Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

My Trainer Academia. de TyronneTyronne



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : TyronneTyronne - Voir le profil
» Créé le 05/09/2022 à 04:01
» Dernière mise à jour le 20/05/2023 à 22:16

» Mots-clés :   Action   Présence de personnages du jeu vidéo   Slice of life

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
1 | vers la Mêlée Printannière (1)
Les parois du dôme d’Alcandra, pour certains, sanctuaire du combat pokémon moderne, croulaient sous les clameurs et encouragements du public, qui remplissait aussi bien les tribunes que l’espace sonore.

Au-dessus de l’arène brillait le tableau des scores, scindé entre deux logos : à droite, une tour azur, penchée dans un angle menaçant ; à gauche, un symbole tai ou le bleu et le rouge avaient pris la place du noir et blanc habituels.

À côté de chaque symbole, quatre images de femmes et hommes d’âge moyen se succédaient en une colonne, deux d’entre eux brillants, en contraste avec les autres, ternes.

Enfin, deux colonnes de six images de pokémons complétaient chaque côté du tableau, pour un total de douze pokémons par équipe.

Entre les deux logos, le score, « 5-5 » traduisait toute la tension de la situation sur le terrain, plus bas. À droite, un drattak haletait, à l’instar de son coéquipier, un tyrannocif.

Les deux pseudos-légendaires faisaient face à un de leurs compères : un carchakrok, qui partageait leur état de fatigue. Lui, pour le supporter, n’avait qu’un rongeur : un pachirisu plus ou moins intact, selon le crédit accordé aux éraflures sur ses joues.

Aux deux extrémités de l’arène, un petit sas rectangulaire contenait quatre individus : deux dresseurs debout, et deux mètres plus loin, deux dresseurs assis sur des chaises, bouteilles d’eau à la main. Tous arboraient les maillots de leur structure, un casque vissé sur la tête. Quelques mètres plus loin, sous une tente, devant des ordinateurs, les équipes techniques cliquaient et analysaient avec fureur, monitorant les états des combattants actuels et transmettant les informations aux dresseurs sur le terrain.

Tous s’acharnaient, tous transpiraient. Car tous convoitaient le trophée flottant au-dessus de l’arène.

« Canyon, Draco météor ! ordonna un des dresseurs en azur.

Le drattak amorça son attaque, l’éclat des fragments d’astéroïdes traversant sa gorge. Alors, d’un instant à l’autre, tout bruit s’effaça, et un filtre noir et blanc lava toutes les couleurs que pouvaient percevoir le dragon. Un seul point brillait au milieu de cet océan fade, et ce point, n’était autre qu’un rongeur qui soutenait son regard.

Le rocher enflammé s’échappa de la bouche de Canyon et décrit un arc de cercle vers le camp opposé avant de se diviser en trois plus petits astéroïdes qui s’abattirent tour à tour sur le pachirisu, sous des cris d’horreurs de la foule.

-Par ici ?! s’ébranla le responsable de cette attaque.

-Sacré culot, ils pensent vraiment que ce pachirisu à plus de chances de survivre à l’attaque ? réagit sa coéquipière.

Toute l’arène observa un silence religieux, tandis que le nuage de sable soulever par les impacts répétés se dissipaient.

Sa queue touffue affaissée, une de ses deux oreilles pendouillant lamentablement, mais bel et bien sur ses pattes antérieures, le rongeur mâchait une baie sitrus, défiant le drattak du regard.

-OUI ! s’exclama l’un des dresseurs en rouge et bleu.

-Vite, on doit- se débattit le dresseur du drattak.

Mais sa coéquipière secoua la tête, résignée.

-Flandre, maintenant !

Devant un dôme plein à craquer, sous une coupe dont beaucoup rêvent, le carchakrok, ayant profité de la diversion de son coéquipier, chargea le drattak adverse de tout son poids, le renversant et le terrassant. Trois coups de sifflets plus tard, la défaite des dresseurs azurs étaient annoncées, suite au sixième point remporté par leurs adversaires.

Le stade dôme explosa en cris de joies et célébrations, diverses pancartes sur lesquelles étaient dessiné le fameux pachirisu, régnant désormais sur les gradins.

Ce ne fut que lorsque les deux barres du pictogramme « pause » interrompirent l’image que Kiawe, assis derrière un bureau de lycée, réalisa que la chair de poule s’était emparée de sa peau foncée. Un « oh » général parcourut la classe, relayé par la trentaine d’élèves qui l’occupaient séance tenante.

Olga, dans son tailleur, échoua à réprimer un sourire amusé devant la réaction de ses élèves, tandis qu’elle reprenait sa position devant le tableau où le combat étaient jusque-là projeté.

« Ne faites pas comme si vous ne connaissez pas ce combat par cœur, se défendit-elle, sans se départir de son rictus, tandis que la lumière revenait éclairer la classe. J’espère que vous avez profité du spectacle, parce que désormais j’attends de vous une analyse complète du plan de jeu des Seoul Southers, et de la raison pour laquelle ils sont parvenus à déjouer celui des Venice Azuries.

Un murmure de mécontentement rampa à travers la classe, pour le plus grand loisir d’Olga.

-Allons, je suis sûr que beaucoup d’entre vous ont été inspirés à devenir dresseurs professionnels par ce match. Ce devrait être du gâteau. »

Désolation. Kiawe ne voyait et n’était que désolation tandis qu’il contemplait la feuille de papier sur son bureau, où les notes se trouvaient en grande pénurie. En coin, il zieuta la copie de sa seule voisine, étant au mur. Mais cette seule voisine était Oléa. Kiawe ne broncha même pas lorsqu’il réalisa que sa feuille n’était que gribouillis abstraits.

Il grogna en s’affalant contre son dossier, passant ses mains dans les épis noirs, entremêlés de roux, que formaient ses cheveux.

Trois coups résonnèrent de l’autre côté de la porte de la pièce. Dès l’apparition du bout, ciré, du rutilant soulier droit d'Agatha Krystem, dans l’encadrure, l’ensemble de la classe se tenait droit debout.

Peau fripée, cheveux gris ondulants avec sévérité, dans un costume rose, surplombée d’une blouse blanche, le proviseur les salua d’un geste de menton qui déraidit leurs épaules : elle était d’humeur tempérée.

Olga s’empressa d’apporter son propre fauteuil de professeur à la dame, qui la gratifia d’un regard moins sombre que d’accoutumée, avant de s’y assoir, autorisant les autres occupants de la classe à faire de même.

« Chers élèves de la filière combat, nous arrivons au second trimestre de l’année, et vous êtes désormais sans ignorer que ce-dernier s’achève avec le Clash Cardinal, commença Mme Krystem, avant de diriger un regard appuyé vers Olga.

Cette-dernière hocha la tête.

-En effet, ils ont même d’ores et déjà soumis leurs listes de vœux.

-Très bien, très bien. Cet évènement pourrait se révéler crucial à votre scolarité, voire votre possible carrière. Seulement, les places dans notre équipe sont limitées. Si vous voulez avoir la chance de représenter notre promotion de première année, il faudra le mériter durant Mêlée Printanière, pour laquelle vous avez soumis les listes.

Une enclume apparut dans l’estomac de Kiawe à l’annonce de la compétition fatidique. Un voile froid s’appesantit sur la classe.

-Si je suis venue, c’est pour vous souhaiter bonne chance de vive voix. Mettez-y le travail nécessaire, restez calme, ayez confiance en vous et vos partenaires, et vous porterez haut les couleurs du Lycée Technique de Jadielle durant le Clash Cardinal.

Sur ces mots, elle se leva, suivi dans ce mouvement par l’ensemble des élèves.

-Merci, madame, nous vous rendrons fière ! déclarèrent-ils en chœur.

Le proviseur hocha la tête, un fragment de sourire apparaissant au coin de sa bouche, puis quitta la pièce.



« Mais attends, ça sonne trop cool ! s’exclama Barbara, posant ses mains sur la table.

Des étudiants des tables alentours tournèrent la tête pour lui jeter un regard.

-Barbara, du calme, s’il te plaît, réclama la fille à sa gauche, qui observait d’un œil frustré l’eau qui venait de déborder son verre.

Sa camarade lui adressa un regard désolé en se rasseyant sur le banc.

-Désolé Néphie, s’excusa-t-elle en ajustant la fleur dans sa chevelure émeraude. N’empêche, on devrait avoir un truc comme ça en filière élevage !

-En même temps, c’est pas le thème de notre filière, retorqua la plus calme.

Chris, qui pianotait en silence de l’autre côté de la table, son repas terminé, leva les yeux de son téléphone pour questionner leur camarade.

-D’ailleurs, ça consiste en quoi exactement, Kiawe ?

Le visage crispé devant l’écran de son laptop, son repas poussé plus loin, Kiawe détourna à peine le regard de l’essai qu’il rédigeait, continuant de murmurer

-La stratégie des Southers reposait sur leur méga-léviator en tant que menace principale, piloté par Park…

-Kiawe ! l’apostropha Barbara, tapant sur la table comme un enfant impatient.

De nouveaux regards indiscrets se dirigèrent vers elle, et Barbara osa à peine tourner la tête vers sa voisine. Le son de ses dents grincées lui permettait amplement de juger de la situation.

-La mêlée printanière ? fit Kiawe, revenant à eux. C’est une série de combat doubles qui s’étend sur tout le second trimestre. Avec un très bon ratio, on a l’occasion d’intégrer l’équipe du lycée pour le Clash.

-Et avec quels pokémons vous allez combattre ? s’enquit Barbara, les yeux ronds.

-Décidément, tu suis pas grand-chose, intervint Néphie. Ils combattront avec des pokémons élevés par les troisièmes années de notre filière. Tu sais, ceux qui sont censés être recrutés par des équipes de divisions inférieures.

-Ah, ceux-là ! se souvint Barbara, claquant des doigts.

-D’ailleurs, comment ils vous sont attribués ? Vous allez les choisir ou c’est au hasard ? poursuivit Néphie.

-Un peu des deux. On a eu une semaine pour remplir une liste de vœux pour nos compositions d’équipe. Notre priorité sur nos choix est déterminée par nos résultats du premier trimestre, et le reste, l’algorithme qui assemble les compositions complète en assurant que ce soit équilibré.

Du coin de l’œil, Kiawe avisa l’arrivée dans la vaste cafétéria, d’un brun aux cheveux hérissés. Sur son pull noir, un pendentif en forme d’arbre millénaire tirait sa chaîne argentée, tandis qu’il se saisissait d’un plateau.

-En voilà un qui risque bien de les avoir, ses six.

Barbara étira son cou du mieux qu’elle peut pour suivre le regard de son camarade.

-Qui ça ? Le petit Chen ?

Kiawe hocha la tête.

-Bleu Chen, petit-fils de Samuel Chen, ex-All Star de la Pokémon Premier League, récita l’élève en combat pokémon, plus pour lui-même.

Les quatre paires d’yeux de leur table étaient désormais verrouillées sur le brun, tandis qu’il s’emparait nonchalamment d’une pomme pour compléter son repas.

-Il est aussi doué que les rumeurs le disent ? s’informa Chris.

Kiawe acquiesça, revenant à leur table.

-Y a pas photo, ce type est une encyclopédie sur patte. Il a eu la note maximale sur l’épreuve de connaissance de l’examen d’entrée. Il a même pas besoin de lire les informations des pokémons pendant les cours de pratique.

Il s’interrompit pour prendre une bouchée de son repas.

-J’ai pitié pour ceux qui l’auront dans leur liste d’adversaire.

-Enfin, ne vois pas les choses comme ça ! retorqua Barbara sur un ton optimiste. Ce serait plus une opportunité, nan ? Je veux dire, le battre lui, ça veut dire pas avoir grand-chose à craindre.

-Peut-être, concéda Kiawe. Mais ça implique battre Bleu Chen. Battre Bleu Chen.

Sur ces mots, son téléphone, posé sur la table, vibra, signalant l’arrivée d’une notification. Aussitôt Kiawe l’eut-il zieuté qu’il s’empressa d’engloutir le reste de son repas, avant d’enfoncer son ordinateur portable dans son sac à dos.

-Tout va bien ? s’enquit Néphie.

Kiawe hocha la tête à s’en la décrocher.

-Mon équipe est disponible ! Désolé les gars, j’vous laisse.

-T’inquiètes, file chercher ta compo ! » l’encouragea Barbara.

Sans plus attendre, Kiawe jeta son sac par-dessus son épaule, glissa son téléphone dans sa poche et s’élança hors de la cafétéria. Quelques slaloms dans les couloirs, et tours, plus loin, Kiawe se trouvait dans un bâtiment annexe du lycée, plus petit que le principal, bordés par plusieurs biomes différents où des pokémons vaquaient à leurs occupations.



« Tout va bien ?

Affalé sur une chaise, Kiawe leva la tête pour croiser le regard étonné d’Oléa, qui venait de sortir de la salle devant laquelle il attendait.

-Hein… Ouais, juste… je reprends mon… souffle, répondit-il, sa phrase cousues d’halètement.

L’artiste en herbe revint à son éternel placidité tandis que Kiawe essayait de revenir à une respiration normale.

-Du coup… t’en as eu combien ? demanda le jeune homme.

-De pokémons de ma liste de vœux ? Un seul.

Kiawe leva des yeux ronds vers elle, mais elle demeurait de marbre, son index tendu seul pour confirmer le chiffre énoncé. Il sentit un racaillou dévaler sa gorge.

-Après, j’ai mis qu’un seul pokémon sur ma liste de vœux. J’me suis dit que ça maximiserait mes chances, l’informa Oléa, tandis qu’elle se dirigeait vers la sortie. Gaaarde la foi, mon pote. »

Elle lui adressa un « au revoir » mou de la main avant de disparaître au détour d’un couloir au pas de son flegme habituel.

La porte par laquelle Oléa était sortie s’ouvrit de nouveau, laissant apparaître Sonia, une rousse coiffée d’une extravagante queue de cheval, vêtue d’une salopette affublée du symbole du lycée. Elle accrocha son regard turquoise à celui du jeune homme.

« Kiawe Kakiwela ? vérifia-t-elle.

Kiawe acquiesça de la tête, avec la lenteur d’un condamné, les yeux dans le vide. L’élève de filière élevage leva un sourcil surpris, mais pivota, l’invitant à entrer dans la pièce d’un geste.

Avec la même attitude appréhensive, Kiawe pénétra dans le petit laboratoire. Une machine cylindrique, aussi haute que lui, surplombée d’un grand écran trônait au centre de la pièce. La troisième année se mit à pianoter le nom du jeune homme sur un clavier.

-Bien, tes capsules arriveront par ici, l’informa-t-elle en pointant l’intérieur de la machine cylindrique, que la paroi en verre laissait transparaître. Et tu auras les informations du pokémon sur l’écran.

La rousse s’interrompit alors au bruit d’un corps contre le sol. Elle se tourna pour voir Kiawe en position de supplication, front contre carrelage.

-Dites-moi que je l’ai eu ! Je vous en prie !

Sonia fit un pas en arrière, se retrouvant dos au clavier, plus perdue que jamais.

-Mais-

-Par pitié ! renchérit-il.

L’éleveuse en herbe poussa un soupire, avant que de la fermeté n’évince la confusion sur son visage.

-Je suis désolée, mais les compositions sont figées dans la pierre -ou dans le système, en l’occurance.

Elle fit un pas vers lui et lui tendit la main.

-Allez, debout. Je veux bien te tenir la main, lui proposa Sonia, avec un sourire de grande sœur.

Kiawe leva des yeux hébétés vers elle, avant de secouer la tête pour se remettre les idées en place. Il lui empoigna la main et se releva.

La première poké ball apparut dans la machine et déjà, Kiawe enfermait la main de Sonia entre les siennes, sous le stress.