tu arrives au Manoir Barjok. Le vieux m’a dit qu’un jour tu allais arriver, et que je devais t’y guider.

- Euuuuh, ok. Mais pourquoi ?

- J’en sais rien, mais cela fait très longtemps que j’attends, et le vieux ne peux pas se déplacer. »

Je suivis le grand chauve, suivit par Ciza’ et Frida. Ce qui m’interpella, c’est tout d’abord l’absence de vie dans ce bois. Cependant, certain bosquet avait des formes d’animaux, comme s’ils avaient été taillés par un talentueux jardinier. Nous n’avions atteint la sortie du bois qu’au début de la soirée. Le soleil avait commencé à descendre derrière les collines, mais je voyais tout de même ma destination.

Le Manoir Barjok était lugubre. De petite taille, en poutre apparente et au murs faits de chaux. Je ne sais même pas pourquoi le grand chauve l’avait qualifié de manoir.

« - Il faut que tu entres seul, fit le grand chauve, puis il fit demi-tour. »

La poignée de la porte était graisseuse. Je galérais pendant une plombe avant de réussir à faire jouer la clenche. La porte s’ouvrit alors dans un grand concert de grincement, puis j’entrais alors dans la pièce. Elle était spacieuse mais aussi plongé dans la noirceur. Un petit feu de cheminé éclairait à peine la pièce. De ce que je vis, les murs étaient couverts de bibliothèques surchargée de bouquin, de paperasses et de bricoles informes. Sur une table, des plantes sous cloche se décomposaient, ou bien n’était réduite à l’état de composte moisie. Dans un coin, une sculpture végétale d’un feunard se dressait de manière majestueuse, avec des roses rouges qui ornementaient les neuf queues du pokémon.

« - N’est-il pas majestueux, fit une voix dissimulée dans la pénombre. »

Mes yeux peinèrent à s’adapté à la luminosité absente de la pièce, et puis je le vis. Un vieillard, maigre, à la peau aussi sèche que du bois. Ces deux yeux étaient comme deux petites billes noires qui me scrutaient avec un regard perdu. C’est comme si ce n’était pas moi que le vieillard regardait, mais qu’il scrutait mes propres pensées. Il était pourtant là, dans son coin, allongé dans un lit au bout redresser pour qu’il puisse me voir.

« - Et vous êtes … ? lui demandais-je.

- Une ombre.

- J’en ai marre des vieux mystiques. Vous n’êtes pas une ombre, vous êtes un vieux mec en pyjamas, dans son lit. Je dois vous avouer, cette histoire me gonfle un peu. Vous pouvez répondre simplement par votre prénom s’il-vous-plaît.

- Aaaah, j’avais oublié à quel point j’étais impertinent quand j’étais jeune.

- Ne me dite pas que vous êtes sourds aussi. Si c’est le cas, je sens qu’on va bien se marrer.

- Ne t’inquiète pas, Lazarus. »

Et il connaît mon prénom en plus, C’est glauque.

« - Je te connais bien, Lazarus.

- Vous êtes comme les autres, des versions alternatives de moi.

- Plutôt des versions de toi provenant de dimension différente de toi. La mienne est plus avancé que la tienne, elle est un peu votre futur, mais dans un siècle ou deux. Pour la faire simple, je suis né en 2296 de ma dimension. »

Ah ! Euuuuhh, okay !!!

« - Lazarus, poursuivi-t-il, aide-moi, je t’en prie.

- Vous aidez de quoi ?

- J’ai créé quelque chose de terrifiant qui est sur le point de détruire le principe même d’existence.

- La même chose qu’utilise le moi-savant fou pour faire joujou.

- Ne lui en veux pas. »

Le charmant sourire du savant fou me revint en mémoire.

« - Ok, fis-je sur un ton ironique.

- Il est ce qu’il est à cause de moi et de ce que j’ai créé.

- Et qu’avez-vous créé ?

- Chez moi, on appelle ça : la Nuée. Ce n’est pas un être vivant comme tu pourrais le croire, mais c’est les conséquences de mes recherches.

- Vos recherches en quoi ?

- J’étudiais les capacités d’adaptation des pokémons et notamment de l’un d’eux en particulier. Le nom de code de ce pokémon était DEOXYS. On ne savait rien de lui, ni même d’où il venait, mais grâce à son corps, nous avons pu découvrir une énergie cosmique qu’il concentrait en lui. Si seulement tu avais pu voir ça de tes propres yeux, Lazarus, c’était juste … magnifique. »

Le vieillard semblait perdu dans ces propres pensées.

« - Deoxys ? Mais de quoi vous parlez ? fis-je.

- Il est arrivé un jour sur notre Terre dans une comète. Nous l’avons traqué et trouvé en suivant sa piste énergétique.

- Qui ça, “ nous ” ?

- Je menais des recherches sur les énergies auprès du Groupe Rocket, mais avant que tu ne montes sur tes grands bourrinos, sache que le Groupe Rocket de mon monde est très différent de celui de ton monde. Nous ne basons pas nos recherches sur des pokémons, mais sur des simulations et des observations.

- Et Deoxys dans tout cela ?

- J’ai commis une erreur avec ce pokémon. »

Le vieux marqua une pause durant laquelle je crus voir une larme couler le long de sa joue. Il reprit :

« - Deux hommes sont arrivé d’une ultra-brèche. Ils portaient une sorte de combinaison, je ne pouvais voir leurs visages. Ils ont discuté avec le patron et ce dernier, le lendemain, délocalisa notre laboratoire à Unis, dans le désert Délassant et, dans le plus grand secret, y enferma le Deoxys. Quant à nous, aucuns chercheurs ne purent sortir du nouveau centre de recherche. Le patron nous parlait d’une grande mission et, pendant, une trentaine d’année, nous avons disséqué le Deoxys, analysé la moindre cellule et expérimenter toute forme de situations. Un jour, nous avons réussi à séparer le cœur de cristal, la source du pouvoir du Deoxys, du pokémon. Et c’est là que tout à commencer. Le cœur c’est métamorphosé en ce qu’on appelle : la Nuée.

- Et c’est quoi cette Nuée ?

- Ce n’est rien de vivant, Lazarus, ce n’est qu’une chose animée par une envie d’expansion. Quand on a constaté notre erreur, nous avons tenté de la stopper. Mais la Nuée c’est « adaptée ». Voix-tu cette magnifique sculpture de feunard ? »

Il me désigna ladite sculpture.

« - C’est un effet secondaire de la Nuée. On pensait que ce n’était qu’un effet de mimétisme, que la Nuée reproduisait les formes quelle percevait. Sauf que tu ne regardes pas une représentation d’un feunard, mais belle et bien un feunard, mon ami fidèle.

- Est-il … ?

- Non, feunard est toujours vivants. La nuée ne tue pas, elle convertie, elle transforme sans arrêt. Elle a atteint plusieurs dimensions. Nous avons tenté de la contenir dans la pierre noire, un élément créer par nos labos en nous basant sur la constitution de Deoxys.

- Ok, d’accord, ok, mais, … et tout ça ? (je désignais alors tout le reste de la pièce). Pourquoi la Nuée ne nous a toujours pas attaqué.

- Un jour, je me suis réveillé ici. J’avais été amené par notre double maléfique. Il a commencé par me parler de voix qui lui parlaient. Il a décidé de m’enfermer ici dans cette pièce car je l’avais traité …

- … de fou, fit le savant fou. »

Je ne m’étais pas rendus compte qu’il était ici.

« - Rooooh, j’espère que tu lui as parlé du poème, vieillard, fit le savant fou, hilare. »

Devant le silence du vieillard, le Lazarus savant-fou reprit de plus belle :

« - C’est le dernier message qu’à laisser le Deoxys au monde. Et le plus beau dans cette histoire, c’est que le Deoxys est toujours vivant, seul dans ça dimension, à répéter son même message dans toutes les langues qu’il connaît, sans que personne ne puisse l’écouter. Mais grâce à Eux, son poème sera connu par tout le monde et il sonnera ainsi donc le glas de chaque univers.

- C’est faux, fit le vieillard avec lassitude, c’est le poème que nous lisait notre mère.

- Notre mère ? répétais-je, surpris.

- Oui, notre mère écrivait des textes et des poèmes quand elle ne travaillait pas. Et c’est un texte que je récitais souvent au Deoxys car il semblait l’apprécier.

- Finis les explications farfelus, hurla le savant-fou. Jeune Lazarus, suis-moi.

- Je t’en prie, Lazarus, supplia le vieillard. Ne fait pas les mêmes erreurs que moi. Je t’en prie (il s’adressa au savant-fou), cesse cette folie destructrice. »

Je ressentis une vive colère. Je me redressais, bousculant le savant-fou, et je gueulais alors :

« - Stop, vous m’emmerdez ! J’en ai marre de cette histoire. J’en ai marre de cet endroit. Vous me parlez de souvenir, de création et d’annihilation, mais aucun n’a su répondre à m’a question. Je ne veux pas me joindre à ta folie, savant-fou, et je ne peux pas vous pardonner, vieillard. Je veux juste comprendre qui je suis et pourquoi je me suis réveillé dans un endroit inconnu de tout le monde. Et si vous cherchez encore à me tuer (je m’adressais au savant-fou en le fusillant du regard), je ne me contenterais plus de fuir. »

Un long silence accueillis mes paroles. On entendait seulement un bruissement d’un feu dans une cheminé. Puis, une ombre commença à se déplacer tel une vague sur les murs.

« - Je ne saurais te répondre, me dit le vieillard, mais peut-être que notre hôte pourrait te répondre. »

Un son de cloche grave résonna dans tout le manoir, et toute la pièce, tout le bâtiment trembla pendant quelques secondes, et la porte d’entrée du manoir s’ouvrit.