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Les experts 2: Le secret de Lucario de fire-dracaufeu



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» Auteur : fire-dracaufeu - Voir le profil
» Créé le 20/06/2007 à 22:45
» Dernière mise à jour le 20/06/2007 à 22:45

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Ca se gâte...
Nous sommes rapidement au poste de téléphérique qui mène au Mont Chimnée. Je suis un peu nerveux. J'ai comme un mauvais pressentiment. Cizayox reste inexpressif, comme à son habitude. Notre cabine s'avance. Je bondis à l'interieur et saute sur une banquette. Mon ami l'insecte vient s'asseoir près de moi en croisant ses imposantes pinces sur son thorax. Nos dresseurs prennent place à leur tour. L'employé ferme la porte de métal et bientôt, le téléphérique entame la montée. Je pose ma tête sur mes pattes. J'ai l'impression que mon corps est parcouru de fourmillements. J'ai une sensation étrange dans la poitrine, et mes sens sont machinalement en alerte. D'ailleurs, je n'arrive pas à me trouver une position correcte. Je bouge toutes les deux secondes. Pour couronner le tout, je sens le regard de Cizayox posé sur moi. J'ai ça en horreur. En horreur vous dis-je. Je lève une paupière et rive mon regard sur lui. Il m'adresse un sourire ironique.
«Quoi?
-Oh, rien...
Je pousse un grognement dubitatif.
-Dans ce cas, cesse de me fixer, ça me rend dingue...
Je me tourne afin de ne pas l'avoir face à moi. Mais rien à faire. Je me résigne. Je m'asseois et regarde par la vitre pleine de traces de doigts. Nous sommes bien hauts. Mais même pas encore à mi-chemin. Finalement, las mais pas débarassé de mon accès d'hyper-activité, je me couche au milieu de la cabine, sur le sol froid.

Enfin l'appareil arrive à destination. Dès que le lourd battant de métal pivote, je me rue au dehors. Même dans la station, il fait très chaud. J'entends la lave bouillonant au fond du cratère à quelques mètres de nous. Nous sortons. Même si cette atmosphère me mets à l'aise, j'ai tout de même un désagréable petit frisson qui vient me parcourir l'échine. Je me hérisse. Une odeur âcre vient de me parvenir. Elle est faible, comparée à celle des vapeurs de souffre, mais détestable. Je me mets à trottiner doucement, nez au vent. Le sol est rocailleux. Pas moyen de repérer la moindre trace. J'arrive près d'une échoppe. Je me fige de stupeur. C'est ce que je craignais. Allongé en travers du comptoir, bras ballants et face tournée vers le sol se trouve le cadavre d'une vieille femme. Sous le corps se dessine une grande tache de sang. Il a coulé en abondance. Je m'approche, fronçant le nez. L'odeur de mort est atroce. Le moindre poil de mon corps est dressé. Du bout du museau, je soulève la tête aux traits fripés, en tâchant de ne pas m'attarder sur l'expression de terreur indescriptible dessinée sur le visage de la victime. Sa jugulaire a été tranchée net. Une artère a été atteinte. Je ne suis pas un médecin, et je ne connais rien à l'anatomie humaine, mais j'ai déjà vu suffisamment de cadavres pour savoir ça. Et j'ai aussi vu assez de victimes de Rhayo pour savoir que ceci est son oeuvre. Je parcours le magasin du regard. Le commerce était assez célèbre dans la région. Cette femme fabriquait des Lava Cookies, biscuits délicieux aussi bien pour les humains que pour les Pokémon. Ils avaient même certaines vertus curatives. Je grimpe sur le comptoir et renifle la flaque de sang figé. Elle a une drôle d'odeur. Ce n'est pas de l'hémoglobine pure. Je grogne à l'attention de David. Ce dernier est en train, comme moi, de procéder à une analyse globale. Il devrait plutôt prélever un échantillon de sang à envoyer au labo. Je suis certain qu'on devrait y trouver des traces de toxine du TF-0049. Jack est en train de prendre le lieu du drame en photo. Visiblement, ils ont l'air de vouloir examiner le corps avec beaucoup d'attention. Effectivement, les prises de vues achevées, Cizayox saisit le cadavre dans ses pinces et le dépose dos au sol sur la roche volcanique. Tandis que nos humains se collent à l'examen peu ragoûtant, je fais le tour du magasin avec mon ami. Un Skitty gît sur le tapis derrière le comptoir. Egorgé, lui aussi. Il avait peut-être voulu défendre sa dresseuse. Dans l'arrière-boutique, les stocks ont été réduits en miettes. Le Pokémon artificiel et ses partisans ont vraiment poussé leur sale besogne au maximum.

Un brin dégoûté, je monte en direction du cratère. La proximité de la lave fait bouillir mon sang dans mes veines. J'ai l'impression que je pourrais déplacer des montagnes. Une fois au bord, je m'asseois et contemple le liquide visqueux qui bout paresseusement des dizaines de mètres plus bas. Si je prends la peine de regarder en bas de la pente, je peux voir la forêt qui se dresse sur le flanc du volcan, ainsi qu'une partie de Vermilava. Certains arbres me semblent bizarre. Comme morts. Je redescends en trottant vers mon dresseur. Ce dernier a contacté le QG. Visiblement, ils vont prendre des mesures. Je tire discrètement David vers la lisière de la forêt de conifères. Il comprend et me suit. Cizayox surgit à ma droite. Je renifle les premiers arbres. Effectivement, ils ont été lacérés à certains endroits. Leurs troncs portent des traces de sang, de sève et de toxine de Rhayo. Des griffures profondes s'enfoncent bien en dessous de l'écorce. J'ai l'impression que mon coeur fait une chute brutale dans ma poitrine. Ils se dirigent vers Vermilava! S'ils réservent aux habitants le même sort qu'à la malheureuse, nous sommes dans de sales draps. J'aboie à l'attention de mon dresseur et galope sans hésitation sur le chemin. Là, les traces sont bien visibles. La cendre volcanique rend une reproduction fidèle des pattes qui l'ont foulée. Je frissonne à nouveau. Ils sont largement plus d'une centaine. Une fois sur les lieux, s'il me faut intervenir, que pourrais-je faire?
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Rhayo en a eu assez. Assez de ces humains. Assez de ces créatures faibles bouffies d'orgueil et de suffisance. Assez de ces vulgaires esclavagistes. Assez aussi de ces Pokémon content de leur statut d'esclave. Le moindre poil à demi immatériel de sa fourrure se hérrisait de dégoût lorsqu'il croisait une ville. Cette fois, c'était assez de se retenir.
Ils étaient arrivés près du Mont Chimnée, et là, ils avaient croisé cette échoppe. L'occasion était trop belle. Et puis, il avait promis du sang et de la vengeance à ses troupes. Elles avaient et sont encore servies.
Le Pokémon artificiel se lèche négligemment le sang coulant le long de ses babines et sur les poils de son poitrail. Il secoue gracieusement la tête, et des gouttes de sang se détachent de sa lame et vont l'entourer d'une aura sanguine. Il se lève et parcourt calmement le Centre Pokémon dévasté. Les cadavres jonchent le sol. Même les dresseurs n'avaient rien pu faire contre son armée. Cepandant, l'opération n'est pas une réussite totale. L'infirmière Joëlle avait réussi à téléporter les Pokéball et ses patients en sûreté avant de mourir. La championne de la ville, elle, avait tout bêtement fui lorsqu'elle avait senti que tout était perdu. Le TF-0049 gronde. En plus d'être faibles, les humains étaient lâches. Il se rend à l'extérieur, en passant par les portes coulissantes littéralement arrachées à leurs rails. Les Pokémon modifiés font un véritable massacre. Le sol est gorgé de sang, l'air empeste la mort, les maisons sont vidées de leurs meubles, tout est détruit. Sans parler des dizaines de cadavres étendus au sol. Pour couronner le tout, un Demolosse noir et violet, flanqué d'un Dracaufeu déployant toutes les teintes de violet, mettent le feu à un bâtiment. Les Pokémon de type feu, enthousiasmés, s'empressent de les imiter. Des nuages de fumée noire montent bientôt vers le ciel.
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Je me sens de moins en moins bien. Une odeur de brûlé vient me chatouiller la truffe. Nom d'un Caninos, ça se dégrade rapidement. Je déboule comme un fou dans la dernière ligne droite avant de sortir de ce bois poussiéreux. Je dérape sur un cailloux (oh non, pas ce vieux coup pourri, je sens que ça va...), m'affale de tout mon long sur l'allée, soulevant un gros nuage de cendre, et pousse un gémissement étouffé (je me suis écrabouillé la cage thoracique). Cizayox ne me voit pas et me tombe dessus. Mes pauvres côtes! Dans un enchevêtrement indescriptible de pattes, de pinces et d'ailes, nous tentons de nous relever.
-Aïe, Cizayox, c'est ma corne que tu agrippes avec ta pince!
-Et moi, tu as ta patte dans mon oeil!
Nous mettons quelques précieuses secondes à nous séparer. Rageur, je donne un bon coup de patte dans cette fichue caillasse. C'est toujours dans les moments cruciaux que survient une gaffe idiote. Le caillou fuse et va percuter la tête de David. Euh, je crois que je ferais mieux de filer là...
Dans un dernier et héroïque long sprint, je parviens à Vermilava. Je freine des quatre fers. C'est encore pire que ce que j'imaginais. C'est un carnage. Un carnage absolument total. Des cadavres d'humains et de Pokémon sont éparpillés dans les rues, les bâtiments flambent en émettant un étrange ronflement, les sols sont couverts de sang. Je me dirige vers la rue principale d'un pas hésitant, sens en alerte. Mon coeur cogne contre ma poitrine. J'entends le vacarme de Pokémon en train de saccager quelque chose. Instinctivement, je me raidis. Ils sont encore là.
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Les Pokémon ont investi l'arène. Elle est totalement déserte. Néanmoins, Rhayo s'y sent bien. Il se réveille lentement. Il s'était permis un petit temps de somnolence et de récupération. Il décroise ses antérieurs et bâille largement, découvrant son impressionnante dentition. Il se passe un coup de langue sur les babines, puis son antérieur droit le long de sa lame. Les trois Pokémon qui étaient resté avec lui le regardent d'un air respectueux. Il y a là le Grahyena, le Galopa et l'Absol.
-Quelles sont les nouvelles?
Le Grahyena se lève et s'approche précautionneusement de son supérieur.
-La ville est presque entièrement à sac. Il n'y a plus de survivants.
-Morts?
Le loup se tourne vers les deux autres. L'Absol répond pour lui.
-Oui, mais certains ont fui.
Le Pokémon artificiel fixe le cheval de feu. Il semble un brin distrait. Les yeux fermés, il semble méditer, les flammes violettes de sa crinière flottant doucement au gré d'une brise invisible.
-Tu te plaîs ici, Galopa?
L'autre est brusquement tiré de sa rêverie. Il s'empresse de répondre.
-Oui, mais c'est que... la proximité du volcan nous fait tous cet effet, à nous, Pokémon feu.
Le TF-0049 hoche doucement la tête. Il se redresse lentement et se dirige vers la sortie.
-Messieurs, nous n'avons plus rien à faire ici. Donnez le signal du départ. »

L'armée de Pokémon modifiés se met en marche derrière ses chefs. Elle est particulièrement bien ordonnée. Rhayo se sent bien. Un bain de sang lui fait toujours l'effet d'une cure thermale. Tandis qu'ils rejoignent la rue principale, il se fige soudain. Face à eux, tout aussi immobiles, se tiennent David, Jack, Cizayox et Demolosse.